lundi, 09 septembre 2013
157. La partition inachevée
En parcourant les rues de Novi Sad, en Serbie, mon attention a été attirée par cette belle affiche de cinéma :
Après une recherche sur Internet, j’ai découvert qu’il s’agissait d’un film du réalisateur serbe Goran Paskaljevic et dont le titre est Kad svane dan (en français, La partition inachevée). Ce film était en compétition au festival du film des Arcs en 2012.
Une excellente critique à lire ICI.
Un extrait :
03:12 Publié dans Sur l'écran noir | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, film, kad svane dan, goran paskaljevic
dimanche, 08 septembre 2013
156. Croisière sur le Danube, épilogue
Mercredi 28 août : le retour
La matinée parait terriblement longue à attendre le départ pour l’aéroport de Constanta à midi.
Dans l’avion, je me retrouve à côté de deux dames. L’une d’elles avait eu un malaise lorsque l’avion avait atterri à Budapest.
Nous décollons en début d’après midi et le vol s’effectue sans problème jusqu’au moment où l’hôtesse annonce :
— Mesdames et messieurs, l’avion amorce sa descente sur Caen. Nous vous prions de bien vouloir rejoindre vos sièges et attacher les ceintures.
À cet instant ma voisine me regarde en soupirant et me dit :
— Pourvu que tout se passe bien cette fois-ci !
Je regarde alors son amie qui, placée près du hublot, commence à être agitée de tremblements. Elle lui prend alors la main et dit :
— Tout va bien se passer, ferme les yeux, détends-toi, respire profondément ! Le temps est ensoleillé, on commence à apercevoir la campagne.
L’autre est en proie à des secousses de plus en plus violentes :
—Ça y est, je vomis !
— Non, tu ne vomis pas.
Par précaution, je lui tends déjà un sac en papier. Elle tire au cœur d’une manière épouvantable. Par chance rien ne sort !
Son amie se tourne vers moi en soupirant :
— Ça s’annonce mal ! Tout a commencé l’année dernière lorsque nous avons fait une croisière au pôle nord. Là nous avons été prises dans une violente tempête. Nous sommes restées trois jours durant dans les cabines sans pouvoir sortir ; dans le bateau toute la vaisselle et tous les bibelots étaient cassés. Et au retour en avion, l’atterrissage a été houleux. C’est là qu’elle s’est évanouie.
Dans son coin, l’autre s’est transformée en pile électrique. Elle serre la main de son amie jusqu’à la broyer.
— Allez, calme-toi un peu, tout va bien ; l’avion a sorti le train d’atterrissage, dans cinq minutes on est sur la terre ferme.
Mais rien n’y fait. La malheureuse est au bord de la syncope.
L’avion vient de se poser en douceur et bientôt les moteurs sont coupés.
— Bon, ouvre les yeux, regarde, on est arrivé, il y a un beau soleil dehors. Dans quelques minutes tu vas retrouver ton fils. Ouvre les yeux, je te dis !
Nous la prenons alors sous les bras pour la lever. Derrière les gens s’en mêlent :
— Pauvre femme, il faut qu’elle s’asseoit, elle n’est pas bien !
— Ah non, si on l’asseoit, elle ne va plus vouloir se relever.
Je les laisse passer dans le couloir ; j’ai appris un peu plus tard qu’il a fallu la transporter dans un fauteuil roulant.
L’avion redécolle peu après en direction de Roissy. À peine le temps de photographier les ailes à travers le hublot que nous voici arrivés.
Je récupère très vite ma valise et me dirige vers la station des navettes.
Une nuit à l’hôtel : Coucou, me revoici !
Et le lendemain vers 10h je retrouve Christine à la gare de Saint-Pierre-des-Corps.
— Pas fâchée d’être de retour !
FIN
05:59 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, croisiere, danube
samedi, 07 septembre 2013
155. Croisière sur le Danube -8-
Mardi 27 août : le delta du Danube
Timide apparition du soleil levant :
Aujourd’hui nous allons donc faire une excursion dans le delta du Danube à bord de petits bateaux couverts sur lesquels nous devons déjeuner.
