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jeudi, 25 juin 2009

216. Si les murs pouvaient parler

Alors que j'attendais patiemment dans le cabinet dentaire mercredi matin, tout en feuilletant un hebdomadaire (l'Express pour ne point le nommer), je suis tombée sur un article concernant les "Lebensborn", nom allemand donné à ces pouponnières créées pour accueillir des jeunes femmes enceintes d'officiers SS.

Le premier Lebensborn vit le jour en 1935 à Steinhöring, en Bavière. Cette maternité hors du commun permettait à des filles-mères de pouvoir accoucher en secret. Les naissances ne sont pas déclarées à l'état civil et le nom du père est caché. Les pères sont des officiers SS ou des membres du parti. Pour Himmler, ces Lebensborn doivent permettre de créer la race aryenne.

Au début de l'année 1940, on compte 10 établissements en Allemagne, puis d'autres sont ouverts dans les pays occupés : 9 en Norvège, 3 en Pologne, 2 en Autriche, 1 aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg. Et la France, me direz-vous ?

manoir.jpgJ'y viens justement ! Le lebensborn français fut inauguré en février 1944. Il était situé à une quarantaine de kilomètres de Paris, dans le département de l'Oise. Il fallait un endroit assez retiré et cependant confortable. C'est ainsi que le manoir de Bois-Larris, à Lamorlaye, devint une pouponnière pour les bébés des SS.

Ce manoir appartenait à la famille Menier (le chocolat) et avait été réquisitionné au début de la guerre par l'armée allemande.

Combien y eut-il de naissances au manoir ? Difficile à dire précisément, une vingtaine environ. En août 1944, tous les enfants sont évacués vers l'Allemagne et transitent par différents lieux avant d'être récupérés par une équipe de secours des Nations Unies. Certains, n'ayant plus de familles, seront adoptés. D'autres se retrouveront envoyés par erreur dans des pays différents de leur lieu de naissance. 

Aujourd'hui, ces hommes et ces femmes se regroupent en association et tentent de comprendre. Dans le reportage de l'Express, ils parlent de la souffrance endurée dans leur enfance .

" Nous sommes déchirés entre le fait d'être des victimes innocentes et la honte d'avoir été conçus pour servir cette idéologie monstrueuse" déclare l'une des interviewées.  

mardi, 11 novembre 2008

À Louis, Marcel, Charles et les autres

Aujourd’hui, 11 novembre 2008, jour de commémoration de l’Armistice. Fin de ce que l’on appelle maintenant La Grande Guerre.

En août 1914, ils étaient partis en chantant, la fleur au fusil, peignant sur les wagons ce slogan A Berlin !, ne doutant pas un instant de leur victoire.

Beaucoup ne revirent jamais leur famille, d’autres revinrent, meurtris dans leur chair et leur cœur.

Le dernier combattant de cette guerre, Lazare Ponticelli, est décédé le 12 mars de cette année. Ainsi, il ne reste aucun poilu français en vie, si ce n’est Fernand Goux, âgé de 107 ans.

Quand j’étais petite, mon arrière grand-mère Hermance me racontait parfois des anecdotes sur cette époque. A la maison, j’ai encore le casque de mon arrière grand-père, ainsi que quelques photos jaunies, une bague en laiton qu’il avait ciselée pour ma grand-mère dans les tranchées, son livret militaire et un petit calepin datant de l’année 1915, où il notait les principaux événements du front.

carnetlouis1915.jpg

L’écriture s’efface avec le temps, bientôt ce carnet ne sera plus lisible.

En 1915, son bataillon  était dans l’Oise, à Ricquebourg.

Le 31 octobre, il note :

« 1ère ligne à Belval, de garde poste d’écoute de 24h à 3h. Touché chandail, attrapé 4 jours de prison pour pas avoir ceinturon.»

louissimonneau2.jpg

Louis  était né en 1872 à Richelieu, département d’Indre et Loire. Quand la guerre éclata en 1914, il avait quitté la Touraine depuis plusieurs années déjà et travaillait comme jardinier dans une demeure bourgeoise à Chatou, en banlieue parisienne avec sa femme et ses deux filles.

Il aurait pu se contenter d’être réserviste, vu son âge (42 ans), mais c’était mal le connaître !

marcelgilbert.jpg

Son beau-frère Marcel, né à Tours en 1887 et exerçant le métier de typographe, eut beaucoup moins de chance. Il partit à la guerre avec appréhension, persuadé qu’il n’en reviendrait pas. Effectivement, il disparut lors d’un combat sanglant au Bois-Leprêtre, en septembre 1915. Son corps ne fut jamais retrouvé.

BONNEMAINCharles9.jpg

Et puis voici Charles Henri, le grand-père de mon mari. Né en 1896 à Jaunay Clan, dans la Vienne, il fut mobilisé en 1916, et combattit jusqu’en 1919. En 1915, il fut gravement blessé et subit une trépanation. A la suite de cette blessure, il fut dirigé vers les services auxiliaires et devint chauffeur.

Voilà, j’ai fêté à ma manière ce 11 novembre, en ayant une pensée pour ceux qui ont défendu notre pays à une époque où le mot patrie signifiait encore quelque chose.

