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mardi, 31 décembre 2019

Retour en Inde , épilogue.

Une après-midi fut consacrée à une balade dans une zone protégée. Vous pensez bien qu'en pleine canicule, les animaux ne sont pas fous, ils demeurent à l'ombre. Nous n'en avons donc vu aucun ...

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hormis ce serpent qui était sur une souche d'arbre :

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Autre étape dans une ville dont j'ai oublié le nom mais qui est un lieu de regroupement de tous les mystiques :

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Enfin, le clou de ce circuit fut quand même Bénarès. Tous les soirs une foule en transe se regroupe sur les bords du Gange pour des prières et offrandes aux divinités diverses de ce pays.

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Et le matin c'est la grande purification dans les eaux du Gange. Juste à côté, des monticules encore fumants indiquent que des crémations ont eu lieu .

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Nous sommes ressortis de ce cloaque dans un enchevêtrement de ruelles sombres où les rats grouillaient de partout.

Non, décidément, l'Inde n'est pas un pays pour moi.

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FIN

15:49 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inde, benares

lundi, 30 décembre 2019

Retour en Inde -3-

Montée au fort d'Amber ! Impossible d'éviter la procession sur les éléphants. Pour tout vous dire, je trouve ça insupportable et tellement désagréable ! Mais, d'un autre côté, cela permet à tous ces hommes d'avoir un boulot. 

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Toilette et lessive au bord de la rivière :

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Et puis la misère dans les rues :

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Retour sur la route : là, le car doit s'arrêter pour laisser passer un troupeau de dromadaires :

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Arrêt dans un village :

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À suivre

02:32 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inde

samedi, 28 décembre 2019

Retour en Inde -2-

Nous prenons la route en direction de Jaipur :inde, jaipur

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Ces deux-là ont tôt fait de nous apercevoir et elles se joignent au groupe, fort désireuses qu'on les prenne en photo. Gare à ceux qui, après la prise de vue, ne donnent pas une pièce (je dirai plutôt un billet); le sourire disparaît instantanément en se transforme en grimaces  accompagnées d'injures. Elles deviennent de véritables harpies et le guide doit intervenir pour les calmer.

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Celles-là, par contre, conservent leur sourire : ce sont les danseuses officielles du palais de Jaipur. 

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Petit coucou d'un groupe de Shiks :

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Le serpent tarde à sortir !

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À suivre

vendredi, 27 décembre 2019

Retour en Inde -1-

Comme je l'ai fait récemment pour la Birmanie, je vous propose aujourd'hui une escale en Inde. J'ai revisionné l'ensemble de mes photos et j'en ai gardé une petite partie qui me semble bien représenter le pays. Ce sont principalement des photos prises en instantané dans les rues ou sur les routes.

Ce voyage effectué en mars 2011 fut un véritable cauchemar du début à la fin. Le trajet fut interminable : départ de Paris le matin et arrêt à Munich. Attente de plus de six heures avant de reprendre le soir un avion pour New-Delhi où nous arrivons le lendemain matin.

Une chape de plomb nous tombe alors dessus à la sortie de l'avion, il fait plus de quarante degrés.  Puis, je suis bientôt prise de diarrhées. Pas facile à gérer tout ça quand on vient de passer une nuit dans l'avion. Ma seule envie est d'aller à l'hôtel ! Hélas pour moi, le guide nous indique que nous ne rejoindrons l'hôtel que le soir en raison de la circulation extrêmement compliquée dans cette ville. Et nous voilà partis pour des visites qui me paraissent interminables ! Je passe mon temps à rechercher des toilettes. Je découvre ainsi des endroits abominables. Bienvenue en Inde !

Ce problème de diarrhées s'est reproduit plusieurs fois durant le circuit et je sais maintenant à quoi c'était dû ; ce sont quelques-uns des effets secondaires provoqués par la Malarone, ce médicament que l'on prend pour se prémunir du paludisme. Mais à l'époque je ne le savais pas et j'ai passé tout le séjour à ne manger que du riz et à boire des litres de Coca. 

Deux mots définissent bien ce qu'est l'Inde : splendeur et misère.La splendeur est dans les monuments et la misère est partout dans les rues. Elle m'a paru insoutenable ...

