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samedi, 01 octobre 2011

209. Bilan d'une décennie -49-


podcast

Vendredi 12 janvier 2007 :

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Après le déjeuner, nous partons visiter le musée historique situé à l’autre bout de l’artère principale de la ville. De part et d’autre du jardin situé à l’entrée se trouvent des vestiges de la bataille ( canons, chars et autres véhicules).

Le musée est bien sûr dédié aux soldats vietnamiens, on y trouve bon nombre de photos des héros Vietminh, des outils ayant servi à la constructions des tunnels, des documents, des cartes…

Dans une salle, une immense maquette retrace le déroulement de la prise de Diên Biên, jour après jour. Les explications sont données en français. C’est extrêmement bien fait.

 Après cette visite, on traverse la route et l’on se retrouve au pied de la colline «  Eliane ». Sur le côté se tient le cimetière viet, entièrement restauré en 1994, à l’occasion du 40e anniversaire de la bataille.

Puis nous nous rendons au QG du général De Castries et devant le monument aux morts dédiés aux soldats français ( je vous en ai parlé hier).

Tournons donc la page…

Voici Diên Biên en 2007 : une ville en pleine expansion, très commerçante, pas très belle et assez sale.

Comme il nous reste du temps avant le dîner, nous en profitons pour nous balader. Les filles ont soudainement une crise de fièvre acheteuse ! 

Mais la nuit tombe soudain à 18h et nous nous rendons compte que nous sommes bien loin de l’hôtel. La pénombre qui s’ensuit et les magasins qui baissent leurs grilles peu à peu rendent soudain l’endroit beaucoup moins attrayant ! On ne voit plus très bien sur quoi on met les pieds et c’est pratiquement au pas de course que nous rejoignons les autres pour le dîner. 

Samedi 13 janvier 2007 :

Le lendemain matin Tien nous emmène visiter un village situé en dehors de la ville. C’est un endroit assez isolé dans la forêt et où l’ANAPI a construit en 1991 une petite école.

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Puis retour à Diên Biên pour une visite du marché. Là j’ai pu découvrir d’où proviennent les gros vers blancs que l’on voit dans les bouteilles d’alcool ! Les femmes les récupèrent dans les tiges des jeunes pousses de bambou.

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Ensuite le car nous conduit à l’aéroport où nous devons prendre l’avion pour rejoindre Hanoï. Un pique-nique est prévu dans le hall d’attente.

L’aéroport a été reconstruit sur les bases de l’ancien aéroport français. Pour y accéder, il faut montrer patte blanche car l’accès en est farouchement gardé !

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Ah mais… voici notre avion. Il est environ 12h quand l’avion décolle. Nous survolons les rizières, le paysage est magnifique vu de haut. Adieu les plateaux du nord-ouest !

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Il est approximativement 13h30 quand nous atterrissons à Hanoï.

Nous voici donc de retour à Hanoï ! L’entrée dans la ville nous permet de constater le vaste chantier en cours : les usines ultra-modernes, les quartiers résidentiels et les hôtels ultra-chics sortent de terre à la vitesse des champignons ! Depuis la levée de l’embargo américain, en 1994, la prude Hanoï tend à devenir une vaste mégalopole où les investisseurs japonais, coréens,  américains et dans une moindre mesure, européens, implantent des complexes gigantesques.

Le centre garde heureusement son charme suranné de ville coloniale, avec son immense lac en plein cœur de la ville.

Nous commençons par visiter le musée d’ethnographie du Vietnam., situé à 20minutes du centre. Dans un vaste parc ce musée présente une collection intéressante d’objets artisanaux des différentes ethnies peuplant le Vietnam. On compte 54 ethnies au Vietnam. La plus représentée est l’ethnie des Viet qui compose 86 % de la population du pays. Les 14% restants regroupent 53 ethnies d’origine diverse parmi lesquelles les Hmong, les Yao et les Thaï.

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A l’extérieur du musée, on peut admirer une reconstitution de différentes maisons, des barques de pêche, un théâtre de marionnettes sur l’eau. Le jardin est le lieu rendez-vous privilégié des jeunes mariés qui viennent s'y faire prendre en photo.

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Retour au car pour une nouvelle visite. Cette fois-ci nous entrons dans le cœur de la ville, en pleine circulation.

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Voici le temple de la Littérature. Construit en 1070, ce temple fut consacré au culte de Confucius et accueillit la première université du Vietnam. Ce collège  fut par la suite transféré dans la ville de Hué ( en 1802).

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Il est composé de cinq cours majestueuses que l’on franchit par trois portes, la porte centrale étant réservée au mandarin.

Dans la troisième cour, on peut découvrir 82 stèles soutenues par des tortues de pierre. Y sont gravés en chinois les noms des lauréats des concours, au total 1307 « docteurs ». Le nom le plus récent date de 1779.

