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mardi, 16 août 2011

175. Bilan d'une décennie -27-


podcast
Vendredi 13 août 2004 : Julie passe à la maison pour me montrer ses photos de vacances. Elle est de nouveau en congé à la fin du mois et nous décidons alors de partir une semaine ensemble. Nous cherchons notre bonheur sur internet et nous optons pour … Mais vous verrez en heure et en temps !

 

Samedi 14 août 2004 : Peggy est arrivée à Sommières, près de Nîmes, pour un stage de chant jazz. Au téléphone, je lui propose d’aller la chercher en voiture le samedi suivant, cela lui évitera des changements de trains.

 Jeudi 19 août 2004 : je pars donc dans le sud quelques jours plus tôt, histoire de visiter une région que je ne connais pas du tout.  Dans la matinée je m’arrête en Corrèze, à Collonges-la-rouge, village pittoresque où toutes les maisons sont de couleur rouge (d’où son surnom).

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L’après-midi je visite Sarlat, puis le château de Beynac, perché sur un promontoire dominant la Dordogne. Je couche le soir à Souillac.

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 Vendredi 20 août 2004 : je m’arrête à Rocamadour, dans le Lot, pour visiter ce village construit dans le rocher au- dessus du canyon de l’Alzou et qui s’étage sur trois niveaux correspondant aux trois ordres du Moyen Age : tout en haut, les chevaliers, au milieu les clercs religieux, et, en bas, les travailleurs laïcs, près de la rivière.

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On peut grimper les 216 marches pour accéder au sommet, j’en ai monté une vingtaine et j’ai cru que j’allais avoir un malaise tellement elles sont hautes ces foutues marches.

Après cette passionnante visite, je reprends la route, je déjeune à Figeac, puis je  m’arrête à Villefranche de Rouergue et, le soir, je couche à Rodez.

 

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Samedi 21 août 2004 : je quitte Rodez vers 7h du matin. La route que j’emprunte est étroite et grimpe dangereusement. Malgré le fait que je sois dans la voiture, je suis bientôt prise d’un vertige, attirée par le vide sur le côté droit de la route. Cela ne fait qu’empirer et je dois bientôt rouler carrément à gauche, en klaxonnant de temps à autre pour prévenir d’éventuels automobilistes venant en face. … Heureusement qu’il n’y avait pas de circulation !   C’est avec un énorme OUF de soulagement que je retrouve la vallée et j’arrive à Sommières vers 11h. Peggy est prête, elle me fait visiter les locaux, puis nous chargeons la voiture et nous reprenons aussitôt la route. Nous rentrons par Anduze, Saint Jean du Gard. Nous sommes à Tours vers 22h.

 

Samedi 28 août 2004 : je retrouve Julie devant la gare de Tours à 6h30. Sa maman nous conduit ensuite à Saint-Pierre-des-Corps pour prendre le TGV. Arrivées à Paris, nous prenons un car Air France qui nous emmène à l’aéroport de Roissy. Notre avion est annoncé avec deux heures trente de retard. Pour aller où, me direz-vous peut-être … Eh bien, vous le saurez dans le prochain épisode !

À suivre

174. Bilan d'une décennie -26-


podcast
Le mois d’août vient à peine de débuter que me voici de nouveau sur les routes. Cette fois, cap au sud, je pars au Portugal retrouver mon amie Maria qui m’a invitée dans la maison familiale au nord du Portugal, dans un petit village du nom de Bemlhevai, près de Vila Flor.

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 Mardi 3 août 2004 : Il est 16h, je suis place de la gare à Tours et j’attends le car Eurolines venant de Paris. Parmi les gens qui attendent, je retrouve Armando, le frère de Maria. 

Michel, qui est à Tours ce jour-là, m’a accompagnée et me donne les dernières recommandations :

— Mets bien ton petit chapeau de soleil, ne suis pas n’importe qui, n’accepte pas de bonbons des vieux messieurs.

Mais voici le car qui arrive bientôt. Il est déjà bien rempli et je trouve une place au milieu tandis qu’Armando s’installe tout au fond.

Allez, c’est parti pour une bonne vingtaine d’heures avec quelques rares pauses. La plupart des passagers sont des Portugais qui retournent dans leur pays pour les vacances. J’entame bientôt la conversation avec une jeune Lettone qui va faire les vendanges dans le Bordelais.