Nous quittons l’hôtel sur le coup des 8 heures. Deux heures de route pour atteindre Tulcéa. Les joies de la campagne roumaine :
Et c’est parti pour quatre heures de navigation !
Au début, ça va, on peut regarder les installations portuaires. Tiens, l'ancien yacht de Ceausescu …
Mais on quitte bientôt le cours principal pour s’engager dans un bras relativement étroit du fleuve. Ce pourrait être intéressant s’il y avait quelque chose à voir, mais rien, hormis de temps à autre un pêcheur. C’est tellement monotone que je finis par m’occuper l’esprit en comptant les canettes et bouteilles vides qui jonchent les rives. En deux heures de temps, j’en ai répertorié plus de 300 !
Le repas est très basique, mais cela n’est pas grave. Alors que nous finissons le déjeuner, le bateau fait soudain demi-tour et nous reprenons le même trajet ; deux longues heures qui me semblent interminables !
Notre calvaire n’est pas fini : nous avons encore les deux heures de route en car pour rejoindre Constanta. Mais avant d’arriver à l’hôtel, il nous faut passer par la visite d’une cave viticole.
Réception en musique. Alors que tous s’engouffrent dans la cave pour une dégustation, je préviens la guide :
— Ne sois pas vexée si je n’entre pas, mais cela ne m’intéresse pas, je préfère rester dehors pour m’aérer les neurones !
Une heure supplémentaire à attendre sur cette colline où les vignes s’étalent à perte de vue. Jamais encore je n’avais éprouvé un tel ennui dans un voyage. Les chauffeurs profitent de cette pause pour nettoyer leur car.
Nous voici enfin de retour à Constanta :
Le dîner est servi sous forme de buffet à partir de 19h30. Là, Peter nous donne les instructions pour le départ de demain :
— Votre attention s’il vous plait ! Il a bien du mal à se faire entendre car sur la terrasse il y a un groupe de musiciens qui refusent de s’arrêter de jouer.
— Les horaires de départ pour l’aéroport sont affichés à la réception. Certains d’entre vous partent directement à Bucarest dès 9h. L’avion les laissera à Amsterdam …
Ah les malheureux ! Ils vont devoir se taper trois heures de car demain matin pour rejoindre la capitale.
Les autres passagers de cette croisière loupée partent à midi de Constanta. C’est donc mon cas et je file préparer ma valise …
À suivre
02:27 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : croisiere, danube, roumanie, constanta
vendredi, 06 septembre 2013
154. Croisière sur le Danube -7-
Lundi 26 août : de Bucarest à Constanta
Le départ de l’hôtel s’effectue seulement à 9h. Il faut bien ça, le temps de charger toutes les valises dans les cars.
La matinée est consacrée à la visite du centre de Bucarest. Il reste peu de choses du vieux centre historique dont une grande partie a été démolie sous le régime de Ceausescu pour laisser place à son projet de grandeur : le palais du Peuple, tout en marbre, édifice imposant ouvrant sur une large avenue bordée d’immeubles chics destinés aux plus hautes personnalités du pouvoir de l’époque.
Je m’attendais à voir un bâtiment beaucoup plus haut et plus gris. En fait, cette bâtisse est assez remarquable.
Au fur et à mesure que l’on s’éloigne du palais, les immeubles sont de moins en moins beaux, et on finit par trouver ça :
N’ayant pas le plan de la ville, il m’est difficile d’avoir une idée d’ensemble de Bucarest.
La guide nous emmène ensuite visiter une église qui vient d’être restaurée. À côté voici la demeure patriarchale :
Puis nous reprenons le car et nous nous arrêtons un peu plus loin, dans un quartier branché où les bars, les restaurants et les boîtes de nuit occupent les rez-de-chaussée d’immeubles du XIXe siècle. Là on retrouve l’ambiance de toutes les grandes villes d’Europe de l’ouest et ça ne présente guère d’intérêt.
