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lundi, 15 décembre 2014

223. Marchés de Noël -2-

Mercredi 10 décembre

podcast 

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Ce matin, nous quittons Feldkirch à 8h30 et partons à la découverte de la région d’Appenzell, en Suisse. Le paysage est vraiment superbe.

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Nous arrivons bientôt dans la petite ville d’Appenzell : c’est une merveille de voir tous ces chalets couverts de dessins et les boutiques décorées. Je ne sais plus où donner de la tête tant il y a de choses à photographier. 

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À l’entrée du village se trouve une brasserie :

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Ensuite nous prenons la direction de Stein où se trouve une fromagerie ; on ne peut tout de même pas quitter Appenzell sans rapporter un morceau du délicieux fromage du même nom !

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Il y a trois affinages : l’argenté (trois mois d’âge), le doré (six mois d’âge) et enfin le noir (environ un an d’âge). J’ai donc pris un morceau de chaque ainsi qu’un flacon de liqueur aux herbes — une autre spécialité de la région —. Gustativement cela rappelle un peu  le Fernet-Branca, amertume en moins.

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Chacun ressort du magasin avec son petit colis de fromages. Heureusement qu’ils sont emballés sous vide !

Maintenant nous quittons la Suisse pour l’Allemagne. Voici le lac de Constance et nous nous arrêtons dans une ancienne blanchisserie réaménagée en restaurant sur les bords du Rhin. Excellent repas servi sous forme d’un buffet très varié.

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Nous avons ensuite tout l’après-midi pour flâner dans les rues de Konstanz. Le marché de Noël est partout, même sur les bords du lac, où certains bateaux se transforment en magasins flottants.

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Au détour d’une rue, je tombe sur un magasin de chocolats suisses et j’en profite pour faire le plein ! Je sais que Peggy et Thierry vont apprécier.

La nuit tombe malheureusement très vite et tout le groupe se retrouve bientôt au car. Retour au bercail !

Dans la journée, j'ai reçu un texto de Peggy qui me demandait s'il était possible de lui rapporter du Meerrettich. Comme un Lidl se trouve juste à côté de l'hôtel, nous voici partis à quatre ou cinq faire des emplettes. J'en profite pour rapporter deux paquets de Spätzle.

 

À suivre

dimanche, 09 novembre 2014

206. La cage est ouverte

Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux,

Regardez-les s’envoler, c’est beau …

Comme ils ont l’air heureux, ces premiers Allemands qui franchissent la ligne de démarcation en ce jeudi 9 novembre 1989 ! Ils sont encore hésitants, n’y croyant pas tout à fait. Puis la rumeur se répand comme une traînée de poudre dans toute la ville et bientôt des milliers de Berlinois descendent dans la rue et se rendent aux différents points de contrôle. Il est trop tard pour les arrêter.

Les voici maintenant sur le Kudamm, l’avenue principale de Berlin-ouest, la vitrine étincelante d’un monde où ils aspirent de plus en plus à vivre. Ils n’ont pas encore conscience que tout ce qui brille n’est pas d’or, mais ils s’enivrent d’une liberté de mouvements qu’ils avaient perdue depuis déjà vingt-huit ans !

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Tout avait commencé dans la nuit du 13 août 1961 avec le début de la construction d’un mur pour séparer la zone sous contrôle soviétique du reste de la ville. La république démocratique allemande se vidait en effet peu à peu de ses habitants qui rejoignaient l’ouest en passant par les postes frontières situés dans Berlin.

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Devant la télé je suis médusée en voyant toute cette foule exulter. C’est un grand moment historique et j’aurais aimé le vivre en direct. Je pense en particulier à ce journaliste, Dieter, que j’avais rencontré à Berlin. Je l’avais revu quelques années plus tard sur les bords de la Baltique. Nous avions correspondu pendant quelques années. Je me souviens d’une lettre dans laquelle il m’écrivait :

Je reviens d’un séjour à Cuba. Le bateau a longé les côtes françaises et j’ai pensé à toi. 