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Sur le coup des 20h, le car s’arrête soudain à un carrefour perdu dans la campagne  : c’est l’arrêt pour le dîner dans un routier. Puis le voyage se poursuit, je finis par m’assoupir, bercée par le bruit du moteur. Un arrêt en Espagne vers 2h du matin puis, au petit matin, nous passons la frontière entre l’Espagne et le  Portugal et un arrêt est prévu pour le petit déjeuner.

J’arrive à Mirandela vers 8h du matin. Maria et sa maman sont là et nous partons aussitôt pour Bemlhevai.

Après  mon installation, je vais avec Maria faire le tour du village. C’est très vite fait car c’est tout petit. Il n’y a qu’une petite épicerie et un café. Ici, tout le monde se connait et ils sont tous cousins (ou presque)!

L’après-midi, Maria m’emmène visiter Vila Flor.

 Jeudi 5 août 2004 : nous allons faire le marché à Mirandela. La maman de Maria retrouve ses voisins de Joué-les-Tours qui sont aussi de cette région, le Haut Tras-os-Montes. C’est une région pauvre qui a vu les gens partir peu à peu vers d’autres horizons plus roses. Ce fut le cas pour les parents de Maria. Le père de Maria a quitté le Portugal dans les années soixante, avec son petit baluchon et son courage, laissant au pays femme et enfants. Ces derniers l’ont rejoint un peu plus tard. Cela fait donc quarante ans que la mère de Maria vit en France et elle ne parle toujours pas français ! Elle le comprend, mais elle n’ose pas le parler. Nos conversations furent donc très limitées.

 Vendredi 6 août 2004 : aujourd’hui, nous partons à Porto. Nous longeons le Douro pour admirer les vignes en espaliers.

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Nous arrivons en fin de matinée et nous cherchons aussitôt un hôtel pour la nuit. L’hôtelier nous regarde d’un air suspicieux quand nous débarquons tous les quatre dans son hôtel. La mama, tout de noir vêtu, avec sa bouteille thermo à la main et crachant ses poumons, essoufflée d’avoir eu à monter l’escalier menant à la réception, le frère qui, en raison de son traitement médical contre la skizophrénie, semble toujours être sur une autre planète. Bref, il nous accepte tout de même, mais c’est tout juste !

L’après-midi est consacré à la visite de Porto : la gare, superbe avec ses azujelos, le marché couvert, la librairie, les caves de porto, le funiculaire et le pont de Gustave Eiffel. La traversée du pont fut un exploit de ma part, car, prise d’un soudain vertige, j’ai dû me servir de journaux en guise d’œillères !

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Le soir, nous descendons dîner sur les quais.

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Samedi 7 août 2004 : il est environ 7h du matin et je suis en train de ranger mes affaires quand on frappe à la porte ; c’est Armando, il a l’air très affolé :

— Maria est partie !

— Comment ça, elle est partie ?

— Oui, cette nuit je me suis levé pour fumer et ça ne lui a pas plu.

Je vais aussitôt dans leur chambre : la mama est assise sur le lit, très anxieuse.

Je me rends alors jusqu’au garage où la veille Maria a mis la voiture. Bon, la voiture est bien là, donc elle ne doit pas être très loin. Effectivement elle arrive une petite demi-heure après.

— Bah alors, où étais-tu passée ? Ta mère s’inquiétait.

— Ah, Armando a fait le souk cette nuit. Pour décompresser, j’ai pris la voiture et je suis allée me promener sur la plage ! Mais rassure-toi, tout va bien !

Nous quittons Porto en début d’après-midi et nous allons dans le parc national du Geres. La route est très sinueuse, la région assez sauvage. Nous atteignons Bemlhevai tard le soir.

Dimanche 8 août 2004 : Maria m’emmène visiter un site archélologique. Le temps tourne à l’orage et nous rentrons trempées comme des soupes.

Lundi 9 août 2004 : nous allons à Vila Flor pour quelques achats, puis nous déjeunons dans un restaurant tenu par la tante de Maria.

Mardi 10 août 2004 : c’est le jour du départ. Il est 7h45 lorsque nous quittons Bemlhevai, après avoir chargé la voiture de Maria. Sa maman reste seule, elle rentrera en France à la fin du mois avec un de ses fils.

