Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 02 novembre 2013

185. Le marabout magnifié

peinture, portraits, lucie geffré, madrid


Il était une fois un marabout au bord d’un étang. Cet échassier hideux, à la tête déplumée et au long cou décharné et que l’on imagine, quelque part en Afrique, plongeant son impressionnant bec dans les entrailles encore chaudes d’un buffle ou d’une gazelle, n’a rien d’attrayant.

Ce marabout-ci venait de prendre son bain dans l’étang et il avait déployé ses larges ailes pour les faire sécher au soleil. Je passais juste à ce moment et je le pris donc en photo, amusée par la pose de l’animal.

Une fois de retour à la maison, je mis la photo sur mon blog dans la catégorie « animaux ». Puis le temps passa … Il y a quelques mois, je reçois un mail d’une jeune femme, artiste-peintre, en résidence à la Casa de Velazquez à Madrid. Il s’agit de Lucie Geffré. Elle me demande alors l’autorisation de récupérer la photo du marabout pour son travail. Je n’émets aucune objection, lui demandant simplement de m’envoyer une photo lorsqu’elle aura achevé le tableau.

Plusieurs mois se passent encore et j’avais totalement oublié cette anecdote quand je reçois un mail de Lucie la semaine dernière m’annonçant l’exposition de ses œuvres à la Casa de Velazquez et me demandant si je voulais recevoir son catalogue. Mais oui, bien sûr !

peinture, portraits, lucie geffré, madrid

Et cette semaine, le catalogue est arrivé à la maison : j’ai été impressionnée par le grand talent artistique de Lucie.

Voici quelques portraits en photo :

peinture, portraits, lucie geffré, madrid

 

peinture, portraits, lucie geffré, madrid

 

peinture, portraits, lucie geffré, madrid

 

peinture, portraits, lucie geffré, madrid

 

peinture, portraits, lucie geffré, madrid

 

peinture, portraits, lucie geffré, madrid

Puis, en feuilletant le livre, je découvre soudain :

Le marabout aux ailes déployées :

peinture, portraits, lucie geffré, madrid

Ainsi donc, l’affreux passe à la postérité !

 

Merci Lucie. 

Pour en savoir davantage :

Lucie Geffré

La Casa de Velazquez, Madrid

vendredi, 01 novembre 2013

184. Le pélerinage


podcast

Cimetiere 009a.jpg

Depuis combien de temps n'ai-je pas poussé la grille d'entrée d'un cimetière ? Deux ans, trois ans ? Je ne sais plus exactement ... Deux ans sûr, car en 2011, après mon voyage déprimant en Inde, je ne me sentais pas le courage d'effectuer la visite annuelle à mes morts.

Cet abandon m’a toujours laissé un goût amer lorsque j’y repensais et cette année j’ai donc décidé de réagir. Un soleil radieux brillait hier matin dans le ciel, bon augure ! Me voici donc partie vers 9 heures en direction du cimetière Lasalle à Tours. Il est situé au nord de de la ville et s’étend tout en longueur à flanc de côteau. En arrivant près de l’entrée principale, je constate que le fleuriste qui se trouvait à l’angle de la rue a disparu. Première déconvenue donc, je continue alors ma route à la recherche d’un autre fleuriste dans les environs. Je connais mal ce quartier et après un bon quart d’heure je finis par abandonner mes recherches. Tant pis, il n’y aura pas de fleurs sur les tombes …

Je reviens donc sur mes pas et, au moment même où je me gare, j’aperçois un homme avec un énorme chrysanthème dans les bras. Aussitôt je lui demande où il l’a acheté. De la main il m’indique alors la direction. Effectivement, je trouve une petite surface avec un grand choix de fleurs à l’entrée du magasin. Seulement je loupe l’entrée du parking et je me retrouve alors sur la grande artère reliant Tours nord au centre de la ville.  Il me faut attendre le prochain rond-point pour revenir sur mes pas …

