samedi, 20 août 2011
180. Bilan d'une décennie -31-
Vendredi 3 septembre 2004 : dans l’après-midi, au moment où le soleil tape le plus fort, notre guide nous emmène visiter le temple de Karnak ! La sueur me dégoulinait sur la figure et je ne voyais plus rien. Je n’ai rien écouté de ses explications vasouillardes. Je reconnais avoir un peu honte, être sur un tel site prestigieux, le rêve de tous les égyptophiles !
Oui, bon, primo je ne suis pas égyptophile et secundo on n’emmène pas les gens en plein cagnard au risque qu’ils fassent un malaise !
Le soir, après le dîner- spectacle (une danseuse du ventre et un faux derviche tourneur), quand un peu de fraîcheur revient, on s’en va traînasser dans les souks.
— Tiens, le portrait de أم كلثوم !
— De qui ?
— Oum Kalthoum, LA chanteuse arabe par excellence. Si vous ne la connaissez pas, vous trouverez une vidéo en bas de cette note. Elle est morte au Caire le 3 février 1975.
Samedi 4 septembre 2004 : le matin est consacré au bouclage de la valise, puis, avant le dernier déjeuner à bord du bateau, nous allons faire une balade en calèche et dépenser nos derniers sous.
Le départ des membres du groupe est étalé tout au long de la journée. Julie et moi quittons le navire vers 13h30, direction l’aéroport. L’avion décolle vers 16h30 et fait une escale à Sharm-el-Sheikh.
À cet instant précis, je repense avec douleur au crash aérien de janvier 2004, survenu juste après le décollage du Boeing 747.
L’arrivée à Roissy se situe vers 22h30. Nous nous renseignons pour avoir une chambre, malheureusement tous les hôtels sont complets ! Il est presque minuit et cela ne vaut pas le coup d’aller jusqu’à Paris. Donc, il suffit de prendre son mal en patience ! Le premier train est à 7h30 … On a de la marge.
On commence donc par faire de la musique avec nos crincrins, mais sans grande conviction, il n'y a qu'à voir nos têtes !
Ensuite nous errons, comme deux âmes en peine, dans les couloirs de Roissy, à la recherche d’une machine à café. Bernique !
On finit par s’allonger à même le sol, essayant de dormir. Mais le dallage est très froid.
Finalement, sur le coup des quatre heures, on trouve un ouvrier sympa qui nous emmène dans un entrepôt pour prendre un café ! Ça nous a requinquées un peu.
Dans le TGV, il ne fallait surtout pas qu’on s’endorme, au risque de louper l’arrêt à Saint-Pierre-des-Corps. La maman de Julie était sur le quai pour nous accueillir. Nous n’étions pas très fraîches !
En conclusion, je dirai que je garde un excellent souvenir de ce voyage en Égypte. J’ai trouvé les paysages grandioses, les sites archéologiques sont impressionnants. Si j’avais une deuxième vie à vivre, je crois que je m’orienterais vers une carrière d’archéologue. Ce doit être fabuleux de faire des fouilles à la recherche du patrimoine culturel passé.
Et si nous embarquions pour une promenade sur le Nil ?
Oum Kalthoum :
À suivre
19:51 Publié dans Croque mots, Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voyage, egypte
vendredi, 19 août 2011
179. Bilan d'une décennie -30-
Mercredi 1er septembre 2004
Dring ! Le réveil sonne à 2h45 du matin. C’est bien matinal, mais aujourd’hui, nous partons en car visiter les temples d’Abou Simbel. Le trajet s’effectue en car sous la surveillance des militaires, les autorités égyptiennes redoutant par-dessus tout les risques d’un attentat terroriste –comme celui perpétré en novembre 1997 dans le temple de la reine Hatchepsout-.
Les cars de touristes sont donc regroupés en file indienne, escortés par l’armée. De plus, un ou deux militaires grimpent dans les cars.
Bon, le regroupement a été effectué, nous pouvons partir. Il fait nuit et tout le monde –ou presque- s’est de nouveau endormi durant le trajet. Je me réveille au moment du lever du soleil sur les dunes.
