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samedi, 28 novembre 2009

428. Les villes fantômes -7-

taiwan.jpgQuittons l’île de Chypre pour celle de Taïwan, en Asie.

À San Zhi, au nord-est de la capitale, se trouve une résidence dont la construction débuta dans les années soixante-dix et destinée aux familles fortunées de Taïpei.

Lors des travaux, plusieurs ouvriers trouvèrent mystérieusement la mort. Cela suffit pour créer une rumeur, comme quoi le lieu était maudit. Le projet fut alors abandonné, les logements pourrissent sur place et il n’est pas question de démolir cet ensemble par crainte des fantômes habitant les lieux.

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vendredi, 27 novembre 2009

427. La macro, ça se mérite !


podcast
Tout a débuté vendredi dernier. J'avais décidé d'aller m'acheter mon cadeau de Noël, à savoir un objectif pour faire de la macro. Auparavant, j'étais allée sur internet me renseigner sur ce que je pouvais trouver de valable et dans mes prix. Mon choix s'était porté sur deux objectifs, un Sigma et un Pentax.  Je suis donc partie au magasin habituel, là où jusqu'à présent j'ai toujours trouvé ce qui me convenait. Manque de bol, le vendeur n'avait pas ces modèles en magasin et d'ailleurs, en consultant les sites d'achat, il ne pouvait même pas les avoir ! Ça commençait plutôt mal.  

En revanche il me propose un autre objectif qui, d'après lui serait comparable , voir même meilleur. J'hésite un peu, puis comme il insiste, appuyé par son chef qui était à côté, je me laisse convaincre. Je passe donc la commande en sachant que l'objectif devrait arriver mardi au plus tôt (le 24) ou vendredi au plus tard (le 26).

Mardi 24, après les deux heures de conversation en anglais ( yes, I speak good now), je me rends à l'hôpital Bretonneau recevoir ma première raclée de la semaine au scrabble avec Christine. Puis, au pas de course, je vais voir Thierry au musée et en quittant les lieux, je téléphone au magasin pour savoir si l'objectif est arrivé : YES ! Vous imaginez la joie...

Sitôt à la maison, je place le nouvel objectif sur mon appareil et commence à vouloir prendre divers objets. Résultat très décevant ! Les photos sont floues ou alors l'appareil refuse de s'enclencher. Je mets ça sur le compte du manque de lumière.  Mercredi, comme il pleut une partie de la journée, je laisse l'appareil de côté.

Jeudi matin, je pars au cours d'anglais avec mon appareil et je prends quelques photos de fleurs avant le début du cours. A la sortie, je rencontre ma fille. Je lui explique mon problème. Elle essaie à son tour de faire quelques photos, résultat nul ! Elle me conseille alors de retourner au magasin.

Je la quitte bientôt pour retourner à Bretonneau où je prends ma deuxième raclée au scrabble. En sortant de l'hôpital je m'attarde dans le jardin botanique pour prendre des cœurs de fleurs et autres détails. À la maison je télécharge les photos. Ça ne va pas du tout !

Je retourne au magasin. Là, j'attends plus d'une demi-heure car le vendeur est occupé avec une cliente. Je lui expose mes difficultés tant bien que mal (surement mal d'ailleurs car il fait des recherches sur son ordinateur et finit par me convaincre que c'est de ma faute !). Je repars donc avec l'objectif. Ultime tentative à la maison... Inutile de vous préciser, je pense, que cela se termine par une crise de nerf. Je téléphone alors à un magasin spécialisé, à Tours, et je lui explique le problème : je voudrais faire de la macro, j'ai déjà un 55-250 et un 70-300. Que me conseillez-vous ? ... Un macro SMCDFA 100. Ah, bien, merci !

Et me voilà repartie au magasin initial. Imaginez la tête du vendeur quand il m'a vue !

Bon, ça ne va pas du tout ! Je ne peux rien faire de bien avec cet objectif ! Je ne fais pas mieux qu'avec mon 70-300. Il me faut un... Et je lui sors la référence que l'on m'avait conseillée dans l'autre magasin.

Regardez sur votre ordinateur si vous ne pouvez pas me l'avoir !

