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mardi, 10 avril 2007

A l'assaut des remparts de Chinon

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Le temps était vraiment trop beau pour ne pas en profiter et hier matin je suis donc partie en balade. Direction Chinon, et plus particulièrement la forteressse médiévale. Il me faut à peine une demi-heure pour m'y rendre depuis que l'autoroute A85 est ouverte. La traversée de la forêt est toujours un moment de pur bonheur. Les arbres commencent juste à verdir et les nuances de vert sont infinies.

J'ai déjà visité le château de Chinon ( enfin ce qu'il en reste) mais je voulais voir où en étaient les travaux de restauration qui ont été commencés en juin dernier. Ces travaux sont subventionnés par le Conseil Général et ils doivent en principe se terminer fin 2008. Il s'agit de consolider les vestiges et de redonner à l'ensemble de cette forteresse médiévale son allure générale tout en respectant les plans.

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L'entrée est donc située maintenant à mi-pente , le long des remparts. On accède au château en passant par un souterrain. Dans les fossés du château se trouve un autre souterrain qui permettait de se rendre discrètement à la maison du Roberdeau, demeure de la belle Agnès Sorel, la maîtresse du roi Charles VII. 

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Cette forteresse est composée de trois parties distinctes séparées par des douves et entourées de remparts pour former un site imprssionnant.

Mon but n'est pas de vous faire un rapport historique des lieux, ce qui prendrait un temps fou et vous ennuierez assez vite je pense, mais plutôt de vous proposer quelques photos prises au gré de ma flânerie.

La forteresse domine la rivière la Vienne qui s'écoule d'est en ouest pour aller se jeter quelques kilomètres  plus loin dans la Loire, à Candes-Saint-Martin.

Vue à l'est

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vue à l'ouest

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Vue au sud sur le quartier Saint Jacques.

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Les travaux entrepris interdisent l'entrée des logis seigneuriaux. Seules les tours sont accessibles :

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La tour de l'horloge qui renferme un petit musée sur Jeanne d'Arc ( au passage rappelons que c'est à Chinon  que Charles VII la rencontra pour la première fois  ) .

Puis également la tour des chiens,la  tour d'Argenton, la tour du moulin.

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Sur les murs on peut s'amuser à déchiffrer les graffitis laissés par les visiteurs au cours des ans.

Si vous avez l'occasion de passer dans la région, je vous conseille de visiter Chinon, car en plus de la forteresse vous pourrez découvrir les vieux quartiers de la ville, au pied des remparts, où l'on peut encore admirer de magnifiques demeures.

Et puis, de là, vous pouvez vous rendre à La Devinière, l'ancienne demeure de Rabelais, ou bien aller visiter le joli petit village de Candes,  ou encore vous rendre, plus au sud, à Richelieu, la ville conçue par le Cardinal et vous arrêter en chemin au château du Rivau.

En parlant de Richelieu, rappelons qu'il est en partie responsable du déclin et de l'abandon du château de Chinon. Il en devint le propriétaire en 1634 et laissa le site à l'abandon, lui préférant SA VILLE, que d'ailleurs il ne vit jamais terminée puisqu'il mourut avant la fin des travaux. Mais ceci est une autre histoire... 

lundi, 09 avril 2007

Quand mes ancêtres évangélisaient les Marquises

Ce matin, en faisant des recherches sur une des familles de ma généalogie, j'ai découvert un site sur lequel j'ai enfin pu trouver des photos de l'endroit où a vécu le cousin de mon ancêtre, Joseph Baudichon.

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Tout commence à Sainte-Maure, petite bourgade paisible au sud de Tours, connue surtout pour ses fromages de chèvre. 

En consultant les registres paroissiaux de la commune, on découvre une famille, la famille BAUDICHON, à la descendance très prolifique. Mon ancêtre, Louise Jeanne est née à Sainte-Maure le 11 novembre 1790. Elle y épousa un gendarme, René Durand, le 20 février 1812.

La destinée de l'un de ses nombreux cousins fut tout à fait différente:

Joseph BAUDICHON est né à Sainte Maure de Touraine le 11 septembre 1812. Sa famille, depuis plusieurs siècles, s’était établie en Touraine et s’y adonnait au grand commerce. La branche fixée à Tours a compté un échevin sous Louis XIV.

