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lundi, 23 mai 2011

126. Sur les terres du cardinal


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« Nous arrivâmes par une avenue qui borde un côté du parc. Enfin on se trouve en une place fort spacieuse ; je ne me souviens pas bien de quelle figure elle est : demi-ronde ou demi-ovale, cela ne fait rien à l’histoire, et pourvu que vous soyez avertie que c’est la principale entrée de cette maison, il suffit. Je ne me souviens pas non plus en quoi consistent la basse-cour, l’avant-cour, les arrière-cours, ni le nombre de pavillons et corps de logis du château, encore moins de leur structure. [ …]

C’est assez que le tout est d’une beauté, d’une magnificence, d’une grandeur digne de celui qui l’a fait bâtir. Quand on a passé le pont-levis, on trouve la porte gardée par des dieux, Mars et Hercule. […]

Autour du château sont force bustes et force statues, la plupart antiques, comme vous pourriez dire des Jupiters, des Apollons, des Bacchus, des Mercures et autres gens de pareille étoffe ; […]

Je ne m’amuserai à vous décrire les divers enrichissements ni les meubles de ce palais. Nous n’eûmes quasi pas le loisir de considérer ces choses, l’heure et la concierge nous faisant passer de chambre en chambre, sans nous arrêter qu’aux originaux des Albert Dürer, des Titien, des Poussin, des Pérugin, des Mantegna et autres héros dont l’espèce est aussi commune en Italie que les généraux d’armée en Suède. […]

Nous sortîmes de cet endroit, et traversâmes je ne sais combien de chambres riches et magnifiques, des mieux ornées, et dont je ne dirai rien ; […] Toutefois je vous avouerai que l’appartement du roi m’a semblé merveilleusement superbe ; celui de la reine ne l’est pas moins.[…]

Enfin nous descendîmes dans les jardins, qui sont beaux et fort étendus. Rien ne les sépare d’avec le parc. C’est un pays que ce parc, on y court le cerf. Quant au jardin, le parterre est grand et l’ouvrage de plus d’un jour. Il a fallu pour le faire qu’on ait tranché toute la croupe d’une montagne.»

Ainsi s’exprime, dans une lettre à sa femme, le fabuliste Jean de la Fontaine, décrivant sa visite chez le cardinal de Richelieu.

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Armand Jean du Plessis ! Un homme exceptionnel et qui, à l’apogée de sa gloire, voulut créer son propre petit royaume. En 1632, le roi Louis XIII lui donna donc l’autorisation de bâtir un château et un bourg, clos de murs et fossés, avec deux marchés par semaine.

Les travaux furent confiés à l’architecte Jacques Lemercier. Il reste par bonheur des gravures d’époque :

 

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La mort du cardinal en 1642 sonna le glas de la ville qui retomba vite dans l’oubli.

Aujourd’hui, que reste-t-il de tout cela ?

Le château n’existe plus. Il fut racheté par des marchands de biens qui le démantelèrent totalement. Reste seulement le dôme et l’orangerie, perdue au fond du parc.

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La ville, quant à elle, subsiste bien. Son tracé rectiligne, sa symétrie en font un exemple d’architecture du XVIIe siècle.

Hier donc, je suis allée me balader à Richelieu en compagnie de Christine. Il faut bien avouer que l’on ne vient pas à Richelieu par hasard. C’est retiré de tous les grands axes touristiques.

La rue Royale avec ses hôtels particuliers, presque similaires (quelques détails différent) a gardé de sa grandeur, malgré une restauration un peu surprenante : ainsi les façades de certaines maisons laissent apparaître la pierre, tandis que d’autres ont été recouvertes d’un crêpi dont la couleur varie d’une maison à l’autre !

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La place de l’église a été également rénovée. Autrefois elle était divisée en quatre sections identiques bordées d’arbres. Aujourd’hui c’est un immense parking au milieu duquel trône un malheureux jet d’eau. Ça donne une impression de grand vide.

Quelques magasins étaient ouverts, mais on doit bien avouer que les touristes étaient peu nombreux !