Effectivement, il trouve l'objectif, ce n'est pas le même prix, mais tant pis, au point où j'en suis... D'autre part, il doit le commander et je le recevrai de la fabrique. Il faut compter un délai d'environ trois semaines.

Tout est rentré dans l'ordre, pensez-vous. Eh bien non, tout à l'heure je reçois un texto :

Votre magasin ... vous informe que votre commande n'est pas disponible pour le moment. Nous vous tenons informé.

Mon sang n'a fait qu'un tour : je me suis précipitée sur le téléphone. Naturellement la fille à la caisse m'a redirigée sur une autre ligne occupée et au bout de dix minutes d'attente la communication s'est éteinte. Pas de panique ! Je prends la voiture et file au magasin. Tout en conduisant, j'élabore des plans pour la suite. S'ils ne peuvent pas l'avoir dans les trois semaines , j'annule purement et simplement la commande. Ouf, le magasin est encore ouvert ! Là je retrouve le vendeur (le pauvre, il n'est pas prêt d'oublier ma tête).

Il téléphone à l'usine qui lui confirme l'envoi du texto. Il s'agit simplement de me prévenir du délai déjà fixé la veille ( trois semaines). Bon, cette fois, tout est en règle. Ah non, un peit détail que je ne dois pas oublier : quand je vais recevoir le colis, il faut que je pense à l'ouvrir devant le facteur afin de vérifier que l'objectif n'a pas subi de dégât !...

Enfin, pour clore cette journée, j'ai perdu tous mes mouchards d'un seul coup ! Je ne suis donc plus en mesure de savoir qui est sur mon blog en temps réel... Pfff... Tiens, je vais me coucher.

426. Célestine Chardon -7-

     LA VIE BIEN ORDINAIRE DE CÉLESTINE CHARDON

Chapitre 7

podcast
C'était Lucie Froju qui venait de sonner.

— Coucou Célestine ! Alors, comment ça va depuis hier ?

— Bien, bien, répondit celle-ci. Tu savais, toi, que nous avions de nouveaux locataires ?

Elles se tutoyaient toutes les deux depuis qu'elles avaient travaillé ensemble aux Nouvelles Galeries. Lucie Froju était une jeune femme chaleureuse, toujours prête à rendre service. Elle avait trouvé en Célestine une oreille attentive à qui elle pouvait se confier quand cela n'allait pas. Et les occasions ne manquaient pas ! Lucie était à la recherche du prince charmant, mais elle avait beau chercher, elle n'avait rencontré jusqu'à présent  que des hommes mesquins, médiocres et pantouflards. Sa peur de la solitude était telle qu'elle choisissait un peu n'importe qui.

— Les nouveaux ? Oui, je sais, Marc m'en a parlé.

Marc Legendre était un ami d'enfance de Lucie qui travaillait dans une agence immobilière située dans le vieux Tours. Il connaissait le quartier par cœur et était au courant de tous les potins.

— Marc m'a dit que c'était un couple en instance de séparation ; lui, c'est un artiste peintre. Il recherchait un petit appart' par ici car il adore le quartier. Mais apparemment il loue pour lui tout seul en attendant de trouver une maison dans la région.

— Quelle drôle d'idée de venir ici ! Et pourquoi spécialement à Tours ? ajouta Célestine très intriguée.

— Ah, il parait qu'il est né à Tours et qu'il avait envie de revoir sa ville natale. Peut-être qu'il va peindre des tableaux du quartier; ce serait amusant, non ? questionna  Julie. 

— Il est connu comme peintre ? renchérit Célestine.

— Il parait que oui, moi je n'y connais rien. Marc m'a dit qu'il faisait parfois les gros titres des journaux, mais surtout pour sa vie privée qui est assez, comment dire, déjantée !

— Comment ça, déjantée ? s'inquiéta Célestine qui imaginait déjà son immeuble envahi par une faune d'excentriques de tous poils.

— Ah, tu sais, les artistes sont des gens bizarres, il parait qu'il picole pas mal et il est souvent entouré d'une bande de gens du même acabit. Ecoute, on verra bien !...Mais je n'étais pas venue pour ça ! Ton invitation pour dix-neuf heures chez Olivier, ça tient toujours ?

