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jeudi, 01 juillet 2010

247. De Moscou à Pékin-24-

Dimanche 6 juin : à l’assaut de la Grande Muraille

 Nous quittons l’hôtel à 8h30 en direction de la Grande Muraille. En principe j’aime bien savoir à quel endroit précis on va. Mais là, je ne sais pas exactement pourquoi, je me suis laissé guider. Je ne me souviens même plus du temps que l’on a mis pour arriver… Je sais qu’en chemin on s’est arrêté pour visiter une boutique de « cloisonnés ». Le cloisonné est un art utilisant les émaux de couleur sur une surface en cuivre ou en bronze (voir ICI).

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N’étant pas particulièrement intéressée, je suis allée faire des photos de quelques statues qui étaient à l’entrée du magasin, sous un préau. Vous pouvez voir les photos ICI.

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Nous voici maintenant au pied de la grande muraille. En fait, je n’imaginais pas que l’on allait devoir grimper ! Naïvement je pensais que le car nous menait jusqu’en haut et que, de là, on ferait une petite balade, tranquillou …Mais pas du tout !

— Pour les sportifs, c’est à gauche, pour les promeneurs c’est à droite, explique alors Gaston.

— Et pour les paresseux ?

Les sportifs, il y en eut trois je crois (Noël, Mickaël et Rachèle).

Je ne me sentais pas l’envie de grimper pour grimper. Aussi, en compagnie de Monique, nous avons escaladé une centaine, non, une cinquantaine… allez soyons franches, une petite dizaine de marches jusqu’à une terrasse d’où nous pouvions observer les autres. Au bout de quelques minutes, nous avons bientôt été sollicitées par des Chinois qui voulaient se faire prendre en photo avec nous. Puis ce fut la véritable émeute ! PHOTO , PLEASE, PHOTO …

Nous ne savions plus où donner de la tête et du sourire ! Pour un peu la télé serait venue.

C’est sans doute ça la gloire. 

Nous en eûmes bien vite marre de servir de cobayes, de tenir dans nos bras des marmots braillards et morveux, de poser en compagnie de vieux édentés.

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Aussi nous sommes redescendues (de nos quelques marches) pour aller visiter un petit temple situé  en contre bas, puis prendre un pot à la terrasse d’un café tout proche.

C’est donc reposées et rafraîchies que nous avons accueilli les autres membres du groupe, suant eau et sang !

Ce n’est pas le tout, mais on irait bien manger ?

Ah la la, dans quel endroit sommes-nous tombés ! La cantine à touristes …Imaginez le parking d’une grande surface totalement rempli de cars pour touristes. Pour atteindre le restaurant il nous faut traverser un magasin de souvenirs, impossible de l’éviter !

Autant vous dire que tout cela me met de fort mauvaise humeur.

Mais nous partons maintenant visiter les tombeaux des empereurs Ming. En consultant Wikipédia, j’ai pu constater que nous étions à environ 50km de Pékin.

 Mais revenons à la grande muraille. Etes-vous prêts à grimper ? N’oubliez pas de prendre une bouteille d’eau…  

samedi, 26 juin 2010

239. De Moscou à Pékin-21-

Vendredi 4 juin : arrivée à Pékin.

Nous voici donc au terme de ce voyage de 7832km en train. Savourez-en  les derniers instants :

Peu avant d’arriver à Pékin, nous traversons une région montagneuse, la voie ferrée ondule au travers de vallées encaissées, nous franchissons de nombreux ponts et passons sous d’interminables tunnels. Enfin voici la banlieue, grouillante de vie, puis les premiers immeubles en chantier, les grandes artères où la circulation est déjà importante.

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Tout le monde descend. 

 

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—  Bienvenue en Chine, j’espère que vous avez fait bon voyage.

 C’est Gaston qui parle, notre guide pour le séjour. Il ne s’appelle sans doute pas Gaston mais il a choisi ce pseudo qui lui va bien d’ailleurs. Gaston et son petit drapeau rose, à ne surtout pas perdre des yeux au risque de se retrouver totalement perdu parmi la nuée de gens qui débouchent de tous les coins de la gare centrale.

— Restez « groupir », suivez mon drapeau !

Youri fait fonction de voiture balai.

Il est un peu plus de 14h et tout de suite les visites commencent. Quelque peu défraîchis et le ventre vide, nous voici bientôt dans un vieux quartier de Pékin, ces fameux « hutongs » si typiques à la capitale et qui sont démolis à tour de bras pour laisser place à des  barres d’immeubles archi-modernes mais sans aucune âme.

