Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 13 avril 2010

145. Les derniers jours de Pékin -2-

Avant de poursuivre le récit, il me parait judicieux de faire un retour sur les évènements qui ont précédé l'arrivée de Pierre Loti en Chine.

Tout a débuté au printemps 1900. Les Boxers, de plus en plus nombreux et virulents commencent à s'en prendre aux délégations européennes à Pékin même. J'ai découvert ce matin une excellente émission d'Arte résumant bien ce que furent  "Les 55 jours de Pékin".

En voici donc les deux premiers épisodes :

 


La révolte des Boxers – Chine 1900 – 1 de 4
envoyé par dictys. - L'info video en direct.


La révolte des Boxers – Chine 1900 – 2 de 4
envoyé par dictys. - Regardez les dernières vidéos d'actu.

09:03 Publié dans Pierre Loti | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chine, révolte, boxers

lundi, 12 avril 2010

144. Les derniers jours de Pékin -1-


podcast

À un bon mois avant mon départ en voyage, me voici de nouveau  plongée avec fascination dans les récits écrits par Pierre Loti.

L'écrivain fit deux séjours rapprochés dans la capitale chinoise. Le premier séjour eut lieu du 18 au 30 octobre 1900 et le second, du 18 avril au 5 mai 1901.

Si aujourd'hui Pékin n'est plus qu'à une petite dizaine d'heures en avion, il en était tout autrement au début du XXe siècle. On peut parler de véritable expédition ! Une expédition dans un pays qui en ce début de vingtième siècle fascinait et terrifiait à la fois l'Europe. Ne parlait-on  pas du «péril jaune» ?

La Chine de Loti n'a plus rien à voir avec celle d'aujourd'hui, si ce n'est la densité de population. Le péril jaune est toujours d'actualité, mais il a pris une toute autre forme que celle dépeinte au siècle précédent. Ce n'est pas une armée qui déferle sur notre vieille Europe, mais plus sournoisement une invasion économique que rien ne pourra arrêter. Mais ceci n'est pas le sujet de ma note.B_REDOUTABLE[1].jpg

J'ai envie de vous faire partager des émotions ressenties à la lecture de ce récit de voyage. Un voyage qui débute le 2 août 1900 à bord du cuirassé le Redoutable qui appareille de Cherbourg pour la Chine. Un voyage de routine, pensez-vous ? Absolument pas. Le navire rejoint les flottes des puissances alliées (Allemagne, Autriche, Grande-Bretagne, Russie, Japon, Italie) pour faire face à la rébellion des Boxers qui, depuis près de deux ans, agressent sauvagement les étrangers installés en Chine, avec l'accord plus ou moins tacite de l'impératrice Tseu-Hi.

Après les escales obligatoires que tous les marins ayant navigué dans cette partie du monde connaissent bien - à savoir Port-Saïd, Aden, Colombo et Saïgon - le cuirassé arrive en rade de Takou le 24 septembre. Personne n'est autorisé à descendre et le navire se dirige alors au nord vers Shanhaiguan, dans le golfe de Petchili, qu'il atteint le 2 octobre.

L'impératrice Tseu-Hi :

TseuHi[1].jpgLes troupes sont alors débarquées et installées dans un fort, tout près de la Grande Muraille. Elles retrouvent bientôt les armées des autres pays alliés.

( À cet instant je repense à mon arrière-grand oncle, Simon ;  je pense qu'il aurait sûrement participé à cette expédition si la mort ne l'avait pas surpris en 1894 à la frontière sino-vietnamienne).

Imaginez maintenant que vous accostez sur la plage et vous partez en reconnaissance des lieux. Voici ce qui s'offre à votre vue, ce 3 octobre 1900 :

« Par ce frais matin d'octobre, sur la route ombragée qui mène au fort des Français, les matelots et les soldats de toutes les nations se croisent et s'empressent, dans le grand amusement d'aller à la découverte, de s'ébattre en pays conquis, d'attraper des poulets, de faire main basse, dans les jardins, sur les salades et les poires. Des Russes déménagent les bouddhas et les vases dorés d'une pagode. Des Anglais ramènent à coups de bâton des bœufs capturés dans les champs. Des marins de la Dalmatie et d'autres du Japon, très camarades depuis une heure, font en compagnie leur toilette au bord du ruisseau. Et deux bersaglieri, qui ont attrapé un petit âne, en se pâmant de rire, s'en vont ensemble à califourchon dessus.

