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mardi, 06 octobre 2009

349. Carnet de voyage à Istanbul -8-

Jeudi 24 septembre, suite et fin.

 La promenade en bus du jeudi matin :

 En sortant de la basilique Sainte-Sophie, que vois-je, située juste en face ?

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Eh bien… Sultanahmet camii, ou si vous préférez la mosquée du sultan Ahmet Ier, que l'on nomme plus généralement "la mosquée Bleue" en raison des teintes bleutées que prend la pierre à certains moments du jour. ! Il n’y a qu’un jardin  public à traverser, un joli petit jardin avec des bassins remplis d’eau, des fleurs, de la verdure et de l’ombre.

Dans la foulée, je pénètre donc dans l’enceinte de la mosquée. L’entrée y est gratuite, il faut simplement s’armer de patience -car il y a foule- et se déchausser. Alors que je m’apprêtais à prendre place dans la file des visiteurs, je remarque un grand panneau écrit en plusieurs langues sur lequel il est indiqué aux femmes de se couvrir la tête. Mince, et je n’ai rien prévu pour ! Je regarde les femmes autour de moi, elles ont toutes mis quelque chose sur la tête. Je me dis qu’il serait un peu idiot d’attendre et d’être refoulée au dernier moment à l’entrée. Aussi je fais demi-tour. J’aurai l’occasion d’y revenir dan sune prochaine note. 

Je traverse alors l’ancien hippodrome qui fut le centre stratégique de Constantinople durant près de dix siècles. Sa construction débuta en 203, mais il atteignit ses proportions définitives en 324 sous l’empereur Constantin : 400m de longueur sur une largeur de 200m, ce qui en faisait le 2ème plus grand hippodrome de l’Antiquité. Il était non seulement un lieu de divertissements (courses de chars), mais aussi l’endroit où les adversaires politiques pouvaient se confronter. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?

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L’obélisque de Théodose, datant de 3500 ans avant J.C et que l’empereur Théodose fit venir du temple de Karnak en 390. Sur le socle on peut découvrir des scènes de vie représentant Théodose.

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La colonne serpentine, datant de 479 avant J.C, est rapportée de Delphes en 326 par l’empereur Constantin. Elle représentait trois serpents entrelacés –aujourd’hui disparus-  dont les têtes supportaient un vase en or.

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L’obélisque murée, mesurant 33m de haut, et dont l’origine est incertaine. Les Croisés (encore eux !) la dépouillèrent de ses plaques de bronze.

Tout cet ensemble se situe aujourd’hui dans un jardin tout en longueur. 

La loge de l’empereur était ornée de quatre magnifiques chevaux qui sont aujourd’hui à Venise. Leur histoire est assez intéressante pour que je vous la raconte :

L’origine de ce magnifique quadrige est incertaine. Certains historiens prétendent qu’ils proviendraient de l’île de Chio, d’autres parlent de Corinthe. Toujours est-il qu’on les retrouve à Rome, surmontant l’arc de Trajan. Puis l’empereur Théodose les fit transporter à Constantinople. Plus tard, lors de la quatrième croisade, les Vénitiens s’en emparèrent pour les placer sur la basilique Saint-Marc à Venise.

En 1797 Napoléon s’empare à son tour du quadrige qui se retrouve devant le Louvre, sur l’arc de triomphe du Carrousel.

Après Waterloo, les Autrichiens restituent les chevaux à Venise. Des copies sont alors placées sur le Carrousel. Aujourd’hui les chevaux originaux ont été mis à l’abri de la pollution à l’intérieur de la basilique Saint-Marc. Ceux que l’on aperçoit à l’extérieur ne sont que des répliques.

 

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Je flâne alors dans les rues. C’est ainsi que je me retrouve à une des portes d’entrée du grand Bazar. Il existe depuis le XVe siècle, c’est la «grande surface» de l’époque. Des caravansérails furent construits à l’intérieur du Bazar pour recevoir les caravaniers livrant leurs produits. Il brûla de nombreuses fois au cours des siècles. L’actuel bazar date des premières années du XIXe siècle. Sur une superficie d’environ 200 000m2 avec ses 4000 échoppes, il est le plus grand bazar couvert du monde. Chaque rue regroupe les artisans d’une même corporation. Certes il n’a plus le même prestige qu’autrefois, on y trouve maintenant beaucoup de produits manufacturés, de la pacotille, un joyeux  bric-à-brac, les produits made-in-China  ne sont pas en reste. Cependant l’endroit garde un côté magique de par son ambiance très orientale. Comme je n’avais pas d’objectif précis – à savoir l’achat d’un kilim ou bien encore un vieux bijou en argent- je me suis donc laissée porter par la foule à travers le méandre des rues et ruelles. En sortant du grand Bazar je suis rentrée tranquillement à pied jusqu’à mon hôtel.J’ai traversé alors un quartier où tout était écrit en russe. Je n’ai pas réussi à savoir si cette immigration était récente. Toujours est-il que c’est le quartier des prostituées. Les Turcs l’appellent le quartier «Natacha».

