jeudi, 15 septembre 2011
196. Bilan d'une décennie -41-
Nous voici donc dans la baie d’Along située dans le golfe du Tonkin.
Deux villes se font face, Bai Chay la touristique et Hon Gay l’industrieuse, séparées par un pont suspendu tout neuf, à la forme stylisée d’une jonque à voile et construit par les Japonais.
Depuis 1994 les deux villes ont été réunifiées pour former Along-ville (ou Along-city).
En 1993, l’UNESCO a classé l’endroit au Patrimoine mondial de l’humanité.
Près de trois mille pains de sucre émergent de l’eau et forment un paysage à la fois étrange et envoûtant, baigné dans une brume quasi permanente. Mon père en gardait un souvenir fabuleux.
Aujourd’hui, la région est en plein bouleversement. Les constructions et les hôtels sortent de terre comme des champignons. Il est certain que dans quelques années la baie d’Along deviendra un de ces lieux où l’on côtoie plus de touristes que d’autochtones. Mais pour l’heure, la ville de Bai Chay où se trouve notre hôtel commence tout juste sa mutation et il est certain que le marché local, situé au pied de notre hôtel peut compter ses jours d’existence.
Au départ, nous pensions qu’il s’agissait d’un bidonville. Mais je vous en reparlerai plus loin…
Pour l’instant nous passons à table dans un restaurant en face de l’hôtel Sunlight où nous allons passer notre première nuit. Après le déjeuner, le guide nous propose une balade en car le long de la baie.
Nous longeons la côte puis nous traversons le pont suspendu qui vient tout juste d’être inauguré. Au retour, le car nous laisse dans le centre de Bai Chay et nous rentrons seuls à pied jusqu’à l’hôtel, histoire de s’imprégner de l’atmosphère locale.
Nous croisons un groupe d'ouvriers qui veulent absolument qu'on les prenne en photo. Voilà, c'est fait !
Plus loin, un groupe de femmes est en train de désherber un terrain vague.
On devine sous le foulard un regard malicieux !
La première chose qui nous frappe c’est évidemment la circulation ! Beaucoup de vélos et de motos qui klaxonnent à tout bout de champ. Pratiquement aucun feu et à priori pas de code de la route. On double aussi bien à droite qu’à gauche. Nous apprendrons très vite à nos dépens que pour traverser une rue, il faut s’engager tranquillement et ne pas s’occuper de ce qui se passe autour. C’est la seule façon d’arriver sûrement de l’autre côté de la chaussée.
Nous passons tout près de l’hôtel Halong I, un bel édifice colonial datant de 1935 et où Catherine Deneuve séjourna lors du tournage du film « Indochine » en 1991.
Au loin, nous apercevons les pains de sucre baignant dans une légère brume et le trafic des bateaux dans la baie. Les jonques à voile ont maintenant disparu du paysage, remplacées par les jonques à moteur plus rapides mais plus polluantes aussi ! Cependant elles gardent toutes leurs voiles pour la décoration et elles sont hissées pour le décor et la photo.
Mais revenons à notre balade : nous bifurquons sur la gauche, dans une ruelle qui devient de plus en plus étroite et lugubre. Nous nous retrouvons alors dans un enchevêtrement indescriptible de baraques d’où sortent pêle-mêle poulets, cochons, chiens, hommes, femmes enfants. Au milieu du chemin coule le caniveau récupérant tous les immondices. Le coin est infesté de moustiques. Nous nous retrouvons bientôt au cœur du marché couvert que nous avions pris au début pour un bidonville. Nous voulions de l’authentique, nous sommes en plein dedans. C’est certainement le marché le plus sale que nous ayons vu durant tout notre séjour. Mais cela valait quand même le coup d’œil ! Il est certain qu’à plus ou moins long terme il est condamné à la destruction.
Il est 18h quand nous arrivons à notre hôtel, au moment même du coucher du soleil.
Le soir, nous dînons en ville et coucher à 21h.
[Je pense que depuis cinq ans, la région a beaucoup changé, le tourisme se développant à une rapidité vertigineuse].
A suivre…
19:35 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voyage, vietnam, along
mardi, 13 septembre 2011
195. Bilan d'une décennie -40-
L'année 2006 se termine sans anecdotes particulières à raconter.
Je commence l'année 2007 avec une bonne bronchite, juste au moment où je pars pour le Vietnam.