— Oui, oui, tu viens, n'est-ce pas ? Je compte sur toi !

— Pas de problème ma petite Célie, je serai là. Tu as eu une excellente idée d'inviter tout le monde chez Olivier. Ça va être sympa... Tiens, au fait, pendant que j'y pense, je récupère mon aspirateur ! Ce n'est pas qu'il me manque, mais je risque de le chercher un peu partout quand je voudrai m'en servir. Allez, à plus Célie!  Et la voilà repartie d'un pas rapide.

C'est Lucie qui, un jour, avait trouvé ce diminutif de Célie pour Célestine. Cela lui allait bien et tous ses amis l'appelaient souvent ainsi. Elle regarde l'heure : dix-sept heures ! Encore deux heures à attendre avant de se rendre chez ses voisins d'en face, le café tenu par Olivier et sa femme, des gens qu'elle affectionne et chez qui elle a donné rendez-vous à tout son petit groupe d'amis pour fêter, joyeusement cette fois, son départ à la retraite. 

Elle n'a pas entendu la camionnette et la voiture partir. Ainsi donc, ils allaient avoir un artiste dans l'immeuble ! Elle réalise qu'elle a oublié de demander à son amie  comment s'appelle ce peintre. Et qu'est-ce qu'il peignait ? Du figuratif ? De l'abstrait ?...

A dix-neuf heures, Célestine poussa la porte du petit café. Quelques-uns de ses amis étaient déjà arrivés : il y avait Pierre, le jeune bouquiniste de la rue, qui depuis une dizaine d'années maintenant vivotait tant bien que mal dans sa petite boutique envahie par les livres ; on y trouvait de tout et c'était peut-être là le problème ! Célestine avait toujours pensé qu'il aurait dû se spécialiser dans un genre, la science fiction ou les B.D, par exemple. Au lieu de cela, il emmagasinait tout ce qu'il pouvait récupérer et n'avait ainsi jamais ce que ses clients recherchaient.

Pierre était en pleine conversation avec Laura, sa copine qui tenait une boutique d'objets qu'elle créait  elle-même, des boîtes décoratives, des bijoux, des mobiles... Son commerce marchait assez bien car elle avait su varier ses créations et les prix étaient très abordables.

Dans la cuisine, Ahmed, l'épicier marocain de la rue, aidait la femme d'Olivier à garnir les assiettes. Ahmed, c'était le rayon de soleil de cette rue, toujours de bonne humeur, toujours chantant et blaguant. Il était marié à une Française, Françoise, qui travaillait comme secrétaire médicale. Ils avaient deux adorables petites filles dont Ahmed était très fier. Il ravitaillait en fruits et légumes tous les habitants de la rue et même du quartier. Son étal méritait qu'on en fasse un tableau !

Turquie 1 828b.JPG

Marc était en train d'aider Laura à déballer les acras de morue encore tout chauds que Maria, une autre amie de Célestine, avait préparées durant tout l'après midi. Manquaient encore à l'appel Roseline et Maryse. Roseline arriverait plus tard, c'était prévu. Quant à Maryse, elle devait laisser ses enfants chez son "ex" avant de venir...

Lucie arriva en retard, à cause de ma quiche qui n'était pas cuite ! ajouta-t-elle en signe d'excuse. Olivier avait préparé un punch  à réveiller un mort comme il dit en servant chacun des convives. Puis, profitant que son dernier client venait de partir, il ferma le café et toute la joyeuse équipe continua à discuter tranquillement des nouvelles.

— Dis-donc Marc, fit Pierre, c'est qui le zigoto qui a emménagé cet après midi ? Il n'avait pas grand chose comme meubles. Au bout de deux heures, ils avaient fini de décharger. Et la nana, quelle pimbêche !

— Bof, c'est un artiste, répondit Marc. Il ne fait que passer, il recherche une propriété en dehors de la ville avec pas mal de terres autour. Côté finance, il assure ! Il est parti pour le Maroc tout le mois de juin et revient en juillet. Je suis chargé de lui trouver la perle rare, mais ça ne va pas être coton, car je ne suis pas le seul sur l'affaire, tu penses bien !

