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lundi, 25 août 2008

Il aura donc fallu attendre

mailléaffiche.jpgsoixante quatre ans pour qu'enfin le massacre de Maillé soit reconnu officiellement. Il est probable que maintenant le nom de ce petit village figurera au côté de celui d'Oradour-sur-Glane dans les livres d'histoire. La cérémonie était particulièrement émouvante et l'émotion perceptible chez les rescapés et les familles de victimes.maille45.jpg

Cela s'est déroulé ce matin, à Maillé, en présence du président de la République. Voici un aperçu de la cérémonie :

Maillé 25 août 1944, 25 août 2008

Jamais de leur vie

maille3.jpgles habitants du village de Maillé, en Touraine, n'avaient vu autant de monde débarquer sur la place de la mairie. Et pourquoi tout ce peuple, d'un seul coup ? Tout simplement parce que le président de la République doit y venir et tenir un discours.

Maillé, tout comme Oradour-sur-Glane- fait partie de ces villages qui ont subi des massacres au moment de la retraite de l'armée allemande. A Maillé, le massacre eut lieu le 25 août 1944. 124 personnes y périrent.maille4.jpg

A la différence d'Oradour, toutes les traces d'atrocité furent volontairement supprimées. Les habitants voulaient se débarrasser au plus vite de  cet effroyable souvenir. Et plus personne de reparla de Maillé.

maille5.jpgIl y a deux ans environ, une maison du souvenir a été créée. J'y étais allée peu après l'ouverture et j'avais d'ailleurs mis une note sur mon blog. Hélas, depuis la note est passée aux oubliettes. Si vous voulez en savoir davantage, cliquez ICI.maille6.jpg

Mais revenons maintenant à la visite en elle-même.

Je suis partie tôt de chez moi, vers 7h. Il y avait un brouillard à couper au couteau. Julie avait écrit dans son commentaire que les routes seraient barrées, donc j'ai choisi de passer par les petites routes. Avant même d'atteindre Nouâtre, j'ai commencé à voir les gendarmes sur le bord de la route. Cela s'est envenimé au moment où je suis arrivée au carrefour. Plusieurs voitures étaient déjà arrêtées et les conducteurs parlementaient avec les gendarmes. Quand ce fut mon tour, je ne me suis pas démontée et quand le gendarme m'a demandé ce que j'allais faire à Maillé, je lui ai sorti ma carte-bidon et d'un air sérieux qui n'admet aucune réplique je lui ai simplement dit : PHOTO. Dans le coup il a hésité un moment puis a fini par me laisser passer. premier barrage passé, mais je n'étais pas encore arrivée. Il y eut encore deux autres barrages où j'ai adopté la même technique et bientôt j'ai enfin pu me garer sur le terrain de sport du village. Il était 8h et j'étais la première voiture à cet endroit.

Un bref tour pour repérer les installations, le temps ensuite d'aller boire un petit café et au moment où je ressortais, le bouclage était déjà place. Quelques malheureux habitants qui étaient allés acheter leur journal n'avaient plus droit de repasser sur la place. Une confusion comme j'en ai rarement vue !maille7.jpg

Dans le coup, il ne me restait plus qu'à bien me positionner par rapport à l'estrade qui avait été mise en place et qui supposait que c'est à cet endroit que Nicolas Sarkozy allait prononcer son discours. Et toc, me voilà juste au premier rang, le long de la haie et contre la barrière. Et plus question d'en bouger car "qui va à la chasse perd sa place", c'est bien connu. Il n'y a plus maintenant qu'à prendre son mal en patience. Bientôt un couple de personnes âgées venant de Montoire s'installent à côté de moi et nous entamons la conversation, histoire de faire passer le temps. Et puis, c'est amusant d'observer toutes les préparations : le maître chien qui lâche son fauve à la recherche d'objets suspects, les techniciens de la télé qui règlent leur matériel, les cars des soldats qui arrivent peu à peu, la fanfare qui prend place, les anciens combattants qui se mettent en place avec leurs drapeaux, les habitants de Maillé qui ont survécu au massacre s'installent, quant à eux, sur des chaises avec les membres de leur famille. Peu à peu les officiels de la région arrivent, j'aperçois l'archevêque de Tours, Marie France Beaufils maire de St-Pierre-des-Corps, le député de Chambray, puis Hervé Novelli que l'on voit souvent près de Sarkozy à l'Elysée, et enfin d'autres que je ne connais pas.

