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jeudi, 28 octobre 2010

399. Le sympAsium d'octobre -3-

Bonjour à tous,

Après le petit déjeuner -café et tartines au miel maison- on se retrouve chacun au pied de notre sculpture.

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Sébastien, Benoît et François sortent les ponceuses et sont rapidement enveloppés dans un nuage de poussière.

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Djé cherche méticuleusement au sein de son morceau de cèdre les courbes justes en ôtant de fines galettes de bois.Au fil du temps il s'élève sur ses échelles.

Quant à moi, pendant toute la journée je m'efforce d'améliorer le réalisme de ma mappemonde.

Déjà 16 heures ! Les trois Corréziens fignolent : François évide le bas de sa sculpture, Sébastien et Benoît peaufinent jusqu'au moment où le bois devient doux sous la main.

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Ensuite ils chargent dans leur véhicule la première sculpture de Benoît pour la présenter dés demain au sein de leur entreprise.

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Ils nous quittent à 17 heures et nous saluent d'un coup de klaxon. Djé et moi bossons encore deux heures en faisant quelques petites pauses.

À 20 heures Ür arrive à la gare de Poitiers, n'ayant pas trouvé d'essence pour faire le plein.

À demain !

mercredi, 27 octobre 2010

398. Le sympAsium d'octobre -2-

Bonjour
Ce matin c'est une gelée blanche qui nous accueille. Une fois disparu le frimas 
matinal, c'est un grand soleil qui s'installe pour la journée.

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François (séquoÏa),Sébastien (cèdre) et Benoit (séquoïa) sont rapides.
À la fin du 2ème soir ils ont  bien avancé dans leur projet. 

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Djé passe moins de temps sur sa sculpture car il est toujours présent pour 
nous fournir le petit matos dont on peut avoir besoin.

 

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Quant à moi, je suis à la traîne au bout de 2 jours : j'ai tout juste réalisé
une sphère dans le haut du bois de cèdre.

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En tous les cas c'est agréable de travailler avec ce temps et les lumières sont 
superbes, même si ce n'est pas si évident sur les photos.
Dans les champs aux alentours, c'est la valse des tracteurs qui sèment le blé 
d'hiver.
À demain

mardi, 26 octobre 2010

397. Le sympAsium d'octobre -1-

Voici le retour des tronçonneurs. La semaine dernière, Thierry est parti à Latillé, chez son ami Djé pour une semaine de sculpture. Ils se sont retrouvés à cinq et, comme la fois précédente, je vais vous montrer l'évolution de leur travail au cours de ces sept jours grâce aux photos que m'envoie Thierry.

En parlant de Thierry, voici une vidéo où on peut le voir en pleine action :

Mais revenons au sujet du jour : le sympAsium d'octobre 2010. Je laisse la parole à Thierry :  

 

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Bonjour,

Nous nous sommes réunis de nouveau cette semaine pour sculpter. Une semaine un peu particulière car plusieurs sculpteurs ne pouvaient pas être présents sur les sept jours.



Avec Djé, nous étions les seuls dés le samedi. Le dimanche on a installé nos billots de cèdre grâce à l'indispensable tracto et le lundi trois nouveaux acteurs sont arrivés : Sébastien, François et Benoît.

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N'allez pas croire que François ne porte pas d'antibruits, il chausse à l'intérieur de ses pavillons des antibruits moulés.

Dés que leurs morceaux de bois ont été dressés, ils ont sorti leur tronçonneuse et c'est parti pour une journée de huit heures.

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 À demain

 

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lundi, 25 octobre 2010

396. On n'est jamais mieux servi que par soi-même

C'est sans doute ce que doivent se dire les députés et les sénateurs qui, il faut bien le reconnaître, bénéficient dans notre pays d'un nombre non négligeable d'avantages en tous genres. Ils se gardent bien d'ailleurs d'en faire étalage.

