jeudi, 13 mars 2014
46. Carnet de voyage en Éthiopie -11-
Mardi 25 février : d’Adama à Awash.
Il me plait bien cet hôtel, le cadre est très agréable :
Avant de quitter la ville, nous nous arrêtons à la poste pour acheter des timbres. Il est grand temps car j’ai toutes les enveloppes de Thierry à poster !
Eh bien, ce n’est pas une mince affaire. Par chance je passe en premier ; il a fallu plus d’une demi-heure avant que je puisse obtenir mes timbres ! En sortant de la poste j’aperçois l’employée qui justement récupère les lettres. Et hop ! dans le sac …
Arriveront-elles à destination ? J’en doute un peu, mais j’ai tort car figurez-vous qu’elles sont déjà parvenues en France, la preuve :
Nous prenons la route vers 9h en direction d’Awash. Arrêt confort pour quelques dames aux envies pressantes.
Tiens, des Chinois !
Ils sont très présents en Éthiopie, ils construisent les routes, rachètent des terres, bref ils envahissent peu à peu le pays, amenant leur propre main-d’œuvre. J’avais déjà remarqué leur présence en arrivant à l’aéroport où des avions entiers débarquent ces ouvriers chinois. C’est ça la mondialisation …
Nouvel arrêt dans le jardin d’un hôtel local, à l’entrée duquel se trouve un marchand de khat (j’y reviendrai ultérieurement).
— Où sont les toilettes ?
— Là-bas, mais je vous conseille plutôt d’utiliser celles d’une des chambres ouvertes, nous conseille Izhar.
Bon, courage, armée d’un mouchoir en papier, je pars en expédition.
— Non pas là, pas là non plus, beurk … Bon tant pis, je vais là !
Une fois de plus, je me marre toute seule en pensant à la tête que ferait Christine !
Nous arrivons à l’hôtel vers 14h et là se pose un problème de taille : des membres d’une délégation de l’ONU sont arrivés à l’improviste et ont réquisitionné d’office des chambres. Nous d’abord, les autres après ! Izhar est obligé d’insister pour que finalement nous puissions avoir chacun une chambre.
Nous déjeunons dans la cour, mais il y a tellement de mouches sur la table que ça me coupe totalement l’appétit. Je prends juste un bol de riz à la tomate.
L’après-midi est consacré à la visite du parc national d’Awash.
Les babouins nous attendent déjà à l’entrée :
Depuis le 4x4 ce n’est pas facile de photographier, néanmoins :
Un peu plus loin, nous nous arrêtons pour une balade à pied jusqu’à des sources d’eau chaude dans les bassins d’émeraude ( 35°). Nous sommes accompagnés par un garde armé ainsi que par les chauffeurs qui piqueront une tête dans l’eau.
Quelques passages assez laborieux sur des pierres bancales au milieu d’un marécage. Je ne transporte que mon appareil photo autour du cou et j’ai la frousse de tomber à l'eau avec :
— Salomon, viens à mon secours !
Nous rentrons à l’hôtel à la nuit tombante. Je retrouve Sonia, Kiki, Izhar et les chauffeurs pour prendre un pot sur le toit de l’hôtel. L’ambiance dans le groupe s’est quelque peu dégradée, nous n’avons pour ainsi-dire plus aucun contact avec les autres – en particulier la famille Bidochon et la famille La Baule-.
Au dîner, j’avale un bol de soupe et je vais me coucher car je suis un peu fatiguée.
Pour en savoir davantage :
08:05 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : voyage, ethiopie, parc national, awash
mercredi, 12 mars 2014
45. Carnet de voyage en Éthiopie -10-
Lundi 24 février : en route pour Adama (Nazret).
Izhar nous explique que l’hôtel où nous venons de passer la nuit appartient à un célèbre marathonien éthiopien. Cet établissement attire la jet set d’Addis Abeba qui vient y passer le week-end. Ce matin toutes les belles voitures de la veille ont disparu. Tout ce beau monde est retourné vaquer à ses occupations.
Avant de quitter définitivement Hawasa, nous allons faire un tour au bord du lac voir les pêcheurs en pleine activité.
La première chose qui frappe est le nombre impressionnant de pélicans, mais aussi de marabouts !
— Bouh, l’affreux, que tu as le bec sale !
