mardi, 03 juin 2008
Revenons un instant
... sur le château du Rivau. Hier je vous ai parlé de son jardin de conte de fées, mais sur le diaporama je n'ai pas eu suffisamment de place pour y mettre les photos. Voici donc un aperçu de ce jardin insolite.
J'ai toujours un faible pour le zizi en forme de fleur !
06:51 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : château, rivau, touraine, jardin
lundi, 02 juin 2008
Ah, mon bon François !
si tu revenais parmi nous, tu n'aurais pas fini de t'étonner de tous les changements survenus depuis ton départ ! Malgré tout le temps passé, tu reconnaîtrais cependant certains lieux qui semblent avoir franchi le temps presque sans dommages... Pour un peu même, cela te semblerait plus neuf que de ton temps...
Tu te souviens des cadeaux que ton héros, Gargantua, fit à ses valeureux compagnons des guerres pichrocholines ? Non, bien sûr, il y a déjà si longtemps que tu as écrit... Je vais te rafraîchir la mémoire :
«Comment les victeurs Gargantuistes feurent recompensez apres la bataille :
...Plus leur feit compter de ses coffres à chascun douze cens mille escutz contens. Et dabundant a chascun dyceulx donna a perpetuité (exceptez silz mouroyent sans hoirs) ses chasteaux et terres voisines, selon que plus leur estoyent commodes. A Ponocrates donna la Roche Clermauld; a Gymnaste, le Couldray; a Eudemon, Montpensier; Le Rivau a Tolmere; a Ithybole, Montsoreau; a Acamas, Cande; Varennes, a Chironacte; Granot, a Sebaste; Quinquenays, a Alexandre; Ligre, a Sophrone; et ainsi de ses aultres places.» ( Gargantua, Livre I, chap. LI)
Le Rivau, nous y voilà ! Situé au cœur de la vallée de la Veude, entre Chinon et Richelieu, ce château semble avoir traversé les siècles sans encombres. Sans doute est-ce dû en partie à son retrait des grandes voies de communication. Car, entre nous, il n'y a jamais eu grand chose à faire à Lémeré. Quand je vais à Lémeré, je ne peux m'empêcher de penser aux ancêtres de mon mari dont certains vivaient en ce lieu. J'ai retrouvé ainsi un certain François Durand, né vers 1554, qui fut par la suite l'entremetteur de la seigneurie du Rivau. J'ai retrouvé son acte de décès datant de 1624. Il y avait aussi la famille Précieux, une famille de notaires dont une branche s'établit plus tard à Chinon et prospéra dans le commerce, tandis que l'autre émigra vers Richelieu, attirée par la construction du château du cardinal. Mais je m'égare... revenons donc à nos moutons !
Mon bon François, Le Rivau donne l'impression de sortir tout juste de terre tant la restauration a été rigoureuse. D'ailleurs ce n'est pas fini... Les travaux continuent dans les écuries. Plus rien à voir avec le vieux Rivau que j'avais découvert par hasard en 1970, appartenant à l'époque au peintre-affichiste Pierre Laurent Brenot. Le château dormait au fond de son parc plus ou moins à l'abandon, c'était très romantique, j'ai beaucoup fantasmé sur les lieux...
Depuis 1992 ce sont de nouveaux propriétaires, je ne saurai te dire comment ils se nomment mais par contre je peux te les montrer. Ils affichent leur portrait en grand format dans une des pièces du-dit château. Ça fait sérieux, solennel, pompeux, j'irai même jusqu'à dire ... prétentieux. Quand j'ai découvert le portrait, je n'ai pas pu m'empêcher de rigoler. Heureusement que j'étais seule dans la pièce à ce moment-là ! Ils n'ont pas dû hériter de ta joie de vivre. Je pense que l'effet de totale inexpression leur a été expressément demandé par la photographe d'art Valérie Belin.
Le jardin a été complètement transformé, il se veut jardin de conte de fées. Alors on y trouve des nains, ces affreux petits personnages très kitsh que l'on trouve en vente dans les jardineries. Un peu plus loin, de grandes jambes rouges arpentent le sous-bois. Sur un des côtés du parc, d'immenses palmiers royaux se dressent vers le ciel. Deux pigeons vivotent dans une cage design et un malheureux paon glousse son affreux cri à longueur de temps.
Durant toute ma visite, j'ai été accompagnée par un fond musical qui venait des hauts parleurs disséminés ça et là. L'idée peut être originale, reste à varier un peu les morceaux, car, après plus de deux heures à me balader, je ne pouvais plus supporter " J'ai descendu dans mon jardin...".
