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vendredi, 12 février 2010

57. Sur les bancs de l'école-3-

Sur les ondes, on pouvait entendre :
podcast

À l’automne 1956 j’entre au CE1. On lisait sur un livre où il était question d’une petite Bridinette. Ce sont les seuls souvenirs qu’il me reste de cette période. La vie s’écoulait, paisible. Tous les dimanches matins mon père se chargeait de me faire lire et compter. C’était un moment particulièrement désagréable car il manquait de patience.

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En scannant la page du cahier, j’ai été surprise de constater que nous abordions la division au CE1.

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Sur la photo de classe, je reconnais Jocelyne (rang du haut, 1ère à gauche). Son père était jardinier au jardin botanique. À l’extrêmité du rang, c’est la petite- fille du laitier Gaudais.

Au premier rang, la quatrième à partir de la gauche est la fille de la maîtresse de maternelle, madame Rousset. En 1975, lorsque je fis inscrire ma fille en maternelle, elle était toujours là !

L’hiver 1956 fut extrêmement froid. À la maison il n’y avait pas de chauffage dans les chambres. Aussi maman plaçait une ou deux bouillottes dans mon lit et j’enfilais par-dessus mon pyjama une sorte de robe de chambre en laine que papa avait rapporté de Bombay et qui avait rétréci de moitié lors d’un lavage à l’eau un peu trop chaude !

Pour prévenir les rhumes, je portais autour du cou un sachet contenant du camphre et chaque matin, au réveil, maman me faisait avaler une cuillerée d’huile de foie de morue. J’avais droit aussitôt à un bonbon fourré pour enlever le goût très désagréable laissé dans la bouche. Il faut bien reconnaître que je n’ai jamais été malade.

Parmi tous les évènements qui se produisirent en 1956, j’ai retenu :

 

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Le 5 janvier, mort de Mistinguette, alias Jeanne-Florentine Bourgeois, autrement dit  La Miss comme l’appelait ma grand-mère. La popularité de cette chanteuse avait été très grande et l’écrivain Colette disait même que Mistinguette était une propriété nationale. Aujourd’hui on a Johnny Hallyday !

 8 février : le gouvernement étend la durée des congés payés à trois semaines. Chez moi, cela ne changeait pas grand-chose puisque mes grands-parents étaient commerçants et n’avaient pas de vacances. Seul mon père en bénéficiait et il en profitait pour faire des travaux d’entretien dans la maison. Il n’y a que le dimanche que l’on pouvait sortir. En été toute la famille allait à la pêche sur les bords de la Loire ou du Cher. L’hiver, mes parents prenaient un abonnement au grand théâtre et nous allions voir les opérettes. Parfois mon père allait jouer au billard au café de l’Univers, place Jean Jaurès. Pendant qu’il faisait des parties, maman et moi prenions un chocolat avec des croissants, puis je regardais les joueurs de dames et d’échecs. À la maison, nous avions aussi un billard et j’appris très tôt à jouer. Je me débrouillais assez bien.

  2 mars : le Maroc fête son indépendance. 

12 mars : le Parlement accorde à Guy Mollet les pouvoirs spéciaux en Algérie. Ça commence à sentir le roussi. 

20 mars : la Tunisie –qui depuis 1881 était un Protectorat français- accède à l’indépendance. 

18 avril : mariage de Grace Kelly et de Rainier III de Monaco. 

3 juin : la SNCF supprime la 3ème classe. 

23 juin : Nasser est élu président de l’Égypte. Une de ses premières actions fut de nationaliser le canal de Suez ce qui amena quelques mois plus tard l'intervention militaire de l'Angleterre et de la France.

14 août : mort de l’écrivain allemand Bertold Brecht. 

23 octobre : soulèvement anti-communiste à Budapest. Le 4 novembre l’armée soviétique intervient à Budapest pour mettre fin à l’insurrection.

 

À suivre …

07:22 Publié dans Nostalgie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : école, souvenirs, enfance

dimanche, 07 février 2010

50. Sur les bancs de l'école -2-

En 1955, à la TSF on pouvait entendre :
podcast

L’école primaire se situait sur le boulevard Tonnellé, juste après le stade de rugby. Elle a été démolie il y a peu. Elle était composée de quelques préfabriqués. Par la suite, dans les années soixante-dix, une nouvelle école fut construite un peu plus loin, l’école Maryse Bastié.

J’allais à l’école à pied, il me suffisait de traverser le boulevard en face de chez moi, puis de passer devant l’entrée principale de l’abattoir, des entrepôts de la ville, le stade et j’étais arrivée. À cette époque le boulevard n’était pas bitumé, et il était bordé de platanes du côté des numéros pairs.

