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jeudi, 06 novembre 2008

Quelques coups de griffes au passage

J'ai fini la lecture du livre de Simone Veil. Je m'attendais à quelques petites piques lancées au passage sur tel ou tel homme politique. Et bien, je suis restée sur ma faim, sauf toutefois pour une personne qui, à deux reprises, se retrouve égratignée par la plume de Mme Veil.

« ... (prénom et nom de la personne à découvrir) que je connaissais alors à peine et auquel je faisais confiance, tant il m'était apparu intelligent et dynamique, venait de me donner la vraie mesure de son caractère, capable en quelques jours d'énoncer avec la même assurance une chose et son contraire, uniquement préoccupé de son propre avenir qui, depuis sa jeunesse, ne porte qu'un nom : l'Élysée.

Le personnage demeure incompréhensible si l'on ne tient pas compte de cette donnée essentielle : il est convaincu qu'il a été touché par le doigt de Dieu pour devenir président. C'est une idée fixe, une obsession à laquelle il est capable de sacrifier principes, alliés, amis. Comme tous ceux qui sont atteints de ce mal, il se figure les autres à son image : intriguants et opportunistes. (...)

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Je fis part des travaux du Haut Conseil à l'Intégration, en insistant sur l'urgence de positions claires sur les questions concernant les étrangers. Le débat s'engagea. Je me suis un peu enflammée, rappelant qu'il fallait avancer sans crainte sur toutes ces queqtions de société. Je trouvai que ...(nom du parti politique) demeurait trop timide, trop soucieuse de ne pas heurter la droite, et que le temps était venu de se définir clairement. Quelle ne fut pas alors ma surprise d'entendre ...(prénom et nom) m'en faire le reproche. « Avec de telles idées gauchistes, vous allez faire fuir notre électorat !» m'a-t-il soudain lancé. Je ne me le suis pas fait dire deux fois. La réunion devait se poursuivre l'après-midi. Je n'y suis pas retournée.

J'ai ainsi quitté ...(nom d'un parti politique), sans regrets. Je devrais plutôt savoir gré à...(prénom et nom) de m'avoir pratiquement mise à la porte. Tout bien pesé, je n'étais pas faite pour de telles pratiques. Je manque de la souplesse nécessaire et, de surcroît, je suis incapable de travestir mes convictions. À partir de ce moment, je n'ai plus fréquenté aucune formation politique.»

A votre avis, de qui parle t-elle ? Je précise qu'il ne s'agit pas de Nicolas Sarkozy.

12:18 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (11)

mercredi, 05 novembre 2008

Les oubliés de l'Amérique

Cette fois ça y est, les dés ont été jetés. L'Amérique a son président noir. Belle victoire, beau discours aussi lors du résultat. Le futur président remercie alors les Blancs, les Noirs, les Hispanos, les Asiatiques, les homosexuels, les handicapés, j'en passe et des meilleurs probablement... Mais où sont passés les Indiens ? C'est vrai qu'il n'en reste plus guère, hormis dans des réserves. On va les voir comme on se rend dans un zoo.

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Les Indiens, ça n'intéresse plus personne. Il y a bien longtemps qu'Hollywood a cessé de faire des films de cow-boys et d'indiens.

Pour qui ont-ils voté ? Un élément de réponse ICI.

En attendant, je souhaite bien du courage au nouveau président des Etats Unis. Il va lui en falloir ! 

"Nous allons changer le monde !» proclame fièrement Obama. Il serait peut-être bon de  commencer par changer les conditions de vie misérables des vrais Américains, les Indiens, à qui on a volé les terres.

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mardi, 04 novembre 2008

Déjà en train de quilter ?

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Oui, oui, mais si vous regardez bien, vous verrez que ce n'est pas le même patchwork que la semaine dernière. Non pas que l'autre soit déjà fini, mais hier, en cherchant du tissu dans l'armoire, j'ai retrouvé ce patchwork terminé. Il ne reste plus qu'à le quilter. Et comme j'ai tout ce qu'il faut sous la main, ce matin, je l'ai mis sur mon lit pour le bâtir. Il recouvre tout le lit, bien sûr, là, vous n'en voyez qu'une partie. Mais le pire dans tout ça, c'est qu'il ne me plait pas ! Je me demande pourquoi j'ai été mettre du noir. Certes, cela fait ressortir les motifs, mais ça flashe un peu trop ! Au centre j'ai mis en place le rond en bois qui me permet de coudre une main dessus, une autre dessous pour récupérer l'aiguille.