Un peu plus loin, j’ai cru être revenue en Afrique en traversant un quartier habité par une grande majorité d’Africains. Un court instant je me suis revue déambulant dans les rues de Saint-Louis du Sénégal !

Là encore je n’ai pas pu savoir de quel pays ils étaient originaires. C’est à cet endroit que je suis entrée dans un cybercafé pour lire mon courrier.

 

À suivre …

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08:59 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : voyage, turquie, istanbul

dimanche, 04 octobre 2009

346. Carnet de voyage à Istanbul -7-

Jeudi 24 septembre, première partie.


podcast

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 Ce matin j’ai prévu de faire le tour de la ville en bus à deux étages. L’avantage de ce genre de visite est que l’on a un aperçu global des choses à voir absolument et ainsi on peut repérer des visites à faire ultérieurement. J’avais déjà fait ce genre de promenade avec Juju à Barcelone ce qui nous avait permis par la suite de programmer des sorties.

Le principe est ici le même sauf que les arrêts sont beaucoup moins fréquents et il m’est difficile de savoir quand passe le bus suivant.

 Le départ est prévu à 10h devant Sainte-Sophie ce qui me laisse le temps de flâner un peu dans Sultanahmet. Comme je suis arrivée très tôt, j’ai la chance d’avoir une place tout à fait à l’avant du car. Peu à peu le car se remplit de touristes. Deux Canadiens s’installent à côté de moi ce qui me donne l’occasion de bavarder un peu.

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 Bientôt le car s’ébranle. Nous descendons en direction de la rive du Bosphore, traversons la Corne d’Or et longeons le Bosphore jusqu’au palais de Dolmabahçe. Au passage je remarque sur le côté droit le musée d’art moderne situé juste à côté de la gare maritime. Je reviendrai y faire un tour dans les jours à venir. Le car gravit ensuite la colline jusqu’au square Taksim qui est le centre moderne d’Istanbul.

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  Sur la place trône le monument commémorant la guerre d’indépendance. Retour vers la Corne d’Or, traversée sur le deuxième pont. Nous apercevons au loin l’aqueduc de Valens construit en 378, d’une longueur d’un kilomètre sur vingt mètres de hauteur. Actuellement il en subsiste environ 800m.

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 Nous filons maintenant en direction d’Eyüp, quartier un peu excentré situé au nord-ouest de la ville. C’est là que Pierre Loti aimait venir flâner lors de ses séjours à Istanbul. Devant nous se dresse une colline dont les pentes semblent laisser apparaître la roche (je n’avais pas mis mes lunettes).

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  En fait il n’en est rien du tout. Mais je vous raconterai plus tard. Décidément, voilà un endroit où il faut que je revienne absolument !

La promenade se prolonge le long des anciennes murailles de la ville et nous rejoignons bientôt la mer de Marmara au sud. 

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Retour au point de départ. À la descente du bus, je m’octroie une petite pause café avant de partir à la découverte de Sainte-Sophie. Justement ça tombe bien, il est midi trente et la plupart des touristes sont partis déjeuner. La foule est moins nombreuse à faire la queue pour entrer dans la basilique, huitième merveille du monde, transformée en musée sur l’ordre d’Atatürk en 1935. À l’instant où j’écris cette note, j’ai sous les yeux mon petit calepin où, chaque soir, je notais le résumé de la journée. Et à mon grand regret je m’aperçois que c’est illisible ou presque ! Il faut dire à ma décharge que j’écrivais couchée et que mon stylo avait des ratées. Je vais donc faire appel à ma mémoire.

Un petit peu d’histoire tout d’abord :

À l’emplacement actuel il y eut tout d’abord l’église de Constance qui brûla au cours d’une émeute populaire en 415. La deuxième église, bâtie sous Théodose II dès 415, brûla également lors d’une insurrection en 532.justettheo[1].jpg

L’empereur Justinien ordonna alors la construction d’Aya Sofia, qui signifie Sainte-Sagesse en turc. Rien à voir avec Sainte Sophie, donc ! D’ailleurs l’église n’est vouée à aucun saint.