Certains enfants venaient à pied de beaucoup plus loin. Je pense à ceux qui habitaient sur les bords du Cher, un grand nombre de ces maisons ont disparu aujourd’hui. Mais la route existe toujours, elle permet de rejoindre Savonnières par la rive droite.

La circulation était quasiment inexistante, rares étant les gens qui possédaient une voiture. D’ailleurs il y avait encore des voitures à chevaux qui circulaient dans les rues.

Quand je rentrais à la maison, maman me préparait un goûter. Je me souviens de tartines de pain beurrées sur lesquelles elle râpait du chocolat. Ensuite c’est mon grand-père qui supervisait mes devoirs. Mon père à cette époque travaillait à Vernou. Il partait tôt le matin sur son vélo jusque dans le vieux Tours et  là un camion venait le chercher ainsi que d’autres ouvriers pour les conduire jusqu’à l’usine. Il était tourneur sur métaux et fabriquait des aiguilles à coudre.

Mon grand-père s’était aperçu que j’avais pris l’habitude de tenir mon porte-plume de la main gauche. Aussi, c’est à coups de règle sur les doigts qu’il me força à changer de main. J’ai donc appris à écrire de la main droite, mais je me sers naturellement de la main gauche pour de nombreuses activités. Je suis une gauchère refoulée. C’est amusant car en tapant ces mots je me dis que politiquement c’est un peu la même chose ! J’ai plutôt le cœur à gauche mais il ne me viendrait pas à l’esprit de voter à gauche. C’est sans doute la raison pour laquelle je ne vote pas. Je vous vois déjà lever les bras au ciel en disant que ce n’est pas une attitude citoyenne et que si tout le monde faisait comme moi, ce serait le chaos… Sans doute, mais je ne suis pas tout le monde.

La mixité dans les classes n’était pas de mise. Nous étions relativement nombreuses (toujours plus de 30). Nos pupitres étaient penchés et pour bavarder c’était bien pratique,  il suffisait de lever le battant. L’encrier était encastré sur la droite.

poucet.jpgIl me semble avoir appris à lire avec Poucet et son ami, mais sans certitude. Je n’ai pas retrouvé de cahiers datant de cette époque.

L’année scolaire 1955/56 se déroule donc tranquillement et on peut supposer qu’en juillet je savais lire.

Quelques évènements de l’année  1955 :

Le 7 avril, Winston Churchill démissionne de sa fonction de Premier Ministre.

Le 18 avril, mort d’Albert Einstein à Princeton aux États-Unis.

Le 27 juin, naissance d’Isabelle Adjani. Je l’ai vue hier à la télé et, franchement, elle ne fait pas son âge comme on dit. Enfin, il faudrait la voir le matin au réveil…

Montage en cours11a.jpg

Le 18 août : mort de l’écrivain allemand Thomas Mann.

Le 13 septembre : chute de Juan Peron en Argentine.

Le 30 septembre : mort de l’acteur américain James Dean à l’âge de 24 ans. Un nouveau mythe est né.tintin.jpg

Enfin, le 22 décembre parution en Belgique d’un nouvel album de Tintin : Tintin et l’affaire Tournesol.

À demain pour l’année 1956…

11:54 Publié dans Nostalgie | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 06 février 2010

48. Sur les bancs de l'école -1-

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Cinquante années séparent ces deux photos. Elles représentent mon entrée à l'école ... puis ma sortie, un demi-siècle plus tard. Dans une note précédente, je vous avais montré la photo de maternelle.

À partir d'aujourd'hui, je vais retracer toutes ces années en y ajoutant les évènements de l'époque qui m'ont marquée. Dans la prochaine note, j'aborderai donc l'année scolaire 1955/56, date de mon entrée au CP.

lundi, 05 octobre 2009

348. La coupe au bol


podcast
annee77-78.jpg

Je suppose qu'il devait y avoir du vent le jour où cette photo a été prise, sinon, ce n'est guère à mon avantage ! Photo de classe avec mes élèves... Nous sommes à la rentrée de l'année scolaire 77/78. L'année précédente j'étais en formation à l'Ecole Normale pour préparer le CAEI (certificat d'aptitude à l'enseignement des enfants et adolescents déficients ou inadaptés), otion D.I (déficients intellectuels).

