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vendredi, 30 mars 2012

65. Carnet de voyage au Cameroun -5-


podcast

Lundi 19 mars 2012 : Djo’Oko

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Après avoir franchi le dernier obstacle, nous voici donc dans une petite clairière enfumée par des feux de bois. Une dizaine de huttes recouvertes de feuilles et de branchages semblent former un arc-de-cercle et, au centre, quelques chiens jaunes dorment paisiblement. Tout autour, assis en silence, les Pygmées : ils attendaient notre arrivée.

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Je dois dire que ce spectacle a quelque chose d’inattendu et nous sommes totalement stupéfaits, avec l’impression étrange de nous retrouver dans un autre monde, un monde que je croyais disparu depuis des lustres et qui s’offre là, à notre vue, dans toute sa simplicité et son authenticité. L’émotion est palpable dans tout le groupe et nous n’osons à peine parler- si ce n’est à voix basse- de peur de briser cet instant magique.

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Ils sont là, silencieux, à nous regarder : quelques-uns ont la tête et le visage couverts de blanc.

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— C’est pour se préserver de votre présence, nous explique alors Bertrand. Nous allons maintenant aller les saluer. Bonjour se dit Djo’Oko.

Alors, timidement, nous avançons les uns derrière les autres et serrons la main des Pygmées :

— Djo’Oko, djo’Oko …

Nous faisons ainsi le tour du demi-cercle des hommes, des femmes et des enfants. Derrière les huttes d’autres Pygmées nous observent. Plus timides, ils resteront à l’écart des autres et nous ne les verrons guère durant ce séjour.

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Pendant ce temps, Benjamin, Isidore, Paulin et Daniel s’activent au montage des tentes. Thérèse est déjà en train de préparer le repas sous un auvent.

Chacun s’installe dans sa tente. L’après-midi est consacré à l’aménagement des toilettes, de l’autre côté de la petite rivière, puis à la consolidation du passage afin d’éviter une éventuelle chute dans l’eau !

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Les Pygmées ont repris leurs activités. Les enfants jouent à la balançoire avec les lianes, les femmes cuisinent, d’autres tressent des branches, les hommes papotent, affûtent les machettes. On ne les voit pas manger ensemble, en fait chacun grignote quand il en a envie.

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Le soir arrive bien vite … Un Pygmée a saisi une percussion et les enfants se mettent alors à danser au milieu de la petite clairière. Nous dînons avant le coucher du soleil. À la tombée du jour, Benjamin installe au sol quelques lampes tempête.

— Ils ne vont pas tarder à chanter et danser, nous dit Bertrand. Ils le font chaque soir

Nous nous asseyons alors avec les Pygmées sur des bancs qu’ils ont taillés dans des gros bambous et nous attendons. Nous sommes bientôt dévorés par des milliers de termites volants qui ont éclos après la pluie de la veille. J’enfile mon K-way…

Peu à peu le centre de la clairière se peuple : les enfants d’abord, puis les femmes. Certaines d’entre elles se sont regroupées sur le côté et commencent à chanter : des chants polyphoniques de plus en plus forts tandis que surgit soudain de la forêt « l’esprit de l’ancêtre », une sorte de toupie sous laquelle se cache un Pygmée et recouverte entièrement de lanières végétales qui avance rapidement, tourne sur lui-même. Cela me rappelle une fête vaudou. Parfois la toupie se dresse, parfois elle s’écrase au sol. Certains Pygmées s’approchent tout près pour que l’esprit leur donne de la force.

L’esprit retourne bientôt dans la forêt, puis revient peu après. Il effectue cette manœuvre plusieurs fois de suite et la ferveur augmente peu à peu. Bertrand nous explique que parfois les danseurs entrent en transe et que la fête peut durer jusqu’au petit matin. Combien de temps dure cette fête ? Je ne saurai dire précisément, une heure, deux heures ? … Je suis complètement subjuguée par ce spectacle surprenant. Les chants résonnent dans la clairière couvrant les bruits inquiétants de la forêt, les ombres des danseurs  se dessinent sur les arbres. Ah, tout cela est bien difficile à décrire.

Finalement Bertrand explique à un Pygmée qui parle le bantou que nous allons nous coucher.

Chacun regagne sa tente à la lumière de sa lampe torche.

J’oubliais : dernière opération avant d’aller au lit, le passage aux toilettes. Les bruits de la forêt ont repris de plus belle, des ombres inquiétantes apparaissent dans le faisceau de ma lampe.

Cinquante mètres à parcourir … J’évite de regarder ce qu’il y a autour de moi, de peur d’avoir de mauvaises surprises. Pour me donner du courage, je parle à voix haute et je n’oublie pas de taper le sol en marchant, on ne sait jamais, un serpent n’est jamais très loin !

Ouf, aucune mauvaise rencontre. Je m’engouffre à quatre pattes sous la tente que je referme vite fait hermétiquement. Bon, encore une nuit à dormir tout habillée !

     

Commentaires

récit trés intérressant ! belles photos ! bises

Écrit par : juju | vendredi, 30 mars 2012

trés trés intérressant ! belles photos ! bises

Écrit par : juju | vendredi, 30 mars 2012

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