mardi, 24 novembre 2009
418. Les villes fantômes -4-
Etes-vous prêts à repartir pour une nouvelle destination ? Oui ? Bon, très bien, alors en route vers l’état de Pennsylvanie aux États-Unis.
Ne cherchez pas la ville sur la carte, elle a été rayée ! En tout cas, je ne l’ai pas trouvée.
Centralia était une petite ville qui comptait environ 1600 habitants au début des années soixante. Rien de particulier à signaler, si ce n’est peut-être une ancienne mine abandonnée où les habitants avaient pris l’habitude de déverser tous leurs déchets dans les galeries.
En 1962 ils eurent l’idée de faire brûler cette décharge. Et c’est là que se produit la catastrophe : impossible d’éteindre ce brûlot ! Néanmoins la vie continue.
Au début des années quatre-vingt surviennent alors des évènements étranges :
- Les réservoirs d’essence d’une station service atteignent les 80°.
- Des animaux meurent sans raison apparente.
- Le sol se dérobe soudain sous les pieds d’un enfant qui est sauvé de justesse de l’engloutissement par son cousin.
Il fallut bien se rendre à l’évidence : la zone était devenue totalement contaminée par le monoxyde de carbone !
En 1988 les habitants furent expropriés, les routes barrées, la zone déclarée dangereuse et interdite.
Le feu continue de brûler sous la terre plus de quarante ans après et il faudra plusieurs siècles pour que la zone redevienne habitable.
En savoir plus ? ICI.
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lundi, 23 novembre 2009
417. Célestine Chardon -4-
LA VIE BIEN ORDINAIRE DE CÉLESTINE CHARDON
Chapitre 4
La maison se dresse toujours fièrement à l’angle des deux rues. Les platanes du boulevard ont disparu peu à peu, rongés par la maladie. Ce grand boulevard sert de limite entre la commune de La Riche et Tours. Il part de la Loire, au nord, et aboutit plus au sud jusqu'au Cher.
Au milieu du dix-neuvième siècle un jardin botanique y a été créé, dans la partie marécageuse où coulait l'ancien ruau de Sainte Anne. Et face au jardin se dresse l'hôpital Bretonneau, construit à l'emplacement de l'ancien " Sanitas" qui accueillait les lépreux au Moyen-Age. Cet hôpital s'est agrandi au fil des ans. En mille huit-cent cinq on lui adjoignit un hôpital militaire où de nombreux grognards des armées napoléoniennes vinrent se faire soigner. En mille huit-cent quatorze une école préparatoire de médecine et de pharmacie vint compléter l'ensemble hospitalier. Le service de l'infirmerie était confié à des sœurs de La Présentation, reconnaissables à leur grande cornette.
Elle s'en souvient la petite Célestine des bonnes sœurs avec leur cornette ! C'était en mille neuf-cent cinquante trois, elle les voyait presque tous les jours quand elle accompagnait sa maman qui allait voir sa mère mourante. Cela dura une année entière. Sa grand-mère était atteinte d'un cancer généralisé, une saloperie qui lui rongeait les chairs petit à petit. Et Célestine jouait avec sa poupée dans les couloirs de l'hôpital. Un jour un monsieur est arrivé. Il a dit quelques mots à l'oreille de sa maman et celle-ci s'est mise alors à pleurer. Elle a saisi Célestine par la main et elles sont parties en courant. Célestine revoit une pièce sombre où un homme était allongé sur un lit, immobile. C'est son grand-père, il vient de mourir d'une rupture d'anévrisme.
Célestine comprendra plus tard, beaucoup plus tard, beaucoup trop tard aussi pour pouvoir en parler, pourquoi sa maman à partir de ce jour-là ne fut plus jamais la même.
La maison de Célestine était située à l'extrémité sud du boulevard, dans la partie la plus lugubre car elle donnait sur les abattoirs de la ville de Tours. Après c'était la voie ferrée où passaient les grosses locomotives rugissantes et crachant des flammes. Une fois le passage à niveau franchi, on trouvait sur la droite l'usine d'épuration des eaux, puis sur la gauche l'entreprise des pompes à merde. Il fallait se boucher le nez quand on passait devant. Après une petite montée, on arrivait dans un vaste espace de verdure, rempli d'arbres et d'herbes hautes qui s'étendait jusqu'aux rives du Cher. C'était le " Menneton", un lieu de prédilection pour les gens du quartier qui allaient y pêcher, pique-niquer ou se baigner aux beaux jours. Les enfants s'y amusaient en toute tranquillité. Les parents de Célestine en leur temps y avaient joué, s'y étaient aimés, avaient fait des rêves d'avenir...
