samedi, 31 mars 2012
66. Carnet de voyage au Cameroun -6-
Mardi 20 mars 2012 : Prom’nons-nous dans les bois, voir si l’éléphant n’y est pas !
Quand je pense qu’il aura fallu attendre mes 63 ans pour que je teste le camping. C’est en effet la première fois que je dors sous une tente. Mes impressions ? Je n’ai pour ainsi dire pas fermé l’œil de la nuit. Le seul avantage que j’en ai retenu c’est que l’on était bien à l’abri de la faune environnante – ce qui n'est pas négligeable-.
Donc, à 4 du matin, j’étais debout, seule bien évidemment, assise à l’extérieur et buvant tranquillement un cappuccino (j’avais eu l’heureuse idée d’en emporter plusieurs sachets) dans mon quart en aluminium.
Vers 6h, alors que le jour commence à poindre, les premiers Pygmées sortent silencieusement de leur case. L’entrée en est fermée par une large branche de palmier. Ce sont les femmes qui font leur apparition en premier, mettant du bois sur les braises encore chaudes de la veille et plaçant une marmite d’eau sur le feu.
Petit déjeuner à 7h : Bertrand nous annonce le programme de la journée. Le matin nous allons suivre les Pygmées dans la forêt, puis l’après-midi nous irons à la pêche avec les femmes.
Nous voilà donc partis avec une dizaine de Pygmées au travers de la forêt profonde. Ils ont repéré un arbre gigantesque en haut duquel se trouverait du miel.
Avec leurs machettes ils abattent l’arbre qui fait bien vingt mètres de haut en à peine une demi-heure. L’un d’entre eux se charge de la collecte à l’intérieur même du tronc, tandis que les autres se gavent du nectar. Tout y passe : le miel, les alvéoles, les abeilles ! Ils n’ont pas enfumé et cependant les abeilles ne sont pas agressives, c’est étonnant !
Je trempe le doigt pour y goûter ; c’est un miel presque noir, très liquide et extrêmement parfumé ! Après s’être copieusement rassasiés, les Pygmées fabriquent des petits sacs avec de larges feuilles et récupèrent du miel pour rapporter au campement.
Puis nous reprenons la marche. Un peu plus loin, ils nous montrent comment ils fabriquent des pièges pour attraper les animaux. Il y a deux sortes de pièges : le piège à patte où l’animal se retrouve pris par une patte et projeté en l’air. Puis le piège à cou qui est la même pratique que notre collet. Terriblement efficaces ces pièges !
Certains gros arbres ont des racines formant comme des cages au sol. Elles peuvent servir de refuge efficace lorsque, parfois, ils se retrouvent face à un éléphant sauvage. Car il y a des éléphants dans cette partie de la forêt. Pas en ce moment –ouf !-.
Pas besoin d’emporter de l’eau, les grosses lianes en contiennent. Il suffit juste d’en couper un tronçon et une eau pure jaillit d’un des bouts.
Retour au campement. Les Pygmées partagent le miel entre les enfants. Un autre groupe rentre de la chasse, ils ont attrapé un animal dont je ne connais pas le nom. Thérèse va le cuisiner pour le soir.
Christine est malade, elle va se reposer. Quant à moi, j’ai un petit coup de fatigue et je préfère rester au camp pour me reposer. Je n’assisterai donc pas à la pêche des femmes mais je peux vous expliquer comment elles opérent : elles font deux barrages sur le ruisseau puis écopent la partie emprisonnée et n’ont plus qu’à récupérer les poissons pris au piège.
Ah la nuit arrive déjà ! Nous dînons puis, comme la veille, nous débarrassons le centre de la clairière pour les festivités. Place aux danses et aux chants ! Cette fois-ci, l’esprit de l’ancêtre ne fera pas son apparition. Tout le monde participe, sauf Alain et moi-même qui préférons regarder.
Hélas tout a malheureusement une fin. Demain matin nous devons nous lever à 5h pour quitter définitivement le camp.
— Il faut qu’à 7h nous ayons quitté le campement car nous rentrons sur Yaoundé, nous explique Bertrand.
À suivre
06:12 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voyage, afrique, cameroun, pygmées, baka, dja
Commentaires
Ils sont tellement en harmonie avec la nature, que même les abeilles ne les piquent pas !
Chacun à sa place et son rôle, dans leur camp, belle organisation.
(j'attends la suite . . . )
Écrit par : Christine | samedi, 31 mars 2012
@ Christine : oui, c'est extraordinaire de voir comme ils vivent en osmose avec la nature.
Écrit par : tinou | samedi, 31 mars 2012
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