samedi, 22 novembre 2008
Gloire et décadence
Effervescence rue du Commerce à Tours en ce début de soirée devant l’hôtel Gouin. Nous sommes le 15 juin 1935 et va débuter le tournage du premier long métrage parlant dans la ville, Marie-des-Angoisses, d’après le roman de Marcel Prévost.
Arrive alors la belle Mireille Balin qui fut la star des années d’avant-guerre. On retrouve autour d’elle Pierre Dux, Françoise Rosay et d’autres acteurs moins connus.
Mais revenons à Mireille Balin. Elle tourna plusieurs films avec Jean Gabin dont le plus célèbre fut Pépé le Moko, film de Julien Duvivier tourné en 1936.
Durant la guerre, elle s’éprend d’un jeune officier autrichien de la Wehrmacht, Birl Desbok. A la Libération, elle tente de s’enfuir avec lui en Italie, mais ils sont arrêtés. La suite est une longue descente en enfer pour cette femme. Battue et violée par ceux qui l’ont arrêtée, baladée dans la ville de Nice sous les huées et emprisonnée. Quand elle sort de prison, le 3 janvier 1945, c’est une femme brisée et ruinée. Elle est hébergée chez sa cousine Thérèse à Paris. Mais cette dernière décède dans un accident d’avion en 1957.
En 1961, Mireille Balin est alors recueillie par l’association «La roue tourne» qui lui permet d’avoir un toit pour s’abriter. Elle meurt dans la misère totale et dans l’oubli le 9 novembre 1968. Sans l’aide de l’association, elle aurait été enterrée dans la fosse commune.
Elle repose maintenant au cimetière de Saint Ouen, carré 31, et depuis 1973 elle n’est plus seule. Un autre acteur célèbre est venu la rejoindre : il s’agit de Jean Tissier.
Triste histoire, n’est-ce pas ?
Un livre a été publié sur la vie de cette actrice. Il s’agit de « Mireille Balin ou la beauté foudroyée» paru aux Éditions de la Manufacture en 1989 et écrit par Daniel Arsand. Hélas, ce livre est devenu introuvable !
08:03 Publié dans Sur l'écran noir | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, mireille balin, tours