Vingt-cinq années se sont écoulées depuis ce jour mémorable. Aujourd’hui l’Allemagne va fêter en grande pompe la chute du Mur.

J’ai retrouvé quelques photos en noir et blanc que j’avais faites en 1967 lors d’un séjour à Berlin.  Elles ne sont pas d’une grande qualité mais on ressent bien l’atmosphère qui régnait alors dans la ville :

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À l’époque j’étais allée voir ma correspondante Évelyne, qui habitait dans la partie Est. En 2001, je suis retournée sur les lieux, espérant retrouver sa trace. Mais sa famille n’était plus là et personne n’a pu me donner de renseignements.

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Une récente enquête a montré qu’un Allemand sur trois ayant vécu en RDA a la nostalgie de cette époque.

La liberté a toujours un prix … 

Pour en savoir davantage :

 

Le mur de Berlin

dimanche, 26 août 2012

178. Croisière sur le Rhin -2-


podcast

Mardi 21 août : de Rüdesheim à Düsseldorf.

 Ce matin, il n’y a aucun retardataire au petit déjeuner. La raison en est simple : nous allons traverser la plus belle partie de la vallée du Rhin, celle que l’on surnomme le Rhin romantique, avec tous les châteaux se dressant sur les collines, les petits villages pimpants au bord du fleuve, le rocher de la Lorelei, etc. 

 

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Bref, tout le monde est sur le pont supérieur dès 9h du matin. La petite laine est la bienvenue car le fond de l’air est particulièrement frais- pour ne pas dire glacial-.

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Le Rhin est encaissé et forme de nombreux méandres. À chaque méandre se trouve un ancien château fort, la plupart du temps restauré.

Les explications historiques nous sont données par haut-parleur.

 

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Quand le rocher de la Lorelei est annoncé, on sent une certaine fébrilité chez les passagers. Je me marre car, ayant déjà fait ce trajet il y a fort longtemps, je sais d’avance qu’ils vont être déçus ! En effet, la statue est ridiculement petite, située sur une île, et de surcroît, ce matin-là, elle était perdue dans la brume.

 

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Ich weiss nicht was soll es bedeuten,

Dass ich so traurig bin ;

Ein Märchen aus alten Zeiten,

Das kommt mir nicht aus dem Sinn.

Die Luft ist kühl und es dunkelt,

Und ruhig fliesst der Rhein ;

Ce beau poème d’Heinrich Heine (die Lorelei, 1824) fut mis en musique par le compositeur Friedrich Silcher en 1837. Voici la mélodie :

Guillaume Apollinaire reprit ce thème dans un poème écrit en 1902 :

À Bacharach il y avait une sorcière blonde

Qui laissait mourir d’amour tous les hommes à la ronde.

La suite ICI.

Peu après nous longeons la jolie ville de Koblenz (Coblence) située au confluent de la Moselle et du Rhin.

 

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Ce bol d’air matinal nous a ouvert l’appétit et tandis que tout le monde passe à table, le bateau continue sa route en direction de Köln (Cologne).

Le niveau du Rhin est assez bas, aussi le bateau est obligé de ralentir, ce qui fait que nous atteignons Cologne avec une heure de retard. La halte prévue de deux heures se réduit donc maintenant à un arrêt express d’à peine une heure !

 

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Avec Christine, nous décidons de nous débrouiller par nous-mêmes. C’est donc au pas de course que nous traversons la gare centrale. Un arrêt dans une Apotheke pour acheter du gel pour les mains, puis un autre arrêt dans une boutique de souvenir pour ,cette fois-ci, acheter de l’eau de Cologne, quelques photos de la cathédrale et retour au bateau, toujours au pas de course.

Bien sûr, c’est un peu décevant de ne pas pouvoir rester plus longtemps, mais ce sont les aléas de la navigation. Certains passagers ne semblent pas l’avoir compris. Ils n’auront qu’à revenir !