Bon, je suis mauvaise langue, il reste néanmoins que l'ensemble est charmant et mérite la visite. Dans la doc distribuée à l'entrée, on parle de toi ! Il est vrai que nous sommes quand même en Rabelaisie !
Voici donc un aperçu du château du Rivau.
17:12 Publié dans Correspondance | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : château, rivau, touraine, jardin, rabelais
dimanche, 01 juin 2008
Quand le prince se fait jardinier
Mercredi je suis allée chez "le prince jardinier". Un vrai prince, avec écusson et armoiries, arbre généalogique prestigieux. Je veux parler du prince Louis-Albert de Broglie, propriétaire avec son frère Philippe Maurice, du château de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire.
Ce château qui fut la demeure de la favorite d'Henri IV, la belle Gabrielle d'Estrées, a traversé les temps avec plus ou moins de dommages. Il fut affreusement restauré ( c'est mon avis) au début du 20e siècle, devint ensuite une maison de retraite et, de nos jours, un "relais-château" pour étrangers fortunés. L'intérieur du château ne se visite d'ailleurs plus depuis cette année.
Mais ceci n'enlève rien à la beauté des lieux. Dans le parc sont organisées des expositions de photos. Ainsi nous avons pu découvrir La terre vue du ciel ( photos de Yann Arthus-Bertrand), puis en 2007, les photos de l'allemand Uwe Ommer.
Et puis il y a le potager. Ah le potager ! Une petite merveille grâce au travail remarquable du prince jardinier des jardiniers, ces hommes de l'ombre sans qui rien de tout cela n'existerait. La spécialité de ce potager est la culture des tomates, on en compte environ 300 variétés. Quand j'y suis allée mercredi, j'ai constaté que les pieds de tomates n'avaient pas encore été mis en terre, ce retard étant imputable à la météo désastreuse du mois de mai.
Quant au prince, il s'est recyclé également dans le design. Voyez plutôt.
J'aime bien les chaises, mais, vu le prix, je me dis finalement qu'en allant faire un tour sur le chantier d'Emmaüs et avec de l'huile de coude, j'arriverai tout aussi bien à obtenir des chaises de jardin. Bon, ce ne seront pas les chaises du Palais Royal, mais plutôt les chaises de La Marbellière. Ça sonne tout aussi bien, non ?
Suivez-moi, nous allons maintenant découvrir : La Bourdaisière
10:44 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : chateau, potager, bourdaisière, touraine, tomates
samedi, 08 septembre 2007
Le château de la Belle au Bois dormant
« Le roi et la reine, après avoir baisé leur chère enfant, sans qu'elle s'éveillât, sortirent du château, et firent publier des défenses à qui que ce fût d'en approcher.
Ces défenses n'étaient pas nécessaires; car il poussa, dans un quart d'heure, tout autour du parc, une si grande quantité de grands arbres et de petits, de ronces et d'épines entrelacées les unes dans les autres, que bête ni homme n'y aurait pu passer; en sorte qu'on ne voyait plus que le haut des tours du château, encore n'était-ce que de bien loin. »
Extrait de " La Belle au Bois dormant " de Charles Perrault.
Château d'Ussé, Rigny Ussé, Indre et Loire (37)
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Bon, je vais m'arrêter là pour aujourd'hui...
18:51 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chateau, usse, perrault, conte
lundi, 06 août 2007
La triste destinée du petit marquis et de son château
Le ciel était radieux hier matin et je ne savais pas où aller quand, jetant un œil sur la rubrique " découvertes" de la NR, je vis un article sur le château de Cinq-Mars la Pile. Pourquoi pas, après tout, je ne connais pas.
Cinq-Mars la Pile est un village situé sur la rive droite de la Loire, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Tours. Il s'étire nochalamment tout le long de la route qui n'est plus la route principale depuis qu'on peut éviter la traversée du village. ce qui rend l'endroit encore plus désert.
Juste àprès l'église, on bifurque sur la droite et l'entrée du château se trouve à une centaine de mètres un peu plus haut. Il était 11h15, l'ouverture a lieu tous les jours de 11h à 20h.
Un pannonceau fixé à la porte vous convie à secouer TRES FORTEMENT la cloche. Ah, voici le propriétaire des lieux qui arrive ! Il s'agit de monsieur Untersteller, architecte de son état. Il a hérité de ce domaine à la mort de son père, Nicolas Untersteller, peintre et directeur des Beaux-Arts à Paris.
