vendredi, 26 septembre 2008
Quand la mer monte
Si vous avez regardé l’émission d’Yves Calvi « C’est dans l’air » mercredi dernier, et si vous habitez la Charente Maritime, l’estuaire de la Loire, celui de la Gironde, le bassin d’Arcachon (eh oui, Jocelyne !) ou bien encore en Camargue, vous avez de quoi vous faire des cheveux blancs !
Cela fait des mois, pour ne pas dire des années que les scientifiques tirent la sonnette d’alarme à propos de la fonte de la calotte glaciaire et à juste titre. La banquise articque a fondu de moitié en trente ans. Le processus s’accélère et d’ici 2015 elle aura totalement disparu ! Cela occasionne actuellement une bataille politique entre les possesseurs de ces terres, à savoir les Etats-Unis, le Canada, la Norvège et la Russie. Chacun veut tirer à soi le maximum de profit. Il y aurait des ressources pétrolières ( de quoi subvenir pendant un an à la consommation d’un pays comme les Etats-Unis). Pour empêcher la dégradation totale de cette partie du globe, Jean-Louis ETIENNE propose de donner à l’Arctique le même statut qui existe déjà sur l’Antarctique, à savoir faire de cet endroit une zone scientifique protégée. Une pétition circule actuellement. Vous la trouverez ICI.
Mais revenons à la France : dans les Pyrénées, on comptait encore 44 glaciers en 2000. Aujourd’hui il n’en reste que 28. Dans les Alpes, un bon nombre de stations de ski vont devoir fermer leurs portes faute d’enneigement. (Ça a déjà commencé).
Cette fois-ci, on est arrivé au point de non-retour. Faute de pouvoir freiner le processus du réchauffement climatique, il n’y a plus qu’à constater les dégâts et envisager des mesures pour le court terme, mais aussi le moyen et le long terme. Tout ceci a un coût, bien sûr, et comme chez nous les caisses sont vides, parait-il…
Que va-t-il se passer maintenant ? Les tempêtes hivernales vont être plus fréquentes et plus violentes aussi.
Certains chercheurs prédisent une augmentation du niveau de la mer de 40cm à 1m dans les prochaines décennies, d’autres –des pessimistes sans doute- estiment que la montée du niveau de la mer se situera entre 1m et 2m.
Les Belges et les Néerlandais qui vivent dans des zones particulièrement sensibles se montrent déjà plus prévoyants. Ils savent que les digues ne sont assez fortes pour résister à des tempêtes de plus en plus violentes. Ils ont déjà envisagé de rendre des terres à la mer afin que les eaux puissent s’y engouffrer sans submerger les zones habitées.
En France, on ne semble pas faire grand-chose pour l’instant, on se contente de regarder et de constater qu’effectivement beaucoup de régions actuellement habitées vont devenir des zones inondables très prochainement. Mais cela n’empêche pas les promoteurs de continuer de construire dans ces zones à risque.
Vous habitez Les-Saintes-Maries de la mer ? Prévoyez l’achat d’un bateau , ce sera tôt ou tard le seul moyen de locomotion dans la région.
Une partie de l’île d’Oléron va disparaitre sous les eaux, le marais poitevin va se transformer en un cloaque et Aigues-Mortes sera de nouveau au bord de la mer.
Je trouve affolant de voir qu’aux Etats-Unis on reconstruit des maisons à La Nouvelle-Orléans dans les zones à risque majeur. Cette année les digues semblent avoir tenu, mais au prochain cyclone ? La sagesse voudrait au contraire que toutes ces zones soient vidées de toute habitation.
Mais le pire, c’est bien sûr dans les pays pauvres. Je pense à toutes ces populations qui vivent près du littoral et qui survivent grâce à la pêche ( dans tous les pays d’Asie). Des millions de personnes vont devoir quitter leurs maisons pour aller vivre plus loin. Vivre de quoi s’ils ne peuvent plus pratiquer leur métier ? Ils vont alors venir grossir les effectifs des bidonvilles des grandes métropoles. D’ailleurs c’est déjà le cas, mais on en parle peu ou pas.
Non, pour l’heure, le seul problème qui semble toucher nos concitoyens, c’est le pouvoir d’achat. Je comprends que cela soit important, mais l’avenir de notre planète ne l’est-il pas moins ?
J’ai signé la pétition de Jean-Louis Etienne, mais j’ai bien peur que cela ne serve pas à grand-chose, hélas.
03:45 Publié dans Planète en danger | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : calotte glaciaire, fonte, réchauffement, planète
jeudi, 25 septembre 2008
Petit coup de pouce
Non, cette photo n'est pas de moi mais de ma copine Jocelyne qui vient de créer son blog. Les amoureux des chats vont être gâtés !
Allez jeter un œil, ça mérite le détour !
04:22 Publié dans Coups de cœur | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : blog, photos
I comme Icare
J'inaugure une nouvelle catégorie , celle de la présentation d'hommes hors du commun. Le premier de la liste sera le Suisse Yves Rossi. Voici un homme qui réalise ce que beaucoup de gens ne font que rêver, à savoir voler comme un oiseau dans le ciel.
