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jeudi, 23 janvier 2020

Bienvenue à La Salle -3-

Reprenons la promenade dans les allées du cimetière La Salle de Tours :

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Au détour d'une allée je suis tombée sur le caveau de la famille Petit. Sur un côté est scellée cette plaque :

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Sur l'autre côté on peut lire : La ville de Tours doit entretenir cette tombe à perpétuité. Apparemment, c'est fait !

Enfin, une petite plaque est fixée sur la porte, à l'avant, avec le prénom et l'année du décès. Ce sont les seules indications que je possède sur cette famille, ayant en tête que la fillette  avait 17 ans (donc née vers 1853).

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Mais revenons à l'inscription de la plaque qui me laisse quand même très dubitative :

" Une seule pensée console ton père et ta mère, celle de te revoir dans les cieux."  Personnellement ça me ferait plutôt suer de revoir mes parents.J'entends d'ici leurs reproches -en supposant qu'ils aient eu la possibilité de voir ce que je faisais sur terre. En plus de ça, il doit y avoir du peuple, là-haut, depuis le temps que l'homme est sur terre... Remarquez, les âmes, ça ne doit pas prendre de place ... Du délire tout ça ...

" Son âme était agréable à Dieu, c'est pourquoi il s'est hâté de la retirer du milieu de l'iniquité." 

Enfin, comment peut-on écrire ça ? C'est sans doute parce que je n'ai jamais reçu la moindre éducation religieuse.Je n'arrive pas à comprendre que l'on puisse croire de telles choses.

Mais revenons donc à cette famille Petit :

En consultant les tables décennales, je retrouve l'acte de décès de la petite Laure Euphrasie : elle est morte le 12 juillet 1870 au domicile parental, 12 rue Eupatoria ; elle avait 17 ans.

Petit à petit je suis remontée jusqu'en 1729.

I.Michel Petit, né vers 1729, décédé à Semblançay le 9 avril 1789. Marié à Marie Duperré, d'où :

II. Antoine Petit, postillon, né vers 1771, marié à Luynes le 23.12.1794 avec Marie Egault, fille de Louis, journalier, et de Louise POIRIER. Le couple a deux enfants :

1. Thomas, charretier, né le 4.10.1801, marié à Chouzé le 8.11.1826 avec Anne Bretonneau, fille de Noël et de Marie Armenou

2. Antoine Pierre qui suit en III. 

III. Antoine Pierre Petit, postillon, puis conducteur de diligences, né à Luynes en février 1798.

Il se marie à Tours le 17.11.1817 avec Rose Plantain, née à Vernou en 1795, fille de Médard et de Magdeleine Ballu.

L'année suivante naît Antoine Prudent, le 10.11.1818, qui suit en IV.

Vers 1830, Antoine Pierre, notre postillon, disparaît subitement et plus personne n'aura de ses nouvelles !

IV. Antoine Prudent Petit, père de la petite Laure. Il est maître d'hôtel à Tours. Le 2 juillet 1850 il épouse, à Tours, Marie Euphrasie Françoise Bellanger, née à Montrouveau (Loir-et-Cher) en 1818, fille de Jacques et de Marie Housseau. Je n'ai pas effectué de recherches pour savoir si le couple avait eu d'autres enfants.

Bon, allons prendre l'air  :  

lundi, 20 janvier 2020

Léon Denis, apôtre du spiritisme

tours,cimetiere,leon denis,spiritismeAujourd'hui je vais vous parler de Léon Denis. Je découvre en même temps que vous ce personnage présenté comme un célèbre spirite. Il est mort à Tours le 12 avril 1927 à son domicile, 19 place Anatole France. Il avait 81 ans.

Sur sa tombe figure une épitaphe :  Le spiritisme n'impose rien, il enseigne.

Léon Denis est né à Foug, dans la Meurthe et Moselle le 1er janvier 1846. Il est le fils de Joseph, maître maçon, et de Anne Lucie Liouville.

Je suis remontée jusqu'en 1640, date approximative de la naissance de son ancêtre Sébastien, tisserand, marié avec Marie Lartillot. Il vivait dans la région de Toul. 

Vous trouverez une fiche concernant Léon Denis sur Wikipédia, ICI.

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Claire Baumard fut secrétaire de Léon Denis de 1918 à sa mort. Elle était originaire de Saint-Cyr-sur-Loire où elle était née en 1872. Elle décéda en 1961.tours,cimetiere,leon denis,spiritisme

En 1929, dans un livre intitulé " Léon Denis intime ", elle raconte le quotidien de l'homme, et retrace aussi les séances spirites qui se déroulaient à son domicile.