— Flûte alors, je les ai loupés, s'exclama Lucie que le punch avait rendue toute excitée. Il paraît que la nana avait une belle voiture ?

— Oui, une M.G, c'est un roadster anglais, la classe..., renchérit Marc. C'est la voiture de madame. Monsieur, lui, ne conduit pas d'après ce que j'ai pu comprendre. En attendant, c'est une affaire en or si je la réussis. Je vais me faire une commission du tonnerre si je lui dégote une propriété qui lui plait, je croise les doigts, fit-il en accompagnant le geste aux paroles. Si ça marche, je vous invite tous au restaurant !

— Oui, bravo, c'est toi le plus beau ! s'écria Lucie et tout le monde d'applaudir, de rire et de bavarder jusqu'à une heure avancée de la nuit.

Il était deux heures quand Célestine réintégra son petit appartement. Mais, en entrant, elle fut surprise de ne pas trouver Théo. Elle réfléchit pour se souvenir à quel moment de la journée elle l'avait aperçu pour la dernière fois. Bon, à midi il était là puisqu'elle lui avait donné du jambon...Et quand elle est partie à sept heures ? Elle ne se souvenait pas l'avoir vu à ce moment précis. Il se sera sauvé,  cela arrive quelquefois. Il profite d'un moment d'inattention pour se faufiler entre les jambes de Célestine et il va se balader dans le quartier. Elle n'est jamais tranquille dans ces cas-là, elle a peur qu'il se fasse renverser par une voiture ou bien encore qu'il soit kidnappé  pour servir ensuite de cobaye dans un laboratoire.

Célestine a bien du mal à trouver le sommeil ce soir-là. Avant de se coucher, elle a pris soin de laisser la fenêtre ouverte, des fois que son chat  serait grimpé sur les toits... Durant la nuit, d'étranges rêves viennent la harceler : elle voit la pimbêche au volant de sa voiture. Théo est sur la route, immobile. La voiture fonce alors à vive allure, mais au moment où elle va écraser le chat, un homme apparaît brusquement, il prend le chat dans ses bras. La voiture fonce sur l'homme, mais au fur et à mesure qu'elle se rapproche elle devient plus petite et elle disparaît mystérieusement dans le corps de l'homme qui reste impassible. Plus de voiture ! Célestine est au bord de la route, assise sur un banc. Elle a assisté à la scène sans bouger. Elle reconnaît le peintre qui s'avance vers elle. Théo se met alors à parler:

— Tu vois Célestine, j'ai un nouvel ami, il s'appelle Ivan, il m'a sauvé la vie. Tu dois te montrer très gentille avec lui car c'est un homme malheureux.

Elle se réveille brusquement, en sueur. Sa première pensée est pour Théo. Elle se lève précipitamment et va dans la cuisine. La gamelle du chat est intacte. Il n'est pas venu manger !   

Ivan ! D'où sort-elle ce prénom ? Elle a oublié de demander à Marc le nom du peintre. S'appellerait-il Ivan ? Ce serait bien étrange quand même ! Mais sa préoccupation première est Théo. Elle regarde l'heure à sa montre: six heures.

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Pour sûr qu'elle ne va pas se recoucher maintenant. Elle jette un coup d’œil par la fenêtre ; au dehors tout est silencieux et sombre. C’est dimanche…