Nous arrivons sur le site aux alentours de 8h du matin. Le site est composé de deux temples impressionnants, celui de Ramses II et celui dédié à son épouse, Néfertari.
À l’origine, ces temples se trouvaient en contrebas de la montagne. Dans les années soixante, l’Unesco entreprit de sauver ces temples de la noyade inévitable due à la construction du haut barrage d’Assouan. Les deux temples furent donc découpés puis reconstitués sur une colline factice à l’abri des inondations. Vous imaginez le travail titanesque que cela a représenté ! Le site est vraiment grandiose.
Avant de repartir, nous nous baladons autour des temples. Tout en marchant et en discutant avec un membre du groupe, j’aperçois un énorme serpent noir qui traverse le chemin juste devant nous.
Retour à Assouan et l’après-midi, nous faisons une balade en felouque sur le Nil. Cette fois-ci, pas de problème de navigation !
Le bateau quitte Assouan dans l’après-midi pour redescendre le Nil jusqu’à Louxor.
Dans l’après-midi, nous faisons de nouveau halte à Kom Ombo. C’est là que nous allons fumer le narguilé sous une tente.
Jeudi 2 septembre 2004 : durant la nuit, le bateau fait escale à Edfou. Il appareille vers 9h30 et nouvelle halte à Esna, pour visiter le petit temple de Khnoum, dont la construction débuta sous Ptolémée VI et se termina durant la domination romaine, sous Marc Aurèle. Il est dans un bon état de conservation, dû au fait qu’il resta pendant plusieurs siècles totalement enfoui sous le sable. Son autre particularité est d’être construit environ 10m plus bas que le reste de la ville.
Le passage de l’écluse se fait durant le dîner et nous atteignons Louxor dans la nuit.
La vie à bord du bateau est rythmée par les heures des repas et le petit goûter de 16h. Nous ne manquerions pour rien au monde ce goûter, d’abord parce que le café et les gâteaux sont bons, mais surtout parce que nous prenons un malin plaisir à observer le manège d’un groupe d’Allemands d’une soixantaine d’années, dont les seules distractions semblent être la piscine et la bouffe. Pas une seule fois, nous ne les avons vus descendre du bateau !
Dès que la cloche retentit pour annoncer que le goûter est prêt, ils se précipitent et s’emparent de la plupart des gourmandises. Ils font de même lors des repas. Aussi, pour être certain d’avoir un dessert, mieux vaut commencer le repas par la fin !
Les serveurs sont très sympathiques, malheureusement ils ne parlent pas français. Un jour, alors que j’étais sur le pont, je vis Nasser qui faisait de grands gestes en direction de la rive. Je compris alors qu’il faisait signe à sa femme et à ses enfants qui attendaient le passage du bateau.
Vendredi 3 septembre 2004 : lever à 5h et départ sur la rive ouest du Nil pour la visite de la Vallée des Rois où se trouvent les tombeaux des pharaons. Le site archéologique est un véritable chantier où se succèdent les camions remplis de gravats. Parmi toutes les tombes, nous visitons celles de Ramsès III, Ramsès VI et Ramsès IX. Les murs intérieurs sont recouverts de peintures représentant le ciel étoilé. Il est bien sûr strictement interdit de faire des photos à l’intérieur sous peine d’une confiscation de l’appareil. Certains pourtant vont outre …
Puis nous nous rendons au temple de la reine Hatchepsout. La restauration a été réalisée par une équipe polonaise. C’est dans ce lieu que furent assassinés des touristes allemands et suisses en 1997. Ils étaient coincés entre le temple et la montagne sans aucune possibilité de fuite. C’est sans doute ce qui m’a retenue d’y grimper. Mais c’est surtout en raison de l’extrême chaleur qui régnait à ce moment de la journée. J’ai donc attendu à l’ombre que la visite s’achève.
À suivre
06:19 Publié dans Croque mots, Voyages | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : egypte, abou simbel, hatchepsout
jeudi, 18 août 2011
178. Bilan d'une décennie -29-
Mardi 31 août 2004 : lever à 7h30. Après le petit déjeuner, nous partons voir le haut barrage d’Assouan construit par Nasser, puis retour au bateau pour le déjeuner.
