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vendredi, 16 octobre 2009

368. Carnet de voyage à Istanbul -18-

Lundi 28 septembre : suite et fin

 
podcast

Après être revenue à Eminönü, il a fallu que je repasse sous cet affreux tunnel pour prendre le tramway. Il était aux environs de midi et une foule compacte et bruyante s’y agitait. Avant de traverser cette marée humaine, j’ai pris soin de ranger mon appareil photo dans mon sac, non par crainte qu’on me le vole, mais pour éviter les chocs. On se sent en sécurité à Istanbul, bien plus qu’à Paris. Gina, la Roumaine que j’ai rencontrée lors de mon voyage m’a raconté une anecdote assez surprenante. Lors d’un trajet en tramway, elle a laissé son sac à main sur le siège. Ce n’est qu’une fois sortie qu’elle s’en est aperçue. Mais trop tard, les portes du tramway s’étaient déjà refermées. Elle est allée aussitôt le dire à l’employé qui se tient au guichet (d’où l’avantage de parler anglais !). Il a prévenu le conducteur de la rame et … son sac lui a été rapporté dans la demi-heure qui a suivi, avec son contenu intégral.

Une autre chose qui m’a beaucoup étonnée, c’est la politesse. Il m’est arrivé souvent que des hommes assis se lèvent pour me proposer leur  place. En France, ce genre de courtoisie devient de plus en plus rare.

Mais reprenons le récit. Je rentre donc à l’hôtel pour y déposer les livres et me reposer un peu. Vers 15h, je ressors et décide alors de retourner dans la ville moderne, voir cette fameuse rue de Péra, devenue l’Istiklâl Caddesi , voie piétonne qui ne désemplit pas, de jour comme de nuit. J’aurais dû lire la rubrique du guide du routard avant d’y aller car je me suis aperçue, à mon retour, que j’avais raté pas mal de choses intéressantes… De toute façon, ce n’est pas en sept jours que je pouvais tout voir !

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Dans cette rue on découvre de très beaux immeubles Art nouveau restaurés ou en voie de l’être. Il y a également de beaux magasins. La ligne de l’ancien tramway a été conservée, ce qui donne un petit côté rétro à la rue. Les touristes se bousculent pour y grimper.

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Les rues adjacentes sont remplies de cafés avec terrasses. J’ai beaucoup de difficulté à photographier car la rue est surexposée sur le côté droit. J’ai été obligée de retoucher fortement certaines photos –ce qui explique le ciel parfois un  peu trop clair-.

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Au bout de la rue, il y a un téléphérique qui permet de redescendre sur les bords de la Corne-d’Or. Me voici donc de retour au pont de Galata que je franchis à pied. Puis, pour terminer la journée, je décide d’emprunter le tramway jusqu’au terminus (station Zeytinburnu). Le tramway se dirige vers l’ouest. Au fur et à mesure que l’on s’éloigne du centre, les constructions sont de plus en plus récentes, de grands immeubles insipides, alignés les uns à côté des autres. Cela me fait penser à la banlieue parisienne, ni plus ni moins…

Arrivée au terminus, je fais demi-tour, tandis que certains voyageurs se dirigent vers la ligne de métro qui les conduit encore plus loin.

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Je descends à la station Aksaray et comme il est environ 19h, je vais dîner. Dernier repas, demain je rentre en France…

 

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À suivre     

 

14:55 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, turquie, istanbul

mercredi, 14 octobre 2009

363. Carnet de voyage à Istanbul -16-

Lundi 28 septembre, première partie.


podcast
 

Ce matin j’ai prévu d'aller à Eyüp, ce faubourg d’Istanbul situé au fond de la Corne d’Or, là où l’écrivain Pierre Loti aimait à se rendre pendant ses séjours dans la ville. Comme je vous l’ai dit précédemment, je me suis renseignée pour savoir où prendre le bateau qui mène à Eyüp ; c’est en effet le moyen le plus rapide pour se rendre à cet endroit.

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Les départs ont lieu toutes les heures et le trajet dure environ une demi-heure.  Le bateau s’arrête sur les deux rives six ou sept fois avant d’atteindre le terminus.