Il confia la direction des travaux à deux architectes grecs, Isidore de Milet et Anthemius de Tralles, leur donnant carte blanche pour la construction. L’empereur souhaitait que cette église soit encore plus grandiose que le temple de Salomon à Jérusalem. L’église fut achevée en 537. Une part non négligeable des matériaux utilisés fut pillée sur des sites tels que les temples d’Athènes et de Delphes (en Grèce), le gymnase d’Ephèse (en Turquie), voire même certains édifices égyptiens. On prend à Paul pour donner à Pierre (ou vice-versa).

L’année 1200 voit l’arrivée des Croisés qui ne se gênèrent pas pour saccager et s'emparer des richesses du sanctuaire pour en fondre des pièces.

 mehmetII.jpgEn 1453 Constantinople tombe aux mains du sultan Mehmet II qui donna aussitôt l’ordre de transformer l’église en mosquée. On eût pu craindre un profond remaniement, voire même une destruction totale de l’édifice, mais il n’en fut rien –ou presque-. Les mosaïques byzantines furent recouvertes d’un badigeon, des médaillons portant les noms d’Allah, de Mahomet et autres califes furent accrochés aux murs, ainsi que des inscriptions en or des versets du Coran. La loge du sultan fut installée à gauche de l’abside ainsi qu’un mirhab, sorte de niche indiquant la direction de la Mecque.

Le crucifix géant fut remplacé par un croissant. Enfin un premier minaret fut érigé, suivi de trois autres construits ultérieurement. J’espère que cette lecture n’aura pas été trop fastidieuse. J’ai pris soin de ne mettre que l’essentiel. Maintenant, nous pouvons commencer la visite :

 

À suivre …

 

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samedi, 03 octobre 2009

344. Carnet de voyage à Istanbul -6-

Mercredi 23 septembre, suite et fin.

 Avant d’aller plus loin dans mon récit, je vous ai préparé un diaporama pour résumer la journée de mardi et mercredi matin.

 

Alors, où en étions-nous déjà ? Ah oui, nous venions de déjeuner sur la rive asiatique dans un restaurant panoramique.

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 Bon, il est temps de reprendre le bus. Direction le palais de Dolmabahçe, qui signifie le jardin rempli car le terrain pour la construction de ce palais fut conquis sur la mer. Débutés en 1842, les travaux prirent fin en 1856. Ce somptueux palais fut la demeure de six des trente-six sultans que compta  l’Empire ottoman. Sa façade, longue de 248m, est en marbre blanc. Le jardin qui entoure le palais est clos par une grille monumentale de 641m de long.

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Seules les photos extérieures sont autorisées, donc VOUS NE VERREZ RIEN. Et si vous saviez… Essayez d’imaginer : 280 pièces, 43 salons, 6 hammams dont le plus beau, à mon goût, est en albâtre et semble posé sur le Bosphore. Que dire encore ? De l’or, de l’argent à profusion, des parquets en lames d’ébène, d’acajou ou de bois de rose, des cristaux taillés en diamants pour iriser la lumière, des lustres en cristal de Baccarat et même un escalier en cristal ! La visite se termine par le salon des audiences qui fait seulement 2000m2 de superficie… Une broutille.

Et puis il y a le harem construit en 1855 et qui compte pas moins de 50 pièces, avec tous ses salons de réception, ses salles de bain, ses boudoirs. Une centaine de jeunes femmes y vivaient sous l’œil vigilant de la sultane mère. Une belle cage, dorée certes, mais une cage tout de même !

Quand Atatürk prit le pouvoir, il s’installa dans une aile du palais. C’est là qu’il mourut le 10 novembre à 9h05 précises. Les 156 pendules du palais sont d’ailleurs toutes arrêtées à cette heure et, tous les ans, les sirènes du pays résonnent en même temps, de 9h05 à 9h06, en signe de commémoration. Le mausolée d’Atatürk est à Ankara. Je l’ai visité en 2002.

Il fait très chaud dans ce palais et il y a foule. Aussi la visite devient vite assez fastidieuse.

