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samedi, 19 juillet 2014

131. Regards d'enfants -12-


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Retour en Inde et petit coucou depuis le car :

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mardi, 05 novembre 2013

188. Les prochains invités -3-


podcast

Retour en Inde avec ces quelques portraits. Hier soir en me couchant, j'ai repensé à ce voyage qui fut extrêmement pénible : une attente de 6 heures à l'aéroport de Munich, puis un vol qui m'a paru interminable jusqu'à Delhi. Arrivés tôt le matin, nous sommes tout de suite pris en charge par le guide et nous commençons les visites sous une chaleur de 45° sans avoir la possibilité de se changer!

Je suis très vite malade, recherchant désespérément des toilettes à chaque arrêt.  Nous ne rejoindrons l'hôtel qu'à 20 heures le soir. Je pense qu'on ne revient jamais de ce pays tout à fait indemne, pris entre fascination et répulsion. Pour ma part la répulsion fut quand même la sensation la plus forte. On dit que les plus belles roses poussent sur un tas de fumier, c'est ce que je me suis dit en voyant le Taj-Mahal.

Et puis toute cette foule qui grouille, telle une armée de cloportes, ces estropiés qui essaient de vous accrocher par les mollets au moment où vous passez près d'eux ... Ces femmes qui exhibent leurs gamins à moitié morts pour vous extorquer quelques roupies ... J'en ai même vu qui pinçaient les mômes pour les faire pleurer au moment où l'on passait.

Mon père s'était arrêté à Bombay lorsqu'il était parti en Indochine. Il en gardait lui aussi un affreux souvenir, nous racontant comment des gamins, à la descente des bateaux, venaient vendre leur petite sœur aux marins.

Bon, j'arrête sinon je vais m'attirer les foudres des amoureux de ce pays. Une chose est sûre : il faut voir, après chacun réagit selon sa nature.

La mendiante

 

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Alors que le groupe s'éternisait dans un magasin de souvenirs, j'étais sortie prendre l'air et j'aperçus cette vieille femme assise par terre, au ras de la route. Discrètement je la photographiai. Elle m'aperçut bientôt et se leva péniblement, venant s'accrocher à mon bras pour obtenir une pièce. Il était évident qu'elle ne devait pas manger souvent à sa faim. Je lui ai donné quelque chose, bien sûr, sa condition misérable m'ayant profondément perturbée. Aussitôt elle me prit les mains pour les embrasser, me montra du doigt le ciel, me faisant ainsi comprendre que j'étais bénie des dieux. Foutu pays quand même où la religion, qui est présente partout, assujettit totalement les êtres. Que peut-elle espérer, cette vieille femme,  si ce n'est une meilleure vie dans sa prochaine réincarnation ? Tout ça me dépasse complètement, moi qui ne crois en rien.

Le réveil

 

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Il est bientôt 16 heures, il fait très chaud dans les rues de Jaïpur. Tiens, ceux-là ouvrent un œil !

Le regard

 

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Quelle gravité chez cette jeune femme. À quoi peut-elle bien penser en me regardant ? J'étais pourtant assez éloignée, me servant du zoom, mais elle a tourné la tête au moment où j'ai appuyé sur le déclic et nos regards se sont croisés alors.

Les musiciens

 

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Ils se rendent à Bénarès pour la plupart d'entre eux et vivent de la mendicité. 

Le sâdhu de Vanarasi (Bénarès)

 

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Il est incontournable celui-là, je l'ai retrouvé photographié à maintes reprises sur différents sites de voyage. Mais que regarde-t-il donc d'un air si satisfait ?

Les eaux dégueulasses du Gange qui charrient les excréments, les restes de corps mal brûlés ...

Les harpies

 

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Nous nous étions arrêtés dans une petite ville près de Jaïpur pour visiter d'anciennes maisons aux murs recouverts de fresques. Nous venions à peine de nous engager dans la ruelle qu'elles sont arrivées, toutes pimpantes et (faussement) souriantes se proposant pour être photographiées.  Mais aussitôt la photo prise, les voilà qui se ruent sur nous en réclamant de l'argent, poussant des cris d'hystériques et ameutant tout le quartier. J'avoue avoir hésité à leur montrer la photo puis appuyer sur "supprimer".

La danseuse du Palais royal de Jaïpur

 

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Elle pose bien volontiers devant les nombreux touristes qui l'entourent.

Le charmeur de serpent, Jaïpur

 

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J'ai eu beau attendre, le serpent n'a pas daigné sortir !  Le groupe est déjà parti, je ne peux pas rester plus longtemps, dommage quand même !

Voilà, le voyage en Inde s'arrête ici.

