dimanche, 21 septembre 2008
Silence
10 juin 1944, il est 14 heures, quand soudain...
Oradour n’a plus de femmes
Oradour n’a plus un homme
Oradour n’a plus de feuilles
Oradour n’a plus de pierres
Oradour n’a plus d’église
Oradour n’a plus d’enfants
Plus de fumée plus de rires
Plus de toits plus de greniers
Plus de meules plus d’amour
Plus de vin plus de chansons.
Oradour, j’ai peur d’entendre
Oradour, je n’ose pas
Approcher de tes blessures
De ton sang de tes ruines,
Je ne peux pas je ne peux pas
Voir ni entendre ton nom.
Oradour je crie et hurle
Chaque fois qu’un cœur éclate
Sous les coups des assassins
Une tête épouvantée
Deux yeux larges deux yeux rouges
Deux yeux graves deux yeux grands
Comme la nuit la folie
Deux yeux de petits enfants :
Ils ne me quitteront pas.
Oradour je n’ose plus
Lire ou prononcer ton nom.
Oradour honte des hommes
Oradour honte éternelle
Nos cœurs ne s’apaiseront
Que par la pire vengeance
Haine et honte pour toujours.
Oradour n’a plus de forme
Oradour, femmes ni hommes
Oradour n’a plus d’enfants
Oradour n’a plus de feuilles
Oradour n’a plus d’église
Plus de fumée plus de filles
Plus de soirs ni de matins
Plus de pleurs ni de chansons.
Oradour n’est plus qu’un cri
Et c’est bien la pire offense
Au village qui vivait
Et c’est bien la pire honte
Que de n’être plus qu’un cri,
Nom de la haine des hommes
Nom de la honte des hommes
Le nom de notre vengeance
Qu’à travers toutes nos terres
On écoute en frissonnant,
Une bouche sans personne,
Qui hurle pour tous les temps.
Jean Tardieu, Oradour.
08:08 Publié dans C'est arrivé le ... | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : oradour, massacre, limousin
mardi, 16 septembre 2008
L'île du bout du monde (3)
« Kentoc'h Mervel », plutôt mourir ...
Pour mieux comprendre la mentalité des Sénans, il faut certainement rappeler cet épisode de l’histoire de notre pays :
20 juin 1940, les premiers Sénans rejoignent l’Angleterre à bord de l’Ar Zénith.
Samedi 22 juin 1940, un des gardiens du phare avertit qu’un général français allait parler depuis Londres à la radio. Les Sénans se réunissent autour d’un des rares appareils de TSF de l’île :
« Moi, Général de Gaulle, j’invite tous les Français qui veulent rester libres à m’écouter et à me suivre… » . Vous pouvez écouter le discours ici.
Le 24 juin à 21 heures, la Velléda, vedette de ravitaillement de l’île, largue les amarres avec, à son bord, 24 mobilisés et 27 civils.
Puis c’est le tour du Rouanez ar Mor avec 37 volontaires. A chaque départ le recteur donne l’absolution générale.
Le 26 juin trois autres bateaux partent à leur tour : le Rouanez ar Peoc’h, le Maris Stella et le Corbeau des Mers. 64 iliens vont à leur tour rejoindre l’homme de Londres.
Londres, 6 juillet 1940 : les premiers volontaires de la France Libre sont réunis dans le hall d’exposition de l’Olympia. Ils sont environ 500. Parmi eux se trouvent 128 Sénans.
Boutade du général :
« L’île de Sein est donc le quart de la France ? ».
Il promit de venir sur l’ile quand tout serait fini et il tint sa promesse à deux reprises.
La première fois, ce fut le 30 août 1946. Il remit alors la Croix de la Libération à l’île de Sein.
Sa deuxième visite eut lieu le 7 septembre 1960. Il est alors Président de la République et vient inaugurer le monument de granit sculpté par Quillivic et dédié à la Force Française Libre.
« Voici la mer, toujours mobile. Voilà le ciel sans cesse changeant. Et voilà le granit de Bretagne qui lui, ne change jamais.
L’Ile de Sein a su, le moment où il le fallait, donner l’exemple. Le mouvement à cette époque fut naturel et spontané, parce qu’il s’agissait de l’île, des ses enfants, et parce qu’à travers les siècles, vous êtes confrontés avec les combats puisqu’il s’agissait de vous-même et de votre courage.
J’ai compris, avec le Libéra que vous chantiez tout à l’heure, ce que fut votre sacrifice en 1940. Cela demeure à Sein et cela demeure dans l’esprit de la France tout entière. La France a eu bien des malheurs, mais grâce à ses efforts, grâce aux vôtres, elle renaît.
La France est ce que dans nos rêves, nous avons voulu qu’elle fut : grande, prospère et fraternelle.
C’est au nom de la France que je suis venu rendre hommage à l’Ile de Sein, à cette terre de courage et d’exemple, à mon compagnon, l’Ile de Sein.
Dans les jours qui me restent à vivre, j’emporterai de cette cérémonie un souvenir inoubliable. »
Quelle belle leçon de courage donnée là par les habitants de l'île de Sein !
06:20 Publié dans C'est arrivé le ... | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 11 septembre 2008
Où étiez-vous le 11 septembre 2001 ?
Le Mémorial de Caen, en partenariat avec le New York State Museum, organise jusqu'au 11 novembre une exposition qui relate les tragiques évènements survenus ce jour-là à New York.
Ce 11 septembre 2001, à 14h46 très précisément, je me trouvais alors dans ma classe et je n'ai pris connaissance des attentats que quelques heures plus tard, en rentrant chez moi et en ouvrant la télévision. Ce fut un choc terrible de voir ces gens sauter par les fenêtres. Vous trouverez le témoignage de Jack, un blogueur avec qui je corresponds parfois et qui se trouvait à cet instant très précis entre les deux tours.
Près de 3000 personnes ont trouvé la mort dans cet attentat. Mais il reste bien des points d'ombre dans cette histoire tragique et en particulier le fait que ces tours ont implosé. Je vous joins un lien intéressant qui remet en question la version officielle. Quoiqu'il en soit, cela ne ramènera pas les malheureuses victimes.
01:00 Publié dans C'est arrivé le ... | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : new york, attentat, world trade center
lundi, 25 août 2008
Il aura donc fallu attendre
soixante quatre ans pour qu'enfin le massacre de Maillé soit reconnu officiellement. Il est probable que maintenant le nom de ce petit village figurera au côté de celui d'Oradour-sur-Glane dans les livres d'histoire. La cérémonie était particulièrement émouvante et l'émotion perceptible chez les rescapés et les familles de victimes.
Cela s'est déroulé ce matin, à Maillé, en présence du président de la République. Voici un aperçu de la cérémonie :
21:00 Publié dans C'est arrivé le ... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maillé, massacre, guerre, mémoire, musée
samedi, 10 mai 2008
Matriochkas, catapulte et fraises à la chantilly
Tel fut le programme de cette journée de mercredi ! Je sais, j'ai un peu de retard pour en parler, mais hier, étant allée aux restos du cœur, je ne suis rentrée chez moi qu'à 13h30 et j'étais exténuée. Dans le coup j'ai dormi une partie de l'après-midi et après je n'avais plus aucun courage !
Mais revenons à mercredi : Julie devait me prendre à 16h. A 15h30 j'étais déjà prête. Je la connais bien Juju, Si elle dit 16h il faut compter la voir arriver dix minutes avant. Cette fois-ci, elle a battu un record. A 15h35 elle était devant ma porte...
Nous partons donc tranquillement faire notre tour de foire. On commence par visiter une dizaine de campings-cars, histoire de rêver un peu que l'on part à l'aventure au volant d'un de ces engins de mieux en mieux agencés.
Passage rapide sous le grand hall, puis direction le stand dédié au pays invité, la Russie. Si vous ne trouvez pas une matriochka parmi tous les milliers de petites poupées en bois exposées, c'est que vraiment vous y mettez beaucoup de mauvaise volonté ! Le cadre est agréablement agencé, chaque stand représentant une isba
Nous nous retrouvons ensuite parmi les motoculteurs, les tondeuses tractées et autres engins divers. Petite pause devant un jus de fruit avant de poursuivre la visite. Nous allons ensuite écouter un groupe folklorique venant de Saint-Pétersbourg ( ça me fait toujours tout drôle de dire St Pétersbourg, ayant tellement eu l'habitude de dire Léningrad pendant des années).
Ah, mais Olivier se manifeste ! On décide de se retrouver près de la catapulte. Ah, la catapulte ! ...
« Ah Olivier, on t'attendait avec impatience ! Tiens, garde-nous les sacs pendant que nous allons faire un tour de catapulte ! »
Et devant l'air éberlué de ce dernier, nous voici parties à l'assaut. Petit arrêt pipi aux toilettes situées juste à côté, on ne sait jamais, mieux vaut vider la vessie avant de partir dans les airs.
Pas caps les filles ? Vous rigolez ou quoi ? ... Mais finalement, on se trouvera un bon prétexte pour éviter d'y grimper. Pas folles les guêpes quand même !
Toutes ces émotions que l'on aurait pu avoir, mais que finalement on n'aura pas, nous ont tout de même ouvert l'appétit et nous nous dirigeons vers le village gastronomique pour repérer ce qu'il y a de bon à manger. Comme il est encore un peu tôt, nous allons faire un tour à la fête foraine.
Alors, les chaussures rouges sont celles de Tinou, et les blanches, celles de Juju ?
Pas facile de savoir , c'est si haut !
Et puis il y a encore ça et ça ! On a vraiment que l'embarras du choix ...
Retour au village gastronomique qui commence à s'animer. Il n'y a pas à dire, mais toutes ces émotions finissent par creuser, même si on s'est contenté de jouer les spectateurs passifs...quoique, lever la tête pour apercevoir le haut du manège me donne déjà le vertige !
Nous grignotons une tartine de chèvre chaud, un dessert. J'ai une envie de fraises à la chantilly.
La soirée s'achève par un tour de "pousse-pousse" bien réel celui-ci.
Ah j'oubliais, la photo du jour qui va immortaliser l'instant !
Rendez-vous est pris pour l'année prochaine !
05:03 Publié dans C'est arrivé le ... | Lien permanent | Commentaires (2)