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dimanche, 12 janvier 2020

Bienvenue à La Salle

Je vous propose de découvrir le cimetière de Tours, appelé cimetière La Salle

Un petit peu d'histoire :

Avant la Révolution, Tours intra-muros comptait quatorze paroisses ayant chacune son propre cimetière. À la fin du XVIIIe, deux cimetières furent construits pour remplacer les cimetières paroissiaux :

- Le cimetière Saint-Jean des Coups, à l'est, situé à l'emplacement de l'actuel parc Mirabeau.

- Le cimetière des Acacias, à l'ouest, situé à l'emplacement de l'actuelle place Nicolas Frumeaud. 

Mais, établis en pleine ville et de surcroît en zone inondable, ils ne sont pas conformes aux prescriptions légales. Aussi, en 1856, la ville achète un terrain situé rive droite de la Loire,sur la commune de Saint-Symphorien (rattachée à Tours en 1964). Le nom de La Salle donné à ce nouveau cimetière proviendrait du nom du lieu-dit (le nom apparaît sur la droite du plan) :

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À partir de 1858, toute inhumation dans les deux anciens cimetières est interdite.

Au fil du temps il s'est agrandi, notamment en 1871 par le rachat de la propriété de la Chenardière. Aujourd'hui il couvre une superficie d'environ 13 hectares.  

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Il y a trois entrées, deux situées rue Saint-Barthélémy, et la troisième, au nord, rue Frédéric Chopin.

La ville de Tours a édité une petite plaquette référençant quelques 40 personnalités tourangelles inhumées dans le cimetière et indiquant l'emplacement de leurs tombes, sur le modèle fourni au Père-Lachaise à Paris. C'est bien pratique !

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Je suis donc partie à la recherche de ces tombes. À l'heure actuelle il doit m'en manquer une ou deux. Entre-temps, je m'égare un peu dans les allées, attirée par d'autres tombes remarquables.

À partir de là, je fais des recherches généalogiques sur les noms, essayant de retracer l'histoire de ces familles.

Bref, me voilà engagée dans un travail qui va m'occuper pendant un bon bout de temps ! Ceci dit, ça tombe bien car je n'ai rien d'autre à faire.

Commençons tout de suite avec deux tombes de libres penseurs :

La première est celle de la famille Boyer. On ne peut que la remarquer très vite car elle est tout en mosaïque rouge, ce qui dénote évidemment dans un cimetière !

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Je n'ai trouvé aucun renseignement aux archives sur cette famille.

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Soyons les meilleurs, nous serons les plus forts

La seconde est encore plus secrète car n'y figure aucun nom :

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À suivre   

jeudi, 09 janvier 2020

Les habitants du Carré 14

Dimanche matin, je suis allée rendre visite aux habitants du Carré 14, et, plus particulièrement, à trois personnes.

Depuis ma dernière visite, le lieu s'est considérablement dépeuplé et les espaces de verdure sont de plus en plus nombreux. Il faut dire que les demeures de beaucoup des locataires des lieux sont devenues insalubres, voire  dangereuses. Alors, elles sont démolies.

Démolie, c'est hélas le sort qui attend très probablement la demeure  devant laquelle je viens de m'arrêter. Réfléchissons, me dis-je, depuis quand ne suis-je pas venue, deux ans ? Trois ans ? ... Je fais la triste constatation de la décrépitude : basculement dangereux de la base, trous en surface, et de surcroît dépotoir de toutes les autres habitations  adjacentes qui ont disparu. 

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Ils sont seuls, tous les trois, dans un immense carré de verdure. Certes, il y a encore quelques voisins: Jean Royer, par exemple, ou bien encore Jean Meunier. C'est amusant de voir ces deux anciens maires de Tours qui se trouvent aussi proches !

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Je suis la seule personne qui vient encore leur rendre visite. Qui sont-ils ?

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La première arrivée dans les lieux fut Yvette. C'était en 1945 ...Infirmière en Algérie, mère d'un petit garçon âgé d'à peine un an, elle tomba subitement malade et fut rapatriée en France chez ses parents qui habitaient à l'époque Saint-Cyr-sur Loire. Elle décéda un mois plus tard. Elle avait vingt-huit ans.

En 1960, son père, Charles Henri, ancien receveur principal à la Trésorerie, vint la rejoindre. Il avait soixante ans.

Puis, en 1986, ce fut le tour de son épouse, Armande, âgée de quatre-vingt-dix ans.Ma fille Peggy l'appelait Mémé-gâteaux.

Aujourd'hui ils n'ont plus de famille pour s'occuper de leur tombe, il n'y a que moi, l'épouse du petit garçon d'Yvette. 

Alors, à quoi bon faire des travaux coûteux pour un lieu qui, de toute façon, est condamné à disparaître tôt ou tard ? Il n'empêche, ça fait de la peine .

On est bien peu de choses

Et mon amie la rose me l'a dit ce matin ... 

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16:24 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tours, cimetiere, tombes

samedi, 21 janvier 2012

16. Bilan d'une décennie -83-

Le 1er avril 2009, je vais à Paris pour visiter le cimetière Montparnasse. C'est une belle journée printanière.