Aujourd'hui il ne reste rien de tout ça, si ce n'est la petite maison du garde-barrière, branlante mais toujours debout. Les champs ont fait place à une zone industrielle. Sur le boulevard, l'abattoir a été remplacé par des barres de logements locatifs. Dans la rue d'à côté, les usines ont été démolies pour laisser la place à des petites résidences et à une zone commerciale. La maison de sa copine a disparu aussi, c'était une ancienne bergerie datant du quinzième siècle où le confort était pour le moins précaire. Mais qu'importe, elles s'amusaient bien les petites sur ce boulevard!
Elles jouaient à la marelle, installaient des couvertures sur la terre battue pour jouer à la marchande, faisaient des concours de corde à sauter, jouaient à la balle le long des murs, se construisaient des arcs avec les branches du sureau qui dépassaient du jardin des voisins ou encore s'amusaient pieds nus dans le caniveau quand le balayeur venait ouvrir en grand la vanne d'eau. De cette époque il ne lui reste qu'une photo, vieille photo un peu jaunie qui suscite tant de nostalgie. C’est pourquoi Célestine évite toujours de passer dans ce quartier.
Mais pour l'instant elle ne pense qu'à une chose: aller au marché ! Elle se dépêche car ce marché qui s'installe autour des Halles ne dure que jusqu'à dix heures. On y trouve des maraîchers qui viennent vendre directement leur production. Il y a déjà du monde quand elle débouche sur la place. Le soleil commence à chauffer doucement et pas un seul nuage ne vient tacher le ciel d'un bleu pur. Elle flâne devant les étals, se laisse tenter par des fraises, des petites gariguettes bien rouges. Un peu plus loin elle trouve des radis ronds, ceux qui piquent légèrement lorsqu'on les croque. Elle achète également une botte d'oignons nouveaux, de l'ail vert qu'elle mangera avec un fromage de Sainte-Maure frais. Justement elle vient d'apercevoir son marchand attitré. Elle le connaît depuis très longtemps, elle l'a toujours vu, à croire qu'il est éternel, avec sa petite table sur laquelle il dispose œufs et fromages. Il ne vend que ça, mais il a ses clients fidèles. Célestine sait, pour avoir discuté avec lui, qu'il fait ainsi plusieurs marchés de la région pour vendre ses produits et que cela lui suffit pour vivre. Il ne gagne sûrement pas beaucoup d'argent mais cela n'a pas l'air de le soucier ! Il est toujours de bonne humeur, heureux de vivre...
Un peu plus loin elle retrouve un couple de personnes âgées qui viennent vendre les fleurs de leur jardin. Ah c'est vrai qu'ils n'ont jamais beaucoup de fleurs à chaque fois, ils ne mettent pas du beau papier autour des bouquets, mais qu'elles sont belles leurs fleurs, elles embaument l'amour qu'ils ont mis à les cultiver. Célestine se laisse tenter par des pivoines roses, presque blanches. Elle songe qu'elle a déjà le bouquet qu'on lui a offert hier, mais qu'importe, elle mettra celui-ci dans sa chambre...
Et sur cette pensée elle pénètre maintenant sous les Halles. Il est bientôt dix heures et ça grouille de monde, une vraie ruche, mais une agitation normale pour un samedi. Sans hésitation elle se rend chez son crémier; elle aime bien dire SON crémier, comme s'il lui appartenait! C'est ainsi qu'elle s'approprie les gens qu'elle aime. Dans le même registre, on trouve son boucher, son boulanger, son garagiste...
Il lui faut de la bonne crème fraîche, celle qui se vend au détail, celle que le crémier verse dans un pot avec une louche. Puis elle en profite pour acheter un morceau de beurre, le beurre à la motte que l'on coupe avec le fil.
