lundi, 23 mars 2009
96. Têtes de cire (5)
Devant l'engouement que semblent susciter ces têtes auprès de mes lecteurs -vos nombreux commentaires en sont une preuve- je me sens obligée de continuer la série et de la clore par la même occasion. Oui, toutes les bonnes choses ont malheureusement une fin...
Si je vous dis "le Barbe-bleue de Gambais", vous pensez à qui ? Vous ne voyez pas ? Allons, cherchez bien... Un petit barbu qui faisait brûler dans une cuisinière ses victimes, de riches veuves esseulées qui cherchaient un compagnon pour finir leur vie au chaud. C'est Henri Désiré Landru bien sûr !
Il sera guillotiné à Versailles le 25 février 1922.
A noter le film réalisé par Claude Chabrol en 1963, Landru.
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samedi, 21 mars 2009
94. Têtes de cire (4)
Eugen Weidmann est né le 5 février 1908 à Francfort, en Allemagne. Après une adolescence houleuse, il part au Canada où il commet différents larcins qui le conduisent en prison. A sa sortie, il retourne en Allemagne. De nouveau condamné pour tentative de kidnapping, il se retrouve condamné à six ans de prison. Durant sa détention, il fait la connaissance de deux Français qu'il ira rejoindre à Paris en 1937.
Avec ses complices il loue une villa à La Celle-Saint-Cloud et décide de se lancer dans le kidnapping à répétition. Weidmann réussit à se faire engager comme interprète à l'Exposition Universelle qui vient d'ouvrir ses portes. La première victime est une danseuse américaine, Jean de Koven. Weidmann l'enterrera dans la cave de la villa.
Au total le gang tuera six personnes.
Arrêté, Weidmann est condamné à mort. Son exécution a lieu devant la prison de Versailles, le 17 juin 1939, entraînant un débordement de la foule. Aussi un décret-loi fut-il promulgué par Edouard Daladier afin d'abolir toute exécution capitale en public.
Eugen Weidmann est le dernier guillotiné en place publique en France.
Livre : "Beaux ténèbres, la pulsion du Mal d'Eugène Weidmann" par Michel Ferracci-Ponti, Ed. Normant.
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mercredi, 18 mars 2009
89. Têtes de cire (3)
J'arrive à la mort par une mauvaise route, j'y monte par un escalier...
Pierre-François Lacenaire est né le 20 décembre 1803. Fils de commerçants installés à Francheville, près de Lyon, il fit de brillantes études au petit séminaire. Mais sa vie ne fut qu'une suite de ratages successifs qui le conduisirent bientôt sur le chemin de la délinquance. Vols, assassinats. Arrêté puis incarcéré à la Conciergerie à Paris, il devint bientôt la coqueluche du tout Paris qui se pressait aux portes de la prison pour le rencontrer et obtenir un autographe.
Condamné à mort, il fut guillotiné le 9 janvier 1836.
Le dernier chant
En expirant, le cygne chante encor,
Ah laissez-moi chanter mon chant de mort !...
Ah laissez-moi chanter, moi qui sans agonie
Vais vous quitter dans peu d'instants,
Qui ne regrette de la vie
Que quelques jours de mon printemps
Et quelques baisers d'une amie
Qui m'ont charmé jusqu'à vingt ans !...
Salut à toi, ma belle fiancée,
Qui dans tes bras vas m'enlacer bientôt !
A toi ma dernière pensée,
Je fus à toi dès le berceau.
Salut ô guillotine ! expiation sublime,
Dernier article de la loi,
Qui soustrais l'homme à l'homme et le rends pur de crime
Dans le sein du néant, mon espoir et ma foi.
Je vais mourir... le jour est-il plus sombre ?
Dans les cieux l'éclair a-t-il lui ?
Sur moi vois-je s'étendre une ombre
Qui présage une horrible nuit ?
Non, rien n'a troublé la nature.
Tout est riant autour de moi,
Mon âme est calme et sans murmure,
Mon cœur sans crainte et sans effroi
Comme une vierge chaste et pure.
