dimanche, 26 août 2012
178. Croisière sur le Rhin -2-
Mardi 21 août : de Rüdesheim à Düsseldorf.
Ce matin, il n’y a aucun retardataire au petit déjeuner. La raison en est simple : nous allons traverser la plus belle partie de la vallée du Rhin, celle que l’on surnomme le Rhin romantique, avec tous les châteaux se dressant sur les collines, les petits villages pimpants au bord du fleuve, le rocher de la Lorelei, etc.
Bref, tout le monde est sur le pont supérieur dès 9h du matin. La petite laine est la bienvenue car le fond de l’air est particulièrement frais- pour ne pas dire glacial-.
Le Rhin est encaissé et forme de nombreux méandres. À chaque méandre se trouve un ancien château fort, la plupart du temps restauré.
Les explications historiques nous sont données par haut-parleur.
Quand le rocher de la Lorelei est annoncé, on sent une certaine fébrilité chez les passagers. Je me marre car, ayant déjà fait ce trajet il y a fort longtemps, je sais d’avance qu’ils vont être déçus ! En effet, la statue est ridiculement petite, située sur une île, et de surcroît, ce matin-là, elle était perdue dans la brume.
Ich weiss nicht was soll es bedeuten,
Dass ich so traurig bin ;
Ein Märchen aus alten Zeiten,
Das kommt mir nicht aus dem Sinn.
Die Luft ist kühl und es dunkelt,
Und ruhig fliesst der Rhein ;
…
Ce beau poème d’Heinrich Heine (die Lorelei, 1824) fut mis en musique par le compositeur Friedrich Silcher en 1837. Voici la mélodie :
Guillaume Apollinaire reprit ce thème dans un poème écrit en 1902 :
À Bacharach il y avait une sorcière blonde
Qui laissait mourir d’amour tous les hommes à la ronde.
La suite ICI.
Peu après nous longeons la jolie ville de Koblenz (Coblence) située au confluent de la Moselle et du Rhin.
Ce bol d’air matinal nous a ouvert l’appétit et tandis que tout le monde passe à table, le bateau continue sa route en direction de Köln (Cologne).
Le niveau du Rhin est assez bas, aussi le bateau est obligé de ralentir, ce qui fait que nous atteignons Cologne avec une heure de retard. La halte prévue de deux heures se réduit donc maintenant à un arrêt express d’à peine une heure !
Avec Christine, nous décidons de nous débrouiller par nous-mêmes. C’est donc au pas de course que nous traversons la gare centrale. Un arrêt dans une Apotheke pour acheter du gel pour les mains, puis un autre arrêt dans une boutique de souvenir pour ,cette fois-ci, acheter de l’eau de Cologne, quelques photos de la cathédrale et retour au bateau, toujours au pas de course.
Bien sûr, c’est un peu décevant de ne pas pouvoir rester plus longtemps, mais ce sont les aléas de la navigation. Certains passagers ne semblent pas l’avoir compris. Ils n’auront qu’à revenir !
Je me souviens : c’était en 1969 et j’étais partie à Berlin en train. J’avais été fort impressionnée par la cathédrale de Cologne que l’on pouvait apercevoir puisqu’elle est juste à côté de la gare centrale. C’était au début du printemps mais il faisait froid. L’esplanade était déserte et je me sentais tellement petite au pied de cet imposant édifice sombre! Tout était nickel autour.
Aujourd’hui, il fait très chaud et une foule compacte est avachie sur les marches devant la cathédrale, bouffant des Hamburgers et sirotant du Coca. Le sol est jonché de papiers gras, de mégots. Ça fait débraillé tout ça ! Autre temps, autres mœurs.
Nous prenons encore du retard car un passager a perdu son portefeuille durant la visite. Par chance pour lui, il a été retrouvé, mais il faut aller le chercher …
Adieu Cologne ! Je ne reviendrai pas.
Le bateau a repris sa navigation et nous, nous avons repris nos places à l’arrière, tout près du salon-bar.
Bientôt le haut-parleur vient nous rappeler à l’ordre :
Nous vous rappelons que ce soir a lieu la soirée de gala. Vous êtes invités à venir prendre l’apéritif à partir de maintenant au salon-bar.
— Ah mince, c’est vrai ! Tu te changes, toi ?
— Bof, je n’ai pas tellement envie. Et toi ?
—C’est tout pareil. On n’a qu’à rester comme on est…
Je zieute de temps à autre pour vérifier le remplissage du salon. Vers 18h45, tout le monde semble être installé.
— Bon, on y va ?
Discrètement on pénètre donc par l’arrière et on squatte une place légèrement en retrait de la piste de danse.
— Non mais je rêve ! T’as vu celle-là en robe longue décolletée ? Et l’autre, avec tous ces bijoux, on dirait un sapin de Noël.
La petite serveuse apporte des verres et des amuse-gueules.
Pour couronner le tout, la musique est en rapport avec l’évènement : répertoire de Clederman et Rieu. Là c’en est trop !
On grignote les biscuits et Christine boit son verre de jus de fruits.
— Tu es prête ? Allez, go !
Nous nous levons alors très dignement et traversons toute la salle en fête. Direction le pont supérieur où bien sûr il n’y a plus personne. Ah si ! Un couple d’Italiens a fait comme nous.
Cela n’a pas manqué, on est venu nous chercher :
— Non, merci, mais on préfère rester ici.
Flûte alors, si on ne peut plus faire ce qu’on veut ! Ça me fait penser à la chanson de Trust : Antisocial, tu perds ton sang-froid.
Et tandis que Christine papote en anglais avec les Italiens, j’en profite pour faire des photos de complexes industriels au coucher de soleil !
Nous atteignons Düsseldorf vers 21h.
À suivre
09:58 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : croisiere, rhin, croisieurope, allemagne, cologne