dimanche, 27 mai 2007
Les dates qui comptent (4)
« Eh oui, c’est moi, qui pourrait bien venir te rendre visite à part moi ? Ta fille ? …Oui bien sûr, mais elle n’a pas encore franchi certaine étapes face à la maladie et à la mort. Ne lui en veux pas. Peut-être réussira t-elle a vaincre ses vieux démons.
Je t’ai apporté quelques roses de mon nouveau jardin, elles sont splendides, je suis certaine que tu les aimerais…
Aujourd’hui nous aurions fêté nos trente cinq ans de mariage. Tu vois, le temps passe toujours aussi vite, cinq ans déjà que tu m’as abandonnée. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à toi.
Tu me demandes comment je vais ? Je vais comme je peux, pas toujours très bien, mais cela pourrait être pire. Quand tu t’en es allé, tu as emporté avec toi une partie de moi. J’essaie donc de surnager avec la partie qui me reste.
J’ai commencé une nouvelle vie, la troisième. Après tout, les chats ont bien sept vies, pourquoi n’aurions-nous pas aussi plusieurs vies ?
Cette vie-là, je ne l’ai pas choisie, tu me l’as imposée. Elle fut agitée au départ, remplie de folies et de démesure. Mais tu sais que j’ai toujours su m’adapter aux situations. A présent cette nouvelle vie a trouvé sa vitesse de croisière même si j’ai toujours l’impression de m’ennuyer à mourir. Tiens, la semaine dernière, j’ai retrouvé plein de tes ancêtres originaires du sud-ouest. Oui, je continue toujours la généalogie, le patchwork et je me suis mise à la peinture… Ton copain ? Aucune nouvelle. Après ton départ, il est venu me voir deux ou trois fois, nous avons reparlé de l’ancien temps, il a pleuré – tu te souviens combien il était émotif -. Et puis, plus rien… J’ai appris qu’il avait déménagé. Ils habitent une maison dans le quartier des Prébendes. Il est à la retraite maintenant.
Je ne vois pas ta sœur, on n’a pas grand chose en commun tu le sais.
Cet hiver je suis allée au Vietnam sur les traces de mon père. Oui j’ai un nouveau projet en tête : aller à Mostaganem voir où tu as vécu. Tu n’as pas voulu le faire de ton vivant par crainte d’être déçu, je le comprends.
Ton chat va bien, il a énormément grossi ! Mais il est toujours aussi affectueux. Ah tiens, il pleut, je vais te laisser. Je reviendrai pour ton anniversaire, en octobre… »
Le petit cimetière d’E. est désert. J’ai posé les fleurs sur la dalle de marbre noir, puis je me suis dirigée vers la sortie. La pluie s’est mise à redoubler d’intensité.
11:00 Publié dans Nostalgie | Lien permanent | Commentaires (9)
Les dates qui comptent (3)
Dimanche 27 mai 2001...
Cela fait aujourd’hui 29 ans que nous sommes mariés et, pour fêter l’événement, nous avons retenu une table au relais de Touraine à Veigné. L’endroit est agréable et la cuisine réputée. L’actuel propriétaire tenait la rôtisserie tourangelle à Tours au moment de notre mariage. Nous trouvons la coïncidence amusante.
Il fait une journée magnifique et nous déjeunons tranquillement en tête à tête dans le jardin du restaurant. J’ai complètement oublié ce qu’il y avait au menu, je sais simplement que nous n’avons pas été déçus.
« Tu te rends compte, l’année prochaine nous fêterons nos 30 ans de mariage ! Trente ans déjà…»Nous n’avons pas fêté ce trentième anniversaire. René manquait à l’appel, sa mort survint deux mois après ce déjeuner...
10:00 Publié dans Nostalgie | Lien permanent | Commentaires (0)
Les dates qui comptent (2)
Vite, je suis en retard ! Cela fait trois fois que je tourne dans la rue de Bordeaux pour trouver une place. Ah, ça y est ! Bon, direction le salon de coiffure, place du Palais… Il fait un vent à décorner les cocus comme on dit. Depuis deux ou trois mois, je me laisse pousser les cheveux en vue de ce jour précis. Je suis très énervée, la journée risque d’être chargée en émotions. Que voulez-vous, ce n’est pas tous les jours qu’on se marie. Les vieux disaient toujours qu’il ne faut pas se marier en mai car cela porte malheur, c’est le mois des fous ! Sans doute sommes-nous fous…
René arrive en début d’après midi avec sa grand-mère et ses deux tantes. Le rendez-vous à la mairie est fixé à 15 heures. Nous sommes peu nombreux, 12 personnes au total. Le père de René s’est décommandé, prétextant une surcharge de travail au lycée Montaigne à Bordeaux où il est surveillant général.
Il y a foule devant l’hôtel de ville. Arrive enfin notre tour, le lieu est imposant et le moment très solennel. Il est encore temps de se rétracter… Mais non, mon choix est fait, je l’assume entièrement et j’en prends tous les risques : «… pour le meilleur et pour le pire ».
En prime nous recevons un lot de livres, comme à une remise de prix. Je les ai conservés, je ne sais pas si cela se pratique encore.
Outre « Les misérables », il y avait « Les Chouans », « Dominique », « Le rouge et le noir » et enfin quelques œuvres de Voltaire.