La visite de Bucarest s’achève dans un écomusée regroupant des habitats ruraux de différentes régions de Roumanie.
Nous déjeunons enfin dans un restaurant au bord d’un lac. Nous pénétrons alors dans une immense salle où un groupe de musiciens en costume local joue de la musique traditionnelle. Je me retrouve placée à une table occupée par un groupe de Normands et tout près de la sono. Il fait une chaleur épouvantable, la musique est totalement assourdissante et j’hésite un moment à quitter la table et à aller dehors attendre que ça se passe. D’un autre côté, j’ai un petit creux ; je reste donc, mais quelle sinécure !
Nous quittons Bucarest à 15h en direction de Constanta, sur les bords de la mer Noire.
Trois heures de route durant lesquelles on ne voit que des champs de maïs, tournesols et éoliennes.
Notre car, le n°3, arrive le premier à l’hôtel et quand j’ouvre la porte de ma chambre, j’ai l’agréable surprise de découvrir que je suis face à la mer ! Youpie, je vais pouvoir dormir la fenêtre grande ouverte.
Quant au car n°4, il arrive deux heures plus tard : deux dames s’étaient en effet perdues à Bucarest.
À suivre
04:27 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voyage, croisiere, danube, roumanie, bucarest
mercredi, 04 septembre 2013
153. Croisière sur le Danube -6-
Dimanche 25 août : Bienvenue en Roumanie
Ce matin-là, c’est l’effervescence sur le quai de Nikopol. Le parking est envahi par les cars venant récupérer les passagers de notre bateau ainsi que ceux d’un autre bateau qui est venu s’amarrer dans la soirée d’hier.
À 8h15 les quatre cars s’ébranlent. Au revoir le bateau !
J’ai repris mon poste tout à l’arrière afin de pouvoir photographier à mon aise. Toute la banquette est libre et j’ai ainsi cinq places à ma disposition pour étaler mes petites affaires. Peinarde !
Après un arrêt confort sur l’autoroute (?), nous arrivons à Roussé. Tout le centre de la ville est piétonnier. Balade à pied puis nous pénétrons dans une petite église où se déroule un baptême.
Nous déjeunons ensuite dans un restaurant qui nous sert des spécialités bulgares:
À 15h, nous reprenons la route en direction de Bucarest. Nous passons bientôt la frontière : adieu la Bulgarie ! Bonjour la Roumanie.
Quelques Roms font la manche auprès des camionneurs.
Après trois heures de route à travers une campagne monotone où défilent à perte de vue des champs de tournesols et de maïs, nous atteignons enfin la capitale roumaine.
Alignements de blocs d’immeubles qui auraient bien besoin d’une restauration …
Non, nous ne sommes pas à Paris, mais bien à Bucarest :
Notre hôtel se situe dans une partie un peu excentrée de la ville. J’attends que la horde ait récupéré ses valises et se soit engouffrée dans les trois malheureux petits ascenseurs desservant les treize étages de ce blockhaus. Une petite heure plus tard j’intègre ma chambre, je suis au 9e étage. Depuis la fenêtre j’aperçois l’imposant bâtiment de la Maison de la Presse libre.
Je repense alors aux évènements de 1989, à l’arrestation de Nicolae Ceausescu et de sa femme et surtout à ce pseudo procès retransmis en direct à la télé. Tout cela était vraiment surréaliste … Ils avaient les dents bien longues, les successeurs de Ceausescu ! Pour vous en convaincre, regardez la vidéo au bas de la note. On y parle du procès à partir de 35’39’’. C’est très instructif et cela confirme ce que j’ai toujours pensé, à savoir qu’il ne fallait pas les laisser parler.
Bref, nous sommes plus de vingt ans après ces évènements ; la Roumanie est bien loin d’avoir rattrapé son retard économique et le pays est toujours dirigé par les mêmes apparatchiks !
À suivre