Pourquoi avoir choisi cet homme en particulier ? Parce qu'aujourd'hui même, il s'apprête à traverser la Manche avec ses ailes transformées en turbos.
Icare s'était noyé car ses ailes ,dont les petites plumes étaient collées avec de la cire, avaient fondu à la chaleur du soleil. Souhaitons qu'Yves Rossi, lui, ne tombe pas en panne de carburant au cours de cette traversée !
Les sensations doivent être extraordinaires. Imaginez qu'un jour on puisse inventer un engin capable de nous transporter ainsi dans les airs d'un point à un autre. Il faudrait alors inventer un code de l'air !
Voici une vidéo montrant un des vols d'Yves Rossi.
03:19 Publié dans Gens peu ordinaires | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : homme volant, yves rossi, traversée, manche
mercredi, 24 septembre 2008
Que devient M.CHAT ?
Ce curieux petit chat jaune a fait bien du chemin depuis sa création. Il a commencé à apparaître sur les murs d'Orléans en 1997. Puis de 1997 à 2003, on le retrouve à Blois, Tours, Rennes, Nantes, Lyon, Saint-Etienne, La Rochelle, l'île de Ré.
A partir de 2003, le chat se voit pousser des ailes blanches dans le dos.
Mais qui est donc l'auteur de ce dessin ?
On en sait beaucoup plus aujourd'hui sur le créateur de Mister Chat. Il s'agit de Thoma Vuille.
Depuis le phénomène M.CHAT a pris de l'ampleur. On peut le retrouver à New York, Amsterdam, Hong Kong, Macao, Sarajevo, Hué etc.
A Tours, nous avons aussi Notre chat ! Il est situé dans la rue du Commerce, presque à l'angle de la rue Constantine. Levez les yeux et vous l'apercevrez ! Il commence malgré tout à perdre ses couleurs.
Certains blogueurs se sont amusés à répertorier les chats comme par exemple ICI ou bien LA.
J'ai recherché-mais en vain- un diaporama regroupant tous les chats jaunes photographiés. Si vous possédez des photos de M.CHAT, ce serait sympa de me les envoyer pour en faire un montage.Voici mon adresse :
09:45 Publié dans Enigmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chat jaune, thoma vuille, graffitis
mardi, 23 septembre 2008
Marzi
Marzena Sowa est une jeune Polonaise qui récemment a édité une BD relatant son enfance en Pologne (de 1984 à 1987). Les illustrations sont de son ami et compagnon, Sylvain Savoia.
Ma fille vient de me prêter le livre et je le parcours avec grand plaisir car j’y retrouve des souvenirs de notre périple en Pologne, voyage que nous avions effectué en août 1987.
J’avais fait la connaissance d’une Polonaise, Irena, lors d’un séjour linguistique en Allemagne de l’est, l’été 1969. Nous étions restées en contact et cette année- là (1987), elle nous avait une fois de plus invités chez elle. Or, il se trouvait que nous pouvions nous payer des vacances (les dernières remontaient à 1978, au Portugal).
A cette époque, on ne partait pas en Pologne comme en Italie ou encore en Espagne. Il fallait d’abord obtenir les visas, puis communiquer l’adresse où nous voulions nous rendre. Cela demanda plusieurs semaines. Nous reçûmes enfin les papiers nécessaires et nous voilà donc partis tous les trois –mon mari, ma fille et moi- entassés dans la VW coccinelle chargée à ras bord de victuailles diverses que m’avait demandées mon amie polonaise ( café, cigarettes américaines, bananes, produits de toilette, médicaments etc).
Le voyage prit fin à Sarrebruck, la voiture présentant une importante fuite d’huile. Il en fallait plus pour nous décourager et de retour à la maison, nous avons pris ma voiture, une petite Ford Fiesta. Deuxième départ !
Après une nuit passée dans la région de Hanovre, nous passons d’abord la frontière de l’Allemagne de l’est. L’autoroute était restée dans le même état qu’à sa construction (dans les années trente), faite de dalles de béton. D’un seul coup la circulation s’était raréfiée. Nous passâmes la frontière à Francfort-sur-Oder, direction Poznan.
Mon amie habitait Lodz, mais possédait une maison héritée de son père à Poznan. Elle avait eu l’immense privilège ( on peut dire ça de cette façon) de conserver une unique pièce dans cette maison, le reste étant distribué aux « camarades » dont elle se méfiait comme de la peste. Elle s’était bien gardée de nous le dire. Notre arrivée n’était d’ailleurs pas passée inaperçue. Le lendemain il fallut aller au commissariat pour remplir un tas de paperasses certifiant que nous étions bien logés chez Mme G. et que nous y restions pour tant de jours.
Trouver sa maison releva de l’exploit car nous arrivâmes à Poznan en plein orage. Pour toute indication, nous n’avions que l’adresse et un numéro de téléphone. Après avoir pris à bord de la voiture un Polonais qui semblait connaître le chemin, nous dûmes l’abandonner sur le bord de la route car il était complètement ivre et incapable de s’orienter. Par chance un peu plus loin nous avons trouvé un Allemand qui nous a précédés jusqu’à la maison.
