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mercredi, 16 juin 2010

225. Isba ou datcha ?

Connaissez-vous la différence entre une isba (изба) et une datcha (да́ча) ?

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L'isba est la maison traditionnelle russe, construite en bois et qui ressemble à un chalet (la Holzhaus en allemand).

La datcha peut être considérée comme la résidence secondaire, une petite maison d'été sans chauffage et souvent sans l'eau courante, construite bien souvent de bric et de broc, mais implantée sur un petit bout de terrain qui permet de cultiver ses légumes. À partir des années 1990, les sociétés offrirent à leurs employés des terrains de 600m2 afin de leur permettre de pouvoir se ravitailler en légumes pour l'hiver. Les datchas ont alors vu leur nombre augmenter considérablement.

Aujourd'hui la superficie du terrain est passé (si j'en crois mes sources) à 1200m2. Rien à voir cependant avec les cossues propriétés des nouveaux-riches qui ressemblent plus à des palais qu'à des datchas !

Eh tiens, puisqu'on parle de maisons, voici un diaporama avec plein d'isbas ! 

21:24 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, russie, maisons, isba, datcha

224. Le timbre du mois de mai

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Durant mon absence, j'ai reçu le nouveau timbre créé par Thierry. Il s'est inspiré de l'art postal. Au fait, qui a remporté le concours organisé par l'Atelier Rouge Pistache ?

10:00 Publié dans Thierry | Lien permanent | Commentaires (1)

223. De Moscou à Pékin-11-

Vendredi 28 mai, de Iekaterinbourg à Novossibirsk.

Étapes : Tioumen, 2138km - Ishim, 2428km - Nazyaevskaïa, 2562km - Omsk, 2716km - Barabinsk, 3035km - Novossibirsk, 3343km.

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Je me réveille plusieurs fois dans la nuit. Une fois le soleil levé, je prends quelques clichés : bouleaux, isbas, bouleaux isbas ...Ah, une gare ! 

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Le paysage est toujours le même, une grande solitude règne dans cette Sibérie occidentale. Les villages sont rares.

Au petit déjeuner on nous sert de la bouillie d'avoine. C'est délicieux ! J'en aurais bien repris un deuxième bol. Mais les parts sont calculées à l'avance et il n'y a pas de râbe.

Nous arrivons à Omsk à 11h40 (heure de Moscou). En fait je n'ai aucune idée de l'heure véritable. Nous descendons du train pour acheter de la nourriture pour le déjeuner. Je prends des pirojkis à la viande. Ensuite nous trinquons tous ensemble à la vodka pour fêter différents anniversaires.

 Un arrêt dans l'après-midi dans la ville de Barabinsk. Puis Mickaël et Rachèle organisent une compétition de belote.

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Nous atteignons Novossibirsk vers 19h, heure locale. Voilà, une journée comme une autre dans le Transsibérien.

Un aperçu du « cabinet de toilette ».

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C'est ce jour-là, si ma mémoire est bonne (et elle l'est) que je fus agressée par une marchande mongole sur le quai de la gare de Barabinsk. J'avais profité de sa forte corpulence pour me placer en retrait derrière elle et de là je pouvais zoomer sur d'autres personnes. Mais à un moment, elle s'est retournée et m'a vue. Elle a cru que je la photographiais et s'est mise alors à m'injurier -enfin je le suppose- et tout en joignant le geste aux paroles elle saisit alors un de ces horribles pantalons qu'elle vendait et  me frappa avec au visage. Je réussis à esquiver le coup mais j'eus surtout peur pour  mon appareil photo.  Décidément le courant ne passait pas entre les Mongols et nous !

À suivre

mardi, 15 juin 2010

222. La vie reprend peu à peu son cours normal

Une semaine déjà que je suis de retour ! Je suis chez moi tout en étant encore en voyage. L'écriture du carnet me fait revivre les émotions ressenties.

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J'ai revu Christine, puis Julie. Dimanche je suis allée déjeuner chez les parents de cette dernière. Le père de Julie serait bien tenté par le voyage mais il en est tout autrement pour sa maman ! Dans un certain sens, on peut comprendre.

Lundi je suis allée au cours d'anglais. Je manquais tellement de motivation que je suis arrivée en ayant oublié mon cahier et mon crayon ! Ces cours m'ont été très profitables car je suis maintenant en mesure de me faire comprendre. Mais je pense que je n'irai pas au-delà.

Cet après-midi j'ai tout de même eu le courage de tondre le gazon. Depuis que je suis rentrée, j'ai terriblement froid et je dors beaucoup, à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit. Ainsi par exemple, je viens juste de me réveiller et il est 23h ! J'étais en train de réfléchir à la distance qui sépare Brest, en Bretagne, de Vladivostok en Russie. Après quelques recherches je viens de trouver : la distance est approximativement de 8981km.

Il me manque le trajet de Brest à Paris, soit environ 505km, puis celui de Berlin à Moscou, soit environ 1610km. Ces deux trajets sont facilement faisables. Reste le gros tronçon qui relie Oulan-Oudé à Vladivostok, soit encore 2049km. Finalement je n'ai donc parcouru que la moitié de la distance qui sépare la mer d'iroise de la mer du Japon sur le sol ferme.

Tiens, je préfère retourner me coucher !

221. De Moscou à Pékin-10-

Jeudi 27 mai : de Moscou à Iekaterinbourg

 
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Étapes :

Vladimir, 191km - Nijni Novgorod, 441km - Kotelnich, 869km - Viatka, 986km - Balyezino, 1192km -Perm, 1434km - Iekaterinbourg, 1814km.

