mercredi, 25 mars 2020
À l'heure du coronavirus -6-
Mercredi 25 mars : confinement, jour 9.
Ça y est, le confinement va durer jusqu'à la fin du mois d'avril. Mon stock de café et de lait est nettement insuffisant. Il faut donc que je sorte ... J'avoue avoir un peu la frousse de devoir cotoyer des gens dans les magasins. J'ai donc cogité une bonne partie de la soirée pour trouver la meilleure stratégie et je l'ai mise en pratique ce matin. Je suis allée dans la grande surface en déclin, là où en principe il y a peu de monde et ça s'est encore confirmé. Dans un sens, tant mieux. Dès 8h25 j'étais à l'entrée, la galerie marchande est fermée et seule une porte d'accès reste ouverte permettant d'accéder aux rayons de nourriture. JE SUIS TOUTE SEULE !
Les rayons sont normalement achalandés.
Munie de ma liste, je fais donc le plein de ce qui m'est indispensable pour de pas sombrer dans une profonde déprime - à savoir le café, le lait et les yaourts-. Tout est bien organisé aux caisses, l'unique caissière (les autres caisses étant réservées à ceux qui enregistrent eux-même leurs achats) n'a pas de masque. Mais on n'a pas à passer devant elle, un accès est ouvert sur le côté pour réceptionner les produits. J'ai mis des gants et je porte un masque. Bon, me voilà rassurée pour un temps.
Reste maintenant à régler le problème de la cigarette. Le magasin est ouvert, je vais donc de ce pas me ravitailler.
Rions un peu :
11:16 Publié dans Evènementiels | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : epidemie, coronavirus
lundi, 23 mars 2020
À l'heure du coronavirus -5-
Dimanche 22 mars : confinement, jour 6.
Ce pourrait être un dimanche comme les autres, calme et tristounet aussi. Mais les infos nous rappellent à l'ordre : RESTEZ CHEZ VOUS ! Ah oui, bien sûr, on est en confinement. Je l'avais presque oublié ... On apprend la mort d'un premier médecin à Compiègne.
Dans l'après midi je prends des nouvelles de ma cousine à Cormery. Elle tient le coup même si, malgré tout, elle est inquiète pour l'avenir.
Le soir, je suis prête à 20h pour participer aux applaudissements. Mais personne aux fenêtres ! Où sont donc passés les gens ?
Lundi 23 mars : confinement, jour 7.
Il fait froid ce matin, mais le soleil est présent et je trouve ça très réconfortant. Curieusement, je n'entends plus mes voisins depuis hier.
Dans la matinée, j'aperçois le préposé aux ordures. Autrefois, nous avions un gardien à temps plein qui se chargeait de la collecte des poubelles.Maintenant c'est une société de nettoyage qui a la charge de ce travail.
J'ouvre ma fenêtre pour lui dire bonjour. Nous bavardons un petit moment, chose qui ne serait probablement jamais arrivé AVANT. Il me demande si j'ai besoin de quelque chose :
— Non, merci, rassurez-vous ! Tout va bien pour moi. Vous aussi, faites bien attention à vous !
C'est vrai que tout va bien pour moi. Je ne suis pas sortie depuis le 14 mars ; j'ai le privilège d'avoir un petit bout de jardin ce qui me permet de prendre l'air. Côté bouffe, je peux tenir encore une bonne semaine, voire plus ...
Un peu plus tard, je reçois un texto de ma coiffeuse qui vient prendre de mes nouvelles.. Elle a stoppé provisoirement toutes ses activités.
À la télé on nous montre la file d'attente des Marseillais qui veulent se faire diagnostiquer et obtenir le prétendu produit miracle, la chloroquine. Il parait que Trump a fait une commande de plusieurs millions de boites pour les États Unis. Si c'est comme pour les masques, il n'est pas prêt d'en voir la couleur ! Hier on nous annonçait que le comité médical devait se réunir aujourd'hui à l'Élysée pour prendre des décisions concernant les modalités du confinement. Finalement on apprend que cette réunion est reportée à demain. C'est pas sérieux tout ça !
L'hôpital de campagne des militaires installé à Mulhouse est finalement terminé et devrait recevoir ses premiers malades d'ici ce soir ou demain matin : 30 lits ! On hallucine tout à fait devant ce chiffre dérisoire. Rappelons-nous quand même ce que les Chinois ont fait pour faire face à l'épidémie ... Construction en un temps record de structures capables de recevoir des milliers de malades contaminés afin de les isoler totalement du reste de la population ce qui d'ailleurs nous faisait bêtement ricaner !