Le père de Joseph était un ancien militaire.Enrôlé à 18 ans, il avait participé aux campagnes d'Italie et d'Egypte, puis avait été grièvement blessé à Wagram.

Chevalier de la Légion d’Honneur, il voulait orienter son fils  vers le métier des armes et son admission était prévue à l’Ecole Royale Militaire Préparatoire de La Flèche. L’enfant préféra cependant la carrière ecclésiastique. Il est d’abord instruit par l’abbé Aumouette, vicaire à Ste Maure, dès l’age de 12 ans. Il suit ce dernier lors de sa mutation à la cure de La Chapelle/Loire et y accomplit ses études littéraires en compagnie du futur abbé Bourassé et de l’abbé Girault. Au Grand Séminaire de Tours, Joseph BAUDICHON effectue ses études théologiques, reçoit les ordres mineurs. Il entre ensuite comme novice dans la Congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie et y fait profession sous le nom de Frère François-de-Paule, en souvenir de ses attaches tourangelles et de l’ermite calabrais venu à la Cour de Louis XI au Plessis-les-Tours. Il est ordonné prêtre en 1838. La même année, l’abbé Joseph BAUDICHON est désigné pour la mission d’Océanie. Embarqué le 28 mai 1838, il débarque le 20 décembre aux îles Gambier puis, le 3 février 1839 aux îles Marquises. Il apprend la langue du pays, compose un dictionnaire, une grammaire et un catéchisme en langue locale. Cette connaissance de la langue polynésienne, des mœurs et usages locaux fait dire aux Canaques : «  tu es un sauvage comme nous ».

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Quand l’amiral Dupetit-Thouars, messager du gouvernement de Louis-Philippe prend possession des îles Marquises en 1842, il sollicite l’aide de Joseph BAUDICHON pour faire accepter par les indigènes le protectorat de la France. En 1843, il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur. En 1844, à la suite de la mort dans un naufrage du vicaire apostolique des iles Marquises, Mgr Bouchouze, évêque titulaire de Nicopolis, l’abbé BAUDICHON est choisi pour lui succéder. Nommé évêque titulaire de Basilinopolis le 13 août 1844, il est sacré le 21 décembre 1845 en la cathédrale de Santiago du Chili par Mgr Hilarion Etura, évêque titulaire d’Augustopolis. D’abord coadjuteur du vicaire apostolique des îles Marquises le 14 août 1844, Mgr BAUDICHON devient vicaire apostolique des îles Marquises le 9 mai 1848. Il est même acclamé « roi des Marquises » par les indigènes. En 1849, il revient en Europe afin de rendre compte de sa mission au pape Pie IX. Mais, atteint par la maladie et inquiet à la suite des querelles nées au sein de la Congrégation, il démissionne la même année et rentre à la maison mère de Picpus à Paris, puis se retire à Tours en 1872. Il meurt à Tours le 11 juin 1882 dans sa maison de la rue Jules Charpentier. A cette occasion, l’archevêque de Tours, Mgr Charles Théodore Colet publie une lettre-circulaire en date du 14 juin 1882 et annonce un service solennel en l’église Notre Dame La Riche pour le 20 juin 1882. La vocation missionnaire de Mgr Joseph BAUDICHON doit être mise en relation avec le mouvement lancé depuis Tours par Léon Papin-Dupont, «  le saint homme de Tours ». Un autre tourangeau, également né à Ste Maure le 11 octobre 1808, René DORDILLON, devient évêque titulaire de Cambryopolis le 7 décembre 1855. Il est sacré le 8 février 1857 à Santiago du Chili en l’église de ST Sauveur et nommé vicaire apostolique des îles Marquises le 7 décembre 1855. Il meurt à Taiohae( îles Marquises) le 11 janvier 1858.                                                            *** Sources :                                                                    Louis Auguste Bosseboeuf : «  Urbain Lefebvre, missionnaire dans les Indes et la Chine, 1725-1792 ». Tours, 1888. 

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Ce matin donc, j'ai trouvé les renseignements suivants. Je ne savais pas que René Dordillon avait un lien de parenté avec Joseph Baudichon.

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A noter la réédition en 1999 de l'édition originale du livre de grammaire ( parue en 1904).

