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vendredi, 25 juin 2010

238. de Moscou à Pékin-20-

Vendredi 4 juin : poursuite du voyage en train.

 Le train avait repris son trajet vers 1h30 mais je m’étais endormie avant. À mon réveil je me précipite donc hors du compartiment pour regarder le paysage comme si le simple fait de passer la frontière allait tout changer radicalement. Et pourtant, on observe bien des changements, non pas tant sur le décor, mais sur la population !  On peut remarquer qu’ici il y a du monde qui s’active. Les villages sont plus nombreux, on observe les paysans qui effectuent les travaux des champs.

Youri vient nous annoncer la BONNE NOUVELLE du jour : durant la nuit, lors de la recomposition du train, le wagon-restaurant a été oublié ! Pas de petit-déjeuner, pas de déjeuner … Par comble de malchance les arrêts sont rares et on ne trouve rien à acheter. Alors, à la guerre comme à la guerre, on se partage les restants, c'est-à-dire un paquet de pruneaux et quelques bonbons Ricola. Pour la boisson on est plus gâté car on a encore des sachets de thé et de café.

Au fur et à mesure que l’on s’approche de Pékin, la population se fait plus dense. La culture maraîchère occupe une grande partie des terres. On croise également quelques usines qui crachent leur fumée par de hautes cheminées. Le ciel reste désespérément gris, comme voilé par un nuage de brouillard et même si le soleil se fait sentir (30° OUTSIDE) on ne le voit pas. Il en sera ainsi durant ces trois jours passés en Chine …

À suivre

 

jeudi, 24 juin 2010

236. De Moscou à Pékin-19-

Jeudi 3 juin : départ d’Oulan-Bator et traversée du désert de Gobi.

 
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Réveil à 5 heures. Nous quittons l’hôtel à 6h15. Voici de nouveau la gare d’Oulan-Bator, assez calme de bon matin. Ce sont les adieux avec Bat qui est venu nous accompagner avec sa femme et sa petite fille.

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Ah, mais voici bientôt le train. Nous sommes dans le wagon 9 et je me retrouve avec Jeannine dans le compartiment n°2.

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Le train s’ébranle à 7h15. Dernières images de la banlieue en pleine construction.

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Nous sommes maintenant à bord du Transmongolien. Les wagons sont tout récents, mis en service au moment des jeux olympiques de 2008. De jolis petits rideaux blancs ornent les fenêtres, il y a même une cabine de douche. Bon, d’accord, elle est fermée à clé et les provodnitsas nous en refusent absolument  l’accès, mais enfin elle est là ! C’est le grand luxe. On se prend à rêver…

Nous traversons maintenant le désert de Gobi. Qui dit désert, dit sable …un peu

 

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Chameaux aussi ! Nous avons aperçu les premiers au moment où nous étions en train de déjeuner au wagon-restaurant. Autant vous dire que ce fut le matraquage … de photos. Ils étaient tout de même assez loin, mais on voit bien quand même leurs deux bosses, assez petites et maigrichonnes.

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De temps à autre le train fait des boucles ce qui permet de voir la locomotive à l’avant.

La route se poursuit à allure modérée. Le scripteur indique la température extérieure, l’heure (laquelle ?) et l’altitude.  

Bientôt Youri fait nous faire un topo sur ce qui nous attend le soir même :

Tout d’abord passage de la frontière avec son lot de paperasseries à remplir, tant côté mongol que côté chinois. Ensuite arrêt dans un IMMENSE hangar pour le changement des essieux.

Il est 20 heures lorsque nous arrivons à la frontière. Une heure plus tard nous récupérons nos passeports et le train redémarre. À ce moment une des  provodnitsas ferme les toilettes à clé !

— Hep, attendez un peu ! Nous n’avons pas eu le temps d’y aller !

Air buté et inflexible…

— Ah mais tu vas voir si ça va se passer comme ça !

