jeudi, 18 août 2011
178. Bilan d'une décennie -29-
Mardi 31 août 2004 : lever à 7h30. Après le petit déjeuner, nous partons voir le haut barrage d’Assouan construit par Nasser, puis retour au bateau pour le déjeuner.
L’après-midi est libre. Nous sommes alors un petit groupe de sept à vouloir faire une balade en felouque jusqu’aux îles éléphantines situées au milieu du Nil. Nous voici donc partis, en pleine chaleur, sans un arbre pour se mettre à l’ombre. Nous finissons par trouver une felouque à notre convenance et après avoir marchandé un bon bout de temps avec le propriétaire pour se mettre d’accord sur le prix de la traversée, nous embarquons sur la felouque de …
Mahmoud !
Une petite brise souffle agréablement. En chemin, nous croisons les gamins qui, installés dans des coquilles de noix, s’approchent des bateaux pour pousser la chansonnette : et c’est parti pour un « Frère Jacques » que nous reprenons en chœur. Ils ont un répertoire impressionnant de chansons en français, anglais, allemand, et même russe ! Ils ne font pas ça pour nos beaux yeux, bien sûr, ils espèrent obtenir quelques pièces en retour.
Nous débarquons sur les rives d’une île et Mahmoud, après avoir discuté avec un habitant, nous conduit bientôt dans la maison de ce dernier. Les îles sont principalement habitées par des Nubiens qui furent expropriés lors de la construction du barrage.
Nous nous faisons alors tatouer un dessin sur l’épaule.
Deux portraits de femmes :
Mais l’heure passe et il serait temps de regagner le bateau car le soir nous devons assister à un son et lumière au temple de Philae. Et c’est à ce moment-là que les choses commencent à se gâter !
Tout d’abord, le vent a brusquement cessé de souffler et la felouque n’avance plus. En guise de rames Mohamed ne possède que deux espèces de poutres, excessivement lourdes et peu maniables. Comme il reste assis à diriger la voile, il nous faut donc ramer (enfin quand je dis NOUS, je devrais plutôt dire LES AUTRES car je me suis exemptée de la corvée), ramer comme des malades afin de faire avancer péniblement la barque. Quand le tour de Julie arrive, on a juste le temps de la rattraper avant qu’elle ne fasse un plongeon dans les eaux du Nil ! Petit à petit, on s’approche néanmoins de la rive.
Mahmoud, lui, chante, heureux de vivre, nullement préoccupé par le fait que nous soyons déjà très en retard. Nous sommes régulièrement doublés par d’autres barques qui possèdent un moteur de secours. Mais nous avons notre fierté et nous débarquons en chantant à tue-tête, histoire d’être remarqués !
Au moment de payer, la situation se complique : Mohamed n’était plus d’accord avec le prix fixé. Il se met alors à pousser des hurlements, nous traitant de voleurs. Mais on ne cède pas, on lui donne la somme convenue au départ et tout en le laissant à ses jérémiades, on se hâte vers le bateau.
Le comité d’accueil n’est pas des plus agréables. Nous avons en effet plus d’une heure de retard et le guide, n’osant pas me faire des remontrances, s’en prend alors à la pauvre Julie !
C’est donc au pas de course que nous grimpons dans le car qui nous conduit jusqu’au temple. Là, les touristes qui patientent depuis déjà deux heures, nous accueillent sous les huées !
À suivre
20:08 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : voyage, egypte, assouan, iles elephantines