Parmi les tombes des célébrités, nous trouvons d'abord celle de Sartre à l'entrée principale. Puis l'étrange tombe de Mr Pigeon, l'inventeur de la lampe du même nom, représentant un lit.

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Un peu plus loin la tombe très fleurie de Serge Gainsbourg puis celle de Jean Carmet. 

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Mais suivez-moi, nous allons parcourir les allées de ce beau cimetière parisien :


Cimetière Montparnasse par cheztinou

mardi, 17 août 2010

327. Le laborieux travail de Constant Motsch


podcast

Avant de lire cette note assez insolite, mettez la musique !

Constant Motsch était gardien de cimetière dans le village de Marville, situé dans le département de la Meuse. En 1890 il eut l'idée de conserver les ossements retirés des tombes qui n'avaient pas de concessions perpétuelles. Il faut dire que ce cimetière était bien rempli avec des tombes datant, pour les plus anciennes,  du XIe siècle.

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Peu à peu, il rangea précautionneusement tous ces ossements dans un appentis du cimetière, ce qui fit que, dans la région, on appela ce cimetière le cimetière des os rangés (et non des orangers !). 

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Aujourd'hui, cet ensemble forme un ossuaire très impressionnant. Jugez-en plutôt avec les photos prises par ma fille la semaine dernière !

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Ce gardien alla même jusqu'à faire une distinction sociale entre tous ces crânes. Ainsi les notables bénéficient d'une boîte sculptée dans laquelle on peu voir leur crâne. Quant aux autres, hein, on s'en fout un peu, ils sont trop nombreux !

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Ce qui est le plus extraordinaire, c'est quand même l'inscription. Cela nous ramène à notre juste valeur !

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jeudi, 10 juin 2010

209. De Moscou à Pékin-3-


podcast

Lundi 24 mai, deuxième partie

La principale difficulté que je rencontre lorsque j'assiste à une visite guidée est que je ne peux faire deux choses à la fois, à savoir écouter les commentaires du guide et prendre des photos. Donc, depuis un certain temps déjà j'ai opté pour la prise de photos. Quant à l'historique, je me débrouille pour lire un peu avant la visite et puis après je fais des recherches. Ma mémoire visuelle étant nettement plus développée que ma mémoire auditive, j'y retrouve ainsi mon compte.

Vous n'échapperez donc pas à l'histoire du couvent, mais vous pouvez toujours zapper ! Au passage, un grand merci à Wikipédia.

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Le couvent de Novodiévitchi (Новодевичий монастырь), connu également sous le nom de monastère Bogoroditse-Smolenski ( Богородице-Смоленский монастырь) est probablement le monastère le plus connu de Moscou. Son nom, Novodiévitchi ( la nouvelle Vierge ), fut choisi pour le différencier du couvent de l'Ascension (ou Starodiévitchi, « l'ancienne Vierge ») au Kremlin de Moscou. Contrairement à d'autres monastères, il est resté pratiquement inchangé depuis le XVIIe siècle. En 2004 il a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.Vassili_III[1].gif

 

Ce couvent fut fondé en 1524 par le Grand-prince Vassili III pour commémorer la conquête de Smolensk en 1514. Bâti comme une forteresse dans un méandre de la rivière Moskowa, il devint une des pièces importantes de la partie sud de la ceinture défensive de Moscou. À sa fondation, le couvent reçut une dotation de 3 000 roubles et les villages d'Akhabinevo et Troparevo. Ivan le Terrible donna plus tard d'autres villages au couvent.

Le couvent de Novodiévitchi est célèbre pour avoir abrité de nombreuses dames de l'aristocratie russe et de clans boyards qui avaient été obligées de prendre le voile, telles que la femme de Fédor Ier, Irina Godounova qui séjourna ici avec son frère Boris Godounov, jusqu'à ce qu'il prît lui-même le pouvoir, la régente Sophie, la demi-sœur de Pierre le Grand, Eudoxie Lopoukhine, la première femme de Pierre le Grand, et d'autres. Le couvent de Novodiévitchi fut pris par une unité polonaise sous le commandement de Gosniewski en 1610-1611. Une fois le monastère libéré, le tsar lui affecta des gardes permanents (100 streltsy en 1616, 350 soldats en 1618). À la fin du XVIIe siècle, le couvent de Novodiévitchi possédait 36 villages (164 215 desyatinas de terrain) dans 27 ouezds de Russie. En 1744, 14 489 paysans en dépendaient.

Au milieu du XVIIe siècle, d'autres religieuses arrivèrent au couvent de Novodiévitchi en provenance d'autres couvents ukrainiens (Petite Russie) et biélorusses (Russie blanche)). Des religieuses plus âgées, qui appartenaient au mouvement des Vieux croyants, y trouvèrent refuge en 1721. En 1724, le monastère abrita un hôpital militaire pour les soldats et les officiers de l'armée russe et un orphelinat pour jeunes filles. En 1763, le couvent abritait 84 nonnes, 35 novices et 78 patients malades et serviteurs. L'État octroyait au couvent de Novodiévitchi 1 500 roubles, 1 300 pièces de pain, et 680 roubles et 480 pièces de pain pour plus de 250 enfants abandonnés, chaque année.