Je me souviens : c’était en 1969 et j’étais partie à Berlin en train. J’avais été fort impressionnée par la cathédrale de Cologne que l’on pouvait apercevoir puisqu’elle est juste à côté de la gare centrale. C’était au début du printemps mais il faisait froid. L’esplanade était déserte et je me sentais tellement petite au pied de cet imposant édifice sombre! Tout était nickel autour.

Aujourd’hui, il fait très chaud et une foule compacte est avachie sur les marches devant la cathédrale, bouffant des Hamburgers et sirotant du Coca. Le sol est jonché de papiers gras, de mégots. Ça fait débraillé tout ça ! Autre temps, autres mœurs.

Nous prenons encore du retard car un passager a perdu son portefeuille durant la visite. Par chance pour lui, il a été retrouvé, mais  il faut aller le chercher …

Adieu Cologne !  Je ne reviendrai pas.

Le bateau a repris sa navigation et nous, nous avons repris nos places à l’arrière, tout près du salon-bar.

Bientôt le haut-parleur vient nous rappeler à l’ordre :

Nous vous rappelons que ce soir a lieu la soirée de gala. Vous êtes invités à venir prendre l’apéritif à partir de maintenant au salon-bar. 

— Ah mince, c’est vrai ! Tu te changes, toi ?

— Bof, je n’ai pas tellement envie. Et toi ?

—C’est tout pareil. On n’a qu’à rester comme on est…

Je zieute de temps à autre pour vérifier le remplissage du salon. Vers 18h45, tout le monde semble être installé.

— Bon, on y va ?

 Discrètement on pénètre donc par l’arrière et on squatte une place légèrement en retrait de la piste de danse.

— Non mais je rêve ! T’as vu celle-là en robe longue décolletée ? Et l’autre, avec tous ces bijoux, on dirait un sapin de Noël.

La petite serveuse apporte des verres et des amuse-gueules.

Pour couronner le tout, la musique est en rapport avec l’évènement : répertoire de Clederman et Rieu. Là c’en est trop !

On grignote les biscuits et Christine boit son verre de jus de fruits.

— Tu es prête ? Allez, go !

Nous nous levons alors très dignement et traversons toute la salle en fête. Direction le pont supérieur où bien sûr il n’y a plus  personne. Ah si ! Un couple d’Italiens a fait comme nous.

Cela n’a pas manqué, on est venu nous chercher :

— Non, merci, mais on préfère rester ici.

Flûte alors, si on ne peut plus faire ce qu’on veut ! Ça me fait penser à la chanson de Trust : Antisocial, tu perds ton sang-froid.

Et tandis que Christine papote en anglais avec les Italiens, j’en profite pour faire des photos de complexes industriels au coucher de soleil !

 

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Nous atteignons Düsseldorf vers 21h.

À suivre

mercredi, 20 juillet 2011

147. Bilan d'une décennie -5-

 


podcast

Jeudi 16 août 2001 : nous quittons Weimar et la Thuringe pour rejoindre, au sud- ouest, la Forêt Noire. Passage aux abords d’Erfurt, Francfort et Friebourg.

Par l’intermédiaire du guide Michelin, je réserve une chambre à Kirchzarten pour deux nuits.

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Je n’ai pas de souvenir précis du trajet en voiture, si ce n’est que  j’avais toujours autant de plaisir à rouler sur les autoroutes et que, à la demande pressante de Peggy , je fis quelques pointes à 220Km/h… Oh, cela ne dura pas très longtemps car la tension est telle que j’avais l’impression que mes yeux allaient sortir de leurs orbites ! À une telle vitesse, il faut tout anticiper. J’étais sur la troisième file, pleins phares (c’est recommandé pour éviter un brusque décrochage d’une voiture à droite)   et  puis, soudain, j’ai pensé qu’un pneu pouvait éclater, qu’un boulon mal vissé pouvait se défaire etc. Bref, sagement, j’ai repris la file du milieu.