Cependant, le triste exode des paysans chinois, commencé depuis hier, se poursuit encore ; malgré l'assurance donnée  qu'on ne ferait de mal à personne, ceux qui étaient restés se jugent trop près et aiment mieux fuir. Des familles s'en vont tête basse : hommes, femmes, enfants, vêtus de pareilles robes en coton bleu, et tous, chargés de bagages, les plus bébés même charriant des paquets, emportant avec résignation leurs petits oreillers et leurs petits matelas.

Et voici une scène pour fendre l'âme. Une vieille Chinoise, vieille, vieille, peut-être centenaire, pouvant à peine se tenir sur ses jambes, s'en va, Dieu sait où, chassée de son logis où vient s'installer un poste d'Allemands ; elle s'en va, elle se traîne, aidée par deux jeunes garçons qui doivent être ses petits-fils et qui la soutiennent de leur mieux, la regardant avec une tendresse et un respect infini ; sans même paraître nous voir, comme n'ayant plus rien à attendre de personne, elle passe lentement près de nous avec un pauvre visage de désespoir, de détresse suprême et sans recours - tandis que les soldats, derrière elle, jettent dehors, avec des rires, les modestes images de son autel d'ancêtres. Et le beau soleil de ce matin d'automne resplendit tranquillement sur son petit jardin très soigné, fleuri de zinnias et d'asters ... »

Pierre Loti, Les derniers jours de Pékin (extraits).

 À suivre 

lundi, 22 décembre 2008

En voiture tout le monde, fermez les portières !


podcast

Ce soir j’ai découvert par hasard, mais avec beaucoup de plaisir un documentaire sur « le petit train du Yunnan », documentaire proposé par Arte (cela va de soi) et qui nous fait découvrir l’itinéraire de cette voie ferrée qui reliait autrefois  le Tonkin (Vietnam du nord) à la Chine. Construite en 1910 par des ingénieurs français, cette voie ferrée reliait le port d’Haiphong (au Vietnam) à Kunming, capitale de la province du Yunnan en Chine.

J’ai enfin pu voir à quoi ressemblaient les paysages de cette contrée du nord-Vietnam puisque j’ai parcouru le trajet de Hanoï jusqu’à Lao Cai, terminus pour les voyageurs. Cela m’a rappelé de bons mais mouvementés souvenirs de ce voyage effectué durant toute une nuit. Le train longe le fleuve Rouge sur une grande partie de l’itinéraire. Nous avons débarqué en catastrophe au petit matin dans la ville frontière de Lao Cai.

La gare de Lao Cai et les restaurants sur la place. Oh, un Terminus !

gare3.jpg
gare4.jpg

Le pont qui enjambe la rivière Nanxi Hé sert de frontière entre les deux pays. De l’autre côté, on aperçoit la ville chinoise de Hékou.

Le pont sur la rivière et une affiche en chinois.

gare2.jpg
gare5.jpg

Demain soir le reportage montrera l’itinéraire jusqu’à Kunming : 107 ponts, 155 tunnels à traverser !

J’ai trouvé une vidéo intéressante où l’on voit une petite partie du trajet en Chine. Vous noterez combien l’architecture de ces petites gares a gardé toute son authenticité française ! Pour un peu, on dirait la gare de Trifoullis-Les-Oies. C'est ICI.

Le reportage est accompagné de séquences de films remarquables tournés par le consul français de l’époque, Auguste François.CHEMINDEFERYUNNAN[1].jpg

Enfin, pour ceux d'entre vous qui seraient intéressés par le sujet, j'ai trouvé un livre avec des photos.

Il s'agit de "Un chemin de fer au Yunnan- L'aventure d'une famille française en Chine", de Pierre Marbotte, aux Editions Sutton.