L’après-midi est libre. Nous sommes alors un petit groupe de sept à vouloir faire une balade en felouque jusqu’aux îles éléphantines situées au milieu du Nil. Nous voici donc partis, en pleine chaleur, sans un arbre pour se mettre à l’ombre. Nous finissons par trouver une felouque à notre convenance et après avoir marchandé un bon bout de temps avec le propriétaire pour se mettre d’accord sur le prix de la traversée, nous embarquons sur la felouque de …
Mahmoud !
Une petite brise souffle agréablement. En chemin, nous croisons les gamins qui, installés dans des coquilles de noix, s’approchent des bateaux pour pousser la chansonnette : et c’est parti pour un « Frère Jacques » que nous reprenons en chœur. Ils ont un répertoire impressionnant de chansons en français, anglais, allemand, et même russe ! Ils ne font pas ça pour nos beaux yeux, bien sûr, ils espèrent obtenir quelques pièces en retour.
Nous débarquons sur les rives d’une île et Mahmoud, après avoir discuté avec un habitant, nous conduit bientôt dans la maison de ce dernier. Les îles sont principalement habitées par des Nubiens qui furent expropriés lors de la construction du barrage.
Nous nous faisons alors tatouer un dessin sur l’épaule.
Deux portraits de femmes :
Mais l’heure passe et il serait temps de regagner le bateau car le soir nous devons assister à un son et lumière au temple de Philae. Et c’est à ce moment-là que les choses commencent à se gâter !
Tout d’abord, le vent a brusquement cessé de souffler et la felouque n’avance plus. En guise de rames Mohamed ne possède que deux espèces de poutres, excessivement lourdes et peu maniables. Comme il reste assis à diriger la voile, il nous faut donc ramer (enfin quand je dis NOUS, je devrais plutôt dire LES AUTRES car je me suis exemptée de la corvée), ramer comme des malades afin de faire avancer péniblement la barque. Quand le tour de Julie arrive, on a juste le temps de la rattraper avant qu’elle ne fasse un plongeon dans les eaux du Nil ! Petit à petit, on s’approche néanmoins de la rive.
Mahmoud, lui, chante, heureux de vivre, nullement préoccupé par le fait que nous soyons déjà très en retard. Nous sommes régulièrement doublés par d’autres barques qui possèdent un moteur de secours. Mais nous avons notre fierté et nous débarquons en chantant à tue-tête, histoire d’être remarqués !
Au moment de payer, la situation se complique : Mohamed n’était plus d’accord avec le prix fixé. Il se met alors à pousser des hurlements, nous traitant de voleurs. Mais on ne cède pas, on lui donne la somme convenue au départ et tout en le laissant à ses jérémiades, on se hâte vers le bateau.
Le comité d’accueil n’est pas des plus agréables. Nous avons en effet plus d’une heure de retard et le guide, n’osant pas me faire des remontrances, s’en prend alors à la pauvre Julie !
C’est donc au pas de course que nous grimpons dans le car qui nous conduit jusqu’au temple. Là, les touristes qui patientent depuis déjà deux heures, nous accueillent sous les huées !
À suivre
20:08 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : voyage, egypte, assouan, iles elephantines
mercredi, 17 août 2011
176. Bilan d'une décennie -28-
Samedi 28 août 2004 : l’avion décolle de Roissy avec plus de deux heures trente de retard. Il fait escale à Hurghada, station balnéaire sur la mer Rouge, très prisée des amateurs de plongée sous-marine. Puis vers 20h30 (21h30 heure locale) il atterrit à Louxor.
La première impression ressentie à la descente de l’avion, c’est la chaleur suffocante qui nous prend aussitôt à la gorge. Nous voilà maintenant installées dans le minibus qui nous conduit jusqu’à notre bateau, le Nile Emerald.