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L’hôtel restaurant où nous sommes descendues s’appelait le Sonne (Soleil). C’est fou comme cette appellation est courante en Allemagne pour les hôtels. Celui-ci était particulièrement gemütlich.

L’après-midi nous allons nous balader sur les bords du lac Titisee. C’est un endroit particulièrement touristique. Nous allons un peu plus loin, au bord du lac Schluchsee, beaucoup plus grand et plus sauvage aussi. Là, nous dénichons une petite guinguette au bord de l’eau pour le dîner.

Le retour à Kirchzarten s’avéra très compliqué : tout d’abord il faisait noir et je  ne suis pas à l’aise pour rouler la nuit. D’autre part il y avait des travaux sur la route et une déviation avait été mise en place. De chaque côté de la route les sapins semblaient surgir soudainement devant moi, me forçant à ralentir et derrière moi, les voitures commençaient à s’agglutiner ce qui ajoutait à mon stress.

— Pouf, je ne vois rien du tout !

— Eh bien ralentis !

— Oui, mais tu as vu derrière, les conducteurs s’impatientent.

Croyez-vous que Peggy m’aurait remplacée au volant ? Même pas ! Durant tout ce voyage qui représente environ 3252 km, elle n’aura conduit que 25 METRES , soit la distance séparant une pompe à essence du parking.

 

Finalement nous sommes quand même arrivées à bon port.

 

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Vendredi 17 août 2001 : le matin, visite des chutes d’eau à Triberg. Cette adorable petite ville est réputée pour ses coucous (pas les oiseaux mais les horloges). J’ai oublié où nous avons déjeuné, mais je me souviens que nous avions pris un plat particulièrement gras et j’ai eu bien du mal à digérer l’après-midi !

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Nous consacrâmes l’après-midi à la visite d’un musée en plein air à Gutach. Cet écomusée regroupe plusieurs anciennes fermes typiques de la région avec leur mobilier traditionnel. C’est un endroit particulièrement plaisant que je vous conseille vivement si vous avez l’occasion de passer dans le coin. Je mets un lien en bas de la note.

Le soir, nous dînons dans un autre restaurant. C’est notre dernière nuit en Allemagne.

 

Samedi 18 août 2001 : ayant quitté Kirchzarten vers 8h le matin, nous arrivons à Tours vers 16h30. Je laisse Peggy à son domicile et je rentre chez moi retrouver mon chat Popy, dont j’avais confié la garde à Claude, le copain de mon mari.

Personnellement je garde un excellent souvenir de ce voyage avec ma fille.

 

À suivre

L’écomusée de Gutach

mardi, 03 novembre 2009

392. Vingt ans déjà !

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C’était le 9 novembre 1989 : on apprenait avec stupéfaction que le Mur de la honte – c’est ainsi que l’on appelait alors le mur qui séparait Berlin en deux- était tombé sous les coups de pioches d’une foule en liesse. Des images inoubliables pour tous ceux qui ont connu, comme moi, la ville séparée par ce hideux mur le long duquel étaient enterrés tous ceux qui avaient risqué leur vie pour passer à l’ouest. Il me reste encore quelques mauvaises photos en noir et blanc qui ne font qu’accentuer le côté lugubre de cette période, et des souvenirs nostalgiques de voyages effectués en Allemagne  de l’est, la DDR (deutsche demokratische Republik).

Dans les années soixante, une atmosphère très étrange régnait dans cette ville. D’un côté il y avait Berlin-ouest avec ses lumières et son clinquant sur le Ku-Damm (les Champs Élysées berlinois), et de l’autre une ville encore dans les ruines de la dernière guerre  et où l’on avait construit d’affreux immeubles gris sur de larges avenues désertes aux noms très évocateurs ( Karl Marx, Lénine etc). D’un côté le capitalisme à outrance et de l’autre le communisme pur et dur.