Aujourd’hui par chance nous avons une armée de métier. Car enfin, qui serait assez fou de vouloir risquer sa vie pour des valeurs qui n’ont plus de sens ?  Le patriotisme n’existe plus…C’est le chacun pour soi. Faut-il le regretter ? Franchement je ne sais pas. 

Quoiqu’il en soit, je reste toujours admirative  devant ceux qui sacrifient leur vie pour défendre des causes qui paraissent bien obscures pour la néophyte que je suis. Je pense en particulier aux soldats français en Afghanistan.

 

dimanche, 09 novembre 2008

Un drôle de dimanche

C'est le titre du livre que vient de publier un autre blogueur de mes connaissances et dont j'ai commencé la lecture hier soir, bien calée sous la couette

livremaurice2.jpg

Maurice nous fait partager son enfance dans un paisible village d'Ile de France durant la guerre. Un ensemble de clichés instantanés de moments tout particuliers, qui fleurent bon le terroir, la douceur de vivre malgré une époque où les gens étaient bien malheureux. On fait la connaissance de "grand-mère Camille", de la ravaudeuse, de l'oncle Robert et de bien d'autres personnages tous plus attachants les uns que les autres. Un vrai plaisir, cette lecture ! Merci Maurice pour ce retour dans une époque complètement révolue aujourd'hui. 

05:52 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : livre, enfance, guerre

lundi, 22 septembre 2008

Nous sommes en guerre

depuis 2001, en fait depuis que nos politiques de l'époque ont décidé d'envoyer des troupes combattre les Taliban dans un pays hostile où les Russes se sont cassé le nez, malgré les nombreuses troupes envoyées et un armement impressionnant.

Combattre le terrorisme et apporter la liberté au peuple afghan, voilà de bien grands et nobles vœux. Mais depuis 2001, on peut bien avouer que l'on assiste surtout à un enlisement total, malgré l'augmentation des troupes. De plus, les nombreuses erreurs commises par les Américains, bombardant un peu au hasard, faisant de très nombreuses victimes dans la population, ont rendu les Afghans de plus en plus hostiles à cette occupation de leur territoire -et on peut les comprendre !.

Depuis peu, le conflit s'étend au Pakistan. Je me pose deux questions que les journaux ne semblent pas aborder :

1. Où les Taliban se procurent-ils  l'argent pour acheter les armes ?

2. Quels sont les pays qui leur fournissent ces armes ? Vous trouverez quelques éléments de réponse ICI.

Les députés viennent tout juste de voter le maintien des troupes françaises en Afghanistan (343 pour, 210 contre).

Nous nous engageons dans un véritable bourbier où nous n'avons aucune chance de sortir vainqueurs ( enfin c'est mon opinion, cela n'engage que moi).

Finalement, ce soir je vais manger des crêpes.

dimanche, 21 septembre 2008

Ceux qui ne peuvent se souvenir

du passé sont condamnés à le revivre". Cette citation de Georges Santayana est une des citations inscrites au sol du Centre de la mémoire dédié aux martyrs d'Oradour-sur-Glane, massacre de 642 habitants le 10 juin 1944 par le régiment  "der Führer"  qui faisait partie de la division  SS "das Reich".or4.jpg

Si je vous parle aujourd'hui de ce lieu, c'est que j'y suis allée hier, en compagnie de Julie et d'Olivier. Oradour-sur-Glane est un village situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Limoges, dans la Haute-Vienne.

A la suite de cette tuerie, les autorités décidèrent de laisser le village en l'état afin que les générations suivantes puissent se rendre compte de l'horreur de ce massacre.

Soixante ans après les faits, l'endroit est toujours empreint d'une atmosphère étrange, pesante, difficilement soutenable pour les personnes sensibles.

Avant de parcourir les rues désertes, mais emplies de fantômes -ô combien présents- nous avions visité le musée historique, rappelant le déroulement de la journée du 10 juin 1944 à Oradour ainsi que les évènements mondiaux. Un film, réalisé avec des photos de l'époque, explique en détail le déroulement de cette journée. Tout avait été bien planifié. Dans un premier temps, les soldats SS encerclèrent le village, empêchant toute fuite. Puis ils rassemblèrent la population sur la place principale. Les hommes furent séparés des femmes et des enfants. Ils furent répartis en plusieurs  groupes puis emmenés dans des maisons où là ils furent fusillés.

Les femmes et les enfants furent regroupés dans l'église du village. Après avoir fermé les portes, les SS lancèrent des grenades asphyxiantes puis mirent le feu à différents endroits de l'église. Ils revinrent le lendemain pour parachever leur travail : calciner tous les corps, rendant impossible toute identification, puis faire exploser le toit de l'église afin qu"ils recouvrent les cadavres qui se trouvaient à l'intérieur.

Ce 10 juin 1944, 642 personnes périrent. Ils n'avaient commis aucun crime, leur seul malheur fut de se trouver sur le chemin des bourreaux. Cela aurait pu se passer n'importe où ailleurs, mais ce fut à Oradour...  

Quelques photos prises dans les rues du village d'Oradour.