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dimanche, 21 septembre 2008

Le timbre du mois

timbresept.jpgTiens tiens, un éléphant ? Mais il me semble le reconnaître. Ah oui, mais c'est bien sûr ! Il s'agit de l'éléphant du sultan des Indes. Vous ne savez peut-être pas, mais on peut grimper dessus et faire une balade d'environ 45 minutes. De temps à autre, l'éléphant crache de l'eau par la trompe. 

Vous pensez bien que Julie et moi ne pouvons pas rater ça !

Mais au fait, où peut-on le voir ? ICI.

Et bravo Thierry pour le dessin ! 

jeudi, 18 septembre 2008

L'île du bout du monde (5)

coiffe2.jpgDifficile aujourd'hui de trouver une femme portant la jibilidenn, cette coiffe noire avec ses ailes de papillon. A l'origine la coiffe traditionnelle était celle du Cap Sizun, blanche. A la suite d'une épidémie de choléra, en 1885, qui fit 26 morts sur l'île, les femmes teignirent la coiffe en noir, signe du deuil éternel.

Toutes les bonnes choses ont malheureusement une fin, il est bientôt 17h et l'Enez Sun va lever l'ancre. Je jette un dernier regard, nostalgique déjà !

ile185.jpgLa mer est calme, je vais en profiter pour photographier La Vieille et la tourelle de la Plate. Tout autour, les bateaux des pêcheurs attirent des vols de mouettes. Le paysage est splendide. On aperçoit, au loin, les promeneurs qui arpentent la lande sur la Pointe du Raz. ile182.jpg

Maintenant c'est à votre tour de visiter l'île. Je vous ai préparé trois diaporamas qui, je l'espère, vous donneront l'envie d'y aller. Avant d'embarquer, n'oubliez pas de prendre un sac en plastique, au cas où... !

Ile de Sein-1-

Ile de Sein-2-

Ile de Sein-3-

mercredi, 17 septembre 2008

L'île du bout du monde (4)

ile3.jpgL’Enez Sun est le cordon ombilical qui relie le continent à l’île, c’est un solide bateau de 35 mètres de long. A chaque traversée quotidienne, il apporte tout ce dont les îliens ont besoin pour continuer à pouvoir vivre sur ce petit bout de terre. Et quand le bateau ne peut pas effectuer la liaison par gros temps, les Sénans se retrouvent alors coupés du monde.

Les passagers embarquent le matin à 9h30 depuis le port d’Audierne- Sainte Evette. La traversée dure environ une heure. Comme je vous ai dit précédemment, cette traversée est quelquefois houleuse selon l’état de la mer. Ainsi, le 23 juin dernier, une déferlante a couché le bateau sur le côté à son départ de l’île. (Voir l’article)tempetemars.jpg

Et que dire alors des tempêtes qui s’abattent sur l’île, créant des dégâts parfois considérables, comme par exemple la dernière en date, le 10 mars dernier ?

«  On aurait cru que les galets volaient ! » dira une habitante. Mais malgré tout les Sénans restent solidement ancrés sur leur îlot. Il faut y être né et y avoir vécu pour comprendre cet attachement viscéral.

Les changements climatiques qui ont lieu depuis quelques années risquent cependant de mettre en danger l’île, si petite, si fragile malgré la force et le courage de ses habitants.

L’écrivain de marine, Hervé Hamon, a écrit un excellent article paru dans Géo à propos de Sein :  En hiver à l’île de Sein.

 «  Elle est si basse, l’île, 150 centimètres en moyenne, 6 mètres en son point culminant, le tumulus du Nifran, derrière l’église, qu’on y arrive par surprise après une heure de voyage. Aucune falaise ne l’annonce, aucun promontoire, comme à Belle-Ile ou à Ouessant. Le bateau laisse sur tribord la roche de Nerroth, et on y est. Sein 263a.JPG

Voici la lanterne verte de Men Brial, l’abri du canot de sauvetage, les maisons étroites et accolées, et le débarcadère, tantôt à la « gare maritime », sous le petit phare, tantôt à la cale neuve, côté sud, suivant la marée. »

Sein 372a.JPGSein est grande par sa petitesse, à aucun moment on ne peut oublier que c’est une île car la mer est visible de toute part. Il n’y a qu’une seule route à Sein, faite de plaques de ciment. De chaque côté, le sol ressemble à un tapis de mousse où pousse une flore tenace et belle. On n’ose y poser le pied par crainte d’abîmer.ile43.jpg

Vous aurez certainement compris que je suis tombée amoureuse de l’endroit. Quand j’évoque l’île, je ressens  une émotion toute particulière que rarement j’ai éprouvée pour  d’autres lieux. J’y retournerai !

mardi, 16 septembre 2008

L'île du bout du monde (3)

Sein 340a.JPG« Kentoc'h Mervel », plutôt mourir ...

Pour mieux comprendre la mentalité des Sénans, il faut certainement rappeler cet épisode de l’histoire de notre pays :

20 juin 1940, les premiers Sénans rejoignent l’Angleterre à bord de l’Ar Zénith.

Samedi 22 juin 1940, un des gardiens du phare avertit qu’un général français allait parler depuis Londres à la radio. Les Sénans se réunissent autour d’un des rares appareils de TSF de l’île :

« Moi, Général de Gaulle, j’invite tous les Français qui veulent rester libres à m’écouter et à me suivre… » . Vous pouvez  écouter le discours ici.
podcast

Le 24 juin à 21 heures, la Velléda, vedette de ravitaillement de l’île, largue les amarres avec, à son bord, 24 mobilisés et 27 civils.