Monsieur Untersteller est en sueur, il m'explique qu'il était occupé à couper des arbustes dans le parc. Il me précède et me fait entrer dans son logis où deux autres visiteuses attendent son retour.
Après quelques minutes de bavardages , il nous remet donc un petit dépliant concernant la visite du château.
Oh, le mot "château" est un bien grand mot pour ce qui reste encore debout. Il faut donc faire marcher un peu son imagination et replonger dans l'histoire de France.
Le château fut construit au XIe siècle sur un promontoire d'où l'on pouvait apercevoir, au sud, le Cher se jetant dans la Loire à Villandry. Endroit stratégique donc !
Le premier seigneur de Cinq-Mars fut Geoffroy de Saint Médard. Son descendant, André de Saint Médard, mourut en Terre Sainte en 1210. C'est à cette époque que le nom Saint Médard devint Saint-Mars puis Cinq-Mars.
Au XVIe siècle le château devient la propriété de la famille Ruzé. A la mort de Martin Ruzé, c'est son neveu, Antoine Coeffier, qui en hérita. Puis ce fut le tour de son fils, Henri Ruzé d'Effiat, marquis de Cinq-Mars.
Le voici donc, notre petit marquis, charmant au demeurant, que le cardinal de Richelieu avait introduit auprès de Louis XIII pour divertir ce dernier, en proie à des crises de mélancolie. Nous sommes en 1635, le jeune marquis a tout juste 15 ans.
Il obtient la charge de Grand Ecuyer qui lui défère le titre de Monsieur le Grand.Mais cela ne suffit pas au jeune homme qui souhaite par la suite épouser Marie de Gonzague, princesse de Mantoue.
Mais la belle est d'un rang nettement supérieur au sien et Richelieu s'oppose à ce mariage. Par dépit, le jeune marquis décide alors de se venger.
L'occasion lui en est fourni par le frère du roi, Gaston d'Orléans, et quelques comparses qui décident de s'emparer du cardinal de Richelieu à Lyon le 17 février 1642.
C'était mal connaître le rusé cardinal qui ce jour-là se présenta devant le roi en compagnie du capitaine des Gardes. L'enlèvement n'eut donc pas lieu comme prévu. En juin de la même année, Richelieu reçut une copie du traiité que les comploteurs avaient passé avec le roi d'Espagne. Preuve en main, il en avertit alors Louis XIII et le lendemain le jeune marquis est arrêté.
Le procès débuta à Lyon le 12 septembre 1642 en présence de Richelieu qui était déjà très malade.
Gaston d'Orléans, le frère du roi, dénonça tous ses complices ce qui lui valut une mesure de clémence. Mais il n'en fut pas de même pour le petit marquis qui, le jour même, fut condamné à la décapitation.
Au soir du 12 septembre 1642, on vit arriver sur la place des Terreaux à Lyon un carrosse dans lequel avaient pris place les condamnés à mort. Le jeune marquis monta très dignement sur l'échafaud. La petite histoire raconte que le bourreau avait raté son coup. Il dut s'y reprendre à deux fois, saisissant la tête par les cheveux.
Triste fin pour un jeune ambitieux et son château qui fut démoli " à hauteur d'infamie" . Les arbres du parc furent également étêtés.
L'histoire du marquis de Cinq-Mars inspira un roman à Alfred de Vigny et un opéra à Charles Gounod.
Aujourd'hui il ne reste du château que deux tours en assez mauvais état, ainsi que les douves. C'est cependant assez suffisant pour imaginer la beauté des lieux.
Le propriétaire actuel loge dans ce qui fut autrefois le logis des gardes. Cette partie fut restaurée en 1958 par son père.
L'entretien d'une telle demeure est un vrai gouffre, on s'en doute un peu. Cela me rappelle un peu les ennuis du même ordre de R.C avec son château.
Ici, le propriétaire a ouvert deux chambres d'hôtes. Il expose également quelques toiles de son père dans une salle d'une des tours et il se transforme en jardinier pour entretenir un parc magnifique où la végétation devient très envahissante. Bien sûr le propriétaire bénéficie d'aide de l'Etat pour conserver ce patrimoine, mais c'est tout juste suffisant pour empêcher les tours de s'effondrer.
Au moment où je quittais les lieux par le chemin situé à l'arrière du château, deux nouveaux visiteurs se présentaient à la porte d'entrée. Il s'agissait d'un jeune couple de motards, des Anglais je crois. Quelques minutes plus tard, monsieur Untersteller vint leur ouvrir. Je luis fis un petit signe amical de la main auquel il répondit de même.
J'étais contente de ma visite.
05:25 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : touraine, chateau, cinq-mars