— Bon, il ne me manque plus que le pain, se dit-elle en quittant le grand bâtiment et en se dirigeant vers la place du Grand Marché. Au passage, elle s'arrête pour prendre un pain de campagne tout chaud encore. Elle ne peut résister au plaisir de casser le croûton pour le manger aussitôt. Quand elle arrive devant chez elle, elle constate qu'un camion de location est garé le long du trottoir, tout près de la porte d'entrée. Plusieurs personnes s'affairent autour tandis que dans l'escalier des hommes sont en train de descendre des cartons.
— Tiens, qui peut bien déménager ?
À suivre
08:02 Publié dans Petites nouvelles de rien du tout | Lien permanent | Commentaires (1)
416. Le timbre de novembre
Ce mois-ci, Thierry nous propose une reproduction des chalands qui naviguaient autrefois sur la Loire et autres rivières : gabares, toues, fûtreaux, sapines. Depuis plusieurs années maintenant on peut revoir ces anciens chalands voguer sur l'eau grace à des passionnés qui reconstruisent ces bateaux.
Les plus grosses gabares pouvaient faire jusqu'à 25m de long. Elles transportaient toutes sortes de marchandises (sel, charbon, vin etc) et s'arrêtaient dans les nombreux ports qui existaient sur les rives.
Plus de renseignements ICI.
Enfin quelques photos prises sur la Loire, la Vienne et le Cher :
07:41 Publié dans Thierry | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : timbre, navigation, fluviale, gabares, toues
415. Les villes fantômes -3-
Après la petite virée dans la Pampa argentine, je vous propose ce matin un retour direct vers le continent européen. Direction un archipel ! Je vous vois déjà imaginant une mer vert émeraude bordée de cocotiers. Prévoyez tout de même une doudoune, vous comprendrez pourquoi bientôt.
Nous voici en approche de l’archipel du Svalbard. À vos mines déconfites, je suppose que vous ne connaissez pas. C’est un archipel norvégien situé dans la mer de Barents, plus proche du pôle nord que du continent. La température atteint tout de même les 6° en plein juillet !
Sur la plus grande des îles, le Spitzberg, se trouve la ville fantôme de Pyramiden. Ce nom a été choisi en raison de la montagne qui se situe à l’arrière et qui a la forme d’une pyramide.
Cité minière construite en 1910. Elle fut vendue en 1927 à l’Union Soviétique qui continua l’exploitation des gisements houillers.
La ville comptait environ mille habitants. Il y avait les logements des ouvriers, un hôtel, un stade et divers lieux de détente (enfin je suppose !).
La crise charbonnière amena peu à peu le déclin et l’URSS décida l’abandon du site.
Le 10 janvier 1988, les habitants quittèrent donc les lieux qui, depuis, sont restés en l’état d’origine.
Seuls sept gardiens veillent sur le site en période estivale. Ce lieu attire bon nombre de touristes et un projet de réhabilitation est en cours. Un hôtel pourrait voir le jour prochainement !
BONNES VACANCES
Photo de Gard Gitlestad :
Sur cet archipel on peut voir également d’autres cités minières à l’abandon : c’est le cas de Colesbukta, Grumantbyen et Advent City.
03:05 Publié dans Ici ou là | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ville, fantôme, pyramiden, norvège
dimanche, 22 novembre 2009
414. Les villes fantômes -2-
Après l’Azerbaïdjan, envolons-nous maintenant de l’autre côté de l’Atlantique, en Argentine et plus précisément à Villa Lago Epecuen.
Je n’ai pas trouvé de carte où elle figure. Je l’ai donc située approximativement, c’est entre Buenos Aires et Santa Rosa (le gros rond bleu ciel).
Cette ville, située sur le lac Epecuen, était une station de cure thermale qui comptait plus de 250 hôtels et centres de soins. L’eau vint à manquer peu à peu et des travaux de remblaiement furent entrepris pour en rajouter dans le lac.
Mais le 10 novembre 1985 le mur de soutènement de 3,5m de hauteur a brusquement cédé, libérant ainsi toute l’eau et engloutissant la ville sous plus de 2 mètres d’eau.
Les habitants se sont alors réfugiés dans la ville voisine de Carhue.
Et depuis… Voici le triste spectacle !
Photo de Mariano Perez :
Enfin voici une vidéo de la ville en avril 2009 :
07:03 Publié dans Ici ou là | Lien permanent | Commentaires (2)