Puis c’est le tour du Rouanez ar Mor avec 37 volontaires. A chaque départ le recteur donne l’absolution générale.

Le 26 juin trois autres bateaux partent à leur tour : le Rouanez ar Peoc’h, le Maris Stella et le Corbeau des Mers. 64 iliens vont à leur tour rejoindre l’homme de Londres.

Londres, 6 juillet 1940 : les premiers volontaires de la France Libre sont réunis dans le hall d’exposition de l’Olympia. Ils sont environ 500. Parmi eux se trouvent 128 Sénans.

Boutade du général :

«  L’île de Sein est donc le quart de la France ? ».

Il promit de venir sur l’ile quand tout serait fini et il tint sa promesse à deux reprises.

La première fois, ce fut le 30 août 1946.  Il remit alors la Croix de la Libération à l’île de Sein.Sein 346a.JPG

Sa deuxième visite eut lieu le 7 septembre 1960. Il est alors Président de la République  et vient inaugurer le monument de granit sculpté par Quillivic et dédié à la Force Française Libre.

Sein 347a.JPG

«  Voici la mer, toujours mobile. Voilà le ciel sans cesse changeant. Et voilà le granit de Bretagne qui lui, ne change jamais.

L’Ile de Sein a su, le moment où il le fallait, donner l’exemple. Le mouvement à cette époque fut naturel et spontané, parce qu’il s’agissait de l’île, des ses enfants, et parce qu’à travers les siècles, vous êtes confrontés avec les combats puisqu’il s’agissait de vous-même et de votre courage.

J’ai compris, avec le Libéra que vous chantiez tout à l’heure, ce que fut votre sacrifice en 1940. Cela demeure à Sein et cela demeure dans l’esprit de la France tout entière. La France a eu bien des malheurs, mais grâce à ses efforts, grâce aux vôtres, elle renaît.

La France est ce que dans nos rêves, nous avons voulu qu’elle fut : grande, prospère et fraternelle.

C’est au nom de la France que je suis venu rendre hommage à l’Ile de Sein, à cette terre de courage et d’exemple, à mon compagnon, l’Ile de Sein.

Dans les jours qui me restent à vivre, j’emporterai de cette cérémonie un souvenir inoubliable. »Sein 352a.JPG 

Quelle belle leçon de courage donnée là  par les habitants de l'île de Sein !

 

lundi, 15 septembre 2008

L'île du bout du monde (2)


podcast
eglise.jpgLe nom de recteur est donné parfois aux curés dans les paroisses rurales de Bretagne. Le premier recteur sur l'île de Sein s'appelait François Guilcher, dit Fanch ar Su ( François le Sud) qui exerça sur l'île de 1641 à 1648. recteur.jpg

Sa vie est retracée dans un très beau livre de Henri Queffélec, "Un recteur de l'île de Sein", paru en 1944.

 "Ils piquaient droit sur l’île, mais ils ne la voyaient pas encore. Quel miracle cette île ! Combien il avait raison M. Pennanéach, le dernier curé, de soutenir que tous les enfants de l’île devraient porter, comme second prénom, celui de Moïse sauvé des eaux. L’île de Sein, ni plus ni moins que la corbeille de Moïse, avait été protégée par Dieu. Elle eût dû mille fois couler sous la mer. Elle défiait les éléments, cette petite chose plate, ce récif maigre et venteux, elle était dans la mer comme Jonas dans la baleine, comme Daniel dans la fosse aux lions. C’était miracle qu’une fois pour toutes, un beau jour, les flots ne déferlent pas dessus, ne l’arrachent, ne l’entraînent pas dans les abîmes, et le miracle, à chaque instant, se poursuivait. Derrière l’horizon, dans cette mer qui ne semblait plus être que le flot et le flot, l’île vivait, l’île était heureuse. Ce n’était même pas la vie obtuse des marins dans des soutes, mais la vie hardie et salée du pont et du plein air. Chaque fenêtre ouvrait sur le ciel, la porte de chaque maison ouvrait sur la terre ; les vents, les pluies, le soleil, les oiseaux, existaient pour l’île." (Un recteur de l’île de Sein / Henri Queffélec. Paris : Bartillat, 2007)

Un peu plus tard le réalisateur Jean Delannoy adapta le roman à l'écran sous le titre "Dieu a besoin des hommes", avec Pierre Fresnay et Madeleine Robinson dans les rôles principaux. Pour la petite histoire, le film n'a pas été tourné sur l'île, les Sénans ayant refusé d'y jouer leur rôle. C'est un très beau film, poignant, qui rend bien l'atmosphère rude et sauvage de ce petit bout de terre.rue.jpg Dans la vidéo suivante, vous découvrirez un extrait du tournage de Dieu a besoin des hommes.  Il n'y a malheureusement pas de son et on peut se demander pourquoi Dieu est écrit avec un X.

Une des rues de l'île a pris le nom du 22ème recteur, Alexis Le Borgne, qui dirigea l'église de 1898 à 1910.

Depuis 1989, les recteurs ne résident plus sur l'ile de Sein.croix.jpg