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À suivre

17:41 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : inde

mardi, 02 décembre 2014

218. Un lieu, un livre -3-


podcast

La belle ville de camaïeu rose (Jaïpur)

 

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Avoir une grande ville rose, entièrement rose, du même rose et semée des mêmes bouquets blancs, ses maisons, ses remparts, ses palais, ses temples, ses tours et ses miradors, quel étonnant caprice de souverain ! On dirait qu’on a tendu tous les murs d’une même vieille indienne à fleurs, on dirait une ville en vieux camaïeu du XVIIIe siècle ; cela diffère de tout ce qu’on avait vu ailleurs, cela arrive à des effets de complète et charmante invraisemblance. [ … ]

Au milieu de la chaussée, le défilé est continuel, de cavaliers aux armes d’argent sur des selles éclatantes, de lourds chariots traînés par des zébus aux cornes peintes, de chameaux attachés en longue file, d’éléphants en robe dorée dont on a barbouillé la trompe de mille dessins. Passent aussi des dromadaires, que montent deux personnages l’un derrière l’autre, et qui vont au trot léger, le cou rendu, comme des autruches à la course ; passent des fakirs entièrement nus, poudrés à blanc de la tête aux pieds ; passent des palanquins et des chaises à porteurs : tout l’Orient des féeries, processionnant à grand spectacle, dans l’inimaginable cadre de camaïeu rose. [ … ]

 

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Mais il y a aussi des rôdeurs bien lugubres — des échappés de sarcophage, dans le genre des êtres qui gisent là-bas aux portes des remparts… Ils ont osé entrer dans la belle ville couleur de fleur, ceux-là, et y traîner leurs ossements ! … Il y en a même beaucoup plus qu’on eût dit au premier abord. Ceux qui errent, chancelants et les yeux hagards, ne sont pas seuls ici : sur les pavés, parmi les marchands, parmi les gais étalages, se dissimulent d’horribles paquets de haillons et de squelettes qui obligent les passants à se détourner pour ne pas marcher dessus …

Et ces fantômes-là, ce sont les paysans des plaines d’alentour. Depuis qu’il ne pleut plus, ils ont lutté contre la destruction du sol, et les longues souffrances les ont préparés à ces maigreurs sans nom. À présent, c’est fini. Le bétail est mort, parce qu’il n’y avait plus d’herbe, et on en a vendu la peau  à vil prix. Quant aux champs qu’on ensemençait, ce ne sont plus que des steppes de terre émiettée et brûlée, où rien ne saurait germer. On a vendu aussi, pour acheter de quoi manger, les hardes qu’on avait pour se couvrir, les anneaux d’argent qu’on avait aux bras et aux pieds. On a maigri pendant des mois. Et puis la faim est venue tout de bon, la faim torturante, et bientôt les villages se sont remplis de l’odeur des cadavres.

Manger ! Ils voulaient manger, ces gens, voilà pourquoi ils étaient venus vers la ville. Il leur semblait qu’on aurait pitié, qu’on ne les laisserait pas mourir, car ils avaient entendu dire qu’on amassait ici des grains et des farines comme pour un siège, et que tout le monde mangeait dans ces murs. [ … ]

En ce moment, il s’agit de décharger sur un trottoir, devant des greniers sans doute trop remplis, une centaine de sacs de grains que des chameaux apportent, et il faut pour cela déranger trois petits enfants-squelettes, de cinq à dix ans, tout nus, qui reposaient ensemble à la place choisie.

«  Ce sont trois frères, explique une voisine ; les parents qui les avaient amenés sont morts (de faim, c’est sous-entendu) ; alors ils sont là, ils restent là, ils n’ont plus personne. »

Et elle paraît le trouver tout naturel, cette créature, qui pourtant n’a pas l’air d’une méchante femme ! … Mon Dieu, qu’est-ce donc que ce peuple ? Et comment sont faites les âmes de ces gens, qui pour rien au monde ne tuerait un oiseau, mais qui ne se révoltent pas de ce qu’on laisse, devant leur porte, mourir les petits-enfants ?

Au croisement de deux avenues de palais et de temples roses, sur une de ces places qu’encombrent les marchands, les cavaliers, les femmes drapées  de mousselines et couvertes d’anneaux d’or, un étranger, un Français, vient d’arrêter sa voiture, près d’un tas sinistre de décharnés qui ne bougent plus, et il s’est baissé pour mettre des pièces de monnaie dans leurs mains inertes.