La traversée de l’Espagne est toujours à hauts risques car les Espagnols roulent un peu trop vite et les accrochages sur l’autoroute sont fréquents. Finalement nous atteignons Tours vers 2h du matin.

 En écrivant cette note, j’ai une pensée émue pour la maman de Maria qui m’avait si gentiment accueillie. Elle est décédée en juin dernier.

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 Je vous propose maintenant une petite balade dans les rues de Porto :


Découverte de Porto par cheztinou

06:24 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : portugal, porto

lundi, 15 août 2011

173. Bilan d'une décennie -25-


podcast
J’sais pas quoi faire !

Gratte-toi les jambes pour avoir des bas rouges !

C’est ce que maman me répondait quand j’étais petite et que je ne m’occupais à rien.

Bon, me voici donc à la retraite avec beaucoup de temps libre. Mais pour l’heure, nous sommes en juillet et c’est plutôt les vacances qui priment. Pour le reste, on verra  plus tard !

 

Début juillet 2004 : Peggy part en Angleterre avec le lycée agricole pour un court séjour. Sitôt rentrée, elle repart faire un long circuit en Europe en compagnie de Thierry et sa camionnette aménagée. Ils emportent également les vélos. Ce périple les conduira successivement à Berlin, Gdansk, la Mazurie, la frontière russe et le parc naturel de … (oups, j’ai oublié le nom) où vivent encore les derniers bisons européens. Puis Cracovie, les Carpates,Vienne, Salzbourg, le Tyrol autrichien,  Genève et enfin la France. À leur retour en France, durant la nuit, ils se font voler leurs deux vélos.

Thierry laisse Peggy dans le sud, à Sommières près de Nîmes, où elle s’est inscrite à un stage de scat (chant jazz à la manière d’Ella Fitzgerald). Mais j’y reviendrai ultérieurement, nous n’en sommes pas encore là.

Samedi 10 juillet 2004 : visite des châteaux de Montreuil-Bellay et de Brézé, dans le Maine et Loire, en compagnie de Michel. Il s’est acheté un GPS et c’est le moment de l’étrenner.

La voix suave :  au rond-point, prenez la troisième route à droite !

Moi :  tu ne vas pas tourner là, ce n’est pas la bonne direction !

La voix suave : faites demi-tour IMMEDIATEMENT !

Moi : bon, laisse tomber ton GPS, et suis mes indications.

Samedi 24 juillet : Michel arrive le matin en train. Je vais le chercher à la gare puis nous partons une semaine en vacances dans le marais poitevin. J’ai réservé une location pour une semaine à Maillezais (Vendée), où nous arrivons sur le coup des 15h. C’est une jolie petite maison avec un jardinet.

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Dimanche 25 juillet : visite de la maison de la meunerie à Nieul-sur-l’Autise, déjeuner à Coulon et balade en barque à St Sigismont.

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Le soir, en rentrant, nous dînons à la crêperie de Maillezais.

Lundi 26 juillet 2004 : visite de Fontenay-le-Comte, puis déjeuner à Faymoreau qui est un ancien site minier. Nous visitons le musée de la mine dans l’après-midi puis nous allons voir le barrage de Mervent. Juste à côté nous visitons un petit parc animalier.

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Mardi 27 juillet 2004 :  nous passons toute la journée au Puy du Fou.

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Mercredi 28 juillet 2004 : visite de Luçon, puis déjeuner au bord de la mer, à Port Bourgenay. L’après-midi nous visitons le magnifique parc floral de St Cyr en Talmondais. Les lotus sont alors en fleurs sur l’étang et c’est splendide !

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Jeudi 29 juillet 2004 : visite de la Maison du petit Poitou à Chaillé-les-Marais.

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Nous déjeunons à Marans (Charente Maritime), puis le soir, j’ai réservé une table au « Trou vendéen », à Bouillé-Courdault. Au menu : cuisses de grenouille et anguille !

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Vendredi 30 juillet : balade en voiture dans le marais. Nous suivons l’itinéraire de la Venise verte. Pique-nique au bord de l’eau et flânerie dans le joli petit village de La Garette (Deux-Sèvres).

Samedi 31 juillet 2004 : nous rentrons à Tours dans la matinée. Il y a énormément de circulation sur l’autoroute, heureusement c’est dans l’autre sens !