Pour en savoir davantage :

Le sâdhu

À demain

 

 

dimanche, 28 octobre 2012

247. Les livres de photos

podcast

L'idée m'est soudainement venue hier : Il faut que je mette à jour mes albums de photos. Je me suis arrêtée en mai 2009, avec Marrakech. J'ai donc du pain sur la planche !

J'ai décidé de commencer par l'Inde. J'en gardais un tel mauvais souvenir que je n'avais pas regardé les photos depuis belle lurette. Avec le temps, les mauvais souvenirs se sont effacés et finalement j'ai du plaisir à reprendre ce dossier. Hier, j'ai donc trié les photos, j'ai effacé les nombreuses taches (mon objectif était sale). Et ce matin, j'ai ouvert le logiciel de Mon album photo. 

Premier constat : il y a du changement dans les fonctionnalités et je n'arrive plus à insérer du texte. Qu'à cela ne tienne, pensai-je alors, je vais chercher un autre site.

Pendant près d'une heure, j'ai comparé, téléchargé, tenté de comprendre le fonctionnement de divers logiciels pour finalement me rabattre sur ce que je connais. J'évite ainsi une crise de nerfs assurée.

Cette fois-ci, j'essaie le format carré. Il ne me reste plus que les photos de Bénarès à insérer. Je suis très contente du résultat !

Quant au texte, ma foi, je le rajouterai après ...

Voici quelques photos qui vous permettront de voir ce que ça donne :

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11:51 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : photos, livre, inde

mardi, 04 octobre 2011

212. Un matin à Bénarès

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Les premières lueurs de l'aube viennent éclairer les façades des anciens palais qui connurent leurs heures de gloire et qui, aujourd'hui, ne sont plus que des ruines s'affaissant peu à peu dans les eaux troubles du fleuve nourricier, le Gange.

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Dans la demi-pénombre, je descends le ghât. La ronde incessante des horribles corbeaux croassants au-dessus de ma tête me donne la chair de poule. La brume qui recouvrait le fleuve s'estompe petit à petit et sur les berges on aperçoit les premiers arrivants pour le bain rituel. Il est temps de grimper dans la barque qui va très lentement longer toute la rive et me faire découvrir un spectacle à la fois surprenant, éblouissant et affreusement horrible.

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À chaque fois que je revois ces photos, je me sens envahie par un étrange sentiment, mélange de fascination et de mélancolie. Il m'arrive même parfois de douter un instant que j'y sois vraiment allée.

Et pourtant ... 


Inde 2011-9- par cheztinou

20:47 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, inde, benares

mercredi, 25 mai 2011

128. Parias

D'emblée, le ton du livre nous est donné avec le prologue :

« Nous venions de tourner dans une venelle à l'odeur de papier. Des marchands, assis sur des piles de feuilles qu'ils vendaient à la pièce, repoussaient à coups de savates une vache, aux cornes ornées de boules, qui tentait d'attraper une liasse d'épreuves poussiéreuses et jaunies. La bête recula et bousa presque sur nos pieds quand une jeune fille, d'une extrême maigreur, un bébé sur les bras, nous aborda la main tendue.

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Bakchich, Baba, bakchich.

Elle remplissait la rue d'une litanie plaintive, la bouche tordue, pleine de sanglots refoulés. Des taches blanches et squameuses déparaient ses mains. Menviel s'apprêtait à l'envoyer promener, mais l'Américain lui fit remarquer les yeux vitreux du nourrisson. Le petit visage, emmailloté dans des chiffons douteux, était presque bleu. La tête, minuscule, dodelinait sur un cou trop maigre pour la soutenir. Une odeur fétide se dégageait de lui.

— Caressez cet enfant, ordonna l'Américain d'une voix blanche.

J'allais m'interposer. Déjà Menviel, si prompt à obéir, avait effleuré les joues de l'enfant.

— Il est tout froid.

— Et savez-vous pourquoi il est tout froid ? s'écria l'Américain. Il est tout froid parce qu'il est mort depuis deux ou trois jours et que cette jeune salope fait de l'argent avec son cadavre. 

Nous sursautâmes. Il aboya un ordre en hindi et la loqueteuse, apeurée, s'enfuit dans la foule avec son sinistre fardeau.

— Vous le saviez ! Vous le saviez ! balbutia l'archéologue au bord du malaise, pourquoi m'avez-vous demandé de le toucher ?

— Pour vous faire toucher du doigt la réalité indienne. Il n'est pas meilleure intitiation. Et cela vaut  pour vous aussi, monsieur Frédéric. »bruckner.jpg

Cet extrait est tiré du roman "Parias", de Pascal Bruckner. Je viens juste d'en commencer la lecture qui s'annonce passionnante.