Pour cette visite, je laisse ma place de guide à Pierre Loti lui-même. En effet, qui, mieux que lui, peut décrire cet endroit si surprenant ? Hum ? Je vous le demande…

 

«Mardi 13 mai 1890.— Je prends le récit de cette deuxième journée à cinq heures seulement — pour l’arrêter avant la nuit.

À cinq heures donc, en caïque, tournant le dos toujours aux quartiers neufs, je remonte vers le fond de la Corne-d’Or, me rendant au faubourg d’Eyoub. (Pour qui ne connait pas Constantinople, les caïques sont ces espèces de périssoires longues et minces, arquées en croissant de lune, où l’on navigue couché — et que l’on trouve sur tous les quais par centaines, comme à Venise les gondoles.)

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Aujourd’hui il en subsiste un nombre infime, richement décorées et destinées à promener les riches touristes sur la Corne-d’Or.

Cette Corne-d’Or devient plus paisible à mesure que l’on s’éloigne de l’entrée, encombrée de paquebots, et la partie de Stamboul que je longe à présent est de plus en plus antique, délabrée, morte :ce sont les très vieux quartiers, d’où la vie s’est retirée peu à peu, pour se porter ailleurs sur l’autre rive. Jamais, du reste, je ne leur avais tant trouvé cet air de ruines envahies par les arbres ; leurs toits noirâtres disparaissent presque sous la fraîche verdure de mai. Et Eyoub est au bout, touchant aux rideaux de cyprès noirs, aux grands bois funéraires.

Un vent très vif et presque froid se lève, comme chaque soir à l’heure où baisse le soleil ; sur toute la surface de l’eau remuée, de petites lames se forment.

Eyoub, le saint faubourg, est toujours le lieu rare du suprême recueillement, de la suprême prière. À l’entrée de l’avenue exquise qui longe les saints tombeaux, je mets pied à terre sur des dalles verdies par les siècles : l’avenue, devant moi, s’enfonce en profondeur, toute blanche à travers l’espèce de bois sacré plein de sépultures, blanche de ce même blanc verdâtre que prennent à l’ombre les marbres très vieux ; elle s’en va finir là-bas à l’impénétrable mosquée, dont on aperçoit confusément le dôme, sous un bouquet de platanes et de cyprès immenses. Elle est bordée, de droite et de gauche, par des kiosques, en marbre blanc ajouré, remplis de catafalques et de morts, ou par des murs percés d’arceaux en ogives à travers lesquels on aperçoit les cimetières : étranges tombes aux dorures fanées, apparaissant dans la nuit verte de dessous bois, mêlées à des fouillis d’herbes, de rosiers sauvages, de ronces…

Les passants sont toujours très rares dans cette avenue des morts : quelques derviches qui reviennent de prier, ou quelques mendiants qui vont s’accroupir là-bas aux portes de la mosquée.» Extrait de «Constantinople fin de siècle».

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Ce que j’avais donc pris de loin pour des rochers, n’étaient en fait que des tombes de marbre à perte de vue ! Des stèles par milliers qui s’entassent les unes contre les autres comme si elles semblaient vouloir se réconforter entre elles. C’est un lieu qui reste assez surréaliste malgré la disparition d'une bonne partie de ce cimetière, qui a laissé la place à de hideuses batisses modernes. Progrès oblige ! 

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Plus on grimpe et plus la vue sur la Corne-d’Or devient grandiose. Quelque part dans le cimetière se trouve la tombe de la belle Circassienne qui lui avait inspiré son premier roman, « Aziyadé ». En 1905 Pierre Loti fit enlever la stèle originale de la tombe pour la remplacer par une réplique fidèle. En 1981 la stèle disparut, il ne subsiste plus que la dalle. La vraie stèle, quant à elle,  se trouve dans la maison natale de Loti à Rochefort

L’avenue débouche bientôt sur le haut de la colline. Un peu plus loin sur la droite un panneau indique Le café de Pierre Loti.

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C’est très émue (oui, je suis très émotive parfois) que je découvre alors la petite terrasse d’où la vue sur la Corne- d’Or est sans doute la plus belle qui soit. Je m’attarde un long moment, assise devant un café, à observer le spectacle qui m’est offert. Quelle vue avait Loti quand il venait dans cet endroit ? J’ai retrouvé une image de l’époque :cimetiere.jpg

 

Avant de quitter les lieux je fais un tour à la boutique de souvenirs. Il n’y a personne et j’ai ainsi tout le loisir de farfouiller dans les livres. Finalement mon choix se porte pour quatre ouvrages :

Il me manque cependant deux ouvrages, « Fantôme d’Orient » et «Suprêmes visions d'Orient».