Samedi 6 janvier 2007, 6h30 du matin : Peggy est à l'heure, elle m'emmène jusqu'à la gare de Saint-Pierre-des-Corps pour prendre le TGV de 7h23. À peine trois heures plus tard me voici arrivée à Roissy. Toujours le même grand foutoir, un va-et-vient incessant de gens qui se croisent, les uns stressés, les autres fatigués, en partance ou en retour du monde entier. C'est étrange mais on a l'impression que cet aéroport est en chantier permanent. Si vous rajoutez qu'il ne se passe pas un jour sans qu'une alerte à la bombe soit annoncée, vous imaginez aisément le chaos. Naturellement l'alerte a lieu au moment même où je m'apprête à prendre l'escalator qui me conduit du Terminal B AU Terminal C:
— Reculez messieurs dames s'il vous plait ! Bouclage de la zone.
Panique des voyageurs qui étaient déjà à la bourre. Pour ma part, j'ai prévu une bonne marge ce qui me permet de trouver sans stresser un autre moyen d'accès de B à C.
Reste maintenant la pénible opération d'enregistrement des bagages. Ici les comptoirs gèrent indifféremment tous les départs. C'est ainsi que je me suis retrouvée coincée entre un voyageur qui partait pour Mexico et un autre pour Conakry. Durant l'attente, je fais la connaissance de deux jeunes femmes qui se rendent à Hué. Elles travaillent toutes deux à la Compagnie des Eaux et ont pris une semaine de congé sur leur temps de repos pour apporter leurs connaissances techniques sur le traitement des eaux aux Vietnamiens. Une façon efficace et intelligente d'aider le pays !
Dans l'avion, un Boeing 777, nous nous retrouvons sur la même rangée. Malheureusement nous ne continuons pas très longtemps notre conversation car j'avais avalé un somnifère et j'ai alors sombré dans une profonde léthargie durant environ cinq heures. Au réveil, je pensais que nous approchions d'Hanoï, mais hélas, il restait encore 8 heures de vol. Cela m'a plongée alors dans une profonde déprime.
Dimanche 7 janvier, 7h30 du matin : aéroport d'Hanoï.
Good morning Vietnam !
Sitôt ma valise récupérée, je me précipite en dehors pour fumer une cigarette. Oups ! une étrange sensation d'étourdissement me saisit alors et je dois allumer une seconde cigarette pour retrouver mes esprits.
Bon, ce n'est pas le tout, mais il faut maintenant que je retrouve les autres participants à ce voyage. Facile car le hall d'arrivée s'est vidé et il ne reste plus qu'un petit groupe à la mine fripée.
— Bonjour messieurs dames ! Le guide qui se présente a une bouille toute ronde et s'appelle Thien. Nous sommes 19 au total , 7 couples et 5 célibataires.
Nous embarquons à bord d'un bus et nous voilà partis en direction de la baie d'Along, située à environ 150km d'Hanoï. Le temps est relativement doux (environ 16°) et le soleil brille faiblement. Nous traversons une campagne verdoyante où s'activent des hommes et des femmes dans les rizières. Les femmes portent très souvent un foulard qui leur cache une partie du visage. C'est pour se protéger de la pollution mais également pour éviter l'effet des rayons du soleil sur la peau. Contrairement à nous, les Vietnamiennes apprécient les teints clairs.
Nous n'avons pas parcouru cinquante kilomètres que déjà nous nous arrêtons pour la visite d'une poterie. Je vous dirai franchement que cette visite, bien que très intéressante, n'a pas beaucoup motivé le groupe plutôt enclin à rejoindre rapidement l'hôtel pour se rafraichir.
Un peu plus loin, au bord de la route, nous apercevons des motos qui transportent des cochons. Ils sont bien vivants, ces pauvres cochons, ils couinent de toute leur force et pour les faire taire, le conducteur leur tord les oreilles. Le cochon du niveau supérieur se met alors à uriner et inonde son collègue de l'étage inférieur !
Nous atteignons Bai Chay pour le déjeuner.
À suivre
20:22 Publié dans Croque mots, Voyages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voyage, vietnam
lundi, 22 décembre 2008
En voiture tout le monde, fermez les portières !
Ce soir j’ai découvert par hasard, mais avec beaucoup de plaisir un documentaire sur « le petit train du Yunnan », documentaire proposé par Arte (cela va de soi) et qui nous fait découvrir l’itinéraire de cette voie ferrée qui reliait autrefois le Tonkin (Vietnam du nord) à la Chine. Construite en 1910 par des ingénieurs français, cette voie ferrée reliait le port d’Haiphong (au Vietnam) à Kunming, capitale de la province du Yunnan en Chine.
J’ai enfin pu voir à quoi ressemblaient les paysages de cette contrée du nord-Vietnam puisque j’ai parcouru le trajet de Hanoï jusqu’à Lao Cai, terminus pour les voyageurs. Cela m’a rappelé de bons mais mouvementés souvenirs de ce voyage effectué durant toute une nuit. Le train longe le fleuve Rouge sur une grande partie de l’itinéraire. Nous avons débarqué en catastrophe au petit matin dans la ville frontière de Lao Cai.