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Elle est très agréable cette balade en pousse-pousse, même si le fait que le conducteur du vélo soit à l’avant m’empêche de photographier. Nous pénétrons à l’intérieur d’une de ces maisons. Elles ont beaucoup de charme, même si le confort y est sommaire. C’est calme, reposant, et on en oublierait presque les effluves qui viennent nous chatouiller le nez de temps à autre. Mais après tout, quand on a supporté l’odeur du souk des teinturiers à Fès ou mieux, l’odeur du quartier des pêcheurs à Saint-Louis du Sénégal, tout ceci parait presque anodin.

Pourquoi d’emblée une visite, pensez-vous peut-être ?

Eh bien parce qu’à Pékin la circulation est devenue un véritable casse-tête et comme notre hôtel se trouve un peu excentré, il parait logique de faire cette balade. Un seul reproche : ne pas avoir eu le temps de flâner dans ce quartier typique car c’est bien là que se trouve la véritable authenticité, au cœur de  ces ruelles paisibles, avec ces gens simples et chaleureux. Le Pékin moderne ne présente aucun intérêt, on voit la même chose dans toutes les grandes villes. Malheureusement ce sera le seul instant trop bref à mon goût où l’on pourra musarder un peu.

 

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Maintenant nous rejoignons l’hôtel. Bonne surprise, c’est un haut de gamme, avec voiturier en gants blancs (bon d’accord on n’est pas en voiture, m’enfin quand même, ça classe tout de suite !), groom en tenue bleu-pâle. Nos bagages sont déjà arrivés, pris en charge dès la descente du train.

Bon, ça n’est pas le tout, mais on irait bien manger, je commence à avoir faim !

Après une courte pause durant laquelle on se rafraîchit et on se change, le groupe se retrouve à la réception. J’ai déjà changé de l’argent et acheté des timbres.  L’euro vaut actuellement 8 yuans.

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Je profite de la présence de Gaston pour lui demander s’il pourrait me trouver un jeu de Mah-jong un vrai, de bonne qualité. Il s’en charge et me tient au courant.

— Allez les cheminots, en route pour le restaurant !

Je n’ai aucune idée de l’heure, sans doute aux alentours de 18 ou 19h.

Là encore une agréable surprise nous attend. Nous allons dîner dans un très bon restaurant, au service irréprochable, mais surtout –et ce qui compte essentiellement- nous dégustons une variété infinie de plats tous plus subtils les uns que les autres, servis sur un plateau tournant au milieu de la table.

Après ce moment de pur bonheur, nous rejoignons le car qui nous ramène à l’hôtel.

 

À suivre

samedi, 19 juin 2010

230. De Moscou à Pékin-14-

Avertissement : si vous mettez la musique, ne soyez pas surpris par ce que vous allez entendre. Tout est parfaitement normal, ne paniquez pas, c’est du folklore mongol !

podcast
 
Dimanche 30 et lundi 31 mai, dans le Transsibérien, de Soukhe-Bator à Oulan-Bator.

 Nous changeons l’heure à nos montres et nous nous mettons à l’heure mongole : il est donc 21h45 lorsque le train s’arrête en gare de Soukhe-Bator, petite ville servant de poste frontière. Dans le train Youri nous a distribué de nouveaux papiers que l’on a eu le temps de remplir avant la frontière.

Les gardes frontaliers montent dans le train. Celui qui semble être le chef nous intime l’ordre de baisser les stores des compartiments ! Le contrôle débute mal : il fait du zèle dans le premier compartiment, prétextant que les papiers sont mal remplis et que nous devons inscrire les devises en notre possession. Il commence déjà à réclamer de l’argent. Visiblement il est ivre et veut nous impressionner. Mais Youri a l’habitude et ne se laisse pas faire. Il lui rétorque que les papiers sont correctement remplis et qu’il va devoir en aviser son  supérieur si celui-ci continue à faire du chantage. Dans le coup, le garde se calme aussitôt. Nos passeports sont ramassés et nouvelle attente … Une heure, deux heures ? À vrai dire, je ne sais plus.

Finalement le train repart et tout le monde s’endort…

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Au réveil, c’est la découverte ! Nous sommes en Mongolie et le paysage a radicalement changé. Si en Sibérie on pouvait se plaindre d’une certaine monotonie, là c’est carrément le grand vide ! Il n’y a rien, hormis un troupeau de temps à autre et quelques yourtes d’où s’échappent une fumée blanche.