Sur des songes d'amour je m'appuie et m'endors,
Me direz-vous ce que c'est qu'un remords ?
Vertu, tu n'es qu'un mot, car partout sur la terre
Ainsi que Dieu je t'ai cherchée en vain !
Dieu ! Vertu ! paraissez, montrez-moi la lumière !
Mon cœur va devant vous s'humilier soudain.
Dieu ! mais c'est en son nom qu'on maudit, qu'on torture
Celui qui l'a conçu plus sublime et plus grand ?
La vertu !... n'est-ce pas une longue imposture
Qui dérobe le riche au fer de l'indigent ?
On n'en demande pas à l'opulence altière,
On en dispense le pouvoir,
Le pauvre seul est tenu d'en avoir.
Pauvre à toi la vertu ! Pauvre à toi la misère.
A nous le vice et la vie à plein verre !
Vous ! mourez sans vous plaindre : est-ce pas votre sort ?
Mourez sans nous troubler ou vous êtes infâmes.
J'ai saisi mon poignard et j'ai dit, moi : de l'or !...
De l'or avec du sang... de l'or et puis des femmes
Qu'on achète et qu'on paye avec cet or sanglant.
Des femmes et du vin... un instant je veux vivre...
Du sang... du vin... l'ivresse... attendez un instant
Et puis à votre loi tout entier je me livre...
Que voulez-vous de moi ? Vous parlez d'échafaud ?
Me voici... j'ai vécu... j'attendais le bourreau.
La Conciergerie, 28 novembre.
Dans le célèbre film réalisé par Marcel Carné, "Les enfants du Paradis", l'acteur Marcel Herrand interprète le rôle de Lacenaire.
Poète et écrivain, Lacenaire laisse plusieurs œuvres, poèmes, récits, témoignages, pièces de théâtre etc.
A lire : Mémoires et autres écrits de Pierre-François Lacenaire, éditions José Corti, 1991.
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mardi, 17 mars 2009
88. Têtes de cire (2)
Cet homme s'appelle Paul Gorguloff, un émigré russe vivant à Paris.
Le 6 mai 1932 il tira cinq coups de revolver sur le président Paul Doumer. Il reprochait au gouvernement français de ne pas soutenir la Russie contre les Bolchéviks.
Son procès s'ouvrit aux Assises de Paris le 25 juillet 1932. Ses avocats plaidèrent la démence mais les jurés le condamnèrent à mort et il fut guillotiné le 14 septembre 1932.
Il est l'auteur d'un livre, Russie Nationale paysanne (1931).
04:54 Publié dans Les insolites | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : condamnés, assassins, gorguloff
lundi, 16 mars 2009
87. Têtes de cire (1)
Cet après-midi je suis allée pour la ...énième fois au musée Dufresne. En fait je n'y étais pas retournée depuis que j'ai un réflex. Aussi je voulais tester l'appareil. Pas déçue !
Dans le coup, je vous propose une série de têtes qui sont exposées en vitrine. Ces têtes ont été réalisées en 1924 par un maître cirier et représentent des condamnés, certains très célèbres, d'autres un peu moins.
Il y a quelques reflets dûs à la vitre, mais dans l'ensemble ça rend plutôt bien.
Honneur aux femmes : je vous présente Marie Capelle, épouse Lafarge. Née en 1816, elle fut tout d'abord condamnée à deux ans de prison pour vol. Ensuite, elle fut accusée d'avoir empoisonné à l'arsenic son mari, Charles Lafarge, maître de forges, décédé au Glandier près de Brives (Corrèze) le 14 janvier 1840 après l'ingestion d'un gâteau confectionné par sa charmante épouse.
Le 19 septembre 1840 à Tulle (Corrèze), elle fut condamnée aux travaux forcés à perpétuité. Graciée en 1851, elle mourut le 6 septembre 1852.
Marie Capelle écrivit un livre, "Heures de prison", paru en 1854, Librairie Nouvelle. J'aimerais bien le lire.
18:06 Publié dans Les insolites | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tête, cire, condamnés, marie capelle