Bienvenue en Pologne ! Route non bitumée et pleine de nids de poules, pas de lumière dans la rue.
Nous restâmes environ cinq jours durant lesquels nous avons passé notre temps à emmener mon amie et sa fille faire les courses, c'est-à-dire faire la queue devant un magasin qui est sensé recevoir quelque chose à manger. Au bout de trois à quatre heures, et les jours de chance, nous pouvions obtenir deux ou trois œufs fêlés, un peu de lait ou bien encore – le summum- un morceau de carcasse de bœuf sur laquelle en grattant bien on pouvait récupérer 100 grammes de viande. La viande était vendue avec les os. Et de sucroît, toute l’alimentation ne s’obtenait qu’avec des tickets de rationnement. Pas de ticket ? Rien à manger.
Le plus effarant fut un arrivage de vodka. A croire qu’il n’y en avait pas eu depuis des lustres, à voir les hommes se précipiter sur les bouteilles et boire à même le goulot, dans la rue !
Notre hantise restait l’essence. D’abord parce que les stations étaient rares et bien souvent il n’y avait plus de carburant.
Pauvre Irena ! Elle avait fait d’énormes efforts pour nous recevoir, allant jusqu’à acheter un canapé-lit. Et le soir, alors que nous dormions tous les trois dans l’unique pièce, elle et sa fille allaient dormir dans le cabanon du jardin, là où on pouvait faire sa toilette dans une énorme lessiveuse qu’elles remplissaient après avoir fait chauffer l’eau qui provenait de la pompe du jardin.
Les WC ? Une cabane en planches au fond du jardin… J’ai failli m’assommer deux ou trois fois à cause de la poutre trop basse qui soutenait le toit.
Derrière chez elle, s’étendait une vaste et belle forêt où nous sommes allés ramasser des champignons. Pour mon malheur j’ai voulu en manger malgré leurs réticences et quelques années plus tard on a dû m’enlever la thyroïde. Tchernobyl ? Probablement, nous n’en étions qu’à environ 800 kilomètres.
Je ne regrette pas du tout cette expérience qui nous a permis de mieux voir la vie de l’autre côté du Rideau de Fer. Mais quelle joie de retrouver quand même le confort !
En retour de son invitation, nous avons reçu chez nous sa fille Ewa, alors âgée de 23 ans. Elle est restée un mois à la maison. J’avais reçu des instructions très sévères de la part de sa mère qui avait peur qu’elle attrape le sida. Pour elle, tous les Occidentaux étaient porteurs du virus.
Nous étions allés la chercher à Orly. Son séjour fut pour elle une véritable révélation. Elle était particulièrement fascinée par les grandes surfaces ! Elle y aurait passée des heures entières.
Comme nous avions repris le travail, elle allait se promener toute seule dans la ville. Nous lui avions donné de l’argent de poche afin qu’elle ne se sente pas brimée.
Un jour cependant je me suis un peu inquiétée. Elle avait téléphoné pour dire qu’elle avait rencontré quelqu’un avec qui elle devait passer la soirée. Je lui ai demandé de revenir à la maison et de nous présenter ce quelqu’un. En fait il s’agissait d’un jeune représentant de commerce qui n’avait pas été insensible à son charme slave. Apparemment, c’est elle qui l’avait dragué, impressionnée surtout par la voiture ( une BMW). Bon, j’avais pris son nom, le nom de l’hôtel où il était descendu (place de la gare), et discrètement j’avais relevé le numéro de la plaque minéralogique. Après tout, elle était majeure…
En fait, elle ne rentra que le lendemain matin sur le coup des sept heures !
Par la suite, j’ai appris quelle a correspondu un certain temps avec lui. Mais au final, elle a épousé un Syrien dont elle a eu un fils, un détestable petit « Emil » ( sans E final). Dixit Peggy qui a eu l’occasion de faire sa connaissance !
Le jour de son départ, je l’ai accompagnée jusqu’à Orly. Nous avions quitté Tours de très bonne heure afin d’avoir le temps de visiter un peu Paris. Ce fut une vraie course contre la montre durant laquelle j’ai trouvé le temps de lui montrer la Tour Eiffel, Notre Dame, le Sacré Cœur, les Champs-Elysées, et… Barbès. L’impression d’ensemble d’Ewa sur Paris :
« Il y a beaucoup de Noirs et d’Arabes ». C’est vrai qu’en Pologne, ils ne courent pas les rues, tout du moins à cette époque. Je m’attendais à une tout autre réflexion, mais bon, sans doute a-t-elle trouvé cela suffisamment important pour le mentionner.
Je n’ai pas eu l’occasion de retourner en Pologne depuis 1987. Par contre Peggy y est allée plusieurs fois. Les choses ont considérablement évolué depuis la chute du Mur de Berlin, principalement dans les grandes villes. Cependant, dans les campagnes du nord-est, la vie reste toujours assez archaïque.
11:04 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : livre, bd, pologne, marzi sowa