En 1812, des soldats français de l'armée de Napoléon tentèrent de détruire le couvent, mais les religieuses parvinrent à le sauver. Dans Guerre et Paix de Tolstoï, Pierre devait être exécuté sous les murs du couvent. Dans un autre de ses romans, Anna Karénine, Constantin Liovine (le personnage principal) rencontre sa future femme Kitty en train de patiner à proximité des murs du monastère. De fait, le Champ de la Vierge (nom donné à la prairie située devant le couvent) était le lieu de patinage à glace le plus connu à Moscou au XIXe siècle. Tolstoï lui-même aimait à y patiner, vivant à proximité, dans le district de Khamovniki.

En 1871, les frères Filatiev firent une donation pour établir une école d'orphelins d'"origine non-noble". De plus, le couvent abritait deux hospices pour professes et novices. Le couvent de Novodiévitchi abritait 51 professes et 53 novices en 1917.

En 1922, les Bolcheviks fermèrent le couvent de Novodiévitchi (la cathédrale fut la dernière à fermer, en 1929) et le transformèrent en Musée de l'Émancipation de la Femme. Le monastère devint un musée d'art et d'histoire en 1926. En 1934, il était associé au Musée historique, la plupart de ses bâtiments furent transformés en appartements. Cela permit cependant au couvent d'échapper à la destruction.

Quand Staline fit quelques concessions à l'Église orthodoxe russe en 1943, il autorisa l'ouverture des Cours théologiques de Moscou au couvent. L'année suivante, les Cours se transformèrent en un Institut théologique et les Soviets rendirent la cathédrale au culte en 1945. Les religieuses revinrent au couvent en 1984. Il est actuellement sous l'autorité du métropolite de Kroutitsy et Kolomna. Certaines des églises et d'autres bâtiments monastiques sont toujours associés au Musée historique d'État.

Le bâtiment du couvent le plus ancien est la grande cathédrale Notre-Dame de Smolensk aux cinq clochers, sans doute construite par un architecte italien en 1524-25 et dédiée à l'icône sainte Notre Dame de Smolensk. Ses fresques sont parmi les plus raffinées de Moscou. Exécutées dans un style canonique et monumental, elles datent pour la plupart du règne d'Ivan le Terrible. Une iconostase dorée fut installée en 1683-85. Ses cinq loges contiennent certaines des icônes réalisées par les plus grands peintre russes du XVIIe siècle, dont Simon Ouchakov et Constantion Zoubov.

La cathédrale est le point central de l'ensemble monastique qui comprend également de très nombreux autres édifices d'importance. La plupart furent construits dans les années 1680, lorsque le couvent fut rénové sous l'impulsion de la régente Sophie (qui, ironie du sort, y fut plus tard emprisonnée). Les murs d'enceinte rouge-sang et les tours couronnées, deux églises surplombant les portes, le réfectoire et les quartiers résidentiels sont tous construits dans le style baroque moscovite, sans doute par Pierre Potapov.

Le clocher est probablement la plus intéressante de ces constructions. D'une hauteur de 72 mètres, c'était l'édifice le plus élevé après le clocher d'Ivan le Grand. Cette construction légère concourt à unifier le complexe en un ensemble harmonieux.

Ce couvent est un lieu reposant, agréable et ombragé. À la sortie nous nous dirigeons ensuite vers le cimetière de Novodiévitchi où sont enterrées de nombreuses personnalités moscovites, parmi lesquelles Nicolas Gogol, Anton Tchékov, Nikita Krouchtchev, Tupolev, Raïssa Gorbatchov, Boris Eltsine.

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Ce cimetière est un véritable havre de verdure, merveilleusement entretenu. Il semble faire office de parc pour les Moscovites très nombreux à s'y promener et à se reposer sur les bancs dans les allées.

Comme d'habitude j'ai toujours une longueur de retard sur les autres et je regrette que cette visite se fasse au pas de course !

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Nous remontons dans le car et prenons la direction du centre de Moscou pour aller déjeuner dans un restaurant situé en sous-sol. Cela semble être un lieu branché fréquenté par des jeunes. Des écrans de télé diffusent des clips américains.  On se retrouve assis sur des canapés trop mous ce qui fait que nous avons le menton qui repose presque sur la table. L'avantage est que nous ne risquons pas de baver sur nos vêtements, mais c'est très inconfortable. Nous sommes bien incapables de dire ce que nous avons mangé. Renseignements pris auprès de Galina, il s'agissait d'une salade de pommes de terre avec des champignons, suivie d'un potage à base de concentré de tomates où surnageaient quelques feuilles de chou, puis une assiettée de riz avec ... (Oups, oubli !) et enfin un gâteau à base de gélatine totalement insipide.

À la sortie du restaurant nous perdons Jean-Marie. Sa femme, Mireille, et Galina partent à sa recherche. La journée est loin d'être terminée et nous nous dirigeons maintenant vers le Kremlin.

Retrouvons le couvent et le cimetière dans le diaporama qui suit :

À suivre