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vendredi, 07 janvier 2011

9. Psychose médicamenteuse

medocs.jpg.jpgAvec le scandale du Médiator, les gens semblent d’un seul coup découvrir que les médicaments peuvent tuer. Cette histoire aura au moins l’avantage de réveiller un peu la vigilance de tous ceux qui ingurgitent des médocs à tout propos sans bien se rendre compte des risques encourus. Un médicament n’est jamais anodin : certes, il peut soulager les douleurs, mais il présente aussi des risques qui varient d’une personne à l’autre.

Alors, que faire ? Avant tout, je pense qu’il faut avoir confiance en son médecin traitant qui –en principe-connait bien votre état physique,  sait les médicaments que vous prenez et saura donc vous prescrire ce qui convient le mieux à vos maux divers.

Il est bon de rappeler aussi que ce n’est pas parce que votre médecin ne vous a rien prescrit que c’est un mauvais médecin ! On devrait plutôt se réjouir d’un médecin qui ne cède pas aux pressions de ses malades qui ont de plus en plus tendance à venir les voir comme ils vont faire leurs courses au supermarché :

Pour aujourd’hui, vous me mettrez un antidépresseur, un somnifère …

Pour ma part, je prends depuis déjà 15 ans du Levothyrox 100 pour pallier à l’absence de thyroïde. Une fois par an, j’ai une prise de sang qui permet de vérifier la TSH ( Thyro-Stimulating- Hormone) afin de voir si le médicament agit toujours efficacement. Si tel n’était pas le cas, il faudrait, soit baisser, soit augmenter le dosage.

Naturellement ce médicament est prescrit à vie. Et je viens de réaliser que, pas une seule fois, je n’ai eu la curiosité de lire la notice ! Lacune que je viens de combler.

Ce matin, l’idée m’est donc venue d’aller inspecter mon meuble à pharmacie afin d’y faire le tri.  Bien souvent, à la suite d’un traitement, il reste des médicaments non-utilisés dans les boîtes. Pour l’heure, j’ai préparé un sac dans lequel j’ai mis les boîtes périmées ou des médicaments prescrits pour je ne sais plus très bien quel symptôme. Et je vais rapporter le tout chez le pharmacien.

Au final, que reste-t-il dans ma pharmacie ?1 boîte de Spasfon, 1 boîte de Voltarène 75 (anti-inflammatoire), 1 boîte d’Immodium (contre la diarrhée),  1 boîte de Topalgic 100( antalgique qui appartient à la famille des opiacées), 1 boîte de Lamaline (contre les douleurs), 1 boîte d’Amoxicilline 1g (antibiotique en prévention d’un abcès dentaire), 1 boîte de Bi-Profénid 150 (contre les lombalgies) et enfin quelques sachets de Smecta. Tout ça constitue une réserve au cas où j’en aurais besoin.

J’ai également quelques médicaments réservés pour les voyages et qui ne sont pas encore périmés, à savoir :

1 boîte de Malarone (antipaludique), 1 boîte de Tiorfan et 1 boîte de Ciflox (pour lutter contre les diarrhées sévères). Ces boîtes me serviront peut-être lors de mon prochain voyage, en tout cas elles seront dans la valise afin d’éviter de fâcheux désagréments.

mercredi, 05 janvier 2011

8. Good bye Gerry !

RAFFERTY.JPG.jpgSon nom ne vous dit peut-être rien : Gerry Rafferty. Pour ceux de ma génération, cela rappelle bien des souvenirs et notamment cet air célèbre, Baker Street. Vous connaissez obligatoirement car c'est devenu un succès mondial.

Gerry Rafferty vient de mourir, il avait 63 ans.

