mercredi, 04 février 2009
30. Carnet de voyage au Bénin -6-
Lundi 19 janvier : de Parakou à Tanguiéta, première partie.
Nous quittons l’auberge de Parakou vers 8h du matin. Adrien et Francis ont installé les bagages sur les minibus. Vous remarquerez qu’à chaque fois, ils prennent soin de bien les bâcher afin d’éviter la poussière !
Nous filons aujourd’hui en direction du nord-ouest vers le parc de la Pendjari.
Première halte sur la route, tout près de la forêt d’Ouêmé.
Deuxième pause dans la ville de Djougou, le temps de quelques photos :
Un peu plus loin, nous nous arrêtons dans une école primaire. Les classes sont surchargées et les moyens bien faibles. Pour parer au manque d’enseignants, ce sont les militaires qui font la classe parfois. Ambiance ICI.
A Kopargo nous quittons la route principale et nous nous dirigeons vers le village de Taneka Koko (qui signifie sous la pierre). Ce village est situé au flanc d’une colline dans une végétation luxuriante. Pour plus de détails cliquez ICI.
Là, un guide local nous prend en charge et nous donne de plus amples explications sur la construction des cases. Enfin, nous nous rendons vers l’arbre à palâbres pour rencontrer…
Devinez quoi ? Devinez qui ? Mais oui, bien sûr, c’est lui !
VOICI DONC LE FAMEUX FÉTICHEUR, l’homme au cache-sexe en peau de babouin.
Ah, non, je me suis trompée, lui c’est le chef du village. Flûte, où ai-je donc mis cette fameuse photo. L’aurais-je effacée par erreur ?
Ouf, la voici :
Vous allez encore dire que je suis mauvaise langue, mais, à y regarder de plus près, il semblerait que son cache-sexe laisse apparaître quelques débordements peu orthodoxes. Enfin, ce que j'en dis, n'est-ce pas... Bah, mesdames, alors, quelle est cette façon de vous rapprocher ainsi de votre écran ?
Le rôle du féticheur est primordial dans le village. Il règle bon nombre de conflits entre les villageois, peut guérir les maladies. Il est très écouté et respecté. Ce n’est pas un sorcier, il ne jette pas de mauvais sorts comme on aurait pu le croire au préalable. C’est plutôt une sorte de médiateur-guérisseur, l’ange gardien des villageois.
On devient féticheur de père en fils. Enfin, sachez qu’il est toujours vêtu ainsi.
Après cette visite intéressante, nous reprenons les bus et nous arrêtons un peu plus loin pour pique-niquer sous les manguiers.
A suivre ...
Je prévois de mettre un diaporama sur cette note au cours de la journée. Patience !
08:48 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : voyage, bénin, afrique
mardi, 03 février 2009
29. Dernière nuit tropicale (2)
Ils arrivent bientôt à la route principale reliant Cotonou à Lomé, au Togo. Le cybercafé se tient de l’autre côté de cette voie très passante.
A l’intérieur quelques jeunes lèvent les yeux quand ils franchissent le seuil de la petite maison. Alice se sent observée par des regards mi-curieux, mi-amusés. Julien va serrer la main du responsable et ils se mettent à parler dans leur langue. Pendant ce temps, Alice fait le tour de la pièce en regardant les sites sur lesquels les jeunes s’étaient connectés.
Ayant obtenu un code d’accès, Julien lui propose alors de s’asseoir et il lui montre fièrement son site. C’est grâce à l’aide d’un ami belge qu’il a pu ainsi créer sa page web en trois langues et qui propose aux touristes différentes visites dans la région de Grand Popo.
A mon tour à présent, lui dit Alice. Elle tape alors l’adresse de son blog et on voit apparaitre sur l’écran le visage d’une gamine malicieuse.
C’est toi ? lui demande Julien.
Eh oui, fait-elle en soupirant et souriant à la fois.
Au-dehors la nuit vient de tomber sans bruit. Elle se lève alors et va régler la connection.
Garde ton code, lui-dit-elle, il te reste du temps encore puisque j’ai pris une heure. Maintenant, si tu veux bien, on va rentrer à l’auberge.
Les voilà de nouveau sur la route. Elle remarque qu’il n’a pas pris le même chemin qu’à l’aller, mais cela ne l’inquiète pas plus que cela car elle sait où elle est.