J’avoue bien humblement avoir un peu zappé les explications, occupée surtout à photographier les bonsaïs ! C’est ça le problème des voyages en groupe, on n’a jamais le temps de flâner.

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Après cette belle visite (pour ceux qui aiment l’architecture asiatique, ce qui n’est pas obligatoirement mon cas), nous repartons dans le centre pour une promenade à pieds.

Arrivée à un carrefour, je m’arrête deux minutes, le temps d’acheter un ananas tranché ( une soudaine petite envie), quand, me retournant, je m’aperçois avec angoisse que j’ai perdu le groupe ! Dans la cohue j’ai beau regarder à droite, à gauche, devant… Plus de Français ! Un certain vent de panique commence alors à m’envahir : je ne me souviens pas où le car s’est garé, je n’ai pas le nom de l’hôtel où nous devons passer la nuit, je n’ai pas pris le guide du routard ( là au moins je pourrai trouver l’adresse de l’ambassade)  et je n’ai aucun numéro de portable des membres du groupe ! Alors je me lance au beau milieu du carrefour, parmi les vélos, scooters, motos pétaradantes qui me passent de tous côtés et cherchant vainement une tête connue ! C’est alors que j’aperçois devant moi, mais assez loin… un béret basque ! C’est le grand Bruno, le kiné,  qui avait eu la bonne idée ce jour-là de mettre son béret. Sauvée par un béret au milieu des casques coloniaux et des chapeaux coniques… Merci Bruno !

 

Cette vidéo, trouvée sur le net, rend bien l'atmosphère du moment :



Vietnam-rues par lavilal

Le jour commence à décliner quand nous faisons une longue balade en cyclopousse à travers les vieux quartiers. Chaque rue regroupe une corporation différente.

Après le dîner (dont je n’ai aucun souvenir), le car nous fait faire un tour dans Hanoï. Au passage nous pouvons voir un gigantesque monument de marbre et de granit : il s’agit du mausolée de Hô Chi Minh. On retrouve tout à fait l’architecture des grands monuments de l’âge d’or du communisme. Quand on songe que Hô Chi Minh, mort en 1969, souhaitait se faire incinérer sobrement, qu’il voulait que ses cendres soient dispersées sur trois collines du Vietnam (au nord, au centre et au sud) afin de symboliser la réunification du pays … On est loin de ça ! Il repose dans ce sanctuaire, momifié comme le fut Lénine.

Un peu plus loin, on passe devant la maison du général Giap, le vainqueur de Diên Biên Phu. Il est toujours en vie et on peut l’apercevoir de temps en temps se promener tranquillement dans son jardin.

Voilà, la visite d’Hanoï s’arrête ici. Il est certain que nous n’avons pas tout vu et que cette ville mérite au moins qu’on y séjourne une semaine. Ce sera l’occasion d’y revenir !

L’hôtel nous attend pour une COURTE nuit : le réveil est prévu en effet à 3h45… Pourquoi une heure aussi matinale ?

Vous le saurez demain !

A suivre


dimanche, 18 septembre 2011

198. Bilan d'une décennie -43-


podcast

Lundi 8 janvier 2007, suite et fin.

 Nous venons donc de reprendre le chemin inverse qui nous ramène sur Hanoï. Sur la route on croise des motos chargées au maximum, des charrettes à bras qui coupent tranquillement la route et que l’on double à droite ou à gauche suivant l’humeur. Tout ça dans une ambiance calme et sympathique…

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Un peu plus loin, c’est la sortie d’un collège. Les élèves portent un uniforme, souvent agrémenté d’un petit foulard rouge. Les élèves du second degré portent un uniforme différent, les garçons arborant une chemisette blanche et un pantalon bleu marine et les filles sont, quant à elles, vêtues tout de blanc. Vous en verrez ultérieurement.

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Pour l’heure on fait une pause dans un centre atelier pour handicapés. Ce sont en majorité des sourds muets qui y travaillent. La fièvre acheteuse commence à s’emparer du groupe.

Un peu plus loin, nous nous arrêtons pour photographier ces tombes dans un champ.  Les cérémonies de deuil se font en deux étapes. Il y a d’abord un premier enterrement et les corps sont enterrés dans la terre sans tombe. Puis, deux ou trois ans plus tard, le corps est exhumé, et la tombe  est alors construite. Une grande fête a lieu ce jour-là, c’est ce qu’on appelle ici «  la fête de l’abandon » car la tombe sera alors complètement laissée à l’abandon par la suite.

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Hanoï est bientôt en vue au moment où le soleil se couche.

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Nous ne faisons qu’un bref passage, juste le temps d’assister au spectacle des marionnettes sur l’eau. En attendant le début du spectacle, nous flânons un peu dans les rues adjacentes.