La semaine dernière j'ai suivi en direct à la télé les débats qui avaient lieu au Sénat à propos de la réforme des retraites. Une première chose m'a frappée aussitôt : ils n'étaient pas très nombreux sur les bancs ! On aurait pourtant pu s'attendre tout de même à une présence effective au sein de cette assemblée de la part des opposants au projet de loi. Il est vrai que cela a eu lieu par le nombre extraordinairement important du nombre des amendements proposés à discussion -plus de mille- et tous ou presque ayant été rejetés par la majorité. Ce fut donc un interminable monologue de quelques sénateurs un peu moins assoupis que les autres. Il est vrai que cela est conforme à l'idée que l'on se fait des sénateurs. Ne dit-on pas : "aller un train de sénateur" ?senat.jpg.jpg

La suite, on la connait : la loi va donc être votée demain et après-demain par nos deux assemblées.  Mais revenons à nos chers sénateurs. Pour en savoir un peu plus sur cette minorité, je vous propose un extrait de l'interwiev d'Yvan Stéfanovitch. Le livre, "Le Sénat", doit paraître la semaine prochaine en librairie.


podcast
 

395. En partance


podcast

Depuis son arrivée à Barcelone, Marc passait toutes ses journées à déambuler sur les quais, observer le trafic des bateaux, causer avec les marins quand cela était possible. Il baragouinait un peu l’espagnol, souvenir lointain d’un collège où il avait passé quelques années à végéter, attendant d’avoir seize ans et de foutre le camp loin, très loin d’ici, de cette cité où aucun débouché ne pouvait se présenter.

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C’est sûr, il aurait pu faire comme les copains, glander toute la journée, traficoter de-ci, de-là… Mais Marc était d’un tempérament curieux et il voulait voir du pays, comme on dit.

Bref, il était décidé à rouler sa bosse, à bourlinguer. Un moment même il eut l’envie de s’engager dans la marine. Mais c’était un rebelle et il sentait bien que côté discipline, il aurait eu fort affaire avec ses supérieurs.

Petit à petit, il posa des plans sur la comète. Il avait réussi à économiser un peu d’argent grâce à quelques intérims effectués sur des chantiers et il avait fait faire en douce son passeport, en bonne et due forme. Puis il s’était constitué un paquetage dans un grand sac à dos qu’il cachait dans un coin de la cave. Personne n’était au courant de ses projets, hormis son meilleur copain, Pedro.

Pedro avait grandi dans la même cité que Marc,  mais tout petit déjà il savait qu’il voulait devenir routier. C’était un courageux, un tenace. Il passa son permis poids lourd et s’acheta à crédit son premier camion. A vingt-cinq ans, il était son propre patron et c’est lui qui proposa  à Marc de le descendre jusqu’à Barcelone. Il connaissait une pension pas trop chère dans le Barri Xino et lui fournit l’adresse.

 

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Marc rêvait déjà de l’Amérique du sud, le canal de Panama, Valparaiso…

Cela faisait deux jours à présent que Pedro avait laissé Marc sur les quais. Les deux jeunes hommes s’étaient fait l’accolade et Pedro avait souhaité bonne route à son vieux copain…

Depuis deux jours donc, Marc était en quête d'un bateau en partance, il arpentait les quais, se rencardait auprès des marins dans les bars à tapas.

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Le soir les bars à tapas étaient assiégés par une faune très hétéroclite, un mélange de touristes en mal d'exotisme et de sensations fortes, de marins venus de tous les horizons. On y parlait espagnol, anglais, allemand, russe ... Tard dans la nuit des bagarres animaient les ruelles sombres et sales du Barri Xino. Marc commençait à se décourager. Cela faisait déjà plus d'une semaine qu'il était dans cette pension minable et ses maigres économies ne lui permettaient pas d'y séjourner éternellement. Il lui fallait à tout prix trouver un embarquement ou alors un emploi sur le port. Il partit donc très tôt ce matin-là en direction des quais.

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Déjà les grues étaient en pleine action, chargeant ou déchargeant les containers des navires. Les chariots faisaient la navette entre les entrepôts et les quais. Soudain, il entendit la sirène d'une voiture de police. Celle-ci passa à toute vitesse pour s'arrêter un peu plus loin sur le quai, le long d'un cargo.