Il est midi - et oui, ça fait déjà 4h que je suis sur place- quand soudain on aperçoit l'hélicoptère blanc dans le ciel qui s'est dégagé depuis une petite heure. Alors là, tout le monde commence à s'exciter: je regarde derrière moi et je m'aperçois qu'il y a foule !

Ça court un peu dans tous les sens, les anciens combattants s'entraînent pour lever et baisser leurs drapeaux en cadence, les musiciens répètent une dernière fois leur morceau et soudain...maille8.jpg

Il arrive ! Poignées de mains avec les officiels qui sont en rang d'oignons sur le côté, réception et dépôt de la gerbe devant le monument et une minute de silence. Derrière moi, les gens se bousculent, je suis aplatie contre la barrière, d'ici que tout s'écroûle il y a peu.maille9.jpg

maille11.jpgEnsuite le président monte sur l'estrade et prononce un discours d'environ 10 minutes. Devoir de mémoire, ne pas oublier mais savoir tourner la page, puis la lutte contre le terrorisme est venue sur le plateau, comme la cerise sur le gâteau. La présence de la France en Afghanistan...Maillé 148a.JPG

Ensuite, il descendit et alla serrer les mains des familles présentes. Je pensais que c'était fini, mais pas du tout : le voilà qui se dirige de mon côté ! Derrière moi, les gens deviennent hystériques:  NICOLAS,  NICOLAS !!!! On se croirait à un récital de Johnny.

Quand il est arrivé à ma hauteur, il s'est mis alors à grimacer et s'est exclamé : Ah mais voilà Tinou, l'affreuse blogueuse !

Oui, bon d'accord, j'en rajoute un peu, mais il m'a quand même serré la main et comme je ne voulais pas être en reste je me suis sentie obligée de dire quelque chose. Alors, tout en continuant à lui maintenir la main pour ne pas qu'il s'en aille trop vite, je lui ai dit : " Très beau discours, vraiment. Merci beaucoup pour les habitants de Maillé". Et ça c'est vrai !

Voilà, après je suis rentrée chez moi. J'attends les informations du soir. Si vous voyez une nana avec un pantalon noir et une sorte de chemisier crème par-dessus, c'est moi. 

Conclusion : c'est la première et la dernière fois que je joue les paparazzi !

lundi, 17 mars 2008

A Lazare, Louis, Marcel, Charles, Aimé

et tous les autres, ces combattants de la première guerre mondiale, tous disparus maintenant. Cet après-midi un hommage leur est rendu à Paris. A cette occasion, j'ai eu envie de rechercher dans ma vieille valise les quelques souvenirs que j'ai conservés de cette époque.

Des livrets militaires en très mauvais état, quelques photos jaunies sur lesquelles on voit des gens que je suis la seule à reconnaître, même s'ils étaient morts quand je suis née.

Je vais donc les faire revivre un instant :

177484707.jpgVoici d'abord Louis, né à Richelieu le 8 octobre 1872. Quand la guerre fut déclarée en 1914, il avait 42 ans mais il s'engagea. A l'époque il était régisseur dans une propriété de la région parisienne et il avait deux filles, Germaine et Blanche, ma grand-mère paternelle. Il partit en chantant, la fleur au fusil et revint  quelques années plus tard.1137492543.jpg

Il quitta Paris pour venir s'installer à Tours. C'est lui qui acheta le commerce où je suis née. Je l'ai connu mais j'ai peu de souvenirs. J'avais 4 ans quand il est décédé...

Sa femme, Hermance, avait un frère qui s'appelait Marcel.