Sur la rive, les hommes s’activent au dépeçage des poissons et des petits restaurants proposent la dégustation de friture ou de soupe de poissons, tout ça dans une ambiance bon enfant.
Nous reprenons la route en direction du nord. Nous longeons la future autoroute reliant Addis Abeba à Hawasa. Dans quelques années la région sera méconnaissable !
Nous nous arrêtons bientôt au bord du lac Shala. Tout autour coulent des petits rus dont les eaux atteignent les 97°. Voyez les bulles à la surface !
Au loin on aperçoit des flamants roses. Depuis vingt le pompage intensif des eaux du lac pour l’irrigation a fait baisser dangereusement son niveau.
Pause déjeuner : je prends le plat traditionnel (le tips ?). Puis petite balade jusqu’à un embarcadère ; c’est l’occasion de photographier quelques beaux oiseaux
Et encore des marabouts, présents partout ! Jamais de ma vie je n’en avais vu autant en liberté !
Puis nous reprenons la route ; attention, le chargement de coton penche dangereusement :
Nous atteignons l’hôtel à la nuit tombante. Il est situé à l’entré de la ville, dans un havre de verdure et qui dit verdure dit … moustiques ! Une légère odeur d’insecticide règne dans la pièce et le nombre de cadavres gisant au sol en est une preuve. Néanmoins quelques spécimens plus costauds ont résisté. Pas grave, je mettrai la moustiquaire.
Je retrouve Sonia, Kiki et Izhar pour l’apéro journalier, un moment de détente très appréciable. C’est alors qu’arrive monsieur La Baule, tout excité :
— Dis-moi Izhar, tu ne sais pas si je pourrais avoir des cacahuètes ? ( Ah, la bouteille de pastis ne doit pas être encore terminée !).
— Attends, je vais demander !
Et Izhar se renseigne auprès du serveur.
Mais monsieur La Baule est pressé et il repart aussi sec. On saura le lendemain qu’il est parti en ville pour tâcher d’en trouver, en vain.
C’est alors que le serveur nous apporte un assortiment de petites graines toutes chaudes que l’on dégustera à leur santé !
Le dîner traîne en longueur, comme d’habitude. Le service est extrêmement long pour nous qui avons l’habitude de manger à toute vitesse. Plus les jours passent et moins je mange ; je me contente d’une soupe et d’une salade de fruits. En principe je me rattrape au petit déjeuner.
Je rejoins ma chambre avec plaisir car elle est spacieuse et le bureau me donne envie de m’installer et de mettre à jour mon carnet de notes.
À demain !
11:34 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voyage, ethiopie, adama
mardi, 11 mars 2014
44. Carnet de voyage en Éthiopie -9-
Dimanche 23 février : en route pour Hawasa.
Lorsque j’arrive pour le petit déjeuner, je trouve Sonia tout excitée :
— Figure-toi que j’ai trouvé ce matin, dans la salle de bain, une bestiole avec une grosse carapace noire. Puis, dans le bac à douches, ça grouillait de blattes aussi longues que mon pouce ! Beurk …
— Ah non, je n’ai rien vu si ce n’est que je n’avais pas d’eau au lavabo et que le pommeau de la douche ne fonctionnait pas. Je me suis donc lavée au gant de toilette !
Les autres arrivent et c’est le même leitmotiv. On dirait un concours à qui en aurait compté le plus !
Le petit déjeuner n’est pas fait pour nous rendre de bonne humeur : une petite tasse de café et une crêpe, point final !
Bon, voici une journée qui commence plutôt mal.
Nous quittons cet endroit sans regret et à la sortie de la ville nous nous arrêtons sur le marché aux bestiaux.
D’un côté, tout autour de la mosquée, sont regroupés les zébus et de l’autre côté de la route ce sont les chèvres et les dromadaires.
Puis nous reprenons la route. La région est très belle, nous passons d’une vallée à l’autre. La culture du café y est très répandue et nous nous arrêtons à Agre Mariyam pour une dégustation et une pause pipi aussi.
Je n’arrive pas à avaler le café que je trouve beaucoup trop fort et je sors dans la rue faire quelques photos :
L'étal du boucher :
L’après midi, nous traversons une région de cultures fruitières. Sur la route, les jeunes vendent ananas, avocats, oranges, fraises, mangues. Nous demandons alors à Izhar d’en acheter car depuis notre arrivée, nous n’avons guère eu l’occasion de manger des fruits.
