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lundi, 06 août 2007

La triste destinée du petit marquis et de son château

Le ciel était radieux hier matin et je ne savais pas où aller quand, jetant un œil sur la rubrique " découvertes" de la NR, je vis un article sur le château de Cinq-Mars la Pile. Pourquoi pas, après tout, je ne connais pas.

Cinq-Mars la Pile est un village situé sur la rive droite de la Loire, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Tours. Il s'étire nochalamment tout le long de la route qui n'est plus la route principale depuis qu'on peut éviter la traversée du village. ce qui rend l'endroit encore plus désert.

Juste àprès l'église, on bifurque sur la droite et l'entrée du château se trouve à une centaine de mètres un peu plus haut. Il était 11h15, l'ouverture a lieu tous les jours de 11h à 20h.

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Un pannonceau fixé à la porte vous convie à secouer TRES FORTEMENT la cloche. Ah, voici le propriétaire des lieux qui arrive ! Il s'agit de monsieur Untersteller, architecte de son état. Il a hérité de ce domaine à la mort de son père, Nicolas Untersteller, peintre et directeur des Beaux-Arts à Paris. 

Monsieur Untersteller est en sueur, il m'explique qu'il était occupé à couper des arbustes dans le parc. Il me précède et me fait entrer dans son logis où deux autres visiteuses attendent son retour.

Après quelques minutes de bavardages , il nous remet donc un petit dépliant concernant la visite du château. 

Oh, le mot "château" est un bien grand mot pour ce qui reste encore debout. Il faut donc faire marcher un peu son imagination et replonger dans l'histoire de France.

Le château fut construit au XIe siècle sur un promontoire d'où l'on pouvait apercevoir, au sud, le Cher se jetant dans la Loire à Villandry. Endroit stratégique donc !  

Le premier seigneur de Cinq-Mars fut Geoffroy de Saint Médard. Son descendant, André de Saint Médard, mourut en Terre Sainte en 1210. C'est à cette époque que le nom Saint Médard  devint  Saint-Mars puis Cinq-Mars.

Au XVIe siècle le château devient la propriété de la famille Ruzé. A la mort de Martin Ruzé, c'est son neveu, Antoine Coeffier, qui en hérita. Puis ce fut le tour de son fils, Henri Ruzé d'Effiat, marquis de Cinq-Mars.

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Le voici donc, notre petit marquis, charmant au demeurant, que le cardinal de Richelieu avait introduit auprès de Louis XIII pour divertir ce dernier, en proie à des crises de mélancolie. Nous sommes en 1635, le jeune marquis a tout juste 15 ans.

Il obtient la charge de Grand Ecuyer qui lui défère le titre de Monsieur le Grand.Mais cela ne suffit pas au jeune homme qui souhaite par la suite épouser Marie de Gonzague, princesse de Mantoue.863958bc7398193555c08746589ee1a1.jpg

Mais la belle est d'un rang nettement supérieur au sien et Richelieu s'oppose à ce mariage. Par dépit, le jeune marquis décide alors de se venger.

L'occasion lui en est fourni par le frère du roi, Gaston d'Orléans, et quelques comparses qui décident de s'emparer du cardinal de Richelieu à Lyon le 17 février 1642.

C'était mal connaître le rusé cardinal qui ce jour-là se présenta devant le roi en compagnie du capitaine des Gardes. L'enlèvement n'eut donc pas lieu comme prévu. En juin de la même année, Richelieu reçut une copie du traiité que les comploteurs avaient passé avec le roi d'Espagne. Preuve en main, il en avertit alors Louis XIII et le lendemain le jeune marquis est arrêté. 

Le procès débuta à Lyon le 12 septembre 1642 en présence de Richelieu qui était déjà très malade.

Gaston d'Orléans, le frère du roi, dénonça tous ses complices ce qui lui valut une mesure de clémence. Mais il n'en fut pas de même pour le petit marquis qui, le jour même, fut condamné à la décapitation.

Au soir du 12 septembre 1642, on vit arriver sur la place des Terreaux à Lyon un carrosse dans lequel avaient pris place les condamnés à mort. Le jeune marquis monta très dignement sur l'échafaud. La petite histoire raconte que le bourreau avait raté son coup. Il dut s'y reprendre à deux fois, saisissant la tête par les cheveux.

Triste fin pour un jeune ambitieux et son château qui fut démoli " à hauteur d'infamie" . Les arbres du parc furent également étêtés. 

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L'histoire du marquis de Cinq-Mars inspira un roman à Alfred de Vigny et un opéra à Charles Gounod.cfee9283f8852de2cd385e0efe325c5f.jpg b1faea4749f892f38d80ed96edc8ce75.jpg

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Aujourd'hui il ne reste du château que deux tours en assez mauvais état, ainsi que les douves. C'est cependant assez suffisant pour imaginer la beauté des lieux.

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Le propriétaire actuel loge dans ce qui fut autrefois le logis des gardes. Cette partie fut restaurée en 1958 par son père.

L'entretien d'une telle demeure est un vrai gouffre, on s'en doute un peu. Cela me rappelle un peu les ennuis du même ordre de R.C avec son château.

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Ici, le propriétaire a ouvert deux chambres d'hôtes. Il expose également quelques toiles de son père dans une salle d'une des tours et il se transforme en jardinier pour entretenir un parc magnifique où la végétation devient très envahissante. Bien sûr le propriétaire bénéficie d'aide de l'Etat pour conserver ce patrimoine, mais c'est tout juste suffisant pour empêcher les tours de s'effondrer.

Au moment où je quittais les lieux par le chemin situé à l'arrière du château, deux nouveaux visiteurs se présentaient à la porte d'entrée. Il s'agissait d'un jeune couple de motards, des Anglais je crois. Quelques minutes plus tard, monsieur Untersteller vint leur ouvrir. Je luis fis un petit signe amical de la main auquel il répondit de même.

J'étais contente de ma visite.

Commentaires

Vous faite quand même de hachement belles photos...

Écrit par : Chloé | mardi, 07 août 2007

Boff, si on veut...

Écrit par : tinou | mardi, 07 août 2007

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