vendredi, 07 novembre 2008
Ma cousine Ginette
Ça y est, j’ai enfin fait la connaissance de ma cousine Ginette dont je vous ai parlé précédemment. La rencontre avait été organisée par mon autre cousine, Colette, dans sa maison de Tours.
Elle a bon pied bon œil Ginette, et on ne lui donnerait pas quatre-vingts ans.
Nous nous étions déjà rencontrées une fois, cela remonte en 1949, plus précisément le 10 mars, le jour de ma naissance. Elle fut en effet l’une des premières à rendre visite à ma mère à la clinique des Dames Blanches lors de ma naissance. C’est dire si je n’avais aucune chance de la reconnaître.
Je n’ai rien appris de très nouveau que je ne savais déjà, à savoir que la famille de ma mère était mal considérée par mes grands-parents paternels. Ces derniers ont toujours montré un profond mépris pour des gens qu’ils considéraient d’une classe sociale inférieure. D’ailleurs, ce qui est frappant sur la photo de mariage, c’est de voir que la famille de maman était uniquement représentée par ses parents, son oncle Maurice – il possédait une usine !- et sa fille. Les autres membres de la famille, à savoir les oncles et tantes, cousins, cousines, n’avaient pas été invités.
Il fallait qu’il soit rudement amoureux, mon père, pour passer outre ! C’est bien la seule fois où il a su véritablement tenir tête à ses parents.
J’ai quand même appris quelque chose de nouveau qui m’a fait de la peine, mais je m’attendais à souffrir : quand mes parents se sont mariés, mes grands-parents maternels avaient offert une salle à manger qui devait servir au jeune couple. Mes parents devaient habiter la partie supérieure de la maison familiale, une sorte de grand appartement situé au deuxième étage et qui était composé de quatre grandes pièces.
La vérité est que cette salle à manger fut récupérée par mes grands-parents paternels à leur propre usage et l’appartement resta toujours inhabité ! Ma mère se retrouva à partager la vie de ses beaux-parents sans aucune indépendance. Pire, elle devint une sorte de « bonne ».
La seule indépendance qu’elle aurait pu préserver était son travail puisque, au moment de son mariage, elle travaillait comme secrétaire dans une maison de confection de la rue Nationale. Mais par un fait du hasard, elle perdit sa place de façon obscure (enfin, je n’ai jamais réussi à savoir la vérité). On me dirait maintenant que mes grands-parents paternels y seraient pour quelque chose que cela ne m’étonnerait nullement !
Tous sont morts maintenant, alors à quoi bon soulever toutes ces zones d’ombres ? Il est trop tard pour agir.
Toute cette rancœur enfouie, dont ma mère ne parlait jamais, je m’en suis fait le porte-parole plus tard, après sa mort. Et, un jour j’ai explosé. Je n’ai jamais douté une seconde de l’amour profond qui unissait mon père à ma mère. Hélas, par manque de courage, mon père n’a pas été capable de la rendre heureuse. Je le lui ai dit, il est évident qu’il n’était pas en mesure de l’entendre, lui, le Patriarche de la famille. Notre rupture fut définitive.
Quand on me dit maintenant que ma grand-mère paternelle était « une peau de vache », je confirme bien volontiers, mais cela ne m’empêche pas de l’aimer, car ce fut pour moi une bonne grand-mère.
04:11 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
eh bien ....eh bien ... sûr que ton papa n' a pas su défendre la position de ta maman , mais ses parents ne se sont pas grandis par leur attitude envers leur belle fille !
Écrit par : gil brieuc | vendredi, 07 novembre 2008
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