À suivre

jeudi, 26 novembre 2009

425. Célestine Chardon -6-

                    LA VIE BIEN ORDINAIRE DE CÉLESTINE CHARDON

Chapitre 6

podcast
C'est avec une certaine appréhension que Célestine attendait l'arrivée de ces nouveaux voisins. Elle savait, pour l'avoir vécu précédemment, que parfois des conflits peuvent apparaître, engendrés bien souvent par une incompréhension mutuelle. Ainsi, quand elle était arrivée tout au début dans l'immeuble, le rez-de-chaussée était occupé à cette époque par un homme seul qui, n'ayant rien à faire, prenait un plaisir sadique à enquiquiner tous les locataires. Il guettait le matin de bonne heure le départ du locataire du premier qui partait de chez lui vers cinq heures pour se rendre à son travail situé à plus de cent kilomètres de là... Au moment où ce dernier passait devant la porte de l'acariâtre, il sortait brusquement de chez lui en gueulant comme un putois qu'il était insupportable d'être réveillé à une heure pareille tous les matins. Il avait même tenté de lancer une pétition visant à renvoyer ce pauvre homme, mais Célestine avait toujours refusé de la signer. Ce qui lui avait valu de devenir la nouvelle tête de turc de ce forcené. Forcené ? Le mot n'est pas trop fort car, l'alcool aidant, le rustre devenait de plus en plus violent et un matin il avait même tiré un coup de pistolet dans la cage d'escalier. C'en était trop ! La police fut aussitôt prévenue et notre homme se retrouva en psychiatrie durant quelques temps. A sa sortie, il était métamorphosé, ce n'était plus qu'un zombie. Il faut dire qu'il avait reçu un traitement médical de choc. A partir de ce moment, l'immeuble retrouva une certaine quiétude. 

Sitôt rentrée, Célestine se précipita à la fenêtre pour l'ouvrir en grand de façon à entendre toute voiture ou camion se garant en-dessous. Puis elle prépara tranquillement son repas, repensant à son abonnement et à la sortie qui était prévue pour le lendemain et où elle devait, en principe, se rendre. Cela la stressait un peu d'avoir à rencontrer plein de nouvelles têtes, elle qui était toujours très discrète et qui n'aimait pas être le point de mire dans un groupe. Elle hésitait encore sur la décision à prendre. Irait-elle ou pas ? Et comment s'habillerait-elle ?

C'est à cet instant précis qu'une camionnette vint se garer tout contre le mur de son immeuble ; deux jeunes hommes, la trentaine environ, en sortirent et ouvrirent aussitôt les portes à l'arrière. Une autre voiture vint se garer juste derrière. C'était une belle voiture de sport, vert anglais avec une capote beige. Attirée par le bruit, Célestine alla jeter un coup d'œil sur son balcon. Une femme était au volant, elle manœuvrait de façon à se mettre le plus près possible du mur. A côté d'elle un homme, manifestement agacé par la manœuvre, essayait de tourner le volant dans l'autre sens.

A ce moment, elle entendit les cloches tinter ; il faut dire que Célestine avait supprimé la sonnerie de sa porte d'entrée et l'avait remplacée par des clochettes qu'elle avait rapportées d'un séjour en Forêt Noire.

— Ils viennent chercher la clé, se dit-elle en se dirigeant vers la porte et en saisissant au passage la clé qui était posée sur la table.

—- Bonjour, fit le plus grand des garçons, nous sommes les nouveaux locataires du premier et nous venons chercher la clé. Il parait qu'elle est chez vous.

— Oui, c'est exact, l'ancienne locataire me l'a confiée tout à l'heure en me précisant que vous passeriez la prendre. Tenez, la voici !  fit-elle en leur tendant l'objet.

— Bien, nous vous remercions. Nous allons encombrer un peu la cage d'escalier, j'espère que le bruit ne vous dérangera pas trop ! ajouta le deuxième garçon tout souriant. Mais nous ne devrions pas en avoir pour bien longtemps. Mon père a peu de meubles en fait !

Son père ? Il s'agissait de l'emménagement de son père ?  Et alors, c'est qui ce père ? Peut-être celui qui était dans la voiture verte...

Dès qu'ils furent redescendus, Célestine se précipita de nouveau sur son balcon pour voir ce qu'il en était. La femme était assise sur le capot de la voiture, elle avait allumé une cigarette et observait l'homme qui commençait à décharger des caisses du camion. Il était d'une carrure assez impressionnante, il devait bien mesurer un mètre quatre-vingt quinze au bas mot, assez corpulent, pas loin du quintal se dit Célestine. bouche.jpg

C'était un barbu, mais une barbe très courte ainsi que ses cheveux, coupés presque à ras. L'ensemble était cependant harmonieux et d'emblée il fit une bonne impression à Célestine, qui lui donna environ une cinquantaine d'années. Elle l'imagina très bien déguisé en Père Noël et cela la fit sourire.