La gare de Lao Cai et les restaurants sur la place. Oh, un Terminus !
Le pont qui enjambe la rivière Nanxi Hé sert de frontière entre les deux pays. De l’autre côté, on aperçoit la ville chinoise de Hékou.
Le pont sur la rivière et une affiche en chinois.
Demain soir le reportage montrera l’itinéraire jusqu’à Kunming : 107 ponts, 155 tunnels à traverser !
J’ai trouvé une vidéo intéressante où l’on voit une petite partie du trajet en Chine. Vous noterez combien l’architecture de ces petites gares a gardé toute son authenticité française ! Pour un peu, on dirait la gare de Trifoullis-Les-Oies. C'est ICI.
Le reportage est accompagné de séquences de films remarquables tournés par le consul français de l’époque, Auguste François.
Enfin, pour ceux d'entre vous qui seraient intéressés par le sujet, j'ai trouvé un livre avec des photos.
Il s'agit de "Un chemin de fer au Yunnan- L'aventure d'une famille française en Chine", de Pierre Marbotte, aux Editions Sutton.
En attendant, pousse donc !
21:34 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : chemin de fer, yunnan, chine, vietnam, auguste françois
mardi, 28 octobre 2008
Connaissez-vous le panga ?
Jusqu'à ce que Jocelyne m'envoie un mail à propos du panga, je n'avais encore jamais entendu parler de ce poisson. Et pourtant, il parait que c'est la grande nouveauté sur les étals de nos poissonniers, de beaux filets bien blancs d'un poisson dont personne n'a vu la tête. Et pour cause !
Ce vulgaire poisson-chat vit à l'état sauvage dans le delta du Mékong. Comme toutes les espèces de poissons-chats, c'est un vorace, il bouffe n'importe quoi, de préférence de la merde, vit en surpopulation, est très résistant et prolifique.
Bref, il s'est trouvé des petits malins qui ont flairé la bonne affaire. Depuis quelques années donc, le panga est élevé dans des fermes aquatiques installées sur le Mékong. On le shoote avec des farines pour le moins douteuses, on fait pondre les femelles quand on le souhaite ( et non plus d'avril à novembre comme cela se passe naturellement). Pour faire pondre la femelle, on lui injecte par piqûre une dose d'hormones que les femmes enceintes produisent au moment de l'accouchement. Il fallait oser tout demême !
Ensuite des petites mains expertes vous lèvent les filets, enlèvent toutes traces de peau et de merde et hop ! C'est expédié chez nous à des pris défiant toute concurrence ( 9,50 euros le kilo).
Ah, j'oubliais de préciser que les Vietnamiens n'en mangent pas.
Allez, bon appétit !
Quelques liens intéressants sur le sujet :
14:24 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : poisson, panga, vietnam
mardi, 07 octobre 2008
Raffinement chinois
La télé est allumée dans le salon et de mon bureau je viens d'entendre l'émission sur les animaux (France3). J'ai tendu l'oreille lorsqu'on a parlé des ours à collier. Cet animal qui vit principalement en Chine est considéré comme une espèce menacée et en voie de disparition dans la nature.
Les Chinois ont créé des "fermes" pour ces ours, quelle délicate attention direz-vous.
Détrompez-vous ! Si les Chinois élèvent les ours, c'est uniquement dans un but lucratif. Ils enfoncent un cathéter dans la vésicule biliaire de ces malheureux animaux pour en ponctionner de façon régulière la bile, qui, dans leur médecine, sert ensuite à soigner diverses maladies. Il serait temps qu'ils se mettent à la page ! Des médicaments existent qui soignent ces maladies. Inutile alors de continuer de telles pratiques moyenâgeuses !
J'ai cherché vainement une photo d'ours à collier dans mes archives. Quand soudain, j'ai repensé à ce que j'avais vu au Vietnam. C'était à Dien Bien, dans un hôtel que le guide du routard avait enlevé de son édition de 2007 en raison de son comportement offensant envers les animaux et les ours en particulier. Dans le guide, on invitait les touristes à boycotter cet hôtel parce qu'il pratiquait cette torture dans un recoin du jardin. Or c'était justement l'hôtel où nous étions descendus. J'en profite pour vous donner le nom : c'est le Muong Thanh.
Ils se gardent bien de montrer cet affreux enclos où étaient regroupés les ours !
Avec deux autres amis, nous sommes partis à la recherche de ces ours. Nous les avons trouvés dans de sordides cages, cachés derrière un mur. Les photos ne sont pas très bonnes car je me suis dépêchée de les faire avant qu'on nous découvre. Je pense que notre présence dans ces lieux aurait été plutôt mal vue !
14:17 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ours, chine, vietnam, torture