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Marcel était typographe à Tours. En 1915, il se retrouva près de Pont-à-Mousson où il participa aux combats du Bois le Prêtre. Il disparut à cet endroit, son corps ne put être identifié. Ces combats furent d'une extrême violence. Raymond Poincaré a même déclaré : 

 «  De toutes les visions d’horreur que la guerre m’a offertes, c’est au Bois-le-Prêtre que j’ai peut-être vu les plus effroyables. J’y suis allé plusieurs fois, et j’y ai vu aux premiers jours d’hiver nos soldats merveilleux d’endurance au milieu de l’humidité et de la boue. Mais la visite qui m’a laissé le souvenir le plus ému, je l’ai faite un jour d’été, par une chaleur torride, alors qu’à la lisière du bois les mouches bourdonnaient autour des cadavres couverts de branchages, et que le soleil dardait sur les tranchées des rayons que ne tamisaient pas les arbres dépouillés par la pluie des obus. Je montai jusqu’aux premières lignes, en suivant les boyaux où la température était celle d’une fournaise, et je trouvai, derrière les créneaux,  des hommes, qui au milieu des blessés non encore évacués et des morts non ensevelis, veillaient tranquillement à la sécurité de la position. C’étaient des soldats de cette 73e division d’infanterie qui a si vaillamment défendu Pont-à-Mousson jusque dans le courant de 1915. Ils étaient là, debout, attentifs, le regard fixe, indifférents à tout, sauf à leur consigne et à leur devoir, véritable image de la patrie aux aguets. »

Mon arrière grand-mère Hermance avait une autre sœur, Blanche, qui épousa Aimé  à la fin de la guerre. Lui aussi participa à la guerre et fut décoré de plusieurs médailles miltaires. Le voici, posant pour la postérité :957124959.jpg

Dans la famille de mon mari, la première guerre mondiale laissa aussi son lot de souffrance.

Son grand-père maternel, Charles, était né à Jaunay-Clan dans la Vienne en 1896. Il fut mobilisé en 1916 et il fut trépané.

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En dehors des papiers et des photos, il me reste quelques objets de cette époque : ainsi le casque de mon arrière grand-père et la bague qu'il avait gravée dans les tranchées pour sa fille.1930788626.JPG

Figure la date à laquelle il la grava : 1915.61502798.JPG

Après moi, tous ces souvenirs n'auront plus aucun sens. Je doute que ma fille y trouve un intérêt quelconque et je dis ça sans méchanceté. Je lui ai déjà donné un album de photos en ayant soin de marquer les noms des personnes. Après tout, elle fera ce qu'elle voudra, je ne serai plus là pour râler !

Dernière photo datant de 1953 où je suis avec Louis et Hermance. 

779571799.2.jpgCeci étant dit,  je trouve que l'on en fait peut-être un peu trop en ce moment dans les commémorations de guerre. Après Guy Moquet, après les petits Juifs , voici qu'arrivent les poilus de 14 !

Les grognards napoléoniens, c'est pour quand ?

15:42 Publié dans Généalogie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : soldat, guerre

dimanche, 05 août 2007

Das Boot

1db90711400c7b66188d9217bb390a11.jpgQue diriez-vous d'un petit voyage en sous-marin dans l'Atlantique et la Méditerranée durant la dernière guerrre ? 

C'est ce que nous propose ce soir la chaîne Arte à 20h45. Si vous aimez l'action, les films de guerre, je ne peux que vous conseiller de regarder « das Boot ». Attention cependant, si vous avez des tendances à la claustrophobie, vous risquez de ne pas pouvoir regarder jusqu'au bout !

Le critique de Télérama trouve ce film ennuyeux ! Moi je dirai plutôt le contraire et quand il ne se passe rien à bord, c'est un moment de répit hautement apprécié.

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Le capitaine est interprété par Jürgen Prochnow. Il devient très vite sympathique, ceci est dû en grande partie au fait qu'il a pris du recul par rapport au régime nazi.

On est très vite pris par l'action et on a l'impression d'être à bord, d'où de très fortes émotions !

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Auparavant, il y avait eu aussi un autre film relatant la vie sur un sous marin. Il s'agissait de « Torpilles sous l'Atlantique », avec Robert Mitchum et Curt Jurgens. On ne peut s'empêcher de faire le rapprochement entre ces deux films car certaines scènes sont identiques.

Dans le coup, cela m'a donné l'idée d'aller à Saint-Nazaire prochainement. On peut y visiter un sous-marin, l'Espadon.

02:50 Publié dans Coups de cœur | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : navire, guerre, film