Décidément, la ville de Richelieu a bien du mal à sortir de sa torpeur …

Le matin, nous étions allées voir l’abbaye de Bois-Aubry, à Luzé. Je voulais surtout montrer la tombe de Yul Brynner à Christine. Elle se situe près de l’abbaye, en bord de champs. Et là, surprise ! Le petit cimetière des moines orthodoxes est entièrement clos de barbelés électrifiés empêchant tout accès ! Si on avait voulu mettre une fleur sur la tombe (ce qui n’était pas le cas) on n’aurait pas pu. Étrange tout de même !

samedi, 21 mai 2011

125. Côté jardin

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Depuis mon retour de voyage, je n'ai pratiquement rien fait ( si ce n'est jouer à Cityville bien sûr !). Avec ce temps exceptionnellement chaud, la nature a pris de l'avance et les rosiers sont tout en fleurs. Cette semaine, je me suis donc décidée à faire du grand nettoyage. Christine est venue me donner un coup de main et nous avons lessivé la terrasse qui était devenue toute noire. Pour ça nous avons utilisé de la lessive St Marc. Le résultat est époustouflant !

 

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Allons faire un petit tour :

 

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Maintenant, tout est au top. Je n'ai plus qu'à en profiter... comme Théo !

 

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jeudi, 19 mai 2011

124. Le timbre du mois d'avril

Petite escapade en Bretagne ! Voici la maquette du dernier timbre de Thierry. Vous aurez probablement identifié le lieu.

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Attention, avis de tempête !

04:43 Publié dans Thierry | Lien permanent | Commentaires (3)

mardi, 17 mai 2011

123. Carnet de voyage en Inde -18-

Dimanche 24 et lundi 25 avril: retour en France

 
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Et voilà, nous arrivons au terme de ce voyage ! À 9h une partie du groupe s’envole pour le Népal. Je fais mes adieux à Véronique et lui donne rendez-vous sur mon blog à son retour.

La matinée se passe à préparer les bagages. Je ne suis pas beaucoup plus chargée qu’au départ car je ne rapporte rien de spécial.

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Après le déjeuner, nous partons en direction de l’aéroport. Le vol pour Delhi décolle vers 16h30. Une fois dans la capitale, je pensais que nous resterions sur place dans l’attente du vol pour Francfort, prévu dans la nuit,  mais un car vient nous chercher pour nous emmener dîner … chez l’habitant !

Surprise générale (ou presque), mais reprenant les papiers du voyage, j’ai pu constater que c’était effectivement inscrit dans le programme.

Donc, nous débarquons tous les 14 dans une famille indienne. Le ton est vite donné quand on pénètre dans une résidence privée gardée par une barrière. Pas de mendiants, ni de chiens errants, encore moins de vaches. Les immeubles sont spacieux, coquets, les rues sont propres.

La famille qui nous reçoit est d’un niveau aisé. Le monsieur travaille dans l’import-export, la dame est enseignante. La conversation se fait en anglais et Netra Pal traduit. Une boisson nous est aimablement proposée : coca ! Et pour la bière ce sera 100 roupies. C’est quoi ce plan fumeux ?

Nous sommes confortablement installés dans le salon et un serveur très stylé nous apporte les boissons et quelques amuse-gueule. Dans un coin de la pièce se trouve une grande table sur laquelle sont entreposés différents récipients ainsi qu’une plaque de cuisson.

Après l’apéritif, la maitresse de maison, tout sourire, s’en va nous faire une démonstration culinaire. On se croirait à une réunion Tupperware ! Tous les membres du groupe (sauf moi bien sûr, esprit contradictoire) sont attentifs à ses moindres faits et gestes : et que je te découpe des patates en rondelles, et que je te rajoute des épices et puis je touille avec une cuiller en bois ! Quelle innovation ! Ah mais voilà qu’elle me tend la cuiller pour touiller tandis que son mari prend des photos. Non mais je rêve !... Je fais celle qui ne comprend pas.

Ah mais voilà maintenant la mémé qui arrive ! Mémé vit à Londres et vient régulièrement chez ses enfants à Delhi.

Monsieur nous demande maintenant de poser pour la photo-souvenir. Je fais exprès de faire une tête d’abrutie. Bon, on peut s’en aller maintenant ? Non ? Ah ce n’est pas fini !