 

7. Horreur et fascination -2-


podcast

Où en étions-nous déjà ? Ah, oui, nous avions quitté Loti dans un train qui se dirigeait vers le nord de ce pays dont je vous cache à dessein le nom. Le train venait de s’arrêter brutalement dans une gare. On imagine aisément la scène : intrigué par une clameur montante, Loti se lève de son siège, baisse la vitre du compartiment et se penche alors à l’extérieur pour voir d’où provient le bruit :

« Oh ! les pauvres petits êtres, se pressant là contre la barrière, et tendant vers nous leurs mains desséchées, au bout des os qui sont leurs bras ! Sous leur peau brune, aux plis retombants, tout leur frêle squelette se dessine, à faire peur ; on dirait qu’ils n’ont pas d’entrailles, tant leur ventre est plat, et des mouches se sont collées à leurs paupières, à leurs lèvres, pour y boire ce qui reste d’humidité. Ils n’ont plus guère de souffle, presque plus de vie, et cependant ils tiennent debout, et ils crient encore. Manger, ils voudraient manger, et il leur semble que ces inconnus qui passent, dans de si grandes voitures, doivent être riches, qu’ils auront pitié et leur jetteront quelque chose.

Dans ce train, ceux qui sont avec moi […] lancent ce qu’ils ont, des restes de gâteaux de riz, des monnaies de cuivre, et sur tout cela les affamés se ruent comme des bêtes, en se piétinant les uns sur les autres. Des pièces de monnaie peuvent donc servir ? Alors, c’est donc qu’il y a des provisions encore dans les boutiques en terre du village, mais pour ceux-là seuls qui ont de quoi acheter !… De même, quatre wagons de riz sont attelés derrière nous, et il en passe ainsi chaque jour ; mais on ne leur en donnera point ; non, pas une poignée, pas quelques grains qui prolongeraient un peu leur vie ; c’est destiné aux habitants des villes, à ceux qui ont encore de l’argent et qui paieront. […]

J’ai jeté maintenant tout ce que j’avais de pièces sur moi … Mon Dieu, on ne partira donc pas !… Oh ! le désespoir d’un tout petit, de trois ou quatre ans, auquel un autre, un peu plus grand que lui, vient d’arracher l’aumône qu’il serrait dans sa main crispée !...

Le train enfin s’ébranle, et la clameur s’éloigne. Nous voici lancés à nouveau dans la jungle silencieuse. […]

À chaque village où l’on s’arrête, les affamés sont là, vous guettant à la barrière. Leur chanson que l’on redoute d’entendre, et qui est toujours pareille, en fausset déchirant, sur les mêmes notes, s’élève dés qu’on s’approche ; et puis elle s’enfle, et vous poursuit en s’exaltant de désespoir, quand on s’éloigne à nouveau dans les solitudes brûlées. […] »

Bientôt Pierre Loti arrive à destination :  

« Quand on arrive, on aperçoit de très loin les blancheurs de cet amas de palais et de temples, se détachant sur le fond des hautes montagnes dentelées, couvertes de forêts, qui l’entourent et l’enferment de toutes parts. […]

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Mais, de près, combien la détresse déjà s’indique ! Dans l’avenue bordée d’arbres morts qui conduit aux portes, de lugubres mendiants se promènent, de ces êtres comme on n’en avait vu nulle part et dont la vie persistante n’est plus vraisemblable : des momies, des ossements desséchés qui marchent, et à qui des yeux restent au fond des orbites, et une voix, au fond de la gorge, pour demander l’aumône. […]

Durant son séjour dans cette ville, Pierre Loti a fait la connaissance de deux jeunes hommes qui l’invitent à assister à une fête religieuse :

« Au déclin du jour cependant, je me suis rendu à la fête du dieu …

Son temple est blanc comme de la neige fraîchement tombée. On y monte par un escalier monumental de trente ou quarante marches, que gardent des éléphants de pierre. […]

La cour du temple était encombrée de marchands de parures, ayant des paniers tout remplis de colliers en jasmin blanc, en jasmin jaune, en roses du Bengale. Et parmi les étalages de fleurs, rôdaient, de plus en plus nombreux, les spectres de la faim, les pauvres squelettes d’une couleur terreuse, avec des yeux de fièvre.[…]

Chacun, avant de monter, s’inclinait pour baiser la marche d’en bas. Et de même, là-haut avant de sortir de l’ombre sainte, chacun se retournait sur la porte, pour saluer et pour baiser le seuil. Mais les spectres de la famine qui arrivaient toujours, horriblement nus et macabres, gênaient cette foule en habits de fête, essayaient d’arrêter les passants avec leurs pauvres mains desséchées, crochaient dans les voiles de mousseline, avaient des brusqueries et des crispations de singe pour attraper les aumônes…

Et puis le vent s’est déchaîné, comme chaque soir à la même heure, sans pour cela rafraîchir la ville brûlante, et, dans une brume de poussière, le soleil s’est couché, jaune, triste, et terni autant qu’un soleil du Nord.