Je commence à trépigner, à me tenir le ventre, à me tortiller de tous côtés. Mais rien n’y fait. J’emploie alors les grands moyens …Je hausse les épaules d’un air fataliste, je soulève mon tee-shirt et je commence à déboutonner mon pantalon. Là elle panique un peu et finit par m’ouvrir la porte. Je suis à peine entrée dans les toilettes qu’elle commence à tambouriner à la porte et qu’elle se met à crier. Effectivement le train ralentit considérablement et c’est en catastrophe que je m’extirpe de là pour me reculotter dans le couloir. Mais au moins, je suis libérée… Ce n’est pas le cas de tout le monde ! Je fais alors remarquer à Monique, qui commence à paniquer, qu’il y a , au fond du couloir, le seau avec lequel l’employée nettoie le couloir le matin et que… ça peut toujours servir ! À ce moment précis j’ai même une terrible envie de lui susurrer à l’oreille : « psi, psi, psi», ces quelques sons terriblement efficaces pour un déclenchement immédiat de la vessie !  Mais je m’abstiens car ce ne serait pas sympa de ma part.

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23h : la nuit est maintenant tombée et le train longe lentement un très long  hangar. Puis il recule à nouveau, à plusieurs reprises et bientôt nous entrons à l’intérieur. Là, sur le quai éclairé, nous attend toute une  armée de bons et braves petits ouvriers de la Révolution, équipés tous de la même tenue irréprochable, gants et casque rouges jaune ! Les wagons sont alors treuillés grâce à un outillage ultra-perfectionné et l’armée des petites mains s’affère à changer les boggies. Nous sommes restés habillés et nous regardons de notre compartiment s’effectuer l’opération. Même les provodnitsas mettent la main à la pâte …

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Il est environ 2h du matin quand le train quitte les ateliers mais je suis déjà endormie et je ne découvrirai les premiers paysages de la Chine que quelques heures plus tard.

Entre temps, Monique a pu aller aux toilettes ! Ouf, nous voilà rassurés.

 Dernières images de la Mongolie :

samedi, 19 juin 2010

230. De Moscou à Pékin-14-

Avertissement : si vous mettez la musique, ne soyez pas surpris par ce que vous allez entendre. Tout est parfaitement normal, ne paniquez pas, c’est du folklore mongol !

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Dimanche 30 et lundi 31 mai, dans le Transsibérien, de Soukhe-Bator à Oulan-Bator.

 Nous changeons l’heure à nos montres et nous nous mettons à l’heure mongole : il est donc 21h45 lorsque le train s’arrête en gare de Soukhe-Bator, petite ville servant de poste frontière. Dans le train Youri nous a distribué de nouveaux papiers que l’on a eu le temps de remplir avant la frontière.

Les gardes frontaliers montent dans le train. Celui qui semble être le chef nous intime l’ordre de baisser les stores des compartiments ! Le contrôle débute mal : il fait du zèle dans le premier compartiment, prétextant que les papiers sont mal remplis et que nous devons inscrire les devises en notre possession. Il commence déjà à réclamer de l’argent. Visiblement il est ivre et veut nous impressionner. Mais Youri a l’habitude et ne se laisse pas faire. Il lui rétorque que les papiers sont correctement remplis et qu’il va devoir en aviser son  supérieur si celui-ci continue à faire du chantage. Dans le coup, le garde se calme aussitôt. Nos passeports sont ramassés et nouvelle attente … Une heure, deux heures ? À vrai dire, je ne sais plus.

Finalement le train repart et tout le monde s’endort…

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Au réveil, c’est la découverte ! Nous sommes en Mongolie et le paysage a radicalement changé. Si en Sibérie on pouvait se plaindre d’une certaine monotonie, là c’est carrément le grand vide ! Il n’y a rien, hormis un troupeau de temps à autre et quelques yourtes d’où s’échappent une fumée blanche.

La Mongolie ! Un territoire vaste comme trois fois la France avec une densité de population de moins de deux habitants au km2. Un tiers du pays est occupé par le désert de Gobi. C’est un des pays où le climat continental est le plus fort au monde. L’hiver la température peut facilement atteindre les -40°. L’été on frôle les +40° dans le désert de Gobi. L’hiver dernier a été particulièrement rigoureux et de nombreux troupeaux sont morts de froid. Pour les amateurs d’histoire et de géographie, cliquez sur le lien suivant, ICI. 