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L’air frais du Bosphore fait un bien terrible à la sortie. Je m’attarde devant le palais en papotant avec le Pakistanais (en allemand) et le Roumain et sa femme. On n’a pas remarqué que le guide était déjà parti. On fait donc le tour du palais. Derrière se trouve une autre entrée pour la visite du harem. Le Pakistanais s’engouffre alors dans le harem. Je pense pour ma part que le guide s’est dirigé vers la sortie étant donné que nous avons déjà vu une grande partie du harem. Cependant je m’incline devant la majorité et je suis le mouvement. Seulement voilà, comme nous étions sans guide, les gardes (il y en a dans chacune des pièces) ne voulaient pas nous laisser passer. Il fallait que l’on se remette dans un groupe accompagné d’un guide. On n’était donc pas sorti de l’auberge ! Au pas de charge on avançait de groupe en groupe pour pouvoir accéder à la sortie plus rapidement. Nous avons fini par retrouver notre guide qui nous attendait -comme je l’avais présagé- à la sortie du palais depuis un bon bout de temps avec les autres.

Pour clore cette journée, nous avons droit à la visite d’un magasin de vêtements de cuir. Ça, on ne peut guère y échapper ! Trois ou quatre mannequins défilent sur une musique branchée en nous présentant la dernière collection tendance pendant que nous sirotons un thé.

En 2002, j’avais eu droit à la même séance en Cappadoce et, naïve, je m’étais fait avoir. Enfin, non, je ne peux pas dire ça, disons plutôt que j’avais craqué pour une veste longue noire avec capuche intérieur rouge. Un très bel article d’ailleurs. Je l’ai mis deux fois… Et je peux même vous montrer la photo car j’avais participé au défilé ! Heureusement que le ridicule ne tue pas.

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Après le défilé, tout le monde ou presque s’engouffre dans le magasin. C’est alors le moment fatidique. Qui va se laisser tenter ? Pour ma part je ressors prendre l’air et fumer une cigarette. L’attente risque d’être longue… Mais non, personne n’a craqué et on repart trente minutes plus tard alors qu’un nouveau car arrive, déversant son flot de Coréens affublés de chapeaux de soleil qui pénètrent à leur tour dans le magasin.

Les mannequins, en piste !

Voilà, la journée s’achève. Mon hôtel est tout près, je suis donc la première à descendre du bus.

Bye tout le monde !

Une fois arrivée à l’hôtel, je me suis allongée et naturellement je me suis aussitôt endormie !

Au réveil, je constate qu’il est 19h. J’ai repris assez de force pour ressortir dîner. Et sur l’avenue je dégote un restaurant avec une terrasse agréable. L’endroit me plait, la cuisine est bonne et ça n’est pas cher. Ce sera mon port d’attache tous les soirs durant mon séjour à Istanbul.

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C’est là que j’ai aperçu la petite mendiante qui venait quémander du pain. Chaque soir, j’aurai l’occasion de voir d’autres pauvres lorgner sur les tables de l’autre côté de la rue. Quelquefois ils se hasardent à s’approcher mais, dès qu’ils les aperçoivent, les serveurs les chassent à coups de pompes –ou presque-. La misère affichée n’est jamais bonne pour le commerce.

À suivre…

 P.S : finalement vous allez quand même voir l’intérieur du palais de Dolmabahçe car  j’ai déniché une vidéo très bien faite. Une visite comme si vous y étiez ! C’est ICI.

 

05:43 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voyage, turquie, istanbul

vendredi, 02 octobre 2009

343. Carnet de voyage à Istanbul -5-

Mercredi 23 septembre, deuxième partie

 

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 Après la visite du Bazar égyptien nous remontons dans le minibus qui nous conduit à l’embarcadère de Kabatas. Nous traversons le pont de Galata et remontons les rives du Bosphore sur quelques kilomètres.

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La croisière peut commencer : le départ est indiqué sur la carte par un gros rectangle rouge. Dans un premier temps, nous remontons donc le Bosphore en longeant la rive occidentale, passons sous les deux grands ponts qui relient les deux rives, puis le bateau vire à tribord et nous redescendons en longeant la rive asiatique. J’avais pris soin de changer d’objectif afin de pouvoir zoomer un maximum. En bas de cette note vous trouverez un diaporama !

De retour à Kabatas, nous prenons congé du couple d’Américains. Cette balade sur l'eau nous a quelque peu creusé l’estomac. Aussi le guide nous indique que nous allons maintenant déjeuner. Le bus nous emmène alors sur la rive asiatique. Nous traversons un des deux grands ponts, puis grimpons sur une colline d’où la vue sur Istanbul est à couper le souffle ! Turquie 1 258a.JPG

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 Le restaurant est situé tout en haut de la colline et il est indiqué sur la carte par le rond rouge.

