mardi, 02 août 2011
159. L'oncle soul
Ah, ces enfants élevés dans un milieu familial où l'on écoute beaucoup de musique ! Ça finit toujours par influencer, un jour ou l'autre.
Prenez le cas de Benjamin.Tout petit, il a été bercé par les chansons d'Otis Redding. Comment voulez-vous, après ça, que cela ne laisse pas de trace ?
Découvert en 2009, Benjamin, alias Ben l'oncle soul, semble voué à une belle carrière. C'est en tout cas ce que je souhaite à ce jeune professeur d'arts plastiques originaire de Tours !
09:04 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ben, oncle, soul, musique
lundi, 01 août 2011
158. Bilan d'une décennie -12-
Mai 2002 : je suis hospitalisée à la clinique du Parc pour subir une hystérectomie, mot barbare pour désigner l’ablation chirurgicale de l’utérus. L’opération se déroule en musique, le chirurgien m’ayant proposé d’apporter mes CD préférés pour m’occuper l’esprit durant qu’il me charcute. Par un moment j’ai dû avoir une petite faiblesse car je me suis réveillée avec le masque à oxygène. Tout s’est bien passé malgré tout et il m’a ensuite montré le petit sac dans lequel il avait mis tous les fibromes qui s’étaient formés dans l’utérus. On aurait dit un plein sac de billes !
Quatre jours plus tard je ressortais de la clinique.
Juin 2002 : l’année scolaire s’achève avec un peu de nostalgie. C’est ma dernière classe car l’année prochaine j’intègre un RASED en tant que maîtresse E. L’idée ne m’enchante guère, mais je n’ai pas le choix, si ce n’est de prendre une classe dite normale. Or j’ai trop l’esprit d’indépendance pour me plier aux exigences d’un programme.
Juillet 2002 : j’ai des problèmes de dos et je passe une bonne semaine alitée. Je commence à m’inquiéter car à la fin du mois je pars en voyage. Où ça ?
Au pays des cigares et du rhum, de la musique et de la révolution. À CUBA !
En avant la musica !
Pourquoi ce choix précis ? Sans doute à la suite d’un reportage à la télé, certainement pour la musique du film « Buena vista social club ». Et puis le pays semble vouloir s’ouvrir au tourisme et il me semble judicieux d’en profiter. Deux options s’offrent alors à moi : le séjour à Varadero dans un hôtel au bord de la mer ou bien un circuit dans toute l’île. Quitte à aller à Cuba, ce n’est pas pour rester enfermée dans un complexe à touristes. Dans ce cas-là, autant aller à Trifouillis-les-eaux-grasses ! J’opte donc pour la seconde solution afin de découvrir le pays et ses habitants.
Et donc le …
29 juillet 2002 : dans ma valise j’ai tout un attirail de médocs pour le mal au dos et aussi pour les suites de mon opération. C’est la première fois que je pars en voyage organisé.
Le départ a lieu d’Orly et je suis très surprise quand, à l’enregistrement, j’apprends qu’il y a des places fumeurs ! C’est un vol de la Cubana.
L’avion décolle d’Orly à 13h50. Très vite l’ambiance s’installe dans l’avion. Les places pour les fumeurs se trouvent à l’arrière, mais sans séparation et les passagers non-fumeurs ne tardent pas à se plaindre. Il y a de quoi : un Cubain qui vient de se marier et retourne dans son pays passe alors parmi les passagers et offre rhum et cigares à volonté. L’avion se transforme vite en tripot, c’est tout juste si l’on ne se met pas à danser ! Mais quelques heures plus tard, l’arrivée à Santiago s’avère des plus compliquées pour certains qu’il faut soutenir car ils sont trop ivres pour se tenir debout seuls !
À la sortie de l’aéroport un guide nous attend et le groupe se forme peu à peu : une petite vingtaine de personnes. Je me retrouve très rapidement toute seule (les autres étant en couple ou entre amis) et cela le restera d’ailleurs durant tout le voyage, l’ambiance dans le groupe étant des plus désastreuses.
Mais pour l’instant, il est 18h –heure locale- et le bus nous conduit vers notre hôtel situé en-dehors de la ville. Il s’agit de l’hôtel Versalles. Ce qui me frappe tout de suite, c’est la présence de la police ainsi que les barrières à l’entrée.