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Nous atteignons la capitale, Oulan-Bator,  aux environs de 7h30. Nous quittons à regret le train. Une jeune guide, prénommée Irma, nous attend sur le quai. Elle est charmante ! Elle nous conduit bientôt vers le car qui nous emmène prendre un COPIEUX petit déjeuner dans un restaurant très chic. Ah, le régal !...

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Ensuite, avant de rejoindre notre hôtel, le car nous emmène sur une colline d’où l’on aperçoit toute la ville. Une ville en pleine construction, une ville qui évolue à une très grande vitesse, en fait la seule grande ville de la Mongolie. Elle attire forcément les plus démunis et les faubourgs ressemblent un peu aux bidonvilles de toutes les grandes villes. Elle n’a rien de particulier cette ville, je dirai même plus, elle est moche (hormis la place centrale).

Deuxième arrêt dans un magasin de cachemire. Les vêtements en cachemire sont la principale spécialité du pays. L’arrêt s’éternise un peu à mon goût car je ne suis pas du tout  intéressée par tout ce qui touche à la mode vestimentaire, mais je conçois très bien que l’on puisse avoir un tout autre jugement.  Au bout d’une bonne heure (quand même !) nous reprenons le car qui nous emmène cette fois-ci à notre hôtel, le Bayangol.

J’avais tellement hâte de filer sous la douche que j’en ai oublié mon sac à dos, posé dans l’escalier à côté la réception. Il s’est bien écoulé dix bonnes minutes avant que j’en prenne conscience ! J’ai eu brusquement une montée d’adrénaline car tous mes papiers et mon argent se trouvaient à l’intérieur. Par chance, le sac avait été trouvé et porté à la réception ! Je profite de cet arrêt à la réception pour changer de l’argent et acheter des timbres.

  

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La monnaie du pays est le tugrik. 1 euro = 1650 tugriks.  Même en changeant une somme relativement faible, on se retrouve bientôt avec un nombre considérable de billets ! J’aperçois avec plaisir que l’hôtel possède Internet. C’est d’ailleurs de là que le soir même je postais un message sur mon blog.

 

Il est maintenant 11h et nous avons deux heures de battement avant de partir à la découverte d’Oulan-Bator, le temps d’ouvrir la valise, se laver, se changer, se faire tout beau quoi ! 

Diaporama : Le Transsibérien, de Naouchki à Oulan-Bator.

 

À suivre

vendredi, 18 juin 2010

228. De Moscou à Pékin-13-

Dimanche 30 mai, dans le Transsibérien, d'Irkoutsk à Naouchki.


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Étapes : Slioudianka, 5312km - Oulan-Oudé, 5640km - Zaudinsky, 5655km - Zagustay, 5769km - Naouchki, 5902km.

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Je me réveille au moment où le train quitte Irkoutsk, je ne verrai donc que la banlieue dans la pénombre. Peu à peu, le jour se lève. Nous guettons avec impatience l'apparition du lac Baïkal que le train va longer sur environ deux cents kilomètres.

— Ça y est, je l'aperçois !

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Le lac Baïkal, le plus grand et plus profond lac au monde. Il mesure 636km de longueur sur 60km de largeur. Sa profondeur peut aller à certains endroits jusqu'à 6 000 mètres ! Nous le découvrons au petit matin, chargé de glaces. C'est magnifique.

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Parmi les nombreuses espèces de poissons évoluant dans ses eaux, on trouve l'omoul. Ce poisson a la particularité d'émettre un cri perçant lorsqu'on le sort de l'eau. Il ressemble au saumon et se consomme fumé.

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Le train s'arrête à Oulan-Oudé aux alentours de 8 heures. Cette ville est la capitale de la république semi-autonome de la Bouriatie.

À Zaudinsky la ligne bifurque vers le sud pour rejoindre la Mongolie. Nous allons bientôt quitter la Sibérie. À 13h30 nous atteignons Naouchki, dernier arrêt avant la frontière.

— Tout le monde descend !

Cette petite ville paisible sert de poste-frontière russe. Premier contrôle durant lequel nous donnons nos passeports et nous remplissons une fiche de sortie de territoire. Maintenant il ne reste plus qu'à attendre ...

