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vendredi, 27 janvier 2012

21. Le mauvais chemin -1-

podcast

« Tais-toi Marcel, tu es bourré ! Tu dis n’importe quoi ! »

Difficile à faire taire, le Marcel, quand il a bu un petit coup de trop. Et pourtant, il  doit arrêter là, il parle trop, il va s’attirer des ennuis. C’est ce que tous les clients pensent en ce soir d’hiver, dans ce bistro de quartier, dernier refuge des travailleurs avant de retrouver femme et enfants qui attendent leur retour au foyer. Et Marcel est content parce que tout le monde l’écoute. Alors il fait le fanfaron, il en rajoute. Il se donne de l’importance, lui le petit employé des chemins de fer qui passe ses journées à poser des rails. Et puis il n’est pas pressé de rentrer chez lui, personne ne l’attend sauf sa mère. Sa mère, il y pense tout à coup et il sait qu’elle doit encore se faire du mouron à cause de lui. Alors il se dépêche d’ingurgiter un dernier canon et  se tournant vers les gens attablés :

« Bon, salut la compagnie ! Je vous quitte. Et rappelez-vous, cette nuit ça va encore chauffer ! »

Et, tout en titubant légèrement, il tire la porte puis descend les quelques marches du café. Marcel habite dans la cité ouvrière située à une centaine de mètres de là. L’air froid lui remet quelque peu les idées en place. Qu’a- t-il dit au juste ? Il ne sait plus trop, mais après tout cela n’a pas grande importance. Que risque t-il ? Tous les gens qui étaient présents, il les connaît, ce sont des voisins et il n’a rien à craindre d’eux. Il y avait bien Bibendum, assis en retrait à une table, mais il avait l’air dans ses rêves et puis il ne pige pas bien le français. Hans, que tous les gens du quartier appellent Bibendum en raison de sa ressemblance avec le gros bonhomme d’une marque de pneus, est  le soldat allemand préposé à la garde de l’abattoir. C’est vrai qu’il est bien inoffensif, il n’a qu’une seule idée en tête : sauver sa peau et rentrer chez lui, là-bas, dans son petit village bavarois où il menait une vie paisible auprès de sa femme et de son fils. Et puis cette maudite guerre est arrivée… Son fils a péri quelque part, on ne sait pas où précisément, sur le front de l’est. Et lui, il a été incorporé dans les services auxiliaires à cinquante ans passés. Et tous les soirs il doit monter la garde devant ce foutu abattoir pour éviter les vols. Dans ses lettres, sa femme lui a dit qu’elle était aidée dans les travaux de la ferme par un soldat français fait prisonnier au début de la guerre. Que n’aurait-il donné pour échanger sa place avec le  Français…Il aimait bien venir au café et observer ces Français, très gesticulateurs et  braillards. Il aurait aimé pouvoir partager un verre avec eux, mais dès qu’il faisait mine de s’approcher d’eux, aussitôt un silence pesant s’instaurait. A plusieurs reprises il avait apporté de la viande au patron du café, croyant lui faire plaisir.  Mais ce dernier avait toujours refusé l’offre, non pas qu’il n’en ait pas eu envie, mais par crainte des représailles. A cette époque, il fallait se méfier de tout le monde. On était si vite classé comme « collabo ».

Marcel franchit le seuil de la petite maison. Sa mère, heureuse de le voir, le réprimanda cependant : « Tu étais encore fourré au café, n’est-ce pas ? Tu vas finir par t’attirer des ennuis.» Ils dînèrent en silence, puis Marcel ressortit dans le jardin afin de couper un peu de bois pour alimenter la cuisinière. Il n’y avait plus de charbon depuis déjà un bon bout de temps. Sa mère était déjà endormie quand il  prit son vélo et se dirigea sans bruit vers la rue.

A suivre…

20. La maison de mon enfance -1-


podcast

Une page de ma vie va bientôt se tourner. En effet, je vais me séparer prochainement de la maison de mon enfance, celle où j’ai grandi et vécu jusqu’à l’âge de 22 ans.

Si les murs de cette maison pouvaient parler, ils vous raconteraient l’histoire d’une famille qui y a vécu pendant presque cinq générations. Alors, je vais me substituer aux murs et vous narrer, avec les quelques souvenirs qui me restent encore, cette histoire somme toute assez banale, mais qui pour moi représente beaucoup puisqu’elle retrace la vie de mes ancêtres.

Tout débuta après la guerre de 1914-18. Mon arrière grand-père Louis –eh oui, encore lui !-  quitta la région parisienne où il s’était installé vers 1905 et où il exerçait la profession de jardinier en chef dans une grande propriété à Chatou.