La Mongolie ! Un territoire vaste comme trois fois la France avec une densité de population de moins de deux habitants au km2. Un tiers du pays est occupé par le désert de Gobi. C’est un des pays où le climat continental est le plus fort au monde. L’hiver la température peut facilement atteindre les -40°. L’été on frôle les +40° dans le désert de Gobi. L’hiver dernier a été particulièrement rigoureux et de nombreux troupeaux sont morts de froid. Pour les amateurs d’histoire et de géographie, cliquez sur le lien suivant, ICI. 

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Nous atteignons la capitale, Oulan-Bator,  aux environs de 7h30. Nous quittons à regret le train. Une jeune guide, prénommée Irma, nous attend sur le quai. Elle est charmante ! Elle nous conduit bientôt vers le car qui nous emmène prendre un COPIEUX petit déjeuner dans un restaurant très chic. Ah, le régal !...

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Ensuite, avant de rejoindre notre hôtel, le car nous emmène sur une colline d’où l’on aperçoit toute la ville. Une ville en pleine construction, une ville qui évolue à une très grande vitesse, en fait la seule grande ville de la Mongolie. Elle attire forcément les plus démunis et les faubourgs ressemblent un peu aux bidonvilles de toutes les grandes villes. Elle n’a rien de particulier cette ville, je dirai même plus, elle est moche (hormis la place centrale).

Deuxième arrêt dans un magasin de cachemire. Les vêtements en cachemire sont la principale spécialité du pays. L’arrêt s’éternise un peu à mon goût car je ne suis pas du tout  intéressée par tout ce qui touche à la mode vestimentaire, mais je conçois très bien que l’on puisse avoir un tout autre jugement.  Au bout d’une bonne heure (quand même !) nous reprenons le car qui nous emmène cette fois-ci à notre hôtel, le Bayangol.

J’avais tellement hâte de filer sous la douche que j’en ai oublié mon sac à dos, posé dans l’escalier à côté la réception. Il s’est bien écoulé dix bonnes minutes avant que j’en prenne conscience ! J’ai eu brusquement une montée d’adrénaline car tous mes papiers et mon argent se trouvaient à l’intérieur. Par chance, le sac avait été trouvé et porté à la réception ! Je profite de cet arrêt à la réception pour changer de l’argent et acheter des timbres.

  

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La monnaie du pays est le tugrik. 1 euro = 1650 tugriks.  Même en changeant une somme relativement faible, on se retrouve bientôt avec un nombre considérable de billets ! J’aperçois avec plaisir que l’hôtel possède Internet. C’est d’ailleurs de là que le soir même je postais un message sur mon blog.

 

Il est maintenant 11h et nous avons deux heures de battement avant de partir à la découverte d’Oulan-Bator, le temps d’ouvrir la valise, se laver, se changer, se faire tout beau quoi ! 

Diaporama : Le Transsibérien, de Naouchki à Oulan-Bator.

 

À suivre

vendredi, 18 juin 2010

228. De Moscou à Pékin-13-

Dimanche 30 mai, dans le Transsibérien, d'Irkoutsk à Naouchki.


podcast
Étapes : Slioudianka, 5312km - Oulan-Oudé, 5640km - Zaudinsky, 5655km - Zagustay, 5769km - Naouchki, 5902km.

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Je me réveille au moment où le train quitte Irkoutsk, je ne verrai donc que la banlieue dans la pénombre. Peu à peu, le jour se lève. Nous guettons avec impatience l'apparition du lac Baïkal que le train va longer sur environ deux cents kilomètres.

— Ça y est, je l'aperçois !

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Le lac Baïkal, le plus grand et plus profond lac au monde. Il mesure 636km de longueur sur 60km de largeur. Sa profondeur peut aller à certains endroits jusqu'à 6 000 mètres ! Nous le découvrons au petit matin, chargé de glaces. C'est magnifique.

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Parmi les nombreuses espèces de poissons évoluant dans ses eaux, on trouve l'omoul. Ce poisson a la particularité d'émettre un cri perçant lorsqu'on le sort de l'eau. Il ressemble au saumon et se consomme fumé.

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Le train s'arrête à Oulan-Oudé aux alentours de 8 heures. Cette ville est la capitale de la république semi-autonome de la Bouriatie.

À Zaudinsky la ligne bifurque vers le sud pour rejoindre la Mongolie. Nous allons bientôt quitter la Sibérie. À 13h30 nous atteignons Naouchki, dernier arrêt avant la frontière.

— Tout le monde descend !