 

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Alors, soudainement, c’est comme la résurrection de toute une tribu de momies ; les têtes se dressent de dessous les haillons qui couvraient les figures ; les yeux regardent, puis les formes squelettales se remettent debout : « Quoi ! On fait l’aumône ! Il y a quelqu’un qui donne ! On va pouvoir acheter à manger. »  Le macabre réveil se propage en traînée subite jusqu’à d’autres tas qui gisaient plus loin, dissimulés derrière des promeneurs, derrière des piles d’étoffes ou des fourneaux de pâtissier. Et tout cela grouille, surgit et s’avance : masques de cadavres dont les lèvres recroquevillées laissent trop voir les dents, yeux caves aux paupières mangées par les mouches, mamelles qui pendent comme des sacs vides sur les cercles du thorax, ossatures qui se heurtent avec des bruits de morceaux de bois. Et l’étranger, en une minute, est entouré d’une ronde de cimetières, pressé, griffé par des mains déjà terreuses, aux grands ongles, qui cherchent à lui arracher son argent, tandis que les pauvres yeux, au contraire, demandent pardon, remercient et supplient …

Et puis, silencieusement, cela s’effondre. Un des spectres, qui chancelait de faiblesse, s’est accroché au spectre voisin, qui a chancelé à son tour, et la chute s’est communiquée de proche en proche, sans un cri, sans une résistance, tous les épuisés de cramponnant les uns aux autres et tombant ensemble, comme de lamentables marionnettes, comme s’abattent des quilles, puis roulant dans la poussière, évanouis, ne se relevant plus … [ … ]

Pour ceux-là qui sont par terre, qu’importe le jour bruyant, ou la nuit tranquille, ou le radieux matin, puisqu’il n’y a plus d’espérance, puisque personne n’aura pitié, puisqu’il faut rester où la tête alourdie est tombée, et attendre là, sur le même pavé, la grande crispation qui finira tout …

Extrait de : L’Inde (sans les Anglais) 1899-1900, Pierre Loti.

 

Mars 2014 :

Notre car vient juste de s’arrêter le long du trottoir et déjà c’est l’assaut ! Je laisse les autres descendre et affronter cette masse informe d’estropiés, de mutilés, de jeunes femmes tenant dans leurs bras des petites crevettes rougies par les rayons brûlants du soleil –des nouveaux nés aux visages de petits vieux-.

L’air est presque irrespirable tant la chaleur est intense, les bruits de la ville nous assourdissent et l’agitation est totalement frénétique. Ça grouille de partout à en donner le vertige ! Durant plus de trois heures, nous allons arpenter ainsi les rues de la ville rose, nous mêler à cette foule colorée, humer des odeurs de fritures qui se mélangent avec celles des égouts bouchés. Si, par malheur, on s’arrête devant une échoppe pour observer un bibelot, aussitôt le marchand apparait et on ne peut plus s’en débarrasser. Il vous suit sans répit, revenant à la charge pour essayer de vendre sa marchandise malgré votre refus. Alors il faut se fâcher, élever la voix pour qu’enfin il fasse demi-tour… Mais on le retrouve bientôt quelques minutes plus tard, revenant à la charge. C’est insupportable !

Quand enfin on rejoint le car, on retrouve alors toute la horde des estropiés qui   reprennent leur harcèlement pour obtenir quelques pièces. Ils se bousculent, s’engueulent entre eux  et vous tirent par les vêtements. Que faire ? Si vous donnez quelque chose à l’un, les autres vont se ruer sur lui et vont devenir encore plus pressants. Un des participants du groupe a des gâteaux secs qu’il commence à distribuer, mais très vite il est totalement submergé par l’afflux des mains tendues qui le tirent par sa chemise. Il trouve alors refuge dans le car.

J’ai repris ma place près de la vitre, au fond du car et là, je les observe, tous ces malheureux qui continuent de quémander en tapant dans les vitres … Bientôt je détourne la tête, j’ai du mal à supporter leurs regards, je me sens coupable. Coupable de quoi au juste ? D’être née dans un pays où l’on ne meurt plus de faim depuis longtemps ? Mais, de fait, ce n’est pas à moi de me sentir coupable, mais plutôt à ce pays lui-même qui n’est pas capable de subvenir aux besoins de sa population. Tant que la religion  sera omniprésente,  les choses ne risquent pas d’évoluer rapidement. On verra encore longtemps de grosses vaches bien nourries se prélasser au milieu des rues et de pauvres gens crever de faim sur les trottoirs. Comme le dit Loti :

Mon Dieu, qu’est-ce donc que ce peuple ? Et comment sont faites les âmes de ces gens, qui pour rien au monde ne tuerait un oiseau, mais qui ne se révoltent pas de ce qu’on laisse, devant leur porte, mourir les petits-enfants ?

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