jeudi, 11 juillet 2013
116. En avant-première
Voici la couverture choisie pour le deuxième tome de "L'âme du Vieux Tours" avec, au dos, un résumé.
La photo a été prise place du Palais. On aperçoit en arrière-plan l'enseigne des cinémas Palace et Cyrano- aujourd'hui disparus - ainsi que le café de l'Époque. Que de souvenirs ...
20:05 Publié dans Livres, Photographie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : photographies, livre
mardi, 09 avril 2013
64. La pensée camusienne
Actuellement je lis l’ordre libertaire, ouvrage écrit par Michel Onfray sur la vie et les engagements d’Albert Camus.
C’est un gros pavé d’environ huit cents pages, mais la lecture est fort intéressante pour qui –comme moi- sait peu de choses sur ce philosophe existentiel. Bien sûr dans ma jeunesse, j’ai parcouru L’étranger ou encore La peste, mais je suis passée à côté de bien des choses, faute de compréhension.
Onfray met en relation la pensée de Camus et ses engagements. Tout se tient, on est face à quelqu’un qui vit en parfait accord avec ses idées. Ça change évidemment d’un Sartre qui était loin de mettre en pratique ce qu’il disait ! Les exemples ne manquent pas dans ce livre et ça me ravit.
Michel Onfray n’en a pas fini avec ses détracteurs …
Si le sujet vous intéresse, voici la présentation du livre :
19:04 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, onfray, camus, philosophie
vendredi, 22 février 2013
37. Un franc succès
Je ne peux que me réjouir devant le succès obtenu par l'exposition des photos en noir et blanc sur la ville de Tours parce que, tout d'abord, c'est ma copine Catherine, scanneriste de profession, qui a mis en valeur ces vieux clichés, et ensuite parce que c'est mon éditeur, Nicolas, qui a fait éditer le catalogue de cette expo. Quand je pense que je ne l'ai pas encore acheté !
Bravo à toute l'équipe de chez Sutton !
Plus d'informations ICI.
11:09 Publié dans Evènementiels, Livres | Lien permanent | Commentaires (4)
vendredi, 14 décembre 2012
293. De l'absurdité des idéologies
Je viens de terminer la lecture du livre-témoignage de François Bizot, intitulé « Le portail » dans lequel l’auteur raconte sa détention de trois mois dans la jungle cambodgienne en 1971, puis la chute de Phnom Penh et l’évacuation des étrangers, regroupés à l’ambassade de France, vers la Thaïlande en 1975.
Il y a un passage qui a particulièrement retenu mon attention.
L’action se situe à Phnom Penh, en 1975. Les Khmers rouges sont entrés dans la ville et ont commencé aussitôt les saccages et les massacres. Puis par la force, ils obligent la population à quitter la ville sous le faux prétexte que l’armée américaine va bombarder la capitale.
Les étrangers sont alors regroupés à l’Ambassade de France et attendent un départ qui tarde à venir :
Un GMC débâché arriva devant le portail. Debout, accrochés aux ridelles, des révolutionnaires levaient les bras et poussaient des acclamations de supporters excités par la victoire de leur équipe. Je n’eus pas besoin de les regarder par deux fois pour aviser la barbe de Jérôme Steinbach, avec tout de même un mouvement de surprise, car il était accoutré à la khmer rouge ! Parmi les jeunes révolutionnaires qui étaient autour de lui, je reconnus sous le même déguisement Jocelyne, son épouse, qui m’avait si aimablement ouvert la porte de chez eux, puis Jean-Pierre et Danièle Martinie. Comme c’était prévisible, les maquisards avaient tenu au plus vite à se débarrasser des communistes français, parce qu’ils n’avaient rien à partager avec eux.
Un des gardes assis à côté du chauffeur descendit du camion et me remit leurs passeports. Les quatre professeurs de la faculté de lettres sautèrent sur l’asphalte en faisant claquer leurs sandales Hô Chi Minh, après avoir donné maintes accolades démonstratives à leurs camarades d’escorte, lesquels, un peu gênés, répondaient en riant à ces gestes débordant d’exubérance.
Cet affichage, par des intellectuels parisiens, de fraternité avec de pauvres Khmers rouges me semblait ridicule et déplacé. Que comprenaient-ils de leurs mobiles et de leur langue, de leur histoire et de leur révolution ? Quasiment rien, comme l’attestera le petit livre bien écrit que commettra le couple Steinbach, dès son retour en France, aux éditions du Parti communiste . Leur naïveté dangereuse, fondée sur une vision de l’esprit, devant des évènements qui allaient marquer l’Histoire en rouge et en noir, ne pouvait que me faire frémir, car elle participait de la responsabilité lourde de l’Occident, qui avait plaqué sans nuances ses modèles et ses idées sur un monde totalement étranger à sa culture, et qui n’avait pas su en prévoir, en arrêter, ni en reconnaître les effets pervers. Quel que soit le dosage de sympathie et de haine que j’aie pu éprouver pour certains de ces coupables rêveurs, animés d’un sincère sentiment de fraternité, ils ne m’inspirent plus aujourd’hui — maintenant que le point culminant de l’irrémédiable a été atteint et qu’ils se taisent — qu’une amère compassion, une infinie tristesse…
Les cris de joie poussés du camion avaient attiré l’attention de quelques curieux, qui observèrent la scène de loin, dans la cour, d’abord sans comprendre, ensuite sans mot dire. Le gendarme ouvrit le portail , et, cachant leur dépit, les nouveaux arrivés entrèrent, non sans s’être retournés plusieurs fois pour encore saluer et applaudir leurs frères de lutte contre l’état de classes …
Casquetté à la chinoise, le krama autour du cou et le pyjama noir trop neuf qui bouffait aux genoux et découvrait ses chevilles, Martinie s’avança courageusement le premier. Son œil était cynique, sa mine réjouie était effrontée ; il s’efforçait de cacher le malaise que lui faisait ressentir ce recours forcé à la protection des autorités françaises. Les réfugiés qui s’étaient rassemblés derrière nous se sentirent humiliés par l’impudence du jeune prof à se présenter dans l’uniforme des révolutionnaires, comme pour les narguer. L’un d’eux, André Dessain, qui avait du sang dans les veines, ne put contenir son indignation. Arrivé en Indochine avec le corps expéditionnaire et démobilisé sur place, il avait eu le temps de mesurer, jour après jour, depuis trente ans, l’ampleur du désordre et des abominations que le communisme avait fait apparaître dans la Péninsule. Le type était costaud, râblé ; sa barbe de plusieurs jours mangeait son visage sous un fin collier qui dessinait ses os maxillaires. Il bondit à sa rencontre.