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téléph.jpgPour redescendre la colline, j’emprunte le téléphérique et dix minutes plus tard me revoici sur les rives de la Corne d’Or. Je retraverse le large pont peint en bleu et interdit à la circulation et je m’en vais attendre le bateau de 11h20…

Ah, j'oubliais : les stèles des femmes sont ornées de motifs floraux tandis que celles des hommes sont coiffées d'un turban ou d'un caftan.

 

mardi, 13 octobre 2009

361. Carnet de voyage à Istanbul -15-

Dimanche 27 septembre, suite et fin.


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 Après la petite pause récupératrice passée à l’hôtel, je suis de nouveau en forme pour repartir à l’aventure. Le fait de voyager seule n’a pas que des inconvénients. D’ailleurs je n’en vois guère si ce n’est le fait de ne pas pouvoir échanger mes impressions avec quelqu’un. C’est pourquoi je note sur mon calepin toutes les choses dont j’ai envie de me rappeler une fois de retour en France. Et puis, je gère mon temps à ma guise : je m’arrête où et quand je veux, je passe parfois des minutes l’œil rivé sur le viseur pour photographier un chat, une fleur ou encore le soleil couchant. Et enfin, je ne supporterais plus de partager ma chambre avec quelqu’un d’autre. Quand on voit ce que ça en coûte parfois ! mer11.jpg

Il est donc environ 15h et, après avoir consulté la carte, je décide d’aller sur les bords de la mer de Marmara à la recherche d’un marché aux poissons entrevu lors de la balade en bus découvert. La mer est à cinq minutes de l’hôtel. Quand j’arrive sur l'avenue longeant la mer, j’ai deux solutions : soit partir sur la droite, soit sur la gauche. Entre les deux mon cœur balance et finalement je pars du côté droit. Erreur fatale puisque le marché se situait à gauche, mais je ne m’en apercevrai qu’au bout de plusieurs kilomètres à pieds ! Après tout, cela n’a guère d’importance. La promenade est agréable. La côte est aménagée avec des espaces verts où beaucoup de Turcs sont venus en famille pour passer une journée de détente. Ils ont apporté avec eux le pique-nique et ça sent bon les grillades. Il n’y a pas de plage, la côte est bordée de rochers. Quelques couples d’amoureux cachés dans les rochers en profitent pour s’enlacer. Ils sont très pudiques les Turcs !

Une longue jetée mène jusqu’aux bateaux de pêche. C’est le repère d’une quantité phénoménale de chats qui trouvent ici nourriture et abri.

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Un peu plus loin, j’aperçois toute une file d’oies blanches sortant de nulle part et allant d’un pas décidé picorer l’herbe au bord de la grande route. Moi aussi je commence à avoir un p’tit creux mais les marchands ambulants ne proposent que des confiseries ou des boissons. J’aurais bien mangé une grillade !

Ah mais voici un café avec une belle terrasse ombragée. Les gens boivent du thé tout en jouant à des jeux de société. Tout cela est particulièrement agréable. Je m’y arrête pour prendre un café.

Après cette pause, je reprends ma route le long du bord de mer.

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Le soleil baisse à l’horizon et au loin on aperçoit les bateaux qui attendent l’autorisation de pouvoir s’engager dans le Bosphore. Me voici bientôt arrivée aux anciens remparts de la ville. Il serait peut-être temps de faire demi-tour. Mais j’aperçois, un peu plus loin, une passerelle qui enjambe la chaussée. Il faut savoir qu’il est quasiment impossible de traverser cette route (où la circulation est intense) sans prendre d’énormes risques.

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J’emprunte donc cette passerelle et je me retrouve alors dans un quartier fait de petites maisons et où règne une vive animation. Il y a là des marchands de poissons, de beaux étals de fruits et légumes, des cafés aux terrasses remplies de gens qui bavardent et aucun touriste en vue ! J’hésite à faire des photos quand soudain j’entends derrière moi :

- Mais que cherchez-vous par ici ? La voix est particulièrement forte et le ton semble vindicatif. Je me retourne, interloquée aussi d’entendre parler français.