La Postdamerplatz en 1967 :

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Mon premier voyage remonte à 1967 avec mes parents. Nous étions allés jusqu’à Berlin en voiture. Le passage du Rideau de Fer séparant l’Europe en deux blocs fut assez épique. Nous restâmes bloqués un certain temps à la frontière entre les deux Allemagne, dans un baraquement sordide, le temps que les Vopos désossent les sièges de la voiture, sous le regard furibond mais contenu tout de même de mon père. Ma mère fut prise d’un accès nerveux qui se transforma en crise de fou-rire. C’était bien le moment ! Quelques heures plus tard nous remontions finalement dans la voiture. En route pour Berlin… Durant notre séjour, nous sommes donc passés à Berlin-est en empruntant le fameux « Checkpoint Charlie » dans la zone américaine de la ville avec un visa d’une journée. Le contraste entre les deux parties de la ville était saisissant ! Au retour, j’ai bien cru ne pas pouvoir repasser le mur car sur mon passeport j’avais les cheveux longs et le douanier a passé bien du temps à me dévisager…

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L’année suivante je suis retournée une semaine à Berlin et j’en ai profité pour aller voir ma correspondante qui habitait dans la Templinerstrasse à l’est. Cette fois-ci j’ai emprunté le métro. Les stations venant de Berlin-ouest étaient naturellement hors service et gardés par des soldats en armes avec des chiens policiers. J’avais apporté à mon amie des disques de musique à la mode alors. Avec le recul, je me dis qu’elle n’a surement pas eu l’occasion de les écouter ( trop dangereux).

En 1969, troisième voyage en Allemagne de l’est. Cette fois-ci, je suis partie avec mon amie Francine. Nous nous étions inscrites pour suivre des cours d’allemand à l’université de Greifswald, tout au nord de l’Allemagne, près de la frontière polonaise. À la descente du train une charrette à bras nous attendait pour réceptionner nos valises et nous avons traversé la ville à pied. Je soutenais mon amie en larmes qui avait craqué nerveusement et qui voulait rentrer en France. Mais quand on est jeune, on s’adapte à tout… Et puis, ce n’était quand même pas la fin du monde. Certes, nous n’avons pas toujours mangé à notre faim, certes il y avait des rats dans les dortoirs, certes on nous a obligés à manifester contre la guerre au Vietnam. Mais nous sommes revenues avec une expérience intéressante et ça mérite bien quelques sacrifices.

Et puis, en 1987, lors d’un voyage à Poznan, en Pologne, j’ai retraversé l’Allemagne de l’est. Les baraquements à la frontière avaient disparu, même si le contrôle était toujours aussi oppressant. D’ailleurs ma fille âgée de 15 ans à l’époque, eut, elle aussi, sa crise de fou-rire nerveux lors du  contrôle des passeports. Il est vrai que le douanier avait une tête à jouer dans un film d’espionnage.

Enfin en 2001, je découvre la ville réunifiée. Ça fait tout drôle ! Le « bling-bling » se situe maintenant sur la Unter den Linden… Qu’en est-il des espoirs de 1989 ? Beaucoup de déception je pense de constater que dans ce monde il n’y a pas de système parfait, et que, au final, le communisme n’avait pas que des mauvais côtés… Autrefois on construisait des murs pour empêcher les gens de fuir, aujourd’hui les murs sont érigés pour les empêcher de rentrer. On peut se dire que tant qu’il y aura des hommes il y aura des murs faits pour les séparer.

Si ce sujet vous intéresse, je vous conseille de regarder l’excellent reportage de Patrick Rotman sur « Un mur à Berlin » ce soir sur France 2, suivi par le tout autant excellent film de Wolfgang Becker  « Good Bye Lenin » !

 

De mon côté, j’ai réuni quelques photos dans un diaporama :