dimanche, 15 août 2010
324. Foire aux melons et aux canards
C’était le dimanche 15 août 1999. Nous avions décidé d’aller déjeuner à Pouzay. Nous n’avions pas pensé que cela tombait le jour de la foire aux melons et aux canards. Nous avions réservé une table dans un des deux restaurants qui se font face, juste avant le pont, et qui proposent chacun des spécialités de fruits de mer.
L’entrée dans Pouzay était bloquée par des barrières, aussi nous fumes obligés de nous garer assez loin. Il était environ midi et nous nous rendîmes tranquillement à pieds jusqu’au restaurant. C’était une belle journée ensoleillée, la température était relativement élevée.
Le repas se déroula fort bien. Nous étions installés dans la cour intérieure sous une pergola où couraient des volubilis. Je me souviens que nous avions pris du melon au porto, puis une platée de langoustines et enfin un dessert glacé. Un repas léger mais délicieux.
Il fallut ensuite rejoindre le parking parmi la foule qui avait envahi les rues de Pouzay. Ce fut laborieux pour mon mari qui avait perdu depuis longtemps l’habitude de marcher sur une longue distance.
De retour à la maison, nous nous installâmes dans le salon. Je m’allongeai sur le canapé tandis que mon mari alluma la télé et prit place dans son fauteuil. Bientôt le chat Popy s’invita sur le canapé, prenant mon estomac pour un coussin. Je ne tardai pas à piquer du nez devant le reportage proposé.
Quand je rouvris un œil, environ une heure plus tard, je constatai que mon mari dormait lui aussi. Cela m’étonna un peu car il ne faisait jamais la sieste. L’étonnement se transforma vite en inquiétude quand, après avoir vainement tenté de le réveiller d’abord en parlant, ensuite en le secouant doucement puis de plus en plus fort, je m’aperçus qu’il ne réagissait pas.
Mon mari était diabétique. Il avait déjà fait deux comas quelques années auparavant et je fis alors tout de suite le rapprochement. Je téléphonai aussitôt au médecin de garde. Il n’arriva qu’une heure plus tard. Je ne sais pas ce que ce médecin avait fait avant, mais il était incapable de lui faire une piqûre. Il décida donc de faire venir une ambulance. Quand les secouristes arrivèrent, ils prirent aussitôt son taux de sucre dans le sang : 0,11g …
Départ précipité vers les urgences de Bretonneau.
Quand je rentrai à la maison, il faisait nuit depuis déjà longtemps. C’était la première fois que je me retrouvai seule dans cette maison au bord de l’Indre et j’eus soudain très peur, peur du silence, peur du noir, peur de la solitude.
Mon mari revint quelques jours plus tard.
Aussi, quand on évoque Pouzay, je ne pense pas aux melons mais à cette journée qui aurait pu tourner au drame.
03:47 Publié dans C'est arrivé le ... | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : foire, melons, canards, touraine, pouzay
Commentaires
Effectivement, triste association.
Je n'ose imaginer comme on doit se sentir mal avec 0.11g, d'ailleurs, on ne sent plus rien, le comas est là.
Bon, comment s'est passée ton expédition à l'arboretum ?
Bises
Écrit par : Christine | dimanche, 15 août 2010
coucou tinou
en effet je comprend ! j'ai vécue un peu la meme chose le jour ou olivier ne pouvait plus bouger une partie de son corps !
bisous
Écrit par : juju | dimanche, 15 août 2010
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