 

 

 

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L’animation y est intense, mais on se sent bien, les gens sont calmes, souriants. J’aurais bien aimé avoir plus de temps pour m’asseoir et goûter à tous ces plats sympathiques qui sont proposés. Mais pas le temps ! Nous voici maintenant assis dans le théâtre et le spectacle commence !

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On a bien fait des efforts surhumains pour résister, mais en vain : on s’est tous endormi ! Ce n’est que le gong final qui nous a réveillés en sursaut.

Vous trouverez au bas de cette note une vidéo sur le spectacle des marionnettes sur l'eau.

Mais revenons à la fin de cette deuxième journée ! Je n’ai malheureusement aucune photo à vous présenter car la fin de la journée se transforma vite en une course effrénée. D’abord un dîner rapide dans un restaurant, puis direction la gare de Hanoï. Chacun récupère sa valise et nous voilà bientôt sur le quai de la gare à peine éclairé à la recherche de notre train. Une partie du groupe s’est perdue en cours de route, nous traversons dans une semi obscurité les voies ferrées. Un train ne cesse de siffler et nous stresse encore davantage.

Je ressens à cet instant précis une impression de déjà vu : l’Allemagne de l’est, à la frontière avec la Pologne dans les années soixante. Même atmosphère de grisaille et de tristesse qui vous prend aux tripes et qui vous fait soudain remonter dans le train pour retourner d’où vous venez. A l’époque ma copine Francine s’était mise à pleurer et m’en voulait de l’avoir embarquée dans cette expédition. Nous avions traversé la ville à pied, derrière une charrette qui portait nos bagages. C’était un séjour linguistique de trois semaines sur les bords de la mer baltique.

Mais revenons à nos moutons : ça y est, le guide a repéré enfin notre train. Naturellement nous sommes tout en bout de train. C’est alors que j’aperçois sur le côté un train à l’arrêt : toutes les fenêtres des wagons ont des barreaux et comme si cela ne suffisait pas, un grillage recouvre les barreaux. Sentiment de malaise… A quoi peut bien servir un tel train J’avance une hypothèse qui est toute personnelle : ce train devait servir au transport de prisonniers. Cela nous ramène en 1975, au moment où le nord s’empara du sud et où les soldats de l’armée du sud se retrouvèrent dans les camps de rééducation pour des durées variant de quelques mois à plusieurs années !

Bon, pour l’heure le train n’arrête pas de siffler, le contrôleur, sa lanterne à la main, s’agite et vocifère. On a récupéré in extremis  les égarés et maintenant commence la tâche délicate de grimper dans le wagon. Le contrôleur refuse d’ouvrir la deuxième porte et l’on est obligé d’attendre que les compartiments se remplissent peu à peu pour pouvoir grimper. Le couloir du wagon est à peine plus large que nos valises. Quatre couchettes par compartiment, recouvertes d’un affreux skaï marron foncé et d’une couverture miteuse. Une fois les valises entrées dans le compartiment, on doit faire preuve d’une sacrée agilité pour atteindre les couchettes ! C’est ainsi que je me retrouve dans le dernier compartiment en compagnie de Roselyne, de son ami Alain et d’Huguette. Ce sont trois amis de l’île de Noirmoutier et qui sont de ma génération. Nous sympathisons rapidement et bientôt nous n’allons pratiquement plus nous quitter.

Ah mais voilà que le train se met en branle. Le guide nous a prévenu : «  Vous êtes dans le TGV vietnamien, c’est à dire le Train à Grandes Vibrations ». On savait donc à l’avance à quoi s’en tenir. Au départ on s’était mis à la fenêtre pour observer la traversée de Hanoï, mais cela n’a pas plu au contrôleur qui est venu mettre un cadenas à la fenêtre. Il a fallu insister également pour qu’il accepte de déverrouiller la porte des WC. D’ailleurs, durant la nuit, il est repassé et a refermé la porte à clef !

Dans les toilettes il y avait une bonne dizaine de seaux en plastique avec un couvercle. J’en ai conclu que cela devait servir de pot de chambre pour les autochtones dans les compartiments.

Je m’aperçois que j’ai oublié de vous dire quelle était notre destination : la petite ville de Lao Cai, située à environ 300km au nord-ouest de Hanoï, soit 9 heures de train.

Là je dois dire que sur ce coup-là «  Nouvelles Frontières » aurait quand même pu nous trouver  quelque chose de plus confortable. Mais sans doute n’aurions-nous pas eu toutes ces crises de fous rires qui ont suivi l’installation ! D’abord les filles s’installent toutes habillées. Puis Alain arrive. Il a choisi une couchette en haut, juste au-dessus de Roselyne qui au préalable a testé la solidité de la fixation. Ouf, ça tient… Allez, on éteint la lumière. A demain pour la suite des aventures !

A suivre 


Spectacle des marionnettes sur leau à Hanoï par peyroules