Une ambulance suivait, sirène hurlante. Marc pressa le pas pour voir voir ce qui se passait. La passerelle avait été mise en place et on descendait un homme sur une civière, tandis que les policiers montaient à bord. Du pont inférieur, quelques marins regardaient la scène, impassibles.

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Sur le quai, les dockers s'étaient également approchés de l'ambulance. Sur la civière, l'homme poussait des beuglements. L'ambulance partit aussitôt et disparut dans un nuage de poussière. Le bruit de la sirène se perdit peu à peu dans le brouhaha de la ville. Quelques hommes étaient descendus du bateau et discutaient avec les dockers. Sans doute devaient-ils relater l'évènement et Marc s'approcha pour en savoir davantage :

— Qu'est-ce qui se passe ?

— Oh, une bagarre à bord qui a mal tourné, répondit un des marins en se tournant vers Marc. C'est le cuistot qui s'est engueulé avec un des Indiens et ce dernier lui a fichu un coup de couteau dans le bide. Dans le coup, on se retrouve sans cuistot !

Sans cuistot ! Un déclic s'opéra immédiatement dans le cerveau de Marc. Voilà peut-être l'occasion rêvée de pouvoir embarquer. Après le collège, il avait passé un BEP de cuisine et si le milieu familial l'avait un peu soutenu dans ses efforts, il aurait aimé faire une école hôtelière.

— Je suis cuistot et je cherche justement un job !

Le marin à qui il s'adressait le dévisagea un instant puis répondit :

— C'est peut-être la chance de ta vie. On doit lever l'ancre d'ici peu de temps et il nous faut absolument trouver quelqu'un. Suis-moi, on va aller voir le commandant.

Et les deux hommes s'engagent rapidement sur la passerelle tandis que les badauds s'éparpillent peu à peu sur le quai.

Le commandant du porte-containers finissait de discuter avec les policiers. Il était passablement irrité par cet imprévu qui risquait de retarder son départ. Il n'avait vraiment pas besoin de ça, c'était déjà suffisamment difficile de faire régner l'ordre à bord avec un équipage composé d'Indiens et d'Indonésiens qui, à la moindre occasion, se tapaient dessus comme des chiffonniers.

Quand son second lui présenta Marc, il se dit que c'était une aubaine qui lui tombait du ciel.

— OK, mon gars, tes papiers sont en règle. Je te prends à bord. Il te reste une heure avant que nous levions l'ancre. Sois là car nous ne t'attendrons pas !

Marc était fou de joie, mais il se retint de le montrer. Ce n'est qu'en dévalant la passerelle qu'il laissa exploser sa joie. Il s'élança sur le quai, il ne marchait pas, il courait, il sautait, il volait, il virevoltait, filant vers la pension, la tête pleine d'images de bateaux, de mer, de paysages lointains. Il ne vit pas ...

Trou noir. Marc ne voit rien, il entend confusément des voix qui parlent autour de lui. Il n'a pas mal, non, il ne sent rien. Il revoit le visage de sa mère :

— T'es là, maman ? Tu diras à Pedro que j'ai réussi. Dans quelques semaines je serai à Valparaiso. Valparai... so, Val ... pa ...

L'infirmier lui ferme les paupières en soupirant.

— Tu peux ralentir, c'est trop tard pour lui, dit-il alors au chauffeur de l'ambulance.

Sur le quai, la foule des badauds s'est de nouveau agglutinée autour d'un camion à l'arrêt. Les policiers prennent la déclaration du chauffeur, très agité, qui explique :

— Je n'ai rien pu faire, il s'est carrément jeté sous mes roues ! Pourtant j'ai klaxonné, mais c'est à croire qu'il était sourd.

À bord du bateau, le commandant, fou de colère, donna l'ordre d'appareiller.

Au moment où l'ambulance arrivait à l'hôpital, le porte-containers quittait le port de Barcelone.

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FIN  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A suivre