 Nous n’allons pas quitter cette région sans que je vous donne un petit aperçu du marais. Si vous voulez bien vous donner la peine de grimper dans la barque …

À suivre 


Le marais poitevin par cheztinou

dimanche, 14 août 2011

172. Bilan d'une décennie -24-

La note pourrait s’intituler : Quoi d’neuf docteur ?

podcast
 Mardi 22 juin 2004 :

Depuis la semaine dernière, le mal au dos me fait toujours souffrir et je prends rendez-vous avec un ostéopathe qu’une collègue me recommande. J’y vais le soir même, à 20h.

Il commence à me tripoter dans tous les sens quand, tout à coup, je ressens une très violente douleur qui me fait aussitôt hurler et je fais un grand mouvement avec le bras droit qu’il reçoit en pleine figure. Il n’est pas content du tout :

— Mais vous êtes folle ! Vous venez de me gifler !

— Ah, excusez-moi, mais vous m’avez fait terriblement mal !

La séance se poursuit néanmoins, mais je le sens de très mauvaise humeur et, de mon côté, je suis stressée au maximum. Je suis donc bien contente que cela s’achève. Il me prescrit des antalgiques et me signale que je risque d’avoir un peu mal les jours suivants.

Il me semble que cela va un peu mieux.

 Mercredi 23 juin 2004 : au réveil, je constate que ça ne va pas du tout. Je souffre horriblement au point d’en pleurer. Je téléphone à l’ostéopathe qui semble surpris. Sans doute doit-il penser que je suis douillette. Je reste toute la matinée en peignoir à me traîner péniblement. Heureusement que les antalgiques me soulagent un peu !

L’après-midi se tient le pot de départ en retraite à l’école. Nous sommes trois à quitter définitivement l’école. Ce sont mes collègues qui se sont chargés de la préparation. Cela m’arrange bien car je déteste ce genre de manifestation. Péniblement, je réussis à m’habiller et, après avoir repris des antalgiques, je me rends à l’école. Là, c’est la remise des cadeaux, les discours etc. À 19h, je dois quitter la petite fête car je recommence à souffrir.

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Sitôt à la maison, je me couche. Je suis réveillée vers minuit, les douleurs sont intolérables, à un point tel que je me décide à téléphoner à SOS médecins. Oui, mais avant je réfléchis : comment va-t-il faire pour entrer ? J’ai fermé la porte à clef.

Je m’extirpe alors péniblement du lit et, à quatre pattes, je rampe jusqu’à l’entrée, je me redresse en me cramponnant à la poignée et tourne la clef dans la serrure, puis je retourne dans la chambre, toujours à quatre pattes ! Cette prouesse a bien duré vingt bonnes minutes et je suis en nage. Me voici de nouveau au lit et je saisis le téléphone. Ah, flûte, je n’ai pas de lumière à cause du va-et-vient. Le noir est total et je ne me sens pas la force de me relever. Alors, j’essaie de visualiser le combiné pour faire le 12.

— Allo, Samuel à votre service, quel numéro désirez-vous ?

— Bonsoir Samuel, pourriez-vous me mettre en contact avec SOS médecins à Tours, je suis dans l’incapacité de composer le numéro moi-même !

Une fois en ligne, j’expose mon problème à l’opératrice en lui expliquant bien où j’habitais, le code d’accès du portail et en précisant surtout que le médecin n’aura qu’à sonner et entrer car je suis dans l’incapacité de me lever. Cet effort m’a mise en sueur et je m’assoupis…

Une petite heure après, le médecin est à mon chevet. Il diagnostique un bon mal au dos (ça je le sais !), me fait une piqûre dans la fesse et me fait ingurgiter une ampoule d’un liquide affreusement acre. Pour me rassurer, il me dit que ça arrive fréquemment aux jardiniers !

Le produit agit rapidement car je finis par m’endormir.

 Jeudi 24 juin 2004 : la douleur est revenue, perfide et tenace. Peggy est partie à Lyon pour faire passer des examens, alors je téléphone à Roseline  pour lui demander de venir chercher l’ordonnance. À midi elle m’apporte les médicaments et à manger. Mais je n’ai pas faim et je souffre de plus en plus. Je passe la journée dans un demi-sommeil entrecoupé de crises de larmes.