Une fois la clef en main, je vais dans ma chambre et je m’allonge car le voyage a quand même été assez épuisant. Quand je me réveille, il est presque 22h ! Tout est plongé dans le noir et j’ai bien du mal à trouver le chemin du restaurant où je me retrouve seule à dîner … face à un orchestre d’une dizaine de musiciens qui ne jouent que pour moi ! Dans mon dos je sens la présence du serveur qui attend impatiemment que je finisse mon assiette pour achever son service.
Oh que ce voyage commence mal ! D’autre part, je m’aperçois que le portable n’est pas utilisable par manque de réseau. Impossible donc de prévenir ma fille que je suis bien arrivée.
Mais que suis-je donc venue faire dans cette galère ?
30 juillet 2002 : sitôt réveillée, je me précipite sur la terrasse pour admirer le paysage.
Nous sommes dans une région montagneuse et sauvage, très verdoyante. Je fais un petit tour dans le jardin de l’hôtel avant d’aller prendre le petit déjeuner. La flore est particulièrement belle et luxuriante. Ah, si à l’époque j’avais eu mon Réflex ! Mais bon … Tiens, en y songeant, je me dis que j’y retournerai bien ! Dix ans après, il doit y avoir eu des changements. Fidel est toujours là, mais ça a dû quand même bouger un peu. Enfin revenons au récit.
La journée est consacrée à la visite de Santiago de Cuba, qui est la deuxième ville de l’île par son importance. Il fait extrêmement chaud et humide. On peut admirer de belles anciennes demeures coloniales aujourd’hui occupées par les administrations et quelques écoles. Nous visitons un cimetière ( ?) puis pour la pause déjeuner nous partons au Castillo del Morro, situé à environ sept kilomètres. Cette forteresse fut construite par les Espagnols en 1663 pour protéger la ville des assauts des pirates. On a une très belle vue sur la côte depuis le fort.
Retour l’après-midi dans les rues de Santiago, visite du musée Diego Velasquez : cette demeure fut construite en 1516 et c’est la plus ancienne demeure coloniale de toute l’Amérique du sud. Nous terminons la journée devant une pina colada sur le parque de Cespeda (place centrale).Hum ! qu’elle était bonne, j’en ai encore le goût dans la bouche ! Rien que pour ça, j’ai envie d’y retourner.
C’est là que je croise la fumeuse de Havane :
À suivre
Rajout :
17:34 Publié dans Croque mots, Voyages | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cuba, santiago
dimanche, 31 juillet 2011
157. Bilan d'une décennie -11-
Vendredi 5 avril 2002 :
Bon et maintenant ? Direction l’Utah ! Avant de prendre la route, nous faisons un arrêt pour acheter des provisions en vue d’un pique-nique le midi. Nous traversons le Zion Canyon, une région très accidentée et le soir nous nous arrêtons dormir à Kanab. Le premier hôtelier refuse de nous donner des chambres car il s’est aperçu que je fumais ! N’oublions pas que nous sommes en plein pays des Mormons, donc pas de sexe, pas d’alcool, pas de drogue !
Jean Paul a une bouteille de whisky en réserve dans le coffre de sa voiture et nous prenons donc l’apéro dans leur chambre.
Samedi 6 avril : direction le Grand Canyon en Arizona. Nous entrons dans l’ancien territoire des Indiens Navajos. On en voit d’ailleurs quelques-uns qui vendent des produits artisanaux sur le bord de la route. Nous franchissons bientôt le fleuve Colorado, vert au milieu des roches rouges. C’est très beau.
Le temps s’est soudainement rafraîchi et j’endure le manteau que Clarisse me prête.
La vue sur le canyon est époustouflante il faut bien l’avouer. Je ne m’avance guère en raison de mes problèmes de vertige.En 2007 une plateforme de verre a été construite juste au-dessus. Je crois que, même en me payant, je ne m’y risquerais pas ! Vous trouverez –en bas de la note- une très belle vidéo faite à cet endroit.
Puis nous repartons. Arrêt à Williams, la dernière ville à avoir été traversée par la mythique route 66 jusqu’en 1985. Le soir nous dormons à Kingman.
Dimanche 7 avril : c’est maintenant le retour à San Francisco car Clarisse travaille lundi. Nous traversons d’immenses vergers de pamplemousses et d’oranges. Un peu plus loin, une brusque odeur de pourriture envahit bientôt la voiture. J’ai vite fait de comprendre d’où cela vient : nous longeons sur plusieurs kilomètres des élevages de bovins. C’est terrifiant ! Ils sont parqués dans des enclos où depuis bien longtemps l’herbe ne pousse plus. D’ailleurs pas besoin d’herbages pour ces bestiaux qui sont engraissés au maïs transgénique ! ÇA FERA DES BONS HAMBURGERS.