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Quant à l'autre patchwork, il avance... J'ai cousu deux bandes, j'attaque la 3e. Et afin d'éviter la monotonie de l'ensemble je vais placer une bande de triangles toutes les deux bandes. Ce modèle de triangles cousus les uns au-dessus des autres s'appelle "le vol d'oies sauvages", c'est un motif que l'on retrouve fréquemment dans les anciens patchworks. 

 

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Cet après-midi, je vais tout de même aller m'aérer un peu.

Amour brisé

 

Il y avait maintenant plus de quarante ans que la petite C… partageait la vie de Jean, quarante années durant lesquelles leur relation ne connut aucune défaillance. Bien sûr, C… savait qu’elle n’était pas la seule , mais il revenait toujours, fidèle à celle qu’il fut la première dans sa vie.

Et pour lui, C… s’était fait tatouer ses initiales, gracieusement entremêlées, au bas de sa cambrure.

Dans l’entourage de Jean, tout le monde connaissait cet attachement profond qui les unissait et personne d’autre que Jean n’aurait osé aborder C…

Ils n’avaient aucune pudeur dans leurs rapports les plus intimes, faisant comme si la présence des autres leur était indifférente. Et, le plus surprenant, c’est que personne ne semblait en être choqué.

Il fallait voir avec quelle tendresse Jean prenait C…délicatement entre ses deux mains,  caressant délicatement du doigt ses formes harmonieuses.

Le plus grand plaisir de C… était lorsqu'il  la couvrait de douceur, en particulier de confiture de clémentines, et qu’il venait ensuite la lécher doucement jusqu’à enlever toute trace de sucre. Il la reposait ensuite délicatement en soupirant : «Que c’est bon !»

Ce que C… appréhendait le plus, c’était le moment des vacances. Jean partait toujours seul et elle se retrouvait alors abandonnée dans le noir. Il n’avait jamais voulu l’emmener avec lui, de peur de la perdre sans doute !

Et puis un soir, au retour du travail, alors qu’il s’apprêtait à vivre un nouveau moment de douceur avec C…à l'heure du dîner, Jean vit sa femme, Monique, lui tendre un objet en plastique, l’air gêné, disant :

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« Ben oui, je crois que j’ai fichu TA cuiller à la poubelle sans le faire exprès ! En voici une autre en remplacement.»

 

Fin

 

Jean-Élie (2)

Après cinq années passées en captivité, Roger était revenu brisé. Il était devenu un autre homme. Il ne parlait plus, se négligeait complètement au point d’en rendre Yvonne honteuse. Il reprit cependant les activités de la ferme, il fallait bien vivre. Et la vie reprit plus triste qu’avant…

Un beau jour Yolande, la fille d’Yvonne, leur présenta un jeune homme. C’était le fils d’un maraîcher et pour le couple de fermiers qu’ils étaient, le mariage de leur fille avec ce garçon était ce qu’on peut appeler «  un beau mariage ».

Pourtant Yolande n’allait pas connaître une vie facile. Les maraîchers sont des gens durs au travail et la terre doit donner son maximum. Elle s’usa rapidement à la tâche, sa santé se détériora  et un cancer l’emporta en quelques années. Elle laissait deux petites filles.

De son côté, son frère Jacques ne voulut pas continuer à s’occuper de la ferme et préféra aller travailler en usine et vivre dans une HLM avec le confort qu’il n’avait jamais connu à la campagne. Bientôt il se retrouva en Algérie.

Pour Yvonne, la vie avec Roger était insupportable depuis que les enfants étaient partis. Aussi avait-elle songé à accueillir un enfant de l’assistance publique. Oh, ce n’était pas pour l’argent que cela pouvait rapporter, qui était une somme dérisoire, mais plutôt pour compenser le vide affectif laissé par ses enfants.

C’est comme ça que Jean-Elie se retrouva à partager la vie de la ferme avec eux. Il n’avait jamais connu la tendresse et l’affection et l’attitude de Roger ne le gêna aucunement. Ces deux - là s’entendaient à merveille. Il appelait Yvonne « tante » et très vite il prit ses marques et ses habitudes. Il avait beau être malingre, c’était une boule de nerfs et il était courageux. Quand il n’était pas à l’école, il aidait Roger dans les travaux de la ferme. Une fois par an il allait à Tours avec Yvonne pour reconstituer sa garde-robe. C’est ce qui s’appelait « la vêture ».

La vie aurait pu continuer ainsi quand, un matin, Yvonne prit Jean-Elie à part et lui dit :

« On va bientôt recevoir une petite fille qui vient passer ses vacances avec nous. Elle ne restera pas définitivement. Tu vas lui laisser ta chambre, le temps qu’elle sera ici ! Elle s’appelle Danielle.»

A suivre ...