Cette petite ville paisible sert de poste-frontière russe. Premier contrôle durant lequel nous donnons nos passeports et nous remplissons une fiche de sortie de territoire. Maintenant il ne reste plus qu'à attendre ...

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Youri nous conduit faire une balade dans les rues de la ville. Hormis la gare fraichement repeinte et un autre bâtiment un peu plus loin, tout le reste me parait un peu délabré. Seule la rue principale est goudronnée et ça me rappelle étrangement les petites villes d'Allemagne de l'est dans les années soixante. Les vaches se baladent tranquillement dans les rues, broutant deci-delà quelques rares touffes d'herbe entre les détritus de toutes sortes jonchant le sol. C'est à peine si nous croisons une dizaine de personnes, principalement dans les deux magasins dénommés fièrement Supermarché mais qui font plutôt penser à des genres d'entrepôts assez crasseux. C'est le moment de dépenser les derniers roubles car après nous ne pourrons plus nous en servir. Je me ravitaille alors en cigarettes et en vodka. En tous les cas une chose est sûre : ce n'est pas ici que je viendrai passer mes vieux jours !

Retour à la gare, il est 18 heures ...

Nous remontons dans le train, les gardes frontaliers repassent nous donner les passeports. Un grand gaillard à la mine patibulaire, vêtu d'un treillis et chaussé de rangers, surgit soudain dans le compartiment et nous intime l'ordre de soulever les banquettes. Puis il grimpe au niveau supérieur pour vérifier qu'il n'y a personne dans le renfoncement destiné à recevoir les valises. Dans le wagon, les plafonds des toilettes sont également fouillés. Ne parlons pas du toit du train qui a été investi par toute une troupe et le dessous du train observé à l'aide de miroirs ! des fois que ... Que quoi d'ailleurs? ON SE LE DEMANDE. Décidément, les habitudes prises sous le régime soviétique sont tenaces.

Le train s'ébranle. Adieu la Russie ! Finalement elle est bien conforme à l'image que j'en avais.

À peine le train a-t-il parcouru une vingtaine de kilomètres qu'il s'arrête à nouveau. Cette fois-ci, nous pénétrons en Mongolie.

 À suivre

jeudi, 17 juin 2010

226. De Moscou à Pékin-12-

Samedi 29 mai, dans le Transsibérien, de Novossibirsk à Irkoutsk.

 
podcast

Étapes : Mariinsk, 3713km - Bogotol, 3846km - Atchinsk, 3914km - Krasnoïarsk, 4098km - Zaozernaïa, 4265km - Ilanskaïa, 4377km - Taïchet, 4515km -Nijneoudinsk, 4678km - Zima, 4934km -  Irkoutsk, 5185km.

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Vers 7 heures, nous arrivons à Krasnoïarsk, puis à Ilianski vers 11 heures trente. Quelques Mongols quittent alors le train.

Après avoir acheté de quoi manger sur le quai d'une des gares, nous faisons la dinette dans le compartiment de Marthe et Monique. Ces dames qui ont payé un supplément pour avoir un compartiment double ont de la place pour nous recevoir. Leur compartiment, dit de première classe, est en fait identique au nôtre. La seule différence est qu'elles sont deux au lieu de quatre !

Au menu : tomates et concombres crus, une boîte de pâté H. en provenance de Bretagne et apportée par Marthe, un bocal de cornichons russes acheté par Jeannine ainsi qu'une plaquette d'apéricubes, un restant de pirojkis au chou et enfin des gaufrettes que Noël a également trouvées dans une boutique de la gare précédente. Côté boisson, nous avons prévu un stock de sachets de thé et de café suffisant pour la durée du voyage en train.

Après un tel gueuleton, on ne peut que faire la sieste !

Vers 16 heures trente, le train entre en gare de Taïchet.  C'est dans cette gare que la voie se scinde en deux : le véritable Transsibérien file vers le sud-est en direction d'Irkoutsk tandis qu'une autre voie continue plus au nord, en direction de Bamovskaïa.

Depuis hier un nouveau phénomène est apparu : nous avons les pieds et les chevilles qui enflent de façon anormale ! Cela est probablement dû à notre immobilisme. Aussi on assiste à des scènes de jambes en l'air assez cocasses. Rien à voir avec une partie de jambes en l'air, ne vous méprenez pas sur les termes employés !

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L'arrivée à Irkoutsk est prévue au milieu de la nuit. Après Irkoutsk, la voie s'oriente plein sud en direction de Slioudanka et ... du lac Baïkal, mais ce sera pour demain !

 

À suivre