Je charge les cinq pots dans mon coffre et je retourne au cimetière. Il s’agit maintenant de trouver une place de parking. La chance est avec moi car j’arrive au moment où quelqu’un s’en va. Je me gare, je décharge les deux pots prévus pour ce cimetière et je me dirige vers l’entrée. Mais je m’aperçois très vite que je me suis trompée d’entrée, l’entrée principale est plus bas. Je retourne donc à la voiture tout en maugréant et je me gare quatre cents mètres plus bas. Après avoir franchi l’entrée principale je me dirige ensuite sur la gauche en direction du carré 16. J’oblique à droite et je me faufile entre les tombes et là … Un grand vide ! Il manque trois ou quatre tombes dans l’alignement. Je crois vivre un cauchemar, mes morts ont disparu ! Je reste figée sur place, les deux pots dans les bras. Une petite voix me ramène à la réalité :

— Eh oui ma fille, voilà ce que c’est quand on est resté trois ans sans venir !

Je suis à la fois terriblement dépitée et en colère. Je file alors en direction de la deuxième tombe qui se trouve plus au nord. Je grimpe l’escalier et je tourne aussitôt à droite. Ouf, Ils sont toujours là !

Cimetiere 001a.jpg

Je vous présente les locataires de ce caveau :

gilbert.jpg

Il y a Armance, la mère, avec ses trois enfants – Jeanne, décédée en 1918 de la grippe espagnole (elle ne figure pas sur la photo), Marcel tué au front durant la première guerre mondiale en 1915 et enfin Blanche (ma tante) décédée en 1974. On trouve aussi Aimé, le premier mari de Blanche, décédé en 1924. Je me demande où est enterré son second mari …  Probablement à Nantes d’où il était originaire.

Je dépose les deux pots puis reprends le chemin de la sortie. En repassant devant le carré 16, je refais un détour car je dois bien avouer que cette disparition de tombe m’a quelque peu perturbée ! Bien m’en prend car en cherchant un peu plus loin, je finis par retrouver la tombe. Soupir de soulagement … Il ne me reste plus qu’à aller chercher les fleurs laissées sur la première tombe.

Cimetiere 011a.jpg

Yvette, la mère de mon mari, décédée en 1945, avec ses parents : Charles décédé en 1960 et Armande, la « mémé gâteau » de Peggy, décédée en 1986. Le père de mon mari, quant à lui, est enterré dans la région bordelaise. 

bonnemain.jpg

Je quitte peu après le cimetière, rassurée et heureuse du devoir accompli.

Fin du premier acte … Je rentre à la maison prendre un café, puis, un quart d’heure plus tard, je repars en pèlerinage.

Cimetiere 017a.jpg

Me voici maintenant à La Riche ; les deux cimetières se font face. J’entre d’abord dans ce qu’autrefois on appelait le vieux cimetière et qui – à ce que j’en vois- est en pleine restructuration. Le tiers des tombes a disparu !  Là je n’ai aucune crainte car j’ai renouvelé la concession à la mort de mon père.

 

Cimetiere 015a.jpg


— Bonjour Hermance et Louis !

simonneau.jpg

Ce sont les parents de ma grand-mère paternelle. Louis est décédé en 1953 et Hermance en 1974.

Je traverse bientôt la route et pénètre dans le nouveau cimetière. Un peu plus loin sur la gauche et protégé par le mur d’enceinte du cimetière se trouve le caveau de ma famille. Mon père l’avait fait refaire quelques années avant sa mort.

Cimetiere 018a.jpg

C’est une grande dalle de marbre sur laquelle est inscrite « Les pégriots », une idée saugrenue comme il pouvait parfois en avoir … Sur la tranche figurent les noms des deux familles ( CLERC-GAY). Dans ce caveau repose également la deuxième épouse de mon père, décédée quelques semaines après lui. Cela m’a posé un cas de conscience car il me paraissait inconcevable qu’elle se trouve avec ma mère. Et puis, après tout, quelle importance ? Ils ne risquaient pas de se chamailler.  