Vers 19h, Roseline revient me voir. À partir de cet instant, c’est le grand remue-ménage : un deuxième médecin vient, il veut me faire entrer aux urgences mais je refuse.  Comme j’avais de la fièvre, il me dit que je risque d’avoir une septicémie. Dans le coup ça me fait peur, je téléphone à Julie pour lui demander si elle ne peut pas jouer la garde-malade et venir dormir à la maison.

Puis Michel, que Julie avait appelé au téléphone,  me sermonne et me fait tellement peur que j’accepte de partir le lendemain matin pour les urgences. Je préviens alors Peggy par téléphone. À ce moment précis, elle est sur l’autoroute entre Lyon et Tours. Je la rassure en lui disant qu’il n’y a rien de grave, mais en fait j’ai une frousse bleue !

 Vendredi 25 juin 2004 : l’ambulance arrive vers 7h. Le temps de fumer une cigarette et hop, me voici allongée sur le brancard. Le trajet est relativement agréable, mais l’accueil aux urgences est tout autre. Une bonne femme hargneuse s’approche de moi et, après avoir lu ma fiche,  me demande :

— Vous avez quoi au juste ? Mal au dos ? Pfff … Et on s’étonne après de l’engorgement des urgences !

— Non mais dites, ce n’est pas moi qui ai voulu venir ici, figurez-vous ! Si je vous dérange, je peux aussi bien repartir chez moi !

L’ambulancier me fait alors un petit signe amical et me rassure.

Dès mon arrivée, je suis prise en mains : description des symptômes, radiographie du dos, pipi dans le petit pot pour l’analyse d’urine. C’est toujours dans ces cas-là que vous n’avez pas envie !

Puis j’attends dans la chambre, toujours sur le brancard.  Les patients défilent à côté de moi : une jeune Maghrébine qui refuse d’uriner dans le bassin, une vieille dame très BCBG qui a une hémorragie nasale … Le médecin arrive enfin avec les premiers résultats :

— Les radios ne montrent aucune anomalie, par contre l’analyse d’urine est inquiétante. (La norme est de 6 et j’avais 122 !).

Et c’est reparti pour un tour ! On m’emmène passer une échographie des reins. Puis c’est de nouveau l’attente des résultats. Et c’est à ce moment que j’ai commencé à avoir la trouille.

— Et si j’avais quelque chose au rein gauche ? On va probablement me l’enlever !

De fil en aiguille, j’en étais rendue à la dialyse.

Ah, voici le médecin qui revient, attention :

— Vous avez une pyélonéphrite aiguë. En principe, nous devrions vous garder à l’hôpital, mais vous pouvez rentrer chez vous à condition de suivre strictement l’ordonnance que je vais vous prescrire ! De plus, il vous faudra boire beaucoup. Si la fièvre subsiste malgré tout, il faudra revenir aussitôt. D’accord ? 

— Ah, oui, tout ce que vous voulez, du moment que je rentre à la maison ! Pour un peu, je l’aurais embrassé !

Entre temps, Peggy est arrivée et me raccompagne chez moi. Puis elle va me chercher  les médicaments. La douleur est toujours là, bien sûr, mais je la supporte mieux dans la mesure où je sais ce que j’ai.

 Samedi 26 juin 2004 : au matin la fièvre a disparu mais je continue à souffrir et je me sens très fatiguée. Mais bon, j’ai le moral.

 Dimanche 27 juin 2004 : la douleur s’est considérablement atténuée et je retrouve la forme en début de journée. Et comme le temps est ensoleillé, que la vie me semble soudain très belle, je vais voir Peggy qui joue dans une pièce de théâtre. C’est l’occasion de me servir de mon nouvel appareil photo. Julie m’accompagne et le soir nous allons dîner dans le vieux Tours.

 

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Mardi 29 juin 2004 : dernier jour de classe ! Je passe la matinée avec mes trois élèves. Dernière inspection des lieux  pour voir si tout est en ordre, puis je ferme la porte à clef. Au total, dans ma carrière, j’ai eu la charge d’environ 350 enfants. Certains ont mal tourné, deux ont été condamnés pour meurtre.

Le midi, je déjeune au restaurant avec toute l’équipe du RASED.