Nous sommes dans une région habitée par les Sidamo qui forment une communauté d'environ trois millions d'habitants. Izhar nous emmène alors chez un pasteur qui accepte de nous recevoir dans sa maison traditionnelle.
La route est goudronnée mais dans un état pitoyable et le trafic est intense. Soudain un choc violent à l’avant de la voiture : un cable électrique est soudain venu percuter la voiture. Plus de peur que de mal par chance ! Le temps change, le vent s’élève et le ciel prend des teintes sombres. L’orage n’est pas loin.
Nous arrivons le soir à Awasa. Quand nous pénétrons dans les jardins de l’hôtel, nous n’en croyons pas nos yeux : sur le parking, que des grosses voitures neuves et dans les jardins des gens bien habillés qui dînent au son d’une musique d’ambiance ; Les chambres sont impeccables, mon lit est parsemé de pétales d’hibiscus. Le confort quoi ! Ça va nous changer de la veille.
— Sonia, si on allait prendre un gin tonic ?
Aussitôt dit, aussitôt fait. Comme il n’y avait plus de place, le serveur nous installe une table supplémentaire. Des éclairs sillonnent le ciel noir ; finalement il pleuvra dans la nuit.
Nous nous retrouvons bientôt à trois pour le dîner, Kiki étant arrivé entre temps.
Il nous a fallu attendre plus d’une heure pour obtenir le premier plat. Les autres membres du groupe arrivent bientôt. Ayant fini la salade de fruits, je prends congé de tout le monde.
— Bon appétit et à demain !
J’apprendrai qu’après notre départ, Muriel Robin, qui ne tient pas en place plus de cinq minutes, a pris les choses en mains ; elle a tout d’abord montré aux serveurs comment on débarrasse une table puis elle est allée en cuisine pour « secouer » les cuisiniers. Il y a des fois où l’on a honte de dire que l’on est Français !
08:40 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, ethiopie, hawasa
dimanche, 09 mars 2014
43. Carnet de voyage en Éthiopie -8-
Samedi 22 février : dans la région de Yabello
La première chose que je fais en me réveillant est de regarder mon pied : ouf, il n’est pas gonflé ! Ce matin, je vais mettre des chaussures de sport par précaution.
Avant de quitter l’endroit, je photographie quelques beaux oiseaux dans le jardin :
Nous partons vers 8h30 et longeons pendant plusieurs kilomètres la chaîne de montagne sur une piste parfois très chaotique.
Le paysage est très changeant : après une région verdoyante au sol fertile où les paysans sont en train de labourer des parcelles en terrasses, nous voici bientôt dans une région de savanes où l’on aperçoit les premiers troupeaux de dromadaires.
Après cinq heures de route, nous nous arrêtons dans la ville de Yabello pour le déjeuner. Il n’y a qu’un seul hôtel, c’est là que nous passerons la nuit.
Mais pour l’instant, c’est l’heure du déjeuner et l’on retrouve notre cuistot itinérant venu spécialement dans cet hôtel pour nous faire la cuisine ! Tant mieux, c’est signe que l’on va bien manger.
L’après midi nous partons nous balader dans les environs. Nous découvrons un lac salin niché au creux d’un ancien cratère. Le sel est ensuite récupéré puis expédié dans le reste du pays et même dans les pays voisins.
Notre arrivée a fait sortir tous les habitants du village et un vieux déballe alors plein d’objets anciens. Un peu plus loin, le guide nous montre un puits immense dans lequel les hommes vont puiser l’eau et la remonte dans des seaux en faisant une chaîne humaine pour la déverser ensuite dans un abreuvoir qu’ils ont creusé dans le roc. Un large chemin pentu permet ensuite aux troupeaux de venir boire. Les photos ne rendent pas l’effet escompté, mais imaginez voir débouler du haut tout un troupeau assoiffé ! Mieux vaut se ranger sur le côté !
La nuit tombe au moment où l’on rentre à l’hôtel et sur la piste il faut faire du gymkhana entre les dromadaires qui déboulent de chaque côté.
Je me couche très vite, un peu fatiguée par la journée et j’en oublie de vérifier l’état des lieux.