Sept personnes reposent donc dans ce caveau :

gay.jpg

Mes grands-parents maternels : Marcel décédé en janvier 1953 et Germaine décédée en avril 1953.

Mes grands-parents paternels : Lucien, décédé en 1960, et Blanche, décédée en 1981.

Mes parents : Jacqueline, décédée en 1980 et Raymond, décédé en décembre 1999.

Enfin Denise.

Je n’en ai pas encore fini de régler les comptes avec mon père. Un jour peut-être y parviendrai-je ?

Dernière étape de ce pèlerinage : le petit cimetière communal d’Esvres-sur-Indre, là où je vivais avec mon mari lorsqu’il est mort en juillet 2001. Aujourd’hui c’est la date de son anniversaire, il est né en effet le 31 octobre 1944 à Mostaganem, en Algérie. Il aurait eu 69 ans … Nous serions certainement allés au restaurant pour fêter ça.

Cimetiere 020a.jpg

Je rentre à la maison, satisfaite de la tâche accomplie. Certes, je n’avais pas besoin de faire cette démarche pour penser à eux tous –ils hantent bien trop souvent mes nuits-, mais en même temps je suis heureuse de voir leurs tombes fleuries et je me sens en paix avec moi-même !

 Rendez-vous l’année prochaine …

jeudi, 31 octobre 2013

183. Les jours se suivent

Avec leur lot de surprises. Lundi après-midi, séance de couture chez Peggy : à l’occasion j’avais apporté ma vieille machine à coudre électrique héritée de ma tante Blanche dans les années soixante-dix. Nous avons bossé comme des pros, religieusement dans un profond silence. Et tandis qu’elle s’acharnait à placer des anneaux qu’il fallait clipper, je m’efforçais de préserver ma machine qui présentait quelques signes de faiblesse en raison de l’épaisseur du tissu ! Doucement mais sûrement …Luynes 001a.jpg

Au final, après cinq heures, nous avons posé les doubles rideaux, satisfaites du résultat obtenu. Enfin presque … Je dois reprendre un rideau qui n’est pas à la même hauteur que l’autre. J’ai donc laissé la machine chez Peggy pour plus tard.

Mardi après-midi, j’ai reçu un appel téléphonique de TV Tours. L’animatrice de « Tout sur un plateau » m’invitait à participer à  une prochaine émission pour parler du livre L’âme du vieux Tours.

Pff … L’année dernière, c’est Nicolas, mon éditeur,  qui m’avait remplacée –à ma plus grande joie-. Beaucoup se réjouiraient à l’idée de passer à la télé, fût-elle seulement locale. Eh bien moi c’est le contraire ! J’ai toujours détesté me mettre en avant et je ne sais pas me valoriser.

Je décline donc poliment l’invitation. Hier enfin, je reçois un mail de Nicolas qui tente de me faire changer d’avis. Peine perdue, je campe sur mes positions.

 

C’est qu’elle est têtue, la bourrique !

lundi, 28 octobre 2013

182. Crampe à la main

À force de dédicacer les livres - Pour Marcel avec toute ma sympathie, etc - j'en ai attrapé une crampe à la main !Dédicace 001a.jpg

Bon, je plaisante bien sûr ; néanmoins les ventes ont été en hausse par rapport à la dernière fois. Les gens ont généralement acheté les deux tomes. 

Je suis donc restée jusqu'à 18 heures en compagnie de mon attachée de presse qui est beaucoup plus avenante que moi ! Elle a le chic pour rameuter la foule.

L'accueil au magasin Cultura est très chaleureux, nous avons eu droit à une petite collation. Bref l'après midi a passé finalement assez vite et en sortant, nous sommes allées au magasin Top Office. Là j'ai trouvé un disque dur externe de 1 To ! C'est époustouflant les progrès technologiques. Mon disque dur actuel, qui doit avoir trois ans, a une capacité de stockage de 320 Go et il est presque rempli. J'avais même commencé à supprimer des dossiers de photos pour récupérer un peu de place.