La femme, quant à elle, semblait beaucoup plus jeune ; c'était ce genre de femmes que Célestine classe dans la catégorie des poupées Barbie, c'est à dire ces femmes insipides qui se ressemblent toutes et qui n'ont pour rôle essentiel que de mettre en valeur l'homme qu'elles accompagnent et cette Barbie-là semblait visiblement de fort mauvaise humeur. Elle était vêtue de vêtements moulants et aux couleurs criardes que Célestine jugea très vulgaires. Et cette tenue n'allait pas avec la couleur de la petite voiture de sport.

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Ah, si c'était elle, Célestine, qui était l'heureuse propriétaire d'un si bel engin, elle assortirait assurément ses vêtements avec le ton de vert de l'auto ! Et la voilà qui se met à imaginer un instant qu'elle est au volant, la capote est baissée, elle file à vive allure sur une autoroute, direction le sud, le soleil... À son passage, les routiers font des appels de phares et klaxonnent, elle leur répond par un geste de la main.... Un moment où l'on se sent libre comme l'air ! 

La jeune femme leva les yeux à ce moment et un bref instant son regard caché derrière des lunettes de soleil se posa sur Célestine qui se sentit fautive. Fautive de quoi au juste ? D'être aussi curieuse ? Après tout, il n'y avait rien de méchant à observer de nouveaux arrivants, mais toutefois, pour se donner une contenance, elle fit mine d'enlever les fleurs fanées de ses pots de géraniums.

— Coucou Célestine !... C'était la petite d'en face, installée à une table à la terrasse du café de ses parents, qui venait de l'interpeller. Elle avait étalé devant elle ses crayons de couleur, des feuilles blanches et s'apprêtait à se livrer à sa passion favorite : le dessin.

—  Ne bouge pas Célestine, je vais faire ton portrait, dit l'enfant.

A ces mots, les gens du bas levèrent les yeux en direction du balcon. L'homme qui jusqu'alors se contentait de sortir des cartons du camion s'était arrêté dans son élan et Célestine sentait peser sur elle un regard. Elle baissa les yeux et leurs deux regards se croisèrent. Le cœur de Célestine se mit à battre à tout rompre, elle sentit le rouge lui monter au visage. Le temps semblait s'être arrêté d'un seul coup. En bas, l'homme continuait à la dévisager avec insistance et un certain étonnement. Célestine soutint son regard, elle eut l'impression que cet instant durait une éternité.

— Bon, tu te magnes un peu, on ne va pas passer la journée ici !...C'était l'autre, la poupée Barbie qui perdait patience. Elle venait de rompre le charme. Il reprit un carton et le passa à un des jeunes qui faisaient la navette entre le camion et le premier étage.

Célestine avait quitté son poste d'observation. Elle était très troublée par ce sentiment étrange qui l'habitait à présent. Elle n'arrivait pas à s'expliquer pourquoi ce simple échange de regards l'avait à ce point perturbée. Les cloches de la Forêt Noire retentirent à nouveau. Elle alla ouvrir la porte : c'était mademoiselle Froju.

À suivre

424. Les villes fantômes -6-

chypre.jpgJe pense que vous devez ressentir une certaine lassitude devant toute cette désolation. Aussi je vous emmène aujourd’hui au bord de la mer Méditerranée, dans une belle station balnéaire, histoire de se refaire une santé. Quoique… Quand je vous aurais dit que nous partons pour Chypre, j’imagine que certains commenceront à se poser quelques questions : Chypre ? L’île coupée en deux depuis 1974, les Turcs occupant illégalement la partie nord.

Mince alors, c’est justement au nord que je vous emmène et plus précisément à Varosha, le quartier moderne de la citadelle portuaire de Famagusta (sur la carte).

 

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Après l’occupation turque, la ville fut entièrement pillée et saccagée. Aujourd’hui cette zone fantomatique est interdite d’accès.

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Vous trouverez d’autres photos en cliquant ICI.

D’autre part, j’ai trouvé une vidéo :