Nous-nous retrouvons ensuite sur les marches pour les photos.
( A l’attention de Dan : si tu regardes bien, tu devrais reconnaître ton infirmière préférée ! )
Le soir nous dinions à « La rôtisserie tourangelle », rue du Commerce.
Ainsi donc commençait pour moi une deuxième vie très vite comblée par l’arrivée d’une petite « Peggy »…
08:00 Publié dans Nostalgie | Lien permanent | Commentaires (0)
Les dates qui comptent (1)
Pour moi, le 27 mai n’est pas un jour comme les autres. A plusieurs années d’intervalles il s’est produit ce jour-là des évènements qui ont eu de l’importance dans ma vie…
27 mai 1960…
Durant la nuit je fus réveillée par un claquement de porte, des chuchotements dans le couloir du premier étage. J’entendis aussi ma grand-mère qui pleurait… Je venais d’avoir 11 ans et je compris alors que mon grand-père venait de mourir, tout d’un coup. Il aurait eu 60 ans le mois suivant. Je me souviens avoir pleuré à cet instant dans mon lit. Personne n’est venu voir si j’étais éveillée. Ce n’est que le lendemain que l’on m’apprit la nouvelle… Je n’ai pas réussi alors à verser une seule larme et j’ai craint que l’on m’en fasse le reproche.
Je n’ai gardé aucun souvenir de ce grand-père qui, paraît-il, était très autoritaire et si je n’avais pas conservé des photos, je serais aujourd’hui incapable de me remémorer son visage. C’est étrange, non ?
Par contre je me souviens très bien des promenades dominicales avec ma grand-mère. Nous allions sur la tombe pour changer les fleurs, arracher les quelques rares mauvaises herbes et râtisser l’allée. Durant toute une année ma grand-mère s’habilla en noir. Puis, peu à peu, elle reprit des vêtements de couleur. C’est à partir de cette date que je découvris cette femme qui était si effacée auparavant. Elle ne tarda pas d’ailleurs à remplacer son mari en matière d’autorité sur le reste de la famille.
06:00 Publié dans Nostalgie | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 08 mai 2007
Manèges d'aujourd'hui
« Oxygen - sans e final, sans doute pour faire plus anglo-saxon- , Shake Off, Night Fly, Dalestica, Evolution, Tapis volant »... Ainsi donc voici les noms des nouveaux manèges.
Rien à voir avec les chevaux de bois ! Ici tout est fait pour apporter un maximum de sensations fortes. Plus ça secoue, plus ça monte haut, meilleur c'est. Je vous parle en connaissance de cause car je fus, en mon temps, une enragée des sensations fortes !
Quand j'étais adolescente, j'attendais impatiemment l'arrivée de la fête foraine chaque année. Ça tombait toujours au moment des compositions trimestrielles et il fallait jongler avec les révisions pour trouver un instant de liberté. Surtout que ces compositions comptaient double au troisième trimestre !
A l'époque les manèges étaient beaucoup moins sophistiqués. Je me souviens en particulier d'un manège qui ressemblait à une fusée ( on était dans les années soixante). Il n'y avait que deux places. La fusée s'élançait dans le ciel en décrivant des cercles et, arrivée au sommet, elle s'arrêtait quelques secondes avant de redescendre...
Samedi soir, Maryse, Maria et moi nous sommes retouvées chez Roseline à 19 heures. Maria a fait le chauffeur pour nous conduire à la foire. Il y avait du monde pour ce premier jour d'ouverture. Après un rapide tour au stand consacré au Japon - qui fermait ses portes - nous sommes allées manger un morceau au nouveau village gastronomique. Petit apéro au stand de la Martinique, puis, après avoir erré pendant une bonne demi-heure à travers les différentes allées, nous avons finalement opté pour un " Fajitas " au stand mexicain. Le fajitas est un mélange de poulet,coupé en lamelles, poivrons, tomates, guacamole, crème fraîche, épices, servi dans une tortillas. Puis Maria qui avait encore un petit creux s'est arrêtée au stand des gaufres. Entre temps la nuit avait fait son apparition et les lumières donnaient maintenant à tout l'ensemble un air féérique. Nous avons fait une pause café avant de nous aventurer sur la fête foraine.
Nous sommes restées vingt bonnes minutes à regarder le manège " Oxygen" qui est très impressionnant. A chaque tour seules huit personnes peuvent s'y installer. Avant de s'asseoir, elles doivent se déchausser, puis une fois assises, elles sont sanglées par des barres qui s'abaissent automatiquement. Le sol du manège descend et les voilà bientôt projetées dans le ciel et les hauteurs à vive allure. Non seulement la nacelle fait des tours complets, mais en plus elle tourne parfois sur elle-même... J'avais bien du mal à lever la tête pour regarder, en raison de mes problèmes de vertige ! De temps à autre, le manège ferme quelques minutes, le temps d'un nettoyage au jet.
Ensuite Maria a retrouvé quelques amis et ensemble ils ont fait deux ou trois tours de manège.
Si Juju avait été là, nous serions probablement montées toutes les deux dans le " pousse-pousse ", le seul manège dans lequel j'accepte encore de grimper ! Nous aurions amélioré notre technique pour attraper la queue du Mickey...Je ne désespère pas d'y arriver !
07:30 Publié dans Nostalgie | Lien permanent | Commentaires (4)