Comme vous l’avez sans doute compris, nous allons faire une croisière sur le Nil, de Louxor à Assouan. Mes connaissances en civilisation égyptienne sont quasi nulles (quelques bribes de souvenirs datant du lycée) et j’envisage plutôt ce voyage comme un moment de détente. J’ai quand même pris avec moi le guide du routard pour avoir un minimum de renseignements sur les lieux que nous allons visiter durant ce voyage. J’ai heureusement bien fait car nous avons hérité d’un guide plutôt spécial : Mohamed, dit Momo, vingt-six ans, qui était en plein chagrin d’amour. Autant vous dire que ses explications lors des visites ultérieures furent des plus floues, il avait d’autres chats à fouetter !
Mais, pour l’heure, il est environ 23h, et j’emmène Julie faire un tour dans les rues de Louxor pour une première imprégnation du pays. Il y a beaucoup de monde dans les rues, tous les magasins sont ouverts, les enfants jouent dehors … Bref, on se croirait comme en plein jour ! Les jours suivants, je comprendrai vite pourquoi. Nous achetons des bouteilles d’eau, évinçons en douceur les premiers dragueurs et retournons au bateau.
Dimanche 29 août 2004 : le bateau quitte Louxor dans la matinée pour une remontée du Nil en direction d’Assouan. Je suis aussitôt émerveillée par le paysage si verdoyant des rives avec, en arrière plan, le désert.
Au petit déjeuner, nous faisons connaissance des autres membres du groupe ; nous sommes quinze, venant de différents endroits de France, un groupe assez jeune dans l’ensemble et très sympathique !
Nous passons bientôt le barrage d’Esna et le soir nous arrivons à Edfou. Après le dîner, nous quittons le bateau pour une balade dans les rues d’Edfou. Premier arrêt dans une boutique : Julie, qui a eu le malheur de s’attarder devant des bibelots, est aussitôt harcelée par le marchand :
— Madame Danielle, pourquoi elle veut pas acheter ?
— Sans doute parce que tu vends trop cher ! Bon, Julie, tu viens, sinon on y sera encore demain !
On s’attable ensuite à une terrasse pour déguster la boisson locale, le carcadet, qui est une sorte de tisane faite avec des fleurs d’hibiscus et qui se boit chaude ou froide. C’est délicieux !
Lundi 30 août 2004 : le bateau est toujours à quai à Edfou. Dans la matinée nous partons en calèche visiter le temple d’Horus. Alors, ne comptez pas sur moi pour vous donner des renseignements, allez plutôt voir le lien, ICI.
Après cette visite, durant laquelle Julie fut malade (tourista), nous retournons au bateau qui reprend le cours du Nil. En fin d’après-midi nous sommes à Kom Ombo et nous visitons un autre temple, ICI.
Le soir, dîner oriental à bord du bateau et nous repartons en direction d’Assouan que le bateau atteint vers 23h. Je reste sur le pont à regarder les lumières sur les berges, à écouter les sons qui arrivent, un peu étouffés, jusqu’au bateau. Une fois sur place, nous profitons de la relative fraîcheur du soir pour aller nous balader dans les rues très animées d’Assouan. Car il faut dire que dans l’après-midi la chaleur est extrêmement élevée. Avoir choisi cette date pour faire la croisière n’est pas forcément une bonne idée. Si j’avais à refaire ce voyage, j’opterais plutôt pour le début du printemps ou la fin de l’automne… Avis aux amateurs !
À suivre
20:19 Publié dans Croque mots, Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : egypte, louxor, edfou, kom ombo
jeudi, 01 novembre 2007
Et si nous partions...
... en voyage ? La première destination vous est proposée sur le blog de Chandelin : escapade à Rome, avec de très belles photos et un texte intéressant.
La seconde vous transporte en Egypte, sur les bords du Nil, entre Louxor et Assouan. C'est un résumé de mon voyage et vous pouvez le découvrir ICI. Et si un jour vous y allez, peut-être serez-vous sur le bateau Nile Emerald. J'en profite pour rendre un hommage aux serveurs si sympathiques de ce bateau !
Felouque au creux de la vague !
17:53 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : croisière, Nil, Egypte