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lundi, 02 juin 2008

Ah, mon bon François !

si tu revenais parmi nous, tu n'aurais pas fini de t'étonner de tous les changements survenus depuis ton départ ! Malgré tout le temps passé, tu reconnaîtrais cependant certains lieux qui semblent avoir franchi le temps presque sans dommages... Pour un peu même, cela te semblerait plus neuf que de ton temps...

Tu te souviens des cadeaux que ton héros, Gargantua, fit à ses valeureux compagnons des guerres pichrocholines ? Non, bien sûr, il y a déjà si longtemps que tu as écrit... Je vais te rafraîchir la mémoire :

«Comment les victeurs Gargantuistes feurent recompensez apres la bataille :

...Plus leur feit compter de ses coffres à chascun douze cens mille escutz contens. Et dabundant a chascun dyceulx donna a perpetuité (exceptez silz mouroyent sans hoirs) ses chasteaux et terres voisines, selon que plus leur estoyent commodes. A Ponocrates donna la Roche Clermauld; a Gymnaste, le Couldray; a Eudemon, Montpensier;  Le Rivau a Tolmere; a Ithybole, Montsoreau; a Acamas, Cande; Varennes, a Chironacte; Granot, a Sebaste; Quinquenays, a Alexandre; Ligre, a Sophrone; et ainsi de ses aultres places.» ( Gargantua, Livre I, chap. LI)

1939737034.jpgLe Rivau, nous y voilà ! Situé au cœur de la vallée de la Veude, entre Chinon et Richelieu, ce château semble avoir traversé les siècles sans encombres. Sans doute est-ce dû en partie à son retrait des grandes voies de communication. Car, entre nous, il n'y a jamais eu grand chose à faire à Lémeré. Quand je vais à Lémeré, je ne peux m'empêcher de penser aux ancêtres de mon mari dont certains vivaient en ce lieu. J'ai retrouvé ainsi un certain François Durand, né vers 1554, qui fut par la suite l'entremetteur de la seigneurie du Rivau. J'ai retrouvé son acte de décès datant de 1624. Il y avait aussi la famille Précieux, une famille de notaires dont une branche s'établit plus tard à Chinon et prospéra dans le commerce, tandis que l'autre émigra vers Richelieu, attirée par la construction du château du cardinal. Mais je m'égare... revenons donc à nos moutons !

Mon bon François, Le Rivau donne l'impression de sortir tout juste de terre tant la restauration a été rigoureuse. D'ailleurs ce n'est pas fini... Les travaux continuent dans les écuries. Plus rien à voir avec le vieux Rivau que j'avais découvert par hasard en 1970, appartenant à l'époque au peintre-affichiste Pierre Laurent Brenot. Le château dormait au fond de son parc plus ou moins à l'abandon, c'était très romantique, j'ai beaucoup fantasmé sur les lieux...

Depuis 1992 ce sont de nouveaux propriétaires, je ne saurai te dire comment ils se nomment mais par contre je peux te les montrer. Ils affichent leur portrait en grand format dans une des pièces du-dit château. Ça fait sérieux, solennel, pompeux, j'irai même jusqu'à dire ... prétentieux. Quand j'ai découvert le portrait, je n'ai pas pu m'empêcher de rigoler. Heureusement que j'étais seule dans la pièce à ce moment-là ! Ils n'ont pas dû hériter de ta joie de vivre. Je pense que l'effet de totale inexpression leur a été expressément demandé par la photographe d'art Valérie Belin635883314.jpg

Le jardin a été complètement transformé, il se veut jardin de conte de fées. Alors on y trouve des nains, ces affreux petits personnages très kitsh que l'on trouve en vente dans les jardineries. Un peu plus loin, de grandes jambes rouges arpentent le sous-bois. Sur un des côtés du parc, d'immenses palmiers royaux se dressent vers le ciel. Deux pigeons vivotent dans une cage design et un malheureux paon glousse son affreux cri à longueur de temps.

Durant toute ma visite, j'ai été accompagnée par un fond musical qui venait des hauts parleurs disséminés ça et là. L'idée peut être originale, reste à varier un peu les morceaux, car, après plus de deux heures à me balader, je ne pouvais plus supporter " J'ai descendu dans mon jardin...".

Bon, je suis mauvaise langue, il reste néanmoins que l'ensemble est charmant et mérite la visite. Dans la doc distribuée à l'entrée, on parle de toi ! Il est vrai que nous sommes quand même en Rabelaisie !

Voici donc un aperçu du château du Rivau.

Commentaires

Je suis un descendant de François Durand entremetteur de la Sgrie du Rivau mais comme je suis à 1200 km de chez moi et ce jusqu à fin août je n'ai pas mes renseignements sous les yeux. Si j'ai bonne mémoire il est décédé avant 1600 et sa femme (je crois qu'elle s'appelait Suzanne ou Marie Plault) après 1600 peut être en 1624. Je descend aussi des Précieux comme de nombreuses familles de Touraine puisque ma famille est originaire de St. Épain comme Meuniers depuis le XVI e siècle. J'habite à Wasquehal entre Lille et la frontière Belge. Si vous êtes intéressé, en rentrant, je peux vous communiquer les renseignements qui vous intéressent. Courtoisement.

Écrit par : Philippe DURAND | mercredi, 18 juillet 2012

Cher M.Durand, nous sommes effectivement des cousins éloignés. Ne cherchez pas les renseignements, nous avions déjà correspondu en un temps assez lointain (1982 je crois).Merci en tout cas pour votre commentaire. Bien cordialement
Danielle Léger

Écrit par : tinou | mercredi, 18 juillet 2012

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