Mais je n'en ai pas fini avec la famille Baudichon pour autant ! Je vous parlerai prochainement du neveu de Joseph qui s'illustra également, mais dans un autre domaine.

A suivre donc... 

samedi, 23 novembre 2024

Road trip dans le 3-7, chapitre II

Samedi 1er juin : nous entamons notre deuxième sortie à la découverte des villages tourangeaux.

Aujourd'hui, nous prenons ma voiture et, comme il fait très beau, nous décapotons afin de profiter du soleil. 

Cette fois-ci nous empruntons l'ancienne nationale 10 jusqu'à Sainte-Maure-de-Touraine — le pays des fromages de chèvre —, puis nous bifurquons à droite, à la sortie de la ville, en direction de Richelieu.

Premier arrêt à Chézelles.

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Au détour d'un virage, nous tombons dans une vaste clairière gazonnée où sont plusieurs corps de ferme restaurés, à côté de la petite mairie. Sur la gauche, se trouve l'église et, tout au fond, légèrement surélevé,se dresse un magnifique château.

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Le spectacle est tellement inattendu que nous somme littéralement clouées sur place.

Enfin, pas trop quand même, puisque je me gare sur la gauche à côté de quelques voitures. Une dame apparaît bientôt et vient à notre rencontre :

— Bonjour, je peux vous renseigner ?

—Oui, effectivement, nous sommes parties à la découverte de petits villages de Touraine et nous sommes surprises de découvrir ce lieu surprenant en pleine campagne.

Alors, après s'être présentée (Madame de ..., je n'ai pas retenu le nom), elle nous explique que nous sommes dans un lieu qui appartient depuis à la communauté de l'Emmanuel. Ce site reçoit en permanence des familles, des groupes d'enfants et d'adolescents pour des moments de prières et de recueillement. 

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Pour moi qui suis totalement agnostique et qui n'ai reçu AUCUNE éducation religieuse, j'ai l'impression de me retrouver dans un autre monde, avec ses codes bien particuliers. Catherine ressent la même chose que moi. J'ai la curieuse impression de faire tache dans ce décor, ne ne pas être à ma place en fait.

— Vous pouvez pénétrer et photographier à votre guise. Derrière le château se trouve la grotte de la Vierge Marie, puis il y a aussi une petite chapelle. Je vous demanderai seulement de ne pas prendre les enfants en photo.

Les enfants, parlons-en ! Il y en a un peu partout, certains sont en classe, d'autres sont réunis en cercle, écoutant  les paroles d'un enseignant (leur apportant la bonne parole je suppose). On croise un jeune prêtre et surtout beaucoup d'adolescents. Des tentes ont été installées sur la pelouse près du château pour loger tout ce petit monde.

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Il y a aussi un certain nombre de bâtiments de chaque côté du château, dans la forêt. Chaque bâtiment porte un nom de saint.

Après avoir fait le tour du château, nous pénétrons dans l'église de Chézelles.

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Une petite porte latérale donne sur un minuscule cimetière où se trouvent quelques tombes et une grande plaque fixée au mur.

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De retour à la maison, le soir, j'ai fait quelques recherches généalogiques :

Charles EYNARD, comte de MONTEYNARD, est natif de Bresson, dans l'Isère. Il s'est marié à Chézelles le 17 février 1884 avec Marie-Thérèse DUJON (née à Poitiers en 1861, fille de Henri Louis DUJON, baron, marié à Rivière ,près de Chinon, le 10 mai 1859 avec Léonie Joséphine VEAU de RIVIERE, née à Rivière en 1838).

De nos jours, un descendant de la famille de MONTEYNARD, habite à Rivière où il ouvert un gîte. Voir ICI.

Nous avons été tellement ébahies par ce que nous avons découvert que nous n'avons même pas eu l'idée de continuer plus loin sur la route. Or, ce n'est pas possible que Chézelles se réduise à cette communauté, même si sur place nous avons trouvé la mairie et l'église. Il doit y avoir un peu plus loin  d'autres habitations. Je me suis alors souvenue qu'en 1833, un décret royal a rattaché le village de Liéze à Chézelles.

Notre visite est donc incomplète, il faudra revenir dans le secteur.

Pour en savoir davantage :

La communauté de l'Emmanuel