 Mercredi 30 juin : je passe au bureau de l’inspecteur pour prendre mon congé définitif. Une page se tourne …

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À suivre

samedi, 13 août 2011

171. Bilan d'une décennie -23-



podcast
Jeudi 22 avril 2004 : il est 8h du matin. Je ferme la porte de la maison à clef après avoir dit à mes chats que j’allais juste chercher du pain, puis je monte dans la voiture et je prends la direction de Nantes. Je laisse ma voiture sur le parking de l’aéroport.

L’avion prévu a été remplacé par un gros 747 et à 14h il décolle en direction de …, allons bon, voilà que j’ai un trou de mémoire ! … Ah oui, ça me revient : direction Marrakech  où nous atterrissons deux heures trente plus tard. Un guide nous attend et nous conduit à l’hôtel Atlas. La soirée est libre et une fois ma valise posée dans la chambre, je ressors aussitôt et je prends un taxi qui m’emmène dans la Médina. Là, je flâne dans les ruelles, je m’imprègne des odeurs et des scènes de vie. Le soir, je dîne seule à une table. Je ne sais pas encore quels sont les touristes qui font partie de mon groupe.

 

Vendredi 23 avril : le groupe est enfin composé. Je n’en ai aucun souvenir ! Nous grimpons bientôt dans le car et nous prenons la direction de Fès. Nous  longeons le Moyen Atlas via Azrou et Ifrane. Le soir nous dînons et dormons à l’hôtel Volubilis.

 

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Samedi 24 avril : visite de la Médina de Fès. Avant de nous enfoncer dans les ruelles très étroites de la Médina, le guide nous a emmené sur les hauteurs de la ville pour avoir une vue d’ensemble. C’est très impressionnant de voir cet entassement de maisons. On dirait une véritable ruche dans laquelle vivent et travaillent des milliers de personnes. Mais, de la colline, aucun bruit ne nous parvient.

Durant la visite à pied, j’ai trouvé le moyen de perdre le groupe. Le temps de prendre une photo, et quand je me suis retournée, il n’y avait plus personne ! Je n’ai pas paniqué car j’avais l’adresse de l’hôtel. Je me suis jointe à un autre groupe de touristes et, une petite heure plus tard, je retrouvais mon groupe à un croisement.

Nous sommes allés dans le quartier des tanneurs, et, après être grimpés sur la terrasse d’une maison, nous avons pu voir les ouvriers qui traitaient les peaux dans de grandes cuves. L’odeur est pestilentielle, je comprends pourquoi on nous donne une poignée de menthe à respirer pendant  la visite.

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Dimanche 25 avril 2004 : la journée est consacrée à la visite de Meknès, à 200km environ de Fès. Nous déjeunons dans un beau riad. Ah, les souvenirs refont surface ! Il y avait avec nous une femme qui ne mangeait pratiquement rien, hormis du riz ou de la semoule, quand il y en avait. Elle craignait d’être malade. Elle ne sait pas ce qu’elle a perdu car, vraiment, on mange très bien au Maroc !

L’après-midi nous visitons le site de Volubilis qui s’étend sur40 hectares. Ce sont les ruines d’une ancienne cité romaine. Les cigognes sont nombreuses, certaines ont fait leur nid en haut des colonnes. Le soir, nous revenons à Fès.

 

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Lundi 26 avril 2004 ; départ pour Rabat, la capitale. Nous visitons différents lieux dans la ville, puis nous terminons par la casbah des Oudaïas. Cet endroit fortifié est très touristique. De nombreux artistes y ont élu domicile. Cela me rappelle un peu Sidi-Bou-Saïd (en Tunisie).

 Mardi 27 avril 2004 : départ pour Casablanca, capitale économique du Maroc. Face à la mer se dresse l’impressionnante mosquée Hassan II. Chaque famille marocaine a dû verser de l’argent pour sa construction. C’est d’un gigantisme, à l’image du personnage !

Puis nous longeons la corniche et déjeunons face à la mer. Malheureusement le temps est pluvieux à ce moment-là !

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Dans l’après-midi, nous reprenons la route en direction de Marrakech et nous retrouvons l’hôtel Atlas.