 Durant la nuit le train s'est arrêté à Vladimir, Nijni Novgorod (l'ancienne ville de Gorki)  et Kotelnich. Je me réveille vers 6 heures du matin et vais tout de suite faire un brin de toilette. C'est très rudimentaire, mais bon, à la guerre comme à la guerre !  Le petit déjeuner est servi au wagon-restaurant à partir de 7 heures du matin (6 euros).

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Les repas sont à nos frais. Notre accompagnateur, Youri, passe tous les matins dans chaque compartiment pour recenser le nombre de repas à commander pour la journée. Durant ces cinq jours de train, nous avons été quelques uns à sauter le déjeuner, le remplaçant par des achats de nourriture locale sur les quais de gares.

Il fallait aussi régler le problème de l'heure car plusieurs  fuseaux horaires séparent Moscou d'Oulan-Bator. Il fut convenu que nous resterions à l'heure de Moscou jusqu'à notre arrivée dans la capitale mongole. Peu à peu la vie s'installe à bord, chacun prend ses marques. On fait des pauses café ou thé grâce à l'eau chaude fourni par le samovar.

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Les compartiments sont gérés par deux « provodnista », responsables du nettoyage et du maintien de l'ordre dans les wagons.  A chaque arrêt, elles ferment les compartiments à clé, font descendre les marches du wagon pour accéder au quai (ce n'est pas automatique), puis descendent sur le quai. Elles font signe lorsque le train est sur le point de repartir. Il faut donc toujours les avoir à l'œil au risque de rester sur le quai !

Elles ferment et rouvrent la porte des toilettes un quart d'heure avant chaque arrêt. Et gare à vous si vous n'avez pas prévu. Elles sont intraitables. Le personnel du train était mongol. Et les deux petites que nous avions jusqu'à Oulan-Bator étaient charmantes. Ce fut différent par la suite lorsque nous avons changé de train. Mais j'y reviendrai ...

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Premières photos de la campagne russe, avec les isbas, puis le premier arrêt en gare de Viatka(l'ancienne ville de Kirov). Les marchands mongols se précipitent alors sur le quai pour vendre toutes sortes de choses aux Russes. Les quais deviennent alors de grands marchés à ciel ouvert où les Russes viennent s'approvisionner en ... eh bien en un peu de tout ! Des vêtements principalement, des choses affreuses mais qui ont l'air de plaire aux autochtones, mais aussi toutes sortes de produits. Ca peut aller des conserves à la crème épilatoire, en passant par des ampoules basse tension ou encore des bigoudis. Un grand bazar en somme ! Ils doivent faire vite car les arrêts dépassent rarement vingt minutes. C'est pourquoi certaines marchandes mongoles ont trouvé le système : elles vendent depuis la fenêtre de leur compartiment !

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Finalement rien n'a beaucoup changé depuis l'époque où Loti nous décrivait les caravanes de chameaux que les Mongols conduisaient dans toute l'Asie pour vendre leurs produits. Le train est la caravane des temps modernes. Ils prennent un visa entre la Russie et la Mongolie et pendant trois mois (date de validité du visa) ils font du commerce. Quand le visa arrive à son terme, ils reprennent un autre visa et ainsi de suite.  Ils vivent donc dans le train avec femme et enfants. Dans certains compartiments les Mongols ont même recréé un semblant de maison : on y voit des plantes en pot, ils ont tout ce qu'il leur faut pour faire la cuisine et, quand on passe devant leur compartiment, on sent parfois de bonnes odeurs venir nous chatouiller le nez. Leurs enfants jouent dans le couloir.

Mais ce n'est pas pour autant que le dialogue s'engage : d'abord il y a le problème de la langue et puis nous sommes un peu des intrus, des empêcheurs de tourner en rond, bref on vient les gêner dans leur façon de vivre et ils ne doivent pas très bien comprendre quel plaisir on peut avoir à voyager ainsi dans des conditions un peu spartiates.

Je pense que si nous n'avions pas eu ce problème de vol dés le début du voyage, nos relations auraient été tout autres. Mais nous avons fini par les éviter au maximum. Les seuls contacts que nous eûmes avec eux  se passaient juste quand nous nous rendions au wagon-restaurant. Il nous fallait en effet traverser le train de bout en bout pour y accéder. La devise devint bientôt : Restez « groupir »  et n'oubliez pas vos papiers bien cachés sous les vêtements !

Ainsi va la vie ...

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Le train file à allure moyenne,à vrai dire, je ne sais pas à quelle vitesse il roule mais en tout cas, ce n'est pas le TGV. A travers les vitres sales il n'est facile de prendre des photos et les fenêtres ne s'ouvrent pas beaucoup.  Vous comprendrez pourquoi certaines photos ont des taches.

Nous avons traversé la Volga dans la nuit, à Nijni Novgorod. Durant l'époque soviétique la ville fut rebaptisée Gorki car  l'écrivain y naquit en 1868. Depuis la ville a repris son ancien nom. C'est également à Gorki que l'écrivain Andreï Sakharov et son épouse Eléna Bonner furent exilés. L'appartement qu'ils occupaient est devenu un musée aujourd'hui.

A l'arrêt en gare de Perm, une petite pensée à Boris Pasternak, l'auteur du Docteur Jivago. C'est en effet dans cette ville qu'il vivait et qu'il  écrivit son roman devenu un film incontournable. La ville de Perm servit également de toile de fond à la pièce de Tchékhov, Les trois sœurs.

Il est environ 23h quand le train s'arrête en gare d'Iekaterinbourg, au nom tristement célèbre puisque c'est dans ce lieu que le tsar Nicolas II, sa femme et ses enfants furent assassinés en juillet 1918. La ville prit alors le nom de Sverdlovsk. Et puis, les temps changent, la ville est redevenue Iekaterinbourg. Mais dans le train tout le monde dort ...

Première étape du Transsibérien :

A suivre