— T’as pas honte ? cria-t-il à Martinie, en se dressant sur ses courtes jambes.
Et il lui campa une claque retentissante.
L’intellectuel travesti en resta stupide, et il leva l’avant-bras pour en parer une autre qui ne vint pas. Les yeux de Dessain jetaient des flammes. Il lui arracha le havresac kaki de l’armée américaine qu’il portait à l’épaule et l’obligea à se changer. Les autres, qui arrivaient par derrière, ôtèrent d’eux-mêmes leur casquette et leur krama …
Alors là, je dis bravo et je regrette même l’absence de la deuxième claque. Ainsi donc, ils sont rentrés en France – à contre-cœur- semble-t-il. C’est bien dommage que les Khmers n’aient pas voulu les garder. Ils auraient ainsi pu mettre en pratique leur belle idéologie en creusant des fossés sous un soleil de plomb et en crevant de faim … Une expérience qui aurait pu au moins les aguerrir, ces révolutionnaires de salons parisiens, fonctionnaires nantis dans une ancienne colonie et qui crachaient sur le bon pain dont ils étaient bénéficiaires !
Je me demande ce qu’ils sont devenus …
14:45 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lecture, portail, cambodge, françois bizot
dimanche, 25 novembre 2012
271. La démystification
C'est tout à fait par hasard que je suis tombée sur un article portant sur le livre de Michel Onfray, "Le crépuscule d'une idôle", livre dans lequel il décortique méticuleusement la vie du père de la psychanalyse, à savoir Sigmund Freud, en dévoilant toutes les incohérences du personnage.
Voilà de quoi me réjouir et attiser ma curiosité ! Je me suis donc précipitée à la médiathèque pour retirer l'ouvrage et depuis quelques jours, je dois bien avouer que la lecture de cet ouvrage de près de 600 pages occupe une grande partie de mon temps, car entre-temps, je fais des bifurcations sur d'autres psychanalistes tels Lacan, Jung, Adler, etc.
Vous ne serez sans doute pas surpris d'apprendre que la polémique fut grande à la sortie de l'ouvrage en 2010. Comment ose-t-on déboulonner la statue freudienne de son piédestal ?
Mensonges, mensonges, rétorquent les opposants d'Onfray. La psychanalyse est bien une science et elle guérit !
Oui, comme il y a aussi des guérisons à la grotte de Lourdes, mais cela ne prouve en rien l'existence de Dieu.
Bref, il faut bien reconnaître que le portrait de Freud fait par Onfray dévoile un personnage bien ambigu :
Mysogine, phallocrate, affabulateur, antisémite, homophobe, j'en passe et des meilleurs !
Quid alors du complexe d'Œdipe ? Une pure invention de l'esprit ? Sans doute pas, mais ce qu'Onfray reproche à Freud c'est surtout d'avoir voulu généraliser ses concepts à tous les humains. Qu'il ait voulu tuer son père pour coucher avec sa mère, c'est son problème, pas forcément celui des autres, n'est-ce pas ? Et qu'on ne vienne pas me dire que si je ne suis pas dans le même cas( avoir voulu tuer ma mère pour coucher avec mon père) c'est parce que je refoule cette pensée dans mon inconscient !
Il y a quelques années, je suis allée consulter un psychiatre, parce que, suite au décès de mon mari, je me sentais mal dans ma peau, je n'envisageais pas d'avenir. J'ai donc commencé, non pas une psychanalyse -où l'on se couche sur un divan et où l'on déballe sa poubelle interne pendant que le psychanaliste "écoute" parait-il , car des fois il s'endort !-- mais un long monologue face à un type qui avait la mine d'un chien battu, qui ne disait pas un mot et à sa seule vue je déprimais encore plus. Au final, au bout de trois séances, je n'avais plus rien à dire et comme il ne parlait pas, j'ai laissé tomber.
Je ne devais pas être aussi déprimée que ça puisque depuis ça va très bien. Je me suis "psychanalysée" moi-même, face à mon miroir, sans indulgence. J'ai rouvert le grand livre de l'enfance, j'ai analysé les différentes époques de ma vie en essayant de comprendre le pourquoi de mes choix et de mes actions. Je n'ai pas été tendre avec moi-même ni avec mes proches -tous décédés - mais aujourd'hui, je peux me regarder en face en connaissant mes faiblesses.
Si le sujet vous intéresse, voici trois vidéos à regarder :
13:10 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2)