mardi, 07 août 2007
On lève l'ancre !
Vite ! Dépêchez-vous ! Le bateau va appareiller. Heureusement je vous ai gardé quelques places... Nous partons pour une balade d'une heure sur la Loire. Cliquez ICI pour donner le signal du départ.
J'espère que vous savez nager...
18:50 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (0)
Rêve inassouvi
« Tu vas sauter de joie ! Moncontour est à vendre. Ce rêve de trente ans de ma vie va se réaliser, ou peut se réaliser... Te souviens-tu de ce joli château à deux tourelles qui se mire dans la Loire, qui voit toute la Touraine, qui a deux terrasses superposées dont la deuxième a un couvert de tilleuls d'un demi-quart de lieue de long avec une balustrade ? Il y a d'excellents fruits... Moncontour est ma prédilection, je voudrais que tu vinsses le voir tant c'est joli... Ce serait notre séjour pour au moins dix ans, et nous passerions décembre, janvier, février, mars et avril à Paris.»
10 juin 1846 : Honoré de Balzac écrit à Madame Hanska. Hélas le projet n'aboutira pas en raison de la somme demandée ( 80 000 francs). Quatre ans plus tard, il mourait dans sa maison de la rue Fortunée à Paris.
Dimanche après midi, lors d'une balade en bateau sur la Loire, j'ai repensé à cette correspondance lorsque j'ai aperçu, au loin, briller les tourelles du château.
Aujourd'hui le château Moncontour est devenu un vin d'appellation contrôlé.
09:04 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 06 août 2007
La triste destinée du petit marquis et de son château
Le ciel était radieux hier matin et je ne savais pas où aller quand, jetant un œil sur la rubrique " découvertes" de la NR, je vis un article sur le château de Cinq-Mars la Pile. Pourquoi pas, après tout, je ne connais pas.
Cinq-Mars la Pile est un village situé sur la rive droite de la Loire, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Tours. Il s'étire nochalamment tout le long de la route qui n'est plus la route principale depuis qu'on peut éviter la traversée du village. ce qui rend l'endroit encore plus désert.
Juste àprès l'église, on bifurque sur la droite et l'entrée du château se trouve à une centaine de mètres un peu plus haut. Il était 11h15, l'ouverture a lieu tous les jours de 11h à 20h.
Un pannonceau fixé à la porte vous convie à secouer TRES FORTEMENT la cloche. Ah, voici le propriétaire des lieux qui arrive ! Il s'agit de monsieur Untersteller, architecte de son état. Il a hérité de ce domaine à la mort de son père, Nicolas Untersteller, peintre et directeur des Beaux-Arts à Paris.
Monsieur Untersteller est en sueur, il m'explique qu'il était occupé à couper des arbustes dans le parc. Il me précède et me fait entrer dans son logis où deux autres visiteuses attendent son retour.
Après quelques minutes de bavardages , il nous remet donc un petit dépliant concernant la visite du château.
Oh, le mot "château" est un bien grand mot pour ce qui reste encore debout. Il faut donc faire marcher un peu son imagination et replonger dans l'histoire de France.
Le château fut construit au XIe siècle sur un promontoire d'où l'on pouvait apercevoir, au sud, le Cher se jetant dans la Loire à Villandry. Endroit stratégique donc !
Le premier seigneur de Cinq-Mars fut Geoffroy de Saint Médard. Son descendant, André de Saint Médard, mourut en Terre Sainte en 1210. C'est à cette époque que le nom Saint Médard devint Saint-Mars puis Cinq-Mars.
Au XVIe siècle le château devient la propriété de la famille Ruzé. A la mort de Martin Ruzé, c'est son neveu, Antoine Coeffier, qui en hérita. Puis ce fut le tour de son fils, Henri Ruzé d'Effiat, marquis de Cinq-Mars.
Le voici donc, notre petit marquis, charmant au demeurant, que le cardinal de Richelieu avait introduit auprès de Louis XIII pour divertir ce dernier, en proie à des crises de mélancolie. Nous sommes en 1635, le jeune marquis a tout juste 15 ans.
Il obtient la charge de Grand Ecuyer qui lui défère le titre de Monsieur le Grand.Mais cela ne suffit pas au jeune homme qui souhaite par la suite épouser Marie de Gonzague, princesse de Mantoue.