En attendant, pousse donc !

hekou.jpg

mardi, 07 octobre 2008

Raffinement chinois

La télé est allumée dans le salon et de mon bureau je viens d'entendre l'émission sur les animaux (France3). J'ai tendu l'oreille lorsqu'on a parlé des ours à collier. Cet animal qui vit principalement en Chine est considéré comme une espèce menacée et en voie de disparition dans la nature.

Les Chinois ont créé des "fermes" pour ces ours, quelle délicate attention direz-vous.

Détrompez-vous ! Si les Chinois élèvent les ours, c'est uniquement dans un but lucratif. Ils enfoncent un cathéter dans la vésicule biliaire de ces malheureux animaux  pour en ponctionner de façon régulière la bile, qui, dans leur médecine, sert ensuite à soigner diverses maladies. Il serait temps qu'ils se mettent à la page ! Des médicaments existent qui soignent ces maladies. Inutile alors de continuer de telles pratiques moyenâgeuses !cages.jpg

J'ai cherché vainement une photo d'ours à collier dans mes archives. Quand soudain, j'ai repensé à ce que j'avais vu au Vietnam. C'était à Dien Bien, dans un hôtel  que le guide du routard avait enlevé de son édition de 2007 en raison de son comportement offensant envers les animaux et les ours en particulier. Dans le guide, on invitait les touristes à boycotter cet hôtel parce qu'il pratiquait cette torture dans un recoin du jardin. Or c'était justement l'hôtel où nous étions descendus. J'en profite pour vous donner le nom : c'est le Muong Thanh.

Ils se gardent bien de montrer cet affreux enclos où étaient regroupés les ours !

OURS.JPGAvec deux autres amis, nous sommes partis à la recherche de ces ours. Nous les avons trouvés dans de sordides cages, cachés derrière un mur. Les photos ne sont pas très bonnes car je me suis dépêchée de les faire avant qu'on nous découvre. Je pense que notre présence dans ces lieux aurait été plutôt mal vue !

 

14:17 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ours, chine, vietnam, torture

mardi, 23 septembre 2008

Et si on mangeait "chinois" ?

anguilles.jpgAllez, une petite note pour vous mettre en appétit dès ce matin. Supposez que je vous invite pour un déjeuner à la maison. J’ai l’intention de vous faire un repas avec des produits chinois.

Nous commencerons par quelques raviolis et leur sauce aux pesticides.

Suivent quelques filets de poisson aux résidus d’antibiotiques ou, si vous préférez, de l’anguille mercurée.

En accompagnement, je peux ouvrir quelques boîtes de légumes avariés, mais conditionnés sous des marques connues ou bien vous préparer une platée de nouilles chinoises incluant des composants génétiquement modifiés.

En dessert je vous propose un gâteau de riz avec ses colorants interdits, puis quelques crottes en chocolat fourrées aux asticots.

Voyons voir, ai-je oublié quelque chose ? Ah, oui, on peut aussi grignoter quelques fruits secs enrobés de moisissures cancérigènes, histoire de faire couler ce qui précède.

N’ayez crainte, vous pouvez venir avec vos bébés ! J’ai du bon lait en poudre aromatisé à la mélamine. Et puis vos charmants bambins pourront jouer à leur aise avec mes jouets recouverts d’une jolie peinture au plomb.

Quelle charmante soirée nous allons passer !

Mais peut-être, éprouvez-vous soudain le besoin de vous laver les dents ? Pas de problème, vous trouverez dans la salle de bain un excellent dentifrice à base d’antigel.

Ah , j’oubliais votre animal préféré, chat ou chien. Amenez-le, j’ai en réserve tout un lot de boîtes. Les Américains ont déjà testé et ne sont pas prêts d’oublier !

Avant que vous partiez, je vous glisserai discrètement dans la main le numéro de téléphone du SAMU le plus proche. Ça peut toujours être  utile, non ?

Soyons sérieux, voici la liste des dernières fraudes alimentaires recensées en Europe et provenant de Chine.

Je râle après les Chinois, mais ils ne sont pas les seuls. Du côté des anciens pays de l’Est, ce n’est guère mieux ! J'ai personnellement un très mauvais souvenir de champignons mangés en Pologne en 1987.

Que mangez-vous à midi ? Pour moi, ce sera une salade de tomates du jardin…