Il tourne soudain à droite dans une ruelle sombre. L’asphalte laisse place à de la terre ocre et poussiéreuse. Soudain, alors qu’ils passent devant un homme assis au seuil de sa cabane, ce dernier se met à crier quelque chose qu’Alice ne comprend pas mais Julien stoppe aussitôt et lui demande de descendre.
Que se passe t-il ?
J’ai crevé, lui répond Julien en regardant sa roue arrière, puis il fait demi-tour et pousse son scooter vers une espèce de taudis sombre devant lequel se tiennent quelques hommes, assis par terre.
L’endroit est glauque et Alice se sent soudain très mal à l’aise. Elle n’a pas peur, non, mais elle ne se sent pas à sa place, elle a l’impression désagréable de faire tache dans ce décor miséreux. Pendant ce temps, Julien a confié son scooter à un gamin en haillons qui aussitôt s’affaire sur l’engin. Le temps semble terriblement long à Alice qui cogite alors les possibilités de partir au plus vite de ce lieu.
Ça va demander longtemps la réparation ? demande t-elle à Julien qui ne répond pas.
Bon, je ne vais pas attendre ici plus longtemps, finit-elle par lui dire. Je pars à pied devant et tu me rattraperas en cours de route.
Et elle sort de son sac une lampe torche. Elle est futée cette Alice quand même ! Avoir prévu de prendre sa lampe la remplit d’aise. Ce qui l’enchante beaucoup moins, c’est de savoir qu’elle va devoir parcourir au moins cinq kilomètres à pieds ! Elle calcule le temps qu’il va falloir pour arriver jusqu’à l’auberge : plus d’une heure, c’est certain. Cependant l’itinéraire est tout simple : il suffit de continuer sur cette piste, puis une fois au bout, tourner sur la gauche. Après, c’est tout droit certes, mais bien long…
Non attends, ne t’en vas pas, crie alors Julien en se précipitant et la retenant par le bras.
Alice, je t’en prie, patiente encore un peu…
Il a l’air sincère et navré, il n’a pas desserré son étreinte et Alice finit par céder.
A suivre…
19:06 Publié dans Petites nouvelles de rien du tout | Lien permanent | Commentaires (6)
28. Carnet de voyage au Bénin -5-
Dimanche 18 janvier : de Dassa-Zoumé à Parakou
Lever à 7h en même temps que le soleil.
Dassa est une ville entourée de pitons rocheux. On dit qu’il y en a 41, mais en fait ils sont beaucoup plus nombreux et assez inhabituels dans cette région plate. Avant de reprendre le train nous partons donc à l’escalade d’une de ces collines, lieu de culte vaudou où des sacrifices rituels sont toujours effectués lors du décès d’une personne.
Evoluons, évoluons ! s’exclame Joseph.
On fait ce qu’on peut mon pauvre ami, aurais-je tendance à lui répondre en gravissant à grand-peine les rochers qui traversent le village à flanc de colline et où les enfants et les adultes se déplacent avec la grâce et l’agilité des cabris.
Tout en haut, on a une jolie vue sur la ville. Une petite maison sert de temple et l’accès y est interdit. On peut cependant photographier depuis la porte extérieure les nombreux fétiches qui remplissent l’unique pièce.
Après ce petit moment sportif on retourne au train et le voyage se poursuit tranquillement plus au nord, jusqu’à la ville de Parakou.
Au menu du midi :
Lapin, pommes de terre et mangues. Hum, ces mangues, un vrai délice ! (le lapin aussi d’ailleurs).
Il est environ 17h lorsque le train arrive à son terminus.
Tout le monde descend ! La ligne ferroviaire ne va pas plus loin. Voici Joseph, notre guide.
Nous sommes logés à l’auberge de Parakou qui ne dispose que de 7 chambres. J’obtiens la chambre 1, la seule qui soit au rez-de-chaussée. Un couple sera logé dans l’hôtel voisin. C’est le fameux hôtel où le petit futé indique que l’état de l’établissement est vétuste et où l’on trouve différents insectes dans les chambres. Avec ma lampe je fais un tour détaillé de tous les coins et recoins, sous le lit. Ouf, il n’y a rien ! Et l’endroit n’a vraiment rien de vétuste. Le seul inconvénient pourrait être le bruit dû à la rue. Personnellement cela ne m’a pas gênée. Ce n’est pas le cas de tout le monde.
Après la douche, je décide d’aller dans un cybercafé. Devant l’hôtel je hèle un « zem », ces motocyclistes-taxis qui se déplacent très aisément pour un prix très modique. Ils sont facilement reconnaissables car ils portent une chemise jaune avec un numéro d’identification. Il faut un certain temps pour trouver un endroit ouvert car nous sommes dimanche et beaucoup de magasins sont fermés, repos dominical oblige.