Mais la belle est d'un rang nettement supérieur au sien et Richelieu s'oppose à ce mariage. Par dépit, le jeune marquis décide alors de se venger.
L'occasion lui en est fourni par le frère du roi, Gaston d'Orléans, et quelques comparses qui décident de s'emparer du cardinal de Richelieu à Lyon le 17 février 1642.
C'était mal connaître le rusé cardinal qui ce jour-là se présenta devant le roi en compagnie du capitaine des Gardes. L'enlèvement n'eut donc pas lieu comme prévu. En juin de la même année, Richelieu reçut une copie du traiité que les comploteurs avaient passé avec le roi d'Espagne. Preuve en main, il en avertit alors Louis XIII et le lendemain le jeune marquis est arrêté.
Le procès débuta à Lyon le 12 septembre 1642 en présence de Richelieu qui était déjà très malade.
Gaston d'Orléans, le frère du roi, dénonça tous ses complices ce qui lui valut une mesure de clémence. Mais il n'en fut pas de même pour le petit marquis qui, le jour même, fut condamné à la décapitation.
Au soir du 12 septembre 1642, on vit arriver sur la place des Terreaux à Lyon un carrosse dans lequel avaient pris place les condamnés à mort. Le jeune marquis monta très dignement sur l'échafaud. La petite histoire raconte que le bourreau avait raté son coup. Il dut s'y reprendre à deux fois, saisissant la tête par les cheveux.
Triste fin pour un jeune ambitieux et son château qui fut démoli " à hauteur d'infamie" . Les arbres du parc furent également étêtés.
L'histoire du marquis de Cinq-Mars inspira un roman à Alfred de Vigny et un opéra à Charles Gounod.
Aujourd'hui il ne reste du château que deux tours en assez mauvais état, ainsi que les douves. C'est cependant assez suffisant pour imaginer la beauté des lieux.
Le propriétaire actuel loge dans ce qui fut autrefois le logis des gardes. Cette partie fut restaurée en 1958 par son père.
L'entretien d'une telle demeure est un vrai gouffre, on s'en doute un peu. Cela me rappelle un peu les ennuis du même ordre de R.C avec son château.
Ici, le propriétaire a ouvert deux chambres d'hôtes. Il expose également quelques toiles de son père dans une salle d'une des tours et il se transforme en jardinier pour entretenir un parc magnifique où la végétation devient très envahissante. Bien sûr le propriétaire bénéficie d'aide de l'Etat pour conserver ce patrimoine, mais c'est tout juste suffisant pour empêcher les tours de s'effondrer.
Au moment où je quittais les lieux par le chemin situé à l'arrière du château, deux nouveaux visiteurs se présentaient à la porte d'entrée. Il s'agissait d'un jeune couple de motards, des Anglais je crois. Quelques minutes plus tard, monsieur Untersteller vint leur ouvrir. Je luis fis un petit signe amical de la main auquel il répondit de même.
J'étais contente de ma visite.
05:25 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : touraine, chateau, cinq-mars
lundi, 23 juillet 2007
Quand Crisseium devient coréen
Hier matin, profitant du temps relativement clément, je suis partie faire une balade dans notre belle campagne tourangelle.
La route ondulait à travers les champs de tournesols. Après avoir traversé l'Indre à Artannes, je passe successivement par Pont-de-Ruan, Saché - là même où Balzac aimait venir se mettre à l'abri de ses créanciers parisiens, puis Villaines-les-Rochers - village tout en longueur où l'on a développé le travail de l'osier, Neuil - où il y a quelques années j'ai failli acheter une ruine ( une magnifique batisse du XVe siècle qui était à l'origine une auberge )...
et bientôt j'aperçois au loin le clocher de Crissay-sur-Manse. En latin " Crisseium " signifie lieu où se dresse une forteresse.
Effectivement, la voici cette forteresse ou plutôt ce qu'il en reste ! Car, le moins que l'on puisse dire, c'est que cela aurait besoin de quelques consolidations.
Je m'arrête donc près de l'auberge du village ( réouverte en mars 2007 ) et je pars à la découverte du château et des maisons construites autour. Le village fait partie des plus beaux villages de France et c'est amplement mérité. Au dernier recensement on comptait 119 habitants. Comme je suis d'un natruel curieux j'ai voulu en savoir un peu plus et, tout en buvant un petit café à la terrasse qui surplombe la vallée de la Manse, j'ai interrogé l'aubergiste.