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Je me retrouve alors à table avec le couple de Roumains et la jeune Philippine. Je découvre pour mon plus grand plaisir que le Roumain parle couramment le français !

Après le déjeuner, nous faisons une petite marche digestive et je file en direction de l’est pour découvrir un autre aspect de la ville beaucoup moins attractif : les immeubles semblent sortir de terre comme des champignons.

 

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La promenade sur le Bosphore en diaporama :

 

jeudi, 01 octobre 2009

340. Carnet de voyage à Istanbul -2-

Mardi 22 septembre, première partie.


podcast

 

J’ai dû passer la nuit dans un hôtel près de Roissy car le départ a lieu ce matin. Le TGV avait une bonne heure de retard en gare de Saint-Pierre-des-Corps et il était donc 20h30 quand je suis arrivée à Roissy. J’avais réservé une chambre à l’hôtel Comfort au Mesnil-Amelot. Je commence à le connaître par cœur cet hôtel puisque c’est la troisième fois que j’y descends.

Lever à 4h du matin. Après un copieux petit déjeuner (ce qui est pris n’est plus à prendre !), j’attends donc la navette qui doit conduire les touristes jusqu’aux terminaux. Nous sommes quatre à attendre cette foutue navette qui tarde à venir. La cour de l’hôtel est encombrée par deux cars venant chercher une petite centaine de touristes. Si cette attente ne m’inquiète pas outre mesure – j’ai de la marge- il n’en est pas de même pour les trois autres personnes, des Américains, dont le visage se décompose peu à peu au fur et à mesure que s’égrènent les minutes. Pour ma part, je reviens à la réception et demande un taxi.

Les Américains- qui ne parlent absolument pas français- semblent au bord du désespoir. A les observer, j’en déduis qu’il s’agit d’une grand-mère accompagnée de sa fille et de son petit-fils âgé d’une bonne vingtaine d’années. Tandis que le jeune homme parlemente avec le réceptionniste, une des femmes vient vers moi et essaie d’entamer le dialogue. Elle est mal tombée avec moi. Cependant, dans la mesure de mes pauvres moyens en anglais, je lui demande :

Ouat Terminal ? oine, tou ou tri ?

Je vois alors que j’ai mis le doigt sur un point sensible car elle ne semble pas savoir. Vite, elle fouille dans son sac à la recherche des papiers.

Je lui fais alors comprendre qu’il reste la solution du taxi. A ce moment, mon taxi arrive. C’est un Espace pouvant sans difficulté prendre six personnes. Je lui explique que ces Américains doivent également aller à Roissy, au terminal 3. Sans complexe aucun, le chauffeur me dit alors :

C’est le tarif de nuit. Pour vous, ce sera vingt euros et trente pour les Américains.

Arnaqueur ! La dernière fois à la même heure j’avais payé quinze euros. Mais bon, j’ai beau lui dire qu’il exagère, il s’en fout royalement. C’est à prendre ou à laisser !

Dix minutes plus tard, le taxi me laisse devant les portes d’entrée du Terminal 1. Première chose à faire : repérer le hall d’enregistrement. C’est le n°3.

Le guichet ouvre à 6h30. J’ai donc de la marge pour me balader dans l’aéroport.

7h50 : début de l’embarquement sur un avion de la compagnie Turkish Airlines.

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8h30 : l’avion décolle…

Trois heures et trente minutes plus tard, nous survolons Istanbul. Je ne vois rien car j’ai pris une place côté couloir. Il est 12h30, heure locale (une heure de plus qu’à Paris). Après avoir récupéré ma valise, je quitte l’aéroport. Au dehors c’est une grande agitation. Dans le guide du routard, j’avais lu qu’on pouvait utiliser une navette pour rejoindre le centre d’Istanbul. J’ai en main les papiers de l’hôtel avec le nom, l’adresse et le numéro de téléphone.

Iou go in Yenikapi ?

Après acquiescement du chauffeur je grimpe dans le bus. L’aéroport est situé non loin de la mer de Marmara et nous sommes environ à quinze kilomètres d’Istanbul. La route longe la côte. Sur la mer, des centaines de cargos semblent attendre. Effectivement ils attendent l’autorisation de pouvoir s’engouffrer dans le détroit du Bosphore pour rejoindre la mer Noire. Premier arrêt : Yenikapi. C’est là que je descends.