J'avais déjà eu l'occasion de passer plusieurs années dans des classes de perfectionnement depuis mon entrée dans l'enseignement et je m'y sentais très à l'aise. C'est la raison qui m'a fait postuler à cet examen.En fin de formation, en juin, nous devions présenter un dossier personnel. Il était vivement recommandé de faire également une étude d'enfant que nous aurions suivi tout au long de l'année scolaire. J'avais choisi un petit gamin qui ramait au CP dans mon ancienne école à La Riche.Il s'appelait Michel. Il avait une jolie petite frimousse avec des boucles brunes qui lui retombaient sur le front. Il ne présentait aucune déficience particulière à la naissance, hormis un dévloppement physique légèrement en-dessous de la normale. Il faut préciser que les parents étaient relativement âgés et alcooliques. Evoluant dans un contexte socio-culturel particulièrement défavorable, il n'avait guère de chance de s'épanouir et les prévsions étaient très alarmistes.

Le deuxième dossier traitait d'un sujet plus général. J'avais choisi de parler du phénomène de migration en France (c'était déjà d'actualité). Ayant eu à enseigner dans un quartier où même le bus n'osait plus aller, j'avais matière à discuter. En conclusion, je mettais le doigt sur le danger réel qu'il y avait à regrouper ces gens loin des centres villes. On se préparait à une ghettoïsation comme aux États Unis.Ce qui n'a pas loupé... Et ce n'est pas parce que l'on repeint les cages d'escaliers tous les deux ans que le problème sera résolu !

Mais revenons à la photo. Samedi dans l'après-midi je reçois un coup de fil. Une voix de femme me dit alors : 

Allo, bonjour madame, vous avez bien une fille ?

Euh... (moment d'hésitation, en quoi cela la regarde ?) oui, peut-être, pourquoi cette question ?

J'ai rencontré votre fille. Je m'appelle Véronique G, et je suis une de vos anciennes élèves.

Ah, Véronique, oui, oui, je me souviens très bien de toi (et en plus c'est vrai !). A l'époque ma fille était à la maternelle et il est arrivé quelques fois où je fus obligée de la laisser manger à la cantine. Quand cela se produisait, je demandais alors à cette petite Véronique-en qui j'avais toute confiance- de veiller à ce qu'elle mange correctement. Et c'est ainsi que la pauvre fille s'est trouvée obligée à plusieurs reprises de manger les sardines à l'huile que Peggy détestait. Et comble de l'horreur, cette dernière de rajouter :

Tu manges sinon je le dis à ma mère !

Elle est mariée et habite maintenant à la campagne, près de Tours. Elle voulait savoir si je n'avais pas des photos de classe. Alors je viens de lui envoyer celle-ci.

11:47 Publié dans Nostalgie | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 20 août 2009

297. La vie mouvementée des ours en peluche

Une fois n'est pas coutume, je vais vous parler des ours en peluche. Pas n'importe lesquels, évidemment, mais ceux qui nous ont accompagnés lorsque nous étions enfants, ceux qui étaient là quand nous avions peur ou quand nous avions un gros chagrin. Leur présence nous rassurait. En grandissant nous avons appris à nous en passer (quoique...)

Que deviennent-ils alors ? Qu'est devenu votre ours en peluche ? Voici donc l'histoire de trois ours.

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Le premier, dont j'ai toujours ignoré le nom( en avait-il seulement un ?) avait bien débuté dans la vie. Il passa ses premières années sous le soleil de l'Algérie. Puis un jour, un bateau l'emporta bien loin, dans une contrée plus froide. Le temps passa et le malheureux se trouva alors jeté au rebut, dans un coin sombre de la cave. Il finit ses jours sous les plombs d'une carabine dans le jardin familial.

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Le deuxième, Martin, connut des jours plus calmes. Certes, il perdit une grande partie de ses poils que sa jeune maîtresse arrachait pour en faire des petites boules utilisées pour se chatouiller le nez tout en suçant son pouce (drôle de manie tout de même !). Plusieurs décennies plus tard il réintégra une place privilégiée sur un meuble de la chambre et eut même droit à un gilet crocheté spécialement à ses mesures ainsi qu'à un chapeau. 

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Le troisième ours fit son apparition en 1972 et prit le nom de Papou. Vous savez, l'histoire des Papous : chez les Papous, il y a des papas Papous sans poux et des papas Papous à poux...

 

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Bref, ce Papou-là était d'une belle couleur, le poil brillant, tout doux et tout mou. Il eut à subir quelques éventrations et quelques lavages automatiques qui eurent pour effet de le rétrécir quelque peu. Mais il survécut, lui aussi, et aujourd'hui, il a retrouvé sa propriétaire après un abandon de plusieurs années.

Enfin, si vous avez des petits enfants, je vous conseille le livre suivant :

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20:33 Publié dans Nostalgie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : ours en peluche