Des jets d’eau viennent les arroser sans doute pour leur éviter l’étouffement. C’est affreux !
Le soir nous sommes de retour à Frémont.
Lundi 8 avril 2002 : nouvelle visite à San Francisco. Cette fois, Jean Paul m’emmène visiter l’ancienne prison d’Alcatraz située sur une petite île face à la ville. Le temps est très brumeux et les photos ne donnent rien de bien.
L’après-midi nous nous baladons dans le centre.
Mardi 9 avril 2002 : le matin je vais à Oakland avec Paul Marc. Il me montre le quartier mexicain. De beaux graffitis ornent les murs de certaines bâtisses.
Voilà, on arrive au terme de ce voyage. Jean Paul me conduit jusqu’à l’aéroport où l’avion décolle vers 18h30.
Mercredi 10 avril 2002 : et revoici la France. L’avion atterrit à Roissy vers 13h30. Je prends ensuite le TGV à Montparnasse. Peggy est venue me chercher à la gare. Il fait froid et gris.
Je retrouve avec plaisir mon petit chez moi !
À suivre
19:31 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 30 juillet 2011
156. Un bonheur simple
Hier je suis allée déjeuner chez la cousine de maman qui habite une maison sur les bords de l’Indre. Lors du récent décès de sa belle-mère, âgée de plus de cent ans, elle a récupéré toute une boîte de photos et, après le repas, nous avons donc regardé tous ces clichés parmi lesquels figuraient beaucoup de photos de mes grands-parents maternels ainsi que de maman.
Juin 1947, dans le jardin de ma cousine.
C’est une des rares photos sur laquelle ils sont réunis tous les trois. Ils semblent si heureux. Quant à maman, elle est radieuse et si jolie ! Elle attend le retour de son marin parti en Indochine et qu’elle n’a pas vu depuis plus de deux ans. Durant cette longue absence, ils se sont écrits régulièrement.
Juin 1947, la vie semble belle et pleine de promesses. Et puis …Mon grand-père meurt d’une crise cardiaque le 1er janvier 1953 à l’âge de 50 ans. Sa femme est alors à l’hôpital, où elle se meurt à petit feu et dans d’affreuses douleurs d’un cancer généralisé. Elle rejoindra son mari trois mois plus tard.
Quant à maman, elle meurt le 19 août 1980 d’une rupture d’anévrisme. Elle avait 53 ans.
En 1986, mon père alla un jour sur les bords de la Loire et fit un feu dans lequel il jeta toutes les lettres et les photos.
Aujourd’hui je me pose la question : que vais-je faire de toutes ces photos ?
19:07 Publié dans Photos de famille | Lien permanent | Commentaires (2)
jeudi, 28 juillet 2011
155. Bilan d'une décennie -10-
Mardi 2 avril 2002 : Jean Paul m’emmène à la découverte de San Francisco. Pour nous y rendre, nous empruntons le Bart, l’équivalent d’un métro aérien. Il passe sous la mer juste avant d’entrer dans la ville.
Une petite heure plus tard, nous sommes au cœur du centre ville. De grands immeubles, certes, mais on ne se sent pas écrasé comme à New York.
Nous allons flâner du côté des quais, là où les phoques se prélassent tout au long de l’année.
Puis descente à pied de la Lombard Street et balade dans les quartiers italien et chinois. Je mets peu de photos car elles ont été prises avec mon argentique et je suis donc obligée de les scanner. Le résultat est très décevant.
Mercredi 3 avril 2002 : Jean Paul va chercher la voiture de location et c’est le départ pour l’ouest. Au passage, nous récupérons Clarisse à l’école où elle donne des cours de conversation française.
Je suis étonnée de ne pas voir de grosses voitures. Par contre, c’est impressionnant le nombre de pneus éclatés qui restent sur les bas-côtés des autoroutes.
Le soir, nous dînons et dormons à Ventura.
Jeudi 4 avril 2002 : nous quittons Ventura vers 8h30 et reprenons l’autoroute en direction de Los Angelès. En fin de matinée, nous nous arrêtons à Hollywood, balade sur Hollywood Boulevard.
Nous voulions aller à Beverly Hills, mais il y a des travaux sur la route et finalement nous laissons tomber.