Mon zem s’appelle Hassan et comme il est sympa, je lui propose de venir me rechercher une heure plus tard pour me raccompagner à l’hôtel. Voici un extrait de la balade en moto.
Il est 19h lorsque je rejoins l’hôtel. C’est à ce moment-là que l’on apprend l’accident ! Un des touristes du groupe est tombé dans un trou. Et devinez qui c’est ? Oui, Jean-Claude.
En se rendant à l’hôtel voisin, il n’a pas vu que tout le long de la rue il y a une énorme tranchée servant à recevoir les eaux au moment de la saison des pluies. IVoici la fameuse tranchée photographiée de jour.Il faut dire que l’éclairage des rues est minimal, parfois même inexistant. Il s’est fait mal : le bras est bien écorché et il a probablement une côte fêlée. Par chance il y a deux infirmières dans notre groupe et il est aussitôt pris en charge. Il aurait pu effectivement se faire très très mal. Rassurez-vous : le reste du voyage s’effectuera sans autre incident pour notre ami Jean-Claude.
Nous passons peu après à table. Au menu du soir :
Beignets d’aubergine, sauté de porc avec petits pois et riz, salade de fruits frais.
Je commence à ressentir les courbatures de la grimpette du matin !
A suivre…
Enfin, pour clore cette journée, voici le deuxième diaporama qui regroupe les photos prises entre Dassa-Zoumé et Parakou.
12:49 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voyage, bénin, afrique
27. Dernière nuit tropicale -1-
Le soleil décline peu à peu dans le ciel plombé et la chaleur se fait plus douce. Seul le grondement violent et irrégulier des vagues déferlant sur la plage vient rompre le silence des lieux.
Alice est venue tôt car elle sait que ce soir est son ultime chance de pouvoir photographier le coucher du soleil au-dessus de la mer. La plage s’étend à l’infini, bordée de palmiers penchés de façon très irrégulière. Au loin on peut apercevoir les quelques barques des pêcheurs du village alignées sagement sur la grève.
Pour son dernier soir, Alice a revêtu sa robe noire fendue sur les côtés qui lui donne un air chic et sobre à la fois. Elle a posé son sac à dos sur un des fauteuils de la plage mis à disposition des touristes sous de larges parasols en paille. Mais les touristes de l’auberge située au bord de la plage sont repartis, hormis deux ou trois couples et une Finlandaise.
Après avoir minutieusement regardé dans le viseur et réglé tout aussi minutieusement l’objectif, elle s’apprête à appuyer sur le déclic quand soudain elle aperçoit un homme.
Flûte alors, quel emmerdeur, il ne peut pas se foutre ailleurs celui-là ? dit-elle à mi-voix tout en abaissant les bras.
L’homme est jeune, la trentaine tout au plus, élancé, l’allure sportive. Il est vêtu d’un pantalon sombre et d’un tee-shirt jaune d’or qui tranche sur sa peau couleur ébène. Il s’avance dans sa direction en arborant un large sourire :
Bonjour, je m’appelle Julien et je suis guide à l’auberge. Vous êtes en vacances ici ?
Le ton est chaleureux et la mauvaise humeur d’Alice disparait aussitôt.
Bonjour, moi c’est Alice. Oui, je suis à l’auberge avec deux amis. Mais nous partons demain. Aussi j’en profite pour faire des photos, j’aimerais avoir un beau coucher de soleil avant mon départ.
Et la conversation s’installe peu à peu. Julien lui énumère les lieux qu’il fait découvrir et Alice lui raconte son périple à travers le pays et les impressions qu’elle en retire. Ils finissent bientôt par se tutoyer.
Ce qui m’a un peu dérangée, c’est de ne pas trouver de cybercafé ici pour aller sur mon blog, conclut-elle.
Mais si, il y en a un, il est situé sur la route principale ! Si tu veux, je peux t’y conduire.
Voyons voir, quelle heure est-il ? Dix-huit heures trente. C’est loin d’ici ?
Non, il faut environ quinze minutes à scooter.
Bon, d’accord, je veux bien y aller, mais je dois rentrer au plus tard à dix-neuf trente pour le dîner avec mes amis.
Ne t’inquiète pas, tu sais, ici en Afrique, il n’y a jamais de problèmes…
Il n’y a que des solutions, je sais ! rajoute Alice en riant.