C'est ainsi que j'ai appris que le château avait deux propriétaires. Une partie ( celle qui est en ruines) appartient à un homme du village. L'autre partie, invisible de la route a été rachetée et restaurée par des Coréens qui vivent à New York.
D'ailleurs j'ai eu l'occasion de voir la Coréenne car, le temps que je photogaphiais les ruines, une grosse voiture est arrivée et la dame m'a fait signe d'un geste agacé de me pousser car je lui gênais le passage !
C'est quand même une étrange idée de venir s'installer dans un trou perdu comme l'est ce village. Car enfin, on est loin de tout, il n'y a aucun commerce - hormis le marchand de pain d'épices que je vous recommande ( le pain, pas le marchand), et la petite auberge.
J'ai repris la route en méditant sur les raisons qui ont bien pu pousser ces Coréens à venir s'installer à Crissay et c'est ainsi que j'ai traversé Panzoult sans même m'en apercevoir. A Cravant-les-côteaux ( réputé pour ses vins de Chinon), le temps s'est brusquement obscurci et je me suis arrêtée pour remettre la capote.
L'arrivée à Chinon par cette route permet d'avoir une nouvelle vision de la Tour de l'Horloge. Il était environ 11h et c'était le jour du marché sur la place.
J'ai repris mon chemin et suis partie en direction de Tours par la forêt domaniale. Mais, arrivée à Azay-le-Rideau, j'ai bifurqué sur la gauche en direction de Langeais.
Il y avait également un marché à Langeais et comme le temps était redevenu ensoleillé, je me suis arrêtée. Le village s'est vraiment développé tout autour du château qui semble ainsi un peu étouffé.
Vue sur le pont de Langeais qui a été rénové l'année dernière.
Ensuite je me suis rendue à Saint-Michel-sur Loire. Ce village n'est pas à proprement parlé sur les bords de la Loire, il est construit en hauteur, sur le côteau et, du belvédère, on a une vue sur l'autre rive de la Loire.
Juste en face on peut apercevoir le clocher de l'église de Bréhémont. qui a fait l'objet d'une précédente note sur un autre blog.
De là, je me suis rendue à Gizeux, en passant par une très belle région boisée. J'ai traversé successivement Les Essards, puis Continvoir.C'est une région que je connais mal, ayant rarement l'occasion d'aller au nord de la Loire.
J'aurais pu, j'aurais dû visiter le château. C'est d'ailleurs ce que j'avais prévu... Mais le lieu m'a fortement impressionnée et je n'ai pas osé remonter la grande allée de platanes. De plus, il n'y avait pas un chat. Alors j'ai bêtement fait demi-tour et je suis rentrée à la maison...
09:10 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (2)
vendredi, 20 juillet 2007
Chez Léonard
Au programme d'hier : la visite des souterrains du château d'Amboise ! Au passage, je prends Jean-Louis. Il travaille avec moi au restos du cœur. Il est également l'auteur du blog Les gens dans la rue .
Mais là, déception : les souterrains ne se visitent que le mercredi, le samedi et le dimanche et uniquement sur rendez-vous.
Tout en sirotant un pot à la terrasse d'un café, on décide alors de se rendre au Clos Lucé, la demeure où vécut et mourut Léonard de Vinci ( de 1516 à 1519 ).
Jean Louis connait bien l'endroit car il a passé toute son enfance à quelques centaines de mètres de cette belle demeure. Quand il était gamin, il venait jouer avec ses copains dans le parc du manoir qui, à l'époque, était laissé à l'abandon. On imagine aisément une sorte de " guerre des boutons " dans les allées sombres du parc, la bande des HLM contre celle du château où figurait Gonzague Saint Bris, dont la famille posséde le Clos Lucé.
Aujourd'hui, plus question de bagarres rangées entre bandes rivales. Tout est parfaitement entretenu, et tout est payant !
On s'est contenté d'une balade dans le jardin, à la découverte des maquettes représentant les inventions du père de la Joconde.
« Hep, Jean Louis ! Attends-moi ... »
06:00 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (2)