Après Hollywood, nous traversons Los Angelès en direction de San Bernardino, puis nous empruntons la route 15 vers Las Vegas.
Le paysage est très monotone, assez désertique. Clarisse et moi sommes installées à l’arrière de la voiture. Jean Paul fera le chauffeur durant tout le circuit.
C’est fou comme les Américains roulent lentement, j’ai l’impression qu’on se traîne. Cela fait plus d’une heure qu’on roule derrière un camion, on ne doit guère dépasser les 80km/h.
— Pourquoi roules-tu aussi lentement ?
— La vitesse est limitée et puis … il ne me reste plus beaucoup d’essence !
— Pourquoi tu n’as pas fait le plein lors de notre dernière pause ?
— Elle était trop chère !
Bon, nous voilà bien. Et aucune station en vue. La nuit commence à tomber, la circulation est quasi nulle. Au loin, dans le ciel, on aperçoit bientôt des éclairs :
— Tiens, il y a de l’orage ?
— Non, ce sont les lumières de Las Vegas que tu vois. Nous en sommes encore à cinquante kilomètres.
Peu avant l’arrivée, la route grimpe. Le voyant d’essence s’allume. Un silence pesant règne dans la voiture. Pourvu que nous ne tombions pas en panne sèche !
Ouf, voici enfin une station. Jean Paul file :
— Bah, pourquoi tu ne t’arrêtes pas ?
— En face, elle est moins chère !
Sans doute, mais au carrefour où il effectue un demi-tour, il loupe l’entrée de la station et nous voici repartis vers la montagne. Et pas de voie de dégagement sur plusieurs kilomètres. L’angoisse monte encore d’un cran et les engueulades pointent le bout de leur nez.
Finalement nous trouvons un endroit pour rebrousser chemin et là, arrêt à la première station sans s’occuper du prix.
Le plein d’essence étant fait, nous pénétrons donc dans la ville. Il est environ 23h.
Ça clignote de partout. Nous remontons lentement le Strip, long d’environ 6km.
Le fils de Jean Paul nous a réservé deux chambres au Hilton. L’hôtel ayant plus de 3000 chambres, il faut bien les remplir. C’est pourquoi on peut obtenir des prix très avantageux.
Après une attente interminable à la réception où une foule compacte et bigarrée se presse (Américains débraillés et suants), nous obtenons ENFIN les clés. Je suis au 26e étage et mes amis au 27e.
Nous nous fixons donc rendez-vous à la sortie de l’ascenseur une heure plus tard. Oui, mais nous n’avions pas songé que cet établissement dispose de plusieurs ascenseurs et pendant que j’attendais à un endroit, ils étaient à un autre endroit. Ce petit jeu de cache-cache a duré facilement une heure. Et pas moyen de les joindre car ils n’avaient pas de portable à l’époque !
Nous finissons quand même par nous croiser et nous allons ENFIN dîner, car les émotions ça creuse ! Ensuite balade sur le Strip, parmi le vacarme. Nous entrons dans un casino. Je suis quand même frappée par le laisser-aller des Américains et je suis très étonnée de constater que dans ces lieux on peut fumer comme on veut et même écraser la cigarette sur la moquette !
Enfin bref, j’ai très vite mal au crâne et c’est avec plaisir que je me retrouve dans la chambre. Il est environ 4h du matin. Avant de me coucher, je jette un œil par l’immense baie vitrée, Et là, je songe soudain au film « La tour infernale », avec Steve Mac Queen et en considérant les lieux avec plus d’attention, je remarque que ma chambre ressemble étrangement à celle où un des acteurs, voulant échapper aux flammes, saute par la fenêtre ! Je suis prise alors d'une subite bouffée d’angoisse. Et si le feu se déclarait ? Heureusement la fatigue et la plus forte et je finis par m’endormir.
Au petit matin – enfin plutôt vers onze heures - je me réveille et après avoir plié bagage, je vais faire quelques photos à l’extérieur de l’hôtel. La ville semble totalement déserte. Il est vrai que c’est une ville où l’activité principale se déroule la nuit.
Je quitte cet endroit très kitsch sans regret. Je n’y retournerai probablement jamais, mais au moins j’aurai vu à quoi ça ressemble, ce Las Vegas qui fait rêver d’envie tant de gens. Y a vraiment pas de quoi fouetter un chat, foi de Tinou !
À suivre
17:50 Publié dans Croque mots, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : etats unis, san francisco, las vegas