La préface du livre est écrite par Sir Arthur Conan Doyle, le père de Sherlock Holmes.

La voici :

Je considère comme un honneur de répondre à la demande qui m'est faite de préfacer par quelques lignes ces souvenirs intimes sur le regretté Léon Denis.
Je serai bref car j'ai peu connu Léon Denis et ne l'ai rencontré que rarement, pourtant je dois dire en toute sincérité que peu d'hommes ont produit, en un si court laps de temps, une plus vive impression sur mon esprit. Je revois encore très nettement sa solide et forte carrure, son air majestueux et sa tête léonine qui rappelaient ces vieux prêtres celtiques ou ces guerriers primitifs, figures marquantes d'un temps révolu qu'il aimait à évoquer. Fier mais bienveillant, impétueux mais sage, émotif mais réfléchi, telles étaient les qualités si différentes que je discernais sur ce remarquable visage.
Comme écrivain, il m'émeut profondément. Je parle imparfaitement le français mais je le lis fréquemment car j'estime que la littérature française est la première du monde. Je ne prétends pas m'ériger en critique d'une telle littérature, mais à mon avis la prose de Léon Denis, si vigoureuse et expressive, si élégante dans sa forme, quoique si lourde de pensées, est d'un style absolument parfait. Elle allie à la richesse des connaissances une philosophie très précise et définie.
Sa Jeanne d'Arc médium m'a captivé au point que j'ai passé deux mois à m'efforcer de transposer son inspiration en notre langue, mais la magique clarté de Léon Denis n'est pas aisément traduisible. C'est ainsi que j'ai pris la liberté d'en changer le titre, pourtant d'une si courageuse franchise, en Le Mystère de Jeanne d'Arc. Il m'a paru opportun de ne pas risquer en heurtant le parti pris des profanes, de les rebuter et de les priver ainsi de la lecture d'un chef-d'oeuvre. Ni Anatole France, ni Bernard Shaw n'ont émis comme Léon Denis une si concluante, si réelle appréciation de cette merveilleuse héroïne. Il donne en ce livre la seule explication plausible du fait le plus prodigieux de l'histoire.
Quant à l'étude des origines celtiques et de leur importance ethnique, mes connaissances ethnologiques ne sont pas suffisantes pour en apprécier la valeur, mais je suis sûr que jamais le sujet n'a été traité avec plus de charme.
Maintenant, je m'efface pour laisser le lecteur s'initier plus intimement à l'histoire terrestre de cet homme supérieur, histoire écrite par celle qui a eu des occasions si exceptionnelles de le connaître et de le comprendre.

Arthur CONAN DOYLE.
12 Juillet 1929.
Bignell Wood, Minstead, LyndHurst.

Une bien belle histoire, non ?

Voici la tombe du spirite au cimetière La Salle de Tours, carré 39 :

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Pour en savoir davantage :

Léon Denis intime

dimanche, 19 janvier 2020

Ni Maître ni Dieu

Vous vous souvenez probablement de la photographie de cette tombe située au cimetière La Salle :

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Hier, je suis retournée au cimetière avec Catherine et, en passant à proximité de cette tombe, je me suis aperçue qu'il y avait une dalle sur laquelle figurait le nom du défunt. On peut y lire :

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Jules François Saint Herant, ancien avoué à Tours, né à Decize- Nièvre le 10 février 1817, décédé à Tours le 15 septembre 1901.

Il est également indiqué : Entretien perpétuel par la ville de Tours.

Maintenant la recherche généalogique va pouvoir commencer. Voici ce que j'ai pu trouver sur cette famille Saint Herant :

I. François Saint Herant, demeure à Saint-Pourçain-sur-Sioule, dans l'Allier, en 1816. Il est marié à Antoinette Ambroise Royer, décédée le 5 octobre 1806 (le lieu n'est pas indiqué).

Le couple a un fils, Simon, qui suit :

II. Simon Saint Herant, marchand. Il est né à Saint-Pourçain-sur Sioule le 6 août 1791. Il se marie à Magny-Cours, dans la Nièvre, le 2 mai 1816 avec Julie Signoret, née à Magny-Cours le 7 ventose an VI, fille de François et de Catherine Bourgier, maitresse de poste à Magny-Cours.

Voici l'acte de mariage : (à noter que le patronyme est écrit en un seul mot à cette date).

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Le couple a trois enfants :

1.Jean Baptiste, marié avec Marie Louise Amélie Guerguil, d'où :

Marie Julie, née à Paris le 16.07.1855, mariée à Paris le 11.