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Youri nous conduit faire une balade dans les rues de la ville. Hormis la gare fraichement repeinte et un autre bâtiment un peu plus loin, tout le reste me parait un peu délabré. Seule la rue principale est goudronnée et ça me rappelle étrangement les petites villes d'Allemagne de l'est dans les années soixante. Les vaches se baladent tranquillement dans les rues, broutant deci-delà quelques rares touffes d'herbe entre les détritus de toutes sortes jonchant le sol. C'est à peine si nous croisons une dizaine de personnes, principalement dans les deux magasins dénommés fièrement Supermarché mais qui font plutôt penser à des genres d'entrepôts assez crasseux. C'est le moment de dépenser les derniers roubles car après nous ne pourrons plus nous en servir. Je me ravitaille alors en cigarettes et en vodka. En tous les cas une chose est sûre : ce n'est pas ici que je viendrai passer mes vieux jours !

Retour à la gare, il est 18 heures ...

Nous remontons dans le train, les gardes frontaliers repassent nous donner les passeports. Un grand gaillard à la mine patibulaire, vêtu d'un treillis et chaussé de rangers, surgit soudain dans le compartiment et nous intime l'ordre de soulever les banquettes. Puis il grimpe au niveau supérieur pour vérifier qu'il n'y a personne dans le renfoncement destiné à recevoir les valises. Dans le wagon, les plafonds des toilettes sont également fouillés. Ne parlons pas du toit du train qui a été investi par toute une troupe et le dessous du train observé à l'aide de miroirs ! des fois que ... Que quoi d'ailleurs? ON SE LE DEMANDE. Décidément, les habitudes prises sous le régime soviétique sont tenaces.

Le train s'ébranle. Adieu la Russie ! Finalement elle est bien conforme à l'image que j'en avais.

À peine le train a-t-il parcouru une vingtaine de kilomètres qu'il s'arrête à nouveau. Cette fois-ci, nous pénétrons en Mongolie.

 À suivre

jeudi, 17 juin 2010

226. De Moscou à Pékin-12-

Samedi 29 mai, dans le Transsibérien, de Novossibirsk à Irkoutsk.

 
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Étapes : Mariinsk, 3713km - Bogotol, 3846km - Atchinsk, 3914km - Krasnoïarsk, 4098km - Zaozernaïa, 4265km - Ilanskaïa, 4377km - Taïchet, 4515km -Nijneoudinsk, 4678km - Zima, 4934km -  Irkoutsk, 5185km.

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Vers 7 heures, nous arrivons à Krasnoïarsk, puis à Ilianski vers 11 heures trente. Quelques Mongols quittent alors le train.

Après avoir acheté de quoi manger sur le quai d'une des gares, nous faisons la dinette dans le compartiment de Marthe et Monique. Ces dames qui ont payé un supplément pour avoir un compartiment double ont de la place pour nous recevoir. Leur compartiment, dit de première classe, est en fait identique au nôtre. La seule différence est qu'elles sont deux au lieu de quatre !

Au menu : tomates et concombres crus, une boîte de pâté H. en provenance de Bretagne et apportée par Marthe, un bocal de cornichons russes acheté par Jeannine ainsi qu'une plaquette d'apéricubes, un restant de pirojkis au chou et enfin des gaufrettes que Noël a également trouvées dans une boutique de la gare précédente. Côté boisson, nous avons prévu un stock de sachets de thé et de café suffisant pour la durée du voyage en train.

Après un tel gueuleton, on ne peut que faire la sieste !

Vers 16 heures trente, le train entre en gare de Taïchet.  C'est dans cette gare que la voie se scinde en deux : le véritable Transsibérien file vers le sud-est en direction d'Irkoutsk tandis qu'une autre voie continue plus au nord, en direction de Bamovskaïa.

Depuis hier un nouveau phénomène est apparu : nous avons les pieds et les chevilles qui enflent de façon anormale ! Cela est probablement dû à notre immobilisme. Aussi on assiste à des scènes de jambes en l'air assez cocasses. Rien à voir avec une partie de jambes en l'air, ne vous méprenez pas sur les termes employés !

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L'arrivée à Irkoutsk est prévue au milieu de la nuit. Après Irkoutsk, la voie s'oriente plein sud en direction de Slioudanka et ... du lac Baïkal, mais ce sera pour demain !

 

À suivre