Dans les rues, malgré  tout, la fête a continué jusqu’à nuit close. On se jetait les uns aux autres, à pleines mains, des poudres parfumées et colorées, qui adhéraient aux visages, aux vêtements. Des gens sortaient de la bagarre avec une moitié de figure poudrée de bleu, ou de violet, ou de rouge. Et toutes les robes blanches portaient la trace de mains trempées dans des teintures éclatantes, cinq doigts marqués en rose, en jaune ou en vert.»

 Bon, ça promet ! À la lecture de ce récit, vous comprenez mieux pourquoi j’ai intitulé les notes « Horreur et fascination ».

Je reprendrai cette note à mon retour afin de comparer mes impressions qui, je l’espère, seront moins terrifiantes que celles de Loti !

 À suivre                                               

mardi, 04 janvier 2011

6. Les figures de proue

Un voilier sans figure de proue est comme un visage sans nez. Lorsque j'étais allée à Rouen, en 2008, j'avais eu l'occasion de photographier de très belles sculptures sur les voiliers de l'Armada. Les voici, en noir et blanc :

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Vous pouvez toujours les voir en couleur. Pour cela il vous suffit de cliquer ICI. 

lundi, 03 janvier 2011

5. Horreur et fascination -1-


podcast

En vue de préparer mon prochain voyage, j’ai repris la lecture des récits de Pierre Loti et c’est avec joie que j’ai découvert qu’il était allé là même où, en théorie, je dois aller en mai prochain. Il a atteint cette région par le train en avril 1902, venant du sud. Moi j’arriverai également en train, mais venant du nord, là où l’avion se posera.

Je vous donne ici un petit aperçu des descriptions que fait Loti de cette région du monde. Il intitule ce chapitre du livre : la chanson de la famine.

«Les pluies de printemps, que la mer d’Arabie envoyait jadis, font défaut depuis quelques années, ou bien changent de route, vont se répandre, inutiles sur le Beloutchistan désert. Et les torrents n’ont plus d’eau ; les rivières tarissent, les arbres ne peuvent plus reverdir. […]

Sous mes yeux, pendant des heures, les forêts passent ; elles n’ont plus de palmiers, mais les arbres qui ressemblent aux nôtres ; on les prendrait pour des forêts de chez nous, si elles n’étaient pas si grandes, avec des horizons si sauvages.[…]

Et cette chaleur de printemps tropical déroute l’esprit, cette chaleur de fournaise sur ces paysages d’hiver. Rien cependant, au cours de cette première journée de voyage, ne révèle encore la pressante détresse humaine ; mais on a le sentiment de quelque chose d’anormal, d’une désolation sans recours, d’une espèce d’agonie de la planète usée.[…]

Ruines et forêts, couleur d’ocre ou de sienne brûlée, se succèdent le long de ma route, baignant jusqu’au soir dans la même incandescence de l’air. Et, sur la végétation détruite, sur les ossements des vieilles cités de légende, l’ardent soleil se couche, terni de poussière, tristement rose, d’une hivernale pâleur.

Le lendemain on s’éveille dans la jungle infinie.

Et au premier village où l’on s’arrête, sitôt que s’apaise le bruit des roues, leur fracas de ferraille, une clameur monte, une clameur très spéciale, qui tout de suite vous glace, même avant qu’on ait bien compris : c’est l’horrible chanson qui commence, et qui ne vous quittera plus. On est entré dans le pays de la faim. Il n’y a guère que des voix enfantines, et cela ressemblerait presque au tumulte d’une école en récréation, mais avec on ne sait quoi d’éraillé, d’épuisé, de glapissant, qui fait mal à entendre …»

 À suivre