Madame revient bientôt avec un grand livre, c’est son livre d’or. On DOIT écrire nos impressions sur cette soirée. Et chacun de noter quelques mots sur la page sous le regard attentif de la maitresse de maison. Arrive mon tour : je n’ai aucune envie de remplir ce cahier et je le passe à ma voisine. Là, je subis les foudres de deux personnes du groupe qui trouvent mon attitude très mal élevée. Soit, on veut que je remplisse, et bien je vais le faire :

Veni, vidi, vici !

Ouf, on s’en va. Ah, c’est quoi ça encore ? La recette de cuisine en anglais ? Qu’est-ce que vous voulez que j’en fasse ?

Bon, vous allez probablement penser que je suis particulièrement désagréable. C’est un fait. Mais d’un autre côté, à quoi servait cette mascarade ? La maitresse de maison touche très certainement une subvention pour sa prestation. Il aurait mieux valu aller visiter une famille dans la campagne indienne. Enfin cet intermède aura eu l’avantage de faire passer le temps.

Retour au car : en route nous laissons Netra Pal à l’agence ainsi qu’un couple dont le vol est prévu pour demain.

Direction l’aéroport ! Adieu l’Inde. Peut-être reviendrai-je un jour ? Je ne sais pas encore… Ce voyage m’a laissé perplexe. Je suis encore dans l’impossibilité de dire si ça m’a plu ou pas. Il parait que lorsque l’on revient d’un voyage en Inde, on est, soit fasciné, soit révulsé. Disons que je suis entre les deux positions.

À l’aéroport, je prends mes distances avec le reste du groupe qui tue le temps en faisant les boutiques.

Le vol est long, je suis coincée entre deux personnes et je ne peux pas circuler comme je le voudrais.

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L’avion atterrit à Francfort vers 8h. Vite, le fumoir ! Oh, il y a un monde fou et personne n’a de feu. Deux heures à attendre avant le vol pour Paris.

Cette fois, je suis côté hublot et je peux apercevoir la campagne verdoyante. La verdure m’a manqué, c’est indéniable.

Roissy, 11h. Je récupère  rapidement ma valise et maintenant il ne reste plus qu’à attendre le TGV. Je ne regrette pas d’avoir pris mon billet de train avant de partir.

15h34 : Saint-Pierre-des-Corps … Christine est juste devant la portière du compartiment :

Comme tu as l'air fatigué !

Coucou, me revoilà ! On va prendre un pot en terrasse ?

 

FIN

lundi, 16 mai 2011

122. Carnet de voyage en Inde -17-

Samedi 23 avril : une journée à Bénarès

 Mon portable sonne : il est 4h du matin. Un réveil bien matinal pour assister à quelque chose d’unique.

Nous quittons l’hôtel à 5h et le car nous laisse près des ghâts, ces fameux escaliers qui mènent jusqu’au fleuve. Nous descendons sur les rives du Gange et embarquons à bord d’une grande barque. Le soleil n’est pas encore levé et le ciel est gris, teinté de rose. Une légère brume s’élève au dessus de l’eau. La barque  avance doucement sur l’eau, sous l’impulsion des énergiques coups de rames donnés par deux Indiens.

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À cette heure matinale il y a déjà de l’animation : chaque matin, les gens viennent en effet se laver et se purifier dans les eaux du fleuve sacré. Mon dieu, quelles eaux ! … Les petites bougies de la veille finissent de se consumer sur leurs feuilles, des guirlandes d’œillets d’Inde flottent encore, d’autres sont venues s’échouer sur les rives.  Sur la berge, les laveurs tapent le linge sur des planches, les hommes et les femmes entrent dans l’eau, prient, parlent, rient … Les enfants s’ébrouent joyeusement parmi les détritus qui flottent sur les bords du fleuve. D’autres se soulagent sans aucune pudeur.

Les embarcations avancent très lentement, comme pour ne pas venir perturber le spectacle qui est offert à notre vue. Ce spectacle est exceptionnel, unique au monde ! J’ai rarement ressenti autant d’émotion – si ce n’est peut-être lorsque j’ai découvert le quartier des pêcheurs(Guet N’Dar)  à Saint-Louis au Sénégal.