 Mercredi 28 avril 2004 : visite de Marrakech, la Medersa Ben Youssef, le jardin Majorelle, le palais de la Bahia, les tombeaux Saadiens, puis nous terminons la journée par une balade dans la Médina et regroupement sur la place Djemaa-el-Fna.

Jeudi 29 avril 2004 : la journée est libre, j’en profite donc pour retourner dans la Médina faire quelques emplettes (des épices et des cornes de gazelle).  Tout près du club Méditerranée se tient un écrivain public. Il me transcrit mon prénom en arabe.

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Nous quittons Marrakech le soir même. L’avion décolle à 21h et atterrit à Nantes  vers 2h30 du matin. Je récupère alors ma voiture et je rentre aussitôt à Tours. Il y a peu de circulation à cette heure matinale (ou  tardive) et, après avoir rejoint l’autoroute A85 à la sortie d’Angers,  il n’y a plus personne ! Je fais ainsi plus de cent kilomètres sans voir un véhicule. Ça finit par devenir stressant ! Pour ne pas m’endormir au volant, j’ai ouvert les vitres en grand et mis la musique à fond ! Je pousse un ouf de soulagement quand enfin je me gare devant la maison. Popy est à la fenêtre en train de guetter !

Je reviens de ce séjour au Maroc totalement enchantée ! C’est un pays vraiment magnifique. Je regrette simplement la rapidité avec laquelle nous avons visité Marrakech et je me promets d’y retourner un jour ou l’autre (ce que je ferai en mai 2009).

 La fin de l’année scolaire approche peu à peu. Je commence à faire le tri dans les armoires et les tiroirs de mon  bureau. C’est fou ce qu’on peut entasser en plus de vingt ans dans le même endroit !

Vendredi 18 juin 2004 : je passe la journée avec mes trois élèves au parc de la Récréation. En voulant faire de la voiture à pédales avec eux, je me fais mal au dos. Je passe le restant de la journée à moitié pliée en deux.

Le soir, j’invite mes copines et Peggy à la maison pour fêter mon départ à la retraite. Elles m’offrent alors un appareil photo numérique ! Je suis aux anges, moi qui pourtant n’en voulais pas au départ …

 Samedi 19 juin : comme je le craignais, mon mal au dos a empiré. Je reste donc en pyjama lorsque, vers 12h30, je reçois un coup de fil de Peggy :

— Allo, maman ? Je suis devant la médiathèque de Joué-les-Tours. J’ai bêtement refermé la portière en laissant les clefs à l’intérieur. Peux-tu m’apporter le double ?

— Pas de problème, mais laisse-moi au moins le temps de m’habiller !

Tout en raccrochant le téléphone, je me dis que je peux tout aussi bien y aller en pyjama, puisque je n’aurai pas à sortir de la voiture. J’hésite quand même une seconde, puis finalement je me ravise et j’enfile un pantalon et un tee-shirt.

Arrivée devant la médiathèque, j’aperçois Peggy, près de sa voiture. Je descends puis m’avance vers elle. Je la trouve bien joyeuse, je dirai même qu’elle semble avoir le fou rire.

— Regarde, me dit-elle en me montrant le petit bois devant la médiathèque. Je vois alors sortir des fourrés un, deux, trois  … six … une dizaine de grands gaillards, suivis de Juju et   qui s’avancent vers moi en poussant des cris et en gesticulant !

— Madame Leger ! Madame Leger !

Je reconnais aussitôt mes anciens élèves de l’école Mignonne, où j’ai exercé pendant six ans. C’est une école située dans la ZUP de Joué-les-Tours. À l’époque, j’avais la classe de perfectionnement (niveau des grands). Je reconnais, Cheikh, Ahmed, Mohamed, Kelil, Djelloul, Amza … Je ne les avais pas revus depuis plus de vingt ans, malgré le fait que nous habitions la même ville et je suis excessivement émue par ses retrouvailles. Chacun me raconte son parcours. Dans l’ensemble, ils ne s’en sont pas trop mal sortis malgré le handicap du départ. Ils ont apporté des victuailles et nous improvisons alors un pique-nique sous les arbres, juste devant l’entrée de la médiathèque !

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VOUS IMAGINEZ UN PEU SI J’ÉTAIS ARRIVÉE EN PYJAMA ? C’EÛT ÉTÉ LA PLUS GRANDE HONTE DE MA VIE.

À suivre …

20:28 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : maroc