Sur le plan que j’ai étudié en large et en travers avant mon départ, je sais que l’hôtel se situe pas très loin d’une gare. Donc, quand j’aurai repéré la gare (normalement située sur ma gauche) je ne serai pas loin. Je commence à remonter tranquillement sur une large avenue envahie par les voitures. Je suis très sereine. Au bout d’un quart d’heure, ne voyant toujours pas de gare en vue, je décide de prendre un taxi.

Hep, taxi !

Avant de grimper, je lui donne l’adresse.

Ail go in ze hôtel Orient, Mermercirel Caddesi nomber failve (caddesi signifiant rue).  

Le chauffeur me regarde d’un air suspicieux, regarde le plan et la photo de l’hôtel en miniature. Il hausse les épaules me faisant comprendre qu’il ne voit pas du tout où ça se situe.

Bon, il ne veut pas faire d’effort. Je reprends mon chemin et une minute plus tard je hèle un autre taxi. Même réaction du chauffeur !

Un léger vent d’anxiété souffle alors au dessus de ma tête. Bon, pas de panique Tinou, il te reste le téléphone.

Avec mon portable je compose donc le numéro de l’hôtel.

Il n’y a pas de réponse pour le numéro demandé , me susurre alors une voix féminine en français.

Je réitère l’appel en supprimant les trois premiers chiffres du numéro, qui sont ceux de la Turquie. Même réponse. Mais je suis têtue et je recommence en supprimant cette fois-ci les deux numéros suivants. Il ne reste plus que 7 chiffres. Le résultat est toujours nul. Le léger vent qui soufflait précédemment au-dessus de ma tête se transforme soudain en tempête. Et si l’hôtel n’existait pas ?

Le chauffeur s’est arrêté et attend un client. Il me regarde faire, ça m’agace prodigieusement.

Je sors alors de mon sac à dos la pochette où se trouvent tous mes papiers, à la recherche du numéro de téléphone de Nouvelles Frontières.

Allo, c’est Madame L. Je suis bien arrivée à Istanbul mais j’ai un petit souci. Je ne trouve pas l’hôtel que vous m’avez indiqué et personne ne semble connaître. Qu’est-ce que je fais maintenant ?

Donnez-moi votre numéro de portable et je vous rappelle.

Entre-temps le chauffeur de taxi est descendu de voiture et s’approche bientôt. Il tente alors de m’expliquer quelque chose que je comprends très vite finalement et qui me parait judicieux : entrer dans un hôtel proche et demander l’emplacement de mon hôtel. Je le gratifie d’un énorme sourire et reprenant mes affaires, je pénètre à l’intérieur d’un hôtel qui se situe juste derrière moi.

Naturellement la réceptionniste ne parle pas français. Il va donc falloir que je me fasse comprendre :

Hello ! Esquiouze mi, beut aille sirche ze hotel Orient.

Autant vous dire que je n’ai rien compris à ce qu’elle a répondu, mais ses gestes ont été amplement suffisants : son bras s’est alors tendu vers l’avant et sa main s’est pliée sur la gauche. Ouf,  cet hôtel n’est donc pas un leurre…

Je ressors pleinement rassurée et j’oblique donc sur la gauche, c'est-à-dire que je reviens sur mes pas. Dix mètres plus loin devant moi se dresse alors un bâtiment de couleur ocre-rouge que je reconnais aussitôt : Orient Hotel.

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J’étais passée devant sans le voir. Autant vous dire que c’est avec un sourire radieux que j’ai franchi le seuil de l’hôtel. À ce moment là, le portable se met à sonner :

Alors Madame L, vous en êtes où dans vos recherches ?

Ça y est, j’ai fini par trouver.

Bon tant mieux, je vous souhaite un bon séjour et allez vous reposer !

Aller me reposer ? Il en a de bonnes celui-là. Je ne suis pas venue pour me reposer mais pour profiter au maximum. Ma chambre se situe au premier étage et donne sur la rue. Elle est spacieuse, propre, le lit est bon, la salle de bain possède une baignoire et il y a même un sèche-cheveux. Bref, un hôtel qui correspond tout à fait à mes attentes. Il est situé dans la Corne d’Or, à deux cents mètres de la ligne du tramway qui dessert toute le centre de la ville. De ma chambre la vue n’a rien de folichon. Mais cela ne me gêne pas énormément, je ne suis pas venue pour rester enfermée dans une chambre. Un coup d’œil par la fenêtre :

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Après une rapide toilette et un changement de tenue, appareil photo en bandoulière, me voici dans la rue :

A nous deux Istanbul !

 

À suivre…

06:38 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : voyage, istanbul, turquie