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Toute la petite famille (Louis, sa femme Hermance et leurs deux filles, Blanche et Germaine) revint s’installer en Touraine. Là, il prit possession d’un café situé boulevard Tonnellé. A l’arrière du café se trouvait un dancing à ce qu’il parait. Il habitait alors une petite maison attenante à ce café, avec un grand potager.

Il exerça peu de temps son activité et céda le commerce à sa fille aînée, Blanche. Celle-ci s’était mariée en 1922 et avait eu un petit garçon prénommé Louis, mais que tout le monde appela Raymond. Le  jeune couple habitait alors rue de l’Alma (l’actuelle rue Roger Salengro) et Lucien, le mari de Blanche, travaillait  comme compagnon tourneur dans les ateliers Rolland-Pillain, constructeurs de voitures. C’est lui qui fume la pipe sur la photo.

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Le jeune couple s’installe donc dans la maison. Le café prend le nom  « Au nouvel abattoir ». On peut supposer que l’abattoir avait été construit peu de temps auparavant. Peu à peu, dans les années trente, les champs et les terrains en friche font place à des constructions neuves, de pimpants petits pavillons qui, avec le temps, ont gardé tout leur charme.

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Puis la guerre arrive. Lucien est mobilisé et Blanche se retrouve seule pour tenir le commerce. Mon père quitte alors définitivement le lycée Descartes, où il était alors en classe de troisième, pour lui prêter main-forte.

 

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Le passage des familles belges fuyant devant l’armée allemande avait créé un vent de panique qui atteignit ma grand-mère. Aussi prit-elle la fuite avec son fils et se réfugia à Bayonne.

Quand elle revint à Tours, ce fut pour s’apercevoir que la maison avait été visitée et quelques objets de valeur avait disparu. Et son étonnement fut encore plus grand, quand, des années plus tard, elle reconnut chez une voisine ses petites cuillers en argent gravées à ses initiales !

Mon grand-père revint et la vie reprit son cours presque normal. Mon père était entré en apprentissage de mécanique.

C’est durant cette période que se déroula une triste histoire dont j’ai tiré une nouvelle  qui s’intitule « Le mauvais chemin ». Je vais la remettre en ligne …

À suivre 

mercredi, 25 janvier 2012

19. Les hommes de l'ombre

C'était en juin 2011. Alors que nous flânions, Christine et moi, sur le boulevard Heurteloup, nous voyons s'avancer vers nous un homme distingué dans son beau costume bleu marine. Ils se font tellement rares, les hommes élégants, qu'on les remarque aussitôt. 

Alors que j'étais en train de me poser la question de savoir où je l'avais déjà vu, Christine s'exclame alors :

Mais ... C'est Bruno Wolkowitch !

film, hommes, ombre, wolkowitch, baye

Il sourit à l'énoncé de son nom et accepte volontiers de signer un autographe à Christine qui, sous l'émotion, a failli renverser tout le contenu de son sac au sol.

Ce soir, France 2 propose la première partie du film "Les hommes de l'ombre" dans lequel on retrouve Nathalie Baye. Quelques scènes ont été filmées à Tours -ce qui explique la présence de l'acteur dans notre bonne ville-.  


LA B-A DU JOUR : Les Hommes de l'Ombre VF | HQ par mainstream-club

mardi, 24 janvier 2012

18. Bilan d'une décennie -85-

Mai 2009 à Marrakech :

Je vous propose d'abord une balade dans les souks de la ville :


Marrakech par cheztinou

Puis, pour se remettre de la fatigue, on irait bien manger une petite brochette sur la place Jemaâ El Fna, non ? 


Place Jemaa-el-Fna par cheztinou

Décidément, Marrakech est une ville tout à fait fascinante !

07:20 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, maroc, marrakech

lundi, 23 janvier 2012

17. Bilan d'une décennie -84-

En février 2009, Julie, Olivier et moi-même décidons de partir à Marrakech. Malheureusement pour des raisons de santé ils sont obligés d'annuler la réservation et je pars donc seule. Le printemps est sans doute la meilleure saison pour visiter la ville et sa région : la chaleur n'y est pas encore intense et c'est la période de floraison des jacarandas, ces magnifiques arbres à fleurs bleues qui bordent les avenues et les routes.

Ce séjour fut un merveilleux moment : l'hôtel que j'avais réservé était accueillant, pas trop grand, situé tout près du jardin Majorelle et la cuisine proposait des plats locaux excellents.

Ma première visite fut donc consacrée à ce magnifique jardin Majorelle -du nom de son créateur, Jacques Majorelle -.

J'ai eu bien du mal à trier toutes les photos prises durant cette visite tant la nature était belle.

Si le cœur vous en dit, vous pouvez pénétrer dans le jardin, c'est ouvert :  


Jardin Majorelle-1- par cheztinou


Jardin Majorelle 2 par cheztinou