J'ai l'horrible impression qu'on n'a pas encore mesuré la dangerosité de ce virus. Alors il ne reste qu'à attendre, attendre des jours meilleurs ...
La vidéo de Fred Vargas est de retour sur les réseaux sociaux , c'est le moment de la méditer !
15:29 Publié dans Evènementiels | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : epidemie, coronavirus
samedi, 21 mars 2020
À l'heure du coronavirus -3-
Jeudi 19 mars : confinement, jour 3.
La météo est toujours aussi printanière. Cela contribue à mieux supporter le confinement. Je me rends compte de la chance que j'ai d'avoir un petit bout de jardin où je peux m'occuper !
Aujourd'hui j'en profite donc pour fignoler la tonte d'hier. J'écoute beaucoup moins les informations en continu car ça devient stressant. La polémique sur le manque de masques s'amplifie. Cela fait maintenant une semaine que les médecins alertent sur ce sujet et pour toute réponse on leur dit :
Ils sont en route ! Vous allez les recevoir dans les jours qui viennent !
Seulement le problème, c'est qu'ils n'en voient toujours pas la couleur.
Le soir, à 19h, j'entends du bruit dans la rue : ce sont les locataires des immeubles de la résidence qui, à leur fenêtre, applaudissent à tout rompre pour remercier tous les personnels médicaux pour leur dévouement. J'arrive après la bataille, mais demain je serai là !
Vendredi 20 mars : confinement, jour 4.
C'est le premier jour du printemps ! On l'aurait presque oublié. À 7h, je prends le petit déjeuner dans le jardin.On n'entend aucun bruit si ce n'est le chant des oiseaux.
Dans la journée, je prends des nouvelles des copines. Ma fille m'envoie une série policière qu'elle a téléchargée.
Le soir, je guette l'heure ; rien ne se passe à 19h mais, à 20h, des applaudissements retentissent au loin. J'ouvre alors en grand ma fenêtre de cuisine pour faire moi aussi du boucan. Peut-être serons-nous plus nombreux demain soir !
Samedi 21 mars : confinement, jour 5.
Pas de petit déjeuner dans le jardin, le temps est tristounet et il fait froid.
Les mesures de confinement deviennent un peu plus sévères. Certains lieux sont interdits (la promenade des Anglais à Nice, la place du Trocadéro à Paris,etc). L'entrée dans les gares est sous surveillance. Plusieurs maires envisagent d'instaurer un couvre-feu ... Mais les marchés restent ouverts ! Peggy passe me voir vers 10h. Elle est allée faire des courses et m'apporte des provisions. Nous ne nous faisons pas la bise et gardons une distanciation d'au moins un mètre. Elle me dit que sa marchande cesse son activité car elle est trop stressée. Elle m'apporte également deux masques qu'elle a obtenus de ses voisins retraités qui semblent hyper-équipés ! (gants, masques, gel pour les mains). C'est tout juste s'ils ne portent pas des lunettes protectrices. Et pendant ce temps certaines infirmières interviennent chez des patients sans aucune protection !
De mon côté, je lui donne un restant de produit pour les mains. J'ai retrouvé dans ma pharmacie deux flacons à moitié remplis datant de l'époque où j'en avais toujours avec moi pour les voyages.
Il est 15h, dehors il fait froid, le ciel est gris ... On parle maintenant d'un confinement probable jusqu'à fin avril !
À suivre
15:02 Publié dans Evènementiels | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : epidemie, cronavirus
jeudi, 19 mars 2020
À l'heure du coronavirus -2-
Mardi 17 mars : Confinement , jour 1.
Le confinement à la maison prend donc effet aujourd'hui à 12h. Sur les chaînes d'infos, on peut voir la fuite des Parisiens vers la province. Les gares parisiennes sont prises d'assaut par des hordes de gens qui essaient d'avoir un train. Ils sont agglutinés sur les quais, sous les panneaux d'affichage des horaires, sans aucun respect de la fameuse distanciation physique qui est primordiale pour éviter toute contamination ! Parmi eux, on peut supposer qu'il y a un certain nombre de porteurs du virus qui vont ainsi aller le transmettre aux quatre coins de la France. Bonjour les dégâts !