À demain
05:29 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : voyage, ethiopie, yabello
samedi, 08 mars 2014
42. Carnet de voyage en Éthiopie -7-
Vendredi 21 février : Rencontre avec les Karo et les Hamer.
Cette nuit sous la tente fut assez agréable. Nous allons prendre le petit déjeuner là où la veille au soir nous avons dîné. C’est également dans cet endroit que nous reviendrons dormir ce soir.
Quel est le programme pour la journée ?
Ce matin, visite d’un village karo situé à deux heures sur une piste en très mauvais état. Les Karo forment une communauté d’environ trois cents personnes, ils vivent sur les hauteurs dominant la vallée de l’Omo. Ils se percent la lèvre inférieure dans laquelle ils introduisent différentes décorations.
Les petits greniers à grains :
De nouveau deux heures de piste et après le déjeuner, nous avons droit à une petite sieste jusqu’à 16h pour nous remettre avant de partir à la rencontre d’un village occupé par une autre tribu, les Hamer.
Le principe reste toujours le même : 5 birrs pour une photo. Ma réserve de petites coupures a largement diminué et je suis obligée d’y aller au compte-goutte.
Ah, justement, j’aperçois un vieil homme très digne ; je le photographie et lui tends mon billet. Mais il n’en veut pas, le jugeant trop usagé et il s’avance vers moi afin de me le redonner.
Je recule et pose alors le pied sur une branche épineuse au sol, parmi les excréments d’animaux, les longues épines viennent se planter dans ma cheville gauche et aussitôt le sang se met à dégouliner ! Et ça coule, ça coule, un kleenex, puis deux ne suffisent pas à arrêter l’hémorragie. Le pire dans tout ça est l’arrivée des mouches ! Les autres regardent :
— Oh dis donc, qu’est-ce que tu perds comme sang !
Par chance Muriel Robin qui est suréquipée prend les choses en mains :
— Bon, va t’asseoir sur le marche-pied du 4x4. Fais voir … Ah dis donc, qu’est-ce que ça saigne ! On va mettre tout de suite un antiseptique, puis un pansement.
Aussitôt dit, aussitôt fait ; le pansement ne tient pas très bien et je regarde avec appréhension les plaies afin qu’aucune mouche ne vienne s’y poser. Le sang a fini par s’arrêter de couler, mais j’ai perdu toute envie de faire de la photo.
Et pendant ce temps-là, le vieil homme nous a suivies, brandissant toujours le billet de cinq birrs !
Le soir en arrivant à l’hôtel Sonia me refera un autre pansement plus solide après que j’aie redésinfecté avec de la biseptine ( qui était restée au fond de la valise). Sur ce coup-là, j’ai manqué de prudence, j’aurais dû mettre des chaussures fermées. Ça me servira de leçon pour une prochaine fois.
Pour me remettre de mes émotions, je déguste un gin-tonic en compagnie de Sonia à la terrasse de l’hôtel. La nuit tombe bientôt. Sonia réussit à avoir du réseau et me prête son téléphone pour appeler Peggy. Depuis le départ je n’ai pu lui envoyer qu’un seul texto et je ne sais même pas si elle l’a reçu :
— Allo Peggy ? Bon, je te téléphone pour te dire de ne pas t’inquiéter si tu ne reçois pas de nouvelles, mais il n’y a pratiquement jamais de réseau. Aujourd’hui je me suis écorchée la jambe, le sang n’arrêtait pas de couler et il y avait des mouches partout, partout. Mais bon, à part ça, tout va bien. Je ne te rappellerai pas, préviens Christine ! Grosses bises.
C’est alors que l’on voit monsieur Bidochon arriver avec Sa bouteille de pastis et Ses cacahuètes et s’installer sans complexe à une table avec ses amis ! J’hallucine devant un tel sans-gêne. Je suppose qu’en France il ne se permettrait pas un tel comportement.
Avant de me coucher j’enfile une chaussette afin de maintenir le pansement. Ça ne me fait pas mal mais j’appréhende le lendemain :
— Si ça se trouve, ça va gonfler, peut-être même s’infecter … Si ça se trouve, on va peut-être devoir me couper le pied !
Mais je finis par m’endormir.
À demain !
Pour en savoir davantage :
Rencontre avec les Hamer d’Éthiopie
04:43 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voyage, ethiopie, karo, hamer