Un peu plus loin, sur des bûchers, les corps finissent de se consumer lentement. Près des cendres fumantes encore, quelques chiens errants sont couchés dans l’attente (peut-être) d’ossements humains à dévorer. Les cendres seront ensuite jetées dans le fleuve …

Quel monde étrange ! Cette vision a quelque chose d’apocalyptique.

Le bateau rejoint bientôt la berge et nous pénétrons alors dans la vieille ville de Bénarès. Ville est un bien grand mot pour ce dédale de ruelles sombres, étroites, sales, où règne une forte odeur d’urine, d’excréments. Les vaches y sont reines : elles encombrent les passages et gare à ceux qui oseraient venir les en chasser !

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Durant ce périple, j’ai passé le plus clair du temps à regarder où je mettais les pieds. J’avais l’impression de jouer à la marelle et sautillant par-dessus les saletés au sol. Et puis, il y a les rats ...

Retour à l’hôtel pour le déjeuner. Puis, en début d’après-midi, nous reprenons le car pour aller visiter le site archéologique de Sarnath. Nous sommes à peine installés dans le car que nous nous arrêtons 100 mètres –que dis-je, 50 mètres !- plus loin :

Tiens, une boutique ? Il y avait longtemps ! Et c’est quoi aujourd’hui ? Ah ! de la soie … 

Il est 13h30, il règne à l’extérieur une chaleur étouffante. Tout le monde s’engouffre dans le magasin, histoire d’être au frais. Je suis le mouvement… Seulement, une heure plus tard, je commence à trouver le temps particulièrement long ! Ce n’est pas que la marchandise proposée soit inintéressante, c’est tout simplement que je n’ai pas envie d’acheter. Finalement je me décide à sortir et attendre à l’extérieur que les autres se décident dans leurs achats compulsifs. Hélas, dehors il doit faire 45 degrés et pas un arbre en vue, ni un banc où s’asseoir. Je reste donc adossée à un muret et bientôt voici un petit vieux qui arrive :

Teen roupies, teen roupies, teen roupies …   

J’ai beau l’ignorer, il continue sa litanie sans avoir l’air de vouloir s’arrêter. Au bout de la vingtième (ou trentième) répétition, je sens que j’ai les nerfs qui vont lâcher. Je me prends soudain à rêver de mon petit bout de jardin verdoyant où les rosiers doivent être en fleurs.

Mais que diable suis-je venue faire dans cette galère ?

Je m’apprête à retourner à l’intérieur du magasin pour prévenir Netra Pal que je rentre seule à l’hôtel, prétextant une soudaine fatigue, et prévoyant déjà une balade toute seule, quand Véronique sort du magasin. Bon, il y a de l’espoir … Les autres arrivent, me dit-elle.

Il est 15h quand nous quittons les lieux. Avant de remonter dans le car, j’aperçois un malheureux petit singe affublé de vêtements et que son dresseur force à tournoyer sur un air de tambourin. Ça finit de m’achever…

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Nous arrivons peu après dans le village de Sarnhat. C’est en ce lieu que le Bouddha prononça son premier prêche devant ses cinq disciples. Le site est un ensemble de ruines de monastères et de stupas qui s’étend sur plusieurs hectares. Il y a aussi un musée archéologique regroupant des vestiges dont certains datent de 2500 avt J.C.

Arrivée à ce stade de la journée, je ne suis plus en mesure de prêter la moindre attention à ce que je vois. J’ai donc totalement zappé cette visite. Vous trouverez plus d’informations ICI.

Un peu plus loin, nous trouvons un temple bouddhiste construit et entretenu grâce au financement nippon. Dans le jardin on peut voir des statues représentant Bouddha et ses disciples.

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Mes notes, écrites chaque soir avant de me coucher, s’arrêtent ici. J’ai écrit en dernier que nous avions rejoint l’hôtel à 18h30.

Pour le reste, je vais faire appel à mes souvenirs.

À suivre


Inde 2011-9- par cheztinou

04:00 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inde, benares, gange