Le scooter de Julien est garé à l’entrée de l’auberge et bientôt ils s’élancent sur la piste ocre en direction de la grande route.
Alice, qui avait passé ses bras autour de la taille du jeune homme par crainte de tomber, finit par desserrer son étreinte et pose pudiquement ses mains sur ses épaules. Elle se souvient alors de la toute première fois où elle est montée sur une moto. C’était en Allemagne de l’est, à Greifswald, ville universitaire située au bord de la mer Baltique et où elle séjournait pour un mois afin de parfaire son allemand. Durant son séjour elle avait reçu la visite d’un de ses nombreux correspondants, journaliste à Berlin-est. Il avait fait le trajet aller-retour uniquement pour la revoir. Elle avait à l’époque vingt et un ans, c’était en 1970. Car Alice a bientôt soixante ans, mais elle préfère dire quarante-vingt ans, elle trouve que ces deux nombres reflètent les deux plus beaux âges d’une femme.
Le fait de penser soudainement à son âge la plonge dans une profonde tristesse…
A suivre
01:39 Publié dans Petites nouvelles de rien du tout | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 02 février 2009
26. Petite parenthèse
J’ai donc repris le cours normal de ma vie. Ma fille est venue hier et elle est repartie avec deux ananas, des pralines, de la noix de coco, des tout petits citrons verts, un beau jeu d’awalé en ébène, des coussins en appliqué –une spécialité de la région d’Abomey-, un pot de confiture de corossol, un pot de piment rouge, un instrument de musique pour compléter sa collection d’instruments du monde. J’ai aussi un pot de beurre de karité à lui donner pour la peau.
Comme souvenirs, j'ai rapporté un chapeau peulh, un tableau représentant les piroguiers de Ganvié, deux statuettes, quelques bijoux fantaisies que je ne porterai sûrement que très rarement ( mais bon, j’ai fait marcher le commerce), une très belle nappe tissée avec les serviettes, une sorte de djellabah en coton très utile pour être à la maison et enfin… une porte de grenier Dogon !
Le tableau ne tenait pas dans la valise, il a donc fallu que je l’emballe dans des sacs en plastique, puis je l’ai attaché avec la courroie de mon grand sac de voyage et à chaque fois que je montais dans l’avion, je le confiais à l’hôtesse. Un vrai cirque !
Mon chat Popy qui n’en manque jamais une, et qui doit être le cousin félin du chien Rantanplan a encore fait des siennes à mon retour. A chaque fois que je reviens de voyage, il faut qu’il se fasse remarquer. Lors des deux précédents voyages, il n’avait rien trouvé de mieux que de faire pipi dans ma valise que j’avais eu l’imprudence de laisser ouverte au sol. Cette fois-ci, je pensais ne pas me faire avoir, aussi ai-je mis la valise dans la chambre d’amis le temps de la vider, en prenant la précaution de bien refermer la porte derrière moi à chaque fois. J’étais toute contente de mon coup, mais il a encore eu le dernier mot : il a fait pipi sur mes chaussures dans le couloir !
Cet après-midi je suis allée à Tours pour chercher le double de mon ordonnance de lunettes datant d’avril dernier et que je n’avais pas encore fait faire, car durant mon voyage j’ai cassé la monture pourtant réparée juste avant le départ. Par chance j’avais emporté une paire de loupes vendue en pharmacie. Ça m’a bien dépannée. Quant aux nouvelles lunettes, ça attendra le mois prochain car la tirelire est complètement vide !
En sortant du magasin j’ai constaté qu’il neigeait et j’ai eu tôt fait de rentrer à la maison.
Je n’ai plus de montre non plus. Le bracelet en cuir de la montre de mon mari doit être impérativement changé au risque de se casser à tout moment. J’ai donc décidé de changer et j’ai repris mon ancienne montre dont la pile est morte. Aussi, en ai-je profité pour aller chez l’horloger du magasin Le Printemps. Naturellement le réparateur a essayé de me caser un nettoyage (150 € quand même !). Pour ce prix-là je préfère racheter une autre montre. Je n’ai donc fait changer que la pile, mais en arrivant à la maison, le bracelet en métal a rendu l’âme. Décidément ! Dans le coup, j’ai retrouvé une autre montre de mon mari, la dernière qu’il portait, pratiquement toute neuve, et dont bien sûr il faut changer la pile. J’irai donc demain à Joué faire mettre une pile neuve.
La neige a cessé de tomber mais les branches des arbres sont toutes givrées.
17:34 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (7)