Maintenant je suis tranquille pour un bon bout de temps !

samedi, 26 octobre 2013

181. Quand Adèle s'entretient avec Alain

enfance1.jpgCe matin, alors que je jouais paisiblement sur une de mes villes de Cityville, je suis interrompue par un message provenant d’un de mes voisins, un dénommé Alain. Sa photo le montre devant son écran d’ordinateur et il porte un marcel noir …

La conversation s’engage donc, je vous retranscris le dialogue en laissant les fautes d’orthographe (c’est plus croustillant) :

Alain : Bonjour 

— Bonjour

— tu vas bien ?

— Oui, merci

— dr

— dr ?

— Merci de rien euh moi malade pas la joie

Grave ?

oui suis malade depuis hier vraiment je me sens tres mal

— Va voir le toubib

— euh j’ai un probleme enfaite dis moi tu peux me rendre un petit service de la

— Dis toujours ( Je sens l’arnaque pointer le bout de son nez !).

euh c concernant le medecin

— Et alors ?

— j’ai eu quelque souci avec mon tel et je doit la recharger pour pouvoir la remettre en fonction pour l’appeler ainsi qu’il puisse venir tu peux m’acheter une recharge orange c urgent rends moi ce ptit service de là stp ?

Bon, déballons le tout sur la table. Encore un qui n’a plus de sous pour payer son portable et qui pense trouver un couillon sur le net qui va lui avancer l’argent du forfait !

— Pourquoi n’appelles-tu pas depuis ton fixe ?

— euh le fixe fonctionne plus sinon t’aurais pas demandé Adèle

— Oui, c’est logique ; mais je ne peux rien faire pour toi, désolée.

— bah tu peux aller au magasin ou tabac me l’acheter ainsi je deblokerai le tel pour l’appeler

— Mon pauvre ami, j’habite un coin paumé en pleine campagne et le plus proche commerce est à dix kilomètres !

— bah tu pourrais prendre en ligne sur orange avec ta cb ainsi une fois t’as-tu me communiques par message le code de la recharge pour debloker ici

— Malheureusement je ne peux plus utiliser ma cb depuis quelques mois …

— ah ok mais … tu peux pas faire la necessaire à moi Adèle ?

— Non,désolée, le plus simple est que tu ailles au cabinet du toubib. Tu n’as pas un voisin qui peut t’accompagner ?

— oui mais Alain ne veux plus

— Alors téléphone d’une cabine publique ou de chez un voisin.

— le souci est que son numero est sur le tel voilà c bloker comment vais faire ?

— Habille-toi chaudement et rends-toi chez le toubib.

— vraiment sens tres mal, peux pas

— Tu n’as pas de la famille avec toi ?

— euh julie mais actuellement à paris

— Alors ouvre ta fenêtre et interpelle un passant en lui demandant d’appeler le 15.

— vraiment c horrible tu sais moi je te considere le pourquoi je te demande voilà merci bien ( Là je n’ai rien compris !).

—Où habites-tu ?

— euh b…. (je cache le nom quand même).

— Quels symptômes ressens-tu ?

— bah la grippe

— Ah, ce n’est pas bien méchant ! Bois un alcool fort( rhum, vodka …), prends deux cachets d’aspirine et fous-toi au lit

— euh j’ai déjà fait c pas calmé

— Il faut être patient, couvre-toi aussi pour suer. En ce moment tu devrais être au lit et non devant ton écran. Je te laisse, rappelle-moi quand ça va mieux !

À cet instant, il sent que l’affaire est loin d’être dans le sac.

— euh je peux t’experer ( ?) pour la recharge pour remettre mon tel à nouveaux en marche ? un forfait pour 25e c bon déjà je veux pas pour 50.

Bon, le temps passe, j’ai fini de m’amuser …

— Tu vois mon front sur la photo ? Eh bien, il n’y a pas écrit « La poste » dessus .

 

Et j’ai fermé la boîte de discussions instantanées.