Autres scènes assez inquiétantes : les queues devant les magasins d'alimentation. Là aussi, bien souvent, les gens ne respectent pas les distances de précaution.
Un bruit circule que les pharmacies vont bientôt manquer de paracétamol. Aussitôt c'est la ruée pour faire des stocks -comme si c'était des pâtes ! -. Les pharmaciens ont donc reçu l'ordre de distribuer ce médicament au compte-gouttes (une seule boîte par personne).
Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est la pénurie de masques et de gel pour les mains. Les propos des représentants du gouvernement à ce sujet sont peu clairs. D'un côté, il y en aurait des millions en stock, et personne n'en voit la couleur !
Pour ma part, rien ne change dans mes habitudes. Je suis sortie pour la dernière fois samedi matin et le fait d'être coincée à la maison ne me gêne pas. J'ai la chance d'avoir un petit bout de jardin pour prendre l'air. Le jardin, parlons-en justement ! Après un hiver qui, faute de froidure, nous a surtout apporté beaucoup de pluie, l'herbe a atteint une hauteur impressionnante qui me laisse présager que la tondeuse électrique n'arrivera pas probablement à bout de la tâche !
Aussi, je commence à couper quelques parties avec des ciseaux, histoire de faire des passages ... Ma poubelle verte est bientôt remplie et je la sors dans la rue. En théorie le ramassage a lieu le mercredi. Ainsi, jeudi, je pourrai essayer de tondre.
Mercredi 18 mars : confinement, jour 2.
Ce matin, ma petite voisine est venue frapper à ma porte pour me demander si j'avais besoin de quelque chose. Depuis ma fenêtre de cuisine je lui ai dit que, pour l'instant, tout allait bien. J'ai particulièrement apprécié sa démarche.
Le temps est très agréable et j'ouvre les fenêtres en grand pour aérer la maison. Il y a moins de voitures qui circulent dans la rue. Je finis de regarder une série policière danoise, Dos au mur, qui doit passer sur Arte dans les prochaines semaines.
Après le déjeuner, je me décide quand même à tondre. J'ai préparé une grande bâche en plastique sur laquelle je mettrai l'herbe coupée en attendant de récupérer ma poubelle. En sortant la tondeuse du garage, je croise mon voisin. Nous échangeons quelques mots en gardant nos distances. Comme il a une imprimante, il va me tirer plusieurs autorisations de sortie ; cela m'évitera de les recopier ! Il m'indique également que les poubelles vertes et jaunes ne sont plus vidées jusqu'à nouvel ordre.Bon, je n'ai plus qu'à récupérer ma poubelle verte pleine à ras bord et à la stocker dans le jardin en attendant des jours meilleurs !
Finalement j'ai réussi à tondre. J'ai mis le surplus d'herbe dans des grands sacs ...
19h : tous les jours à cette heure, Jérôme Salomon fait le point de la situation :
RESTEZ CHEZ VOUS !
01:44 Publié dans Evènementiels | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : france, epidemie, coronavirus
lundi, 16 mars 2020
À l'heure du coronavirus -1-
Montée en puissance de ces derniers jours :
Mercredi 11 mars : le match des fouteux PSG-Dortmund se joue à huis clos en raison de l'interdiction des rassemblements de plus de ... (?) personnes (je ne sais plus)..
Conclusion: plus de 2000 abrutis se pressent autour du stade, vociférant, éructant, braillant comme des putois ! Elle est pas belle la France ?
Jeudi 12 mars :
Pour fêter mon anniversaire, j'ai invité Peggy et Thierry à dîner au restaurant. Nous allons au Boss à bœuf, petit restaurant où l'on peut déguster de la bonne cuisine réunionnaise. Nous sommes les seuls clients avec une tablée de deux jeunes femmes. À la fin du repas, la patronne nous informe que, dans son discours, le président Macron a annoncé la fermeture des écoles, collèges, lycées et universités à partir de lundi prochain jusqu'aux vacances de printemps.
Vendredi 13 mars :
Je vais à l'agence pour annuler mon voyage prévu au mois d'avril. Apparemment je suis la première, mais sûrement pas la seule. Les autres vont certainement suivre dans les jours à venir.
Passage à la pharmacie : pas de gel désinfectant pour les mains et pas de masque !