- Euh, rien de particulier, je me balade !

L’homme qui se tient devant moi doit avoir mon âge. Il tient un cabas à la main et me regarde d’un air curieux et amusé. Il m’explique alors que je me trouve dans l’ancien  quartier grec et arménien. Puis il me souhaite de passer un agréable séjour à Istanbul et il repart aussitôt.

Comment a-t-il su que j’étais française ? Aucune idée.

Autant vous dire que je suis complètement perdue dans cette partie de la ville qui ne figure même pas sur mon plan. Bof, tous les chemins mènent à Rome et avisant un arrêt de bus, je décide de prendre le premier qui se présente. Et c’est ainsi que, vingt minutes plus tard, je me retrouve à Aksaray, non loin de mon hôtel. Et comme il est environ 19h et que j’ai très faim, je m’arrête dîner dans mon restaurant attitré.

Hum, ça sent bien bon !

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À suivre

lundi, 12 octobre 2009

360. Vous aimez les chats ?

Oui ? Alors ça tombe bien, je viens juste de faire un diaporama regroupant tous les chats que j'ai pu photographier à Istanbul. Et Dieu sait s'ils sont nombreux...

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Beaucoup sont estropiés, mais ils arrivent tout de même à survivre. Près du bord de mer certains chats sont sauvages et vivent dans les rochers. Ceux-là étaient plus difficiles à approcher. Mais je vous laisse regarder :

359. Carnet de voyage à Istanbul -14-

Dimanche 27 septembre, première partie.

 

Voici les mosaïques du musée dont je vous ai parlé hier :

 

Encore deux jours à Istanbul, deux jours durant lesquels j’ai encore plein de choses à découvrir.Finalement, je me rends compte que je n'aurai pas suffisamment de temps pour tout voir !

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En ce dimanche matin, je décide de retourner dans la partie « moderne » de la ville. Il est environ huit heures quand je quitte l’hôtel et je prends le tramway jusqu’à Kabatas, le terminus. De là j’emprunte le funiculaire qui permet de grimper jusqu’à la place de Taksim. Me voici donc au cœur de l’Istanbul moderne, très européenne. Cette partie de la ville a connu son apogée au XIXe jusqu’au milieu du XXe siècle. C’est là que sont regroupés les ambassades, les grands magasins, les boîtes branchées où il est bon de se faire voir. Ça n’est pas mon truc. Le guide Burhan m’a même cité l'Istiklâl Caddesi (l'ancien nom de la rue de Péra) comme étant «Les Champs Élysées» de la ville. Hum… Je veux bien, mais bon !Comme dirait l'autre, y pas photo !

 

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On est dimanche matin et la vie tourne au ralenti, j’avais oublié ce détail. Aussi je repars au bout d’un quart d’heure, reprends le funiculaire et reviens sur les bords du Bosphore.

J’avais repéré le musée des Arts modernes, situé près de la gare maritime, dans un ancien entrepôt. L’ouverture est à 10h, cela me laisse du temps pour flâner.

 

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Les photos intérieures sont interdites, aussi vous ne verrez rien du tout. Dommage, car le cadre est très agréable et les œuvres proposées variées et intéressantes. Dans le musée on trouve également une bibliothèque, des salles de projection de films et une cafétéria avec une terrasse donnant sur la mer. Manque de bol, ce matin-là le temps est gris, il n’y a qu’une seule table à l’extérieur et elle est déjà occupée par un couple. Ce n’est donc pas ici que je pourrai faire ma pause café.

Après cette visite, je continue ma promenade et j’arrive bientôt en vue du pont d’Eminönü, côté Karakoy. Cette partie de la ville est très animée, c’est aussi un lieu de départ et d’arrivée de bateaux et je m’installe donc à une des innombrables terrasses de restaurants pour regarder les mouvements du port.

 

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Je traverse ensuite le pont. Il est à deux étages, le trafic routier s’effectue sur le haut du pont, tandis qu’en dessous on trouve plein de restaurants et de cafés. C’est un endroit très agréable.

Je retraverse le Bazar Égyptien puis je cherche le marché aux livres. Malheureusement il est fermé le dimanche !

Je rentre alors à l’hôtel.

 

À suivre…

14:25 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, turquie, istanbul