Samedi 14 mars :
Dès 8h30 je suis à l'entrée de la grande surface près de chez moi. Depuis plusieurs mois, elle décline à vue d'œil et les clients se font de plus en plus rares en raison d'ouvertures de nouvelles surfaces dans les environs. Je m'attendais quand même à voir du monde, mais non ! Tant mieux, on est 5 clients à tout casser, pas de risque de se toucher. En quinze minutes j'ai acheté ce dont j'avais besoin et me voici de retour à la maison. Le temps est assez agréable et j'en profite pour commencer à nettoyer mon jardin.
À 20h Edouard Philippe annonce qu'à partir de demain seuls les commerces de première nécessité seront ouverts. Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, rajoute que nous sommes maintenant en phase 3 de l'épidémie.
Tous les rassemblements de plus de 100 personnes sont déconseillés. Et cependant on maintient les élections municipales ! Une véritable aberration à mon avis. Qu'avons-nous à faire d'élections en cette période de crise sanitaire ?
Dimanche 15 mars :
Une belle journée ensoleillée pointe le bout de son nez. Je vois à la télé que les gens en profitent au maximum ! Après avoir été voter en respectant une distanciation, ils se retrouvent agglutinés sur les bords des bassins, rivières, ou dans les parcs !
Dans l'après midi, Christel me téléphone. Elle est passée à côté du marché Rabelais ; il y avait foule dans les allées.
Comme prévu, l'abstention est forte pour les élections municipales. Et de savoir si le second tour aura bien lieu la semaine prochaine. Franchement, il n'y a pas mieux à faire en ce moment que d'aller voter ?
Le soir, ma fille me téléphone pour prendre de mes nouvelles. Son lycée est fermé jusqu'au 15 avril.
Lundi 16 mars :
Il pleut. Jérôme Salomon annonce à la radio que la situation sanitaire se détériore très vite.
La région du Grand-Est pousse un cri d'alarme : on est proche de la rupture des soins médicaux par manque de matériel !
Je consulte le site régional pour voir comment évolue la situation.
Queue devant les grandes surfaces : les gens rentrent au compte-gouttes.
Queue devant la poste principale de Tours, certaines postes de quartier étant fermées :
Au CHU, une affiche annonce l'interdiction des visites aux malades :
Juju me téléphone : elle a une bronchite mais elle doit tout de même aller travailler car elle a été réquisitionnée pour garder les enfants du personnel médical, mais aussi ceux des employés de la mairie de la commune où elle travaille.
20h : discours du président Macron : Nous sommes en guerre.
À ces mots, on s'attend à ce qu'il annonce des mesures drastiques - du genre confinement total de la population, couvre-feu, etc. Mais non, hélas ...Alors, pourquoi une telle réserve ? Peur d'effrayer la population ? Mais c'est justement ce qu'il faut faire ! Il faut produire un électrochoc afin que chacun prenne conscience du danger de la propagation !
Pourquoi les Italiens et les Espagnols sont-ils plus respectueux des règles de précaution ?
22h15 : c'est le ministre de l'intérieur qui est chargé d'annoncer les mesures de restriction ; c'est lui qui emploie les mots qui font mal : dès demain il sera INTERDIT de circuler sans autorisation.
Les voici :
Le 16 mars 2020, le Président de la République a décidé de prendre des mesures pour réduire à leur plus strict minimum les contacts et déplacements sur l’ensemble du territoire à compter du mardi 17 mars à 12h00, pour quinze jours minimum. Celles-ci seront autorisées sur attestation uniquement pour :
- Se déplacer de son domicile à son lieu de travail dès lors que le télétravail n’est pas possible
- Faire ses achats de première nécessité dans les commerces de proximité autorisés
- Se rendre auprès d’un professionnel de santé
- Se déplacer pour la garde de ses enfants et soutenir les personnes vulnérables
- Faire de l’exercice physique uniquement à titre individuel, autour du domicile et sans aucun rassemblement
L'attestation nécessaire pour circuler sera disponible sur cette page demain mardi 17 mars.
Bon, demain on aura la possibilté d'avoir une autorisation de circulation. Mais comment fait-on quand on n'a pas d'imprimante -ce qui est mon cas - ?
Des contrôles policiers seront établis dans les rues et sur les routes ; 100 000 policiers seront chargés de contrôler les déplacements. Des amendes de 38 euros (135 euros par la suite) pourront être appliquées.
Voilà qui semble beaucoup plus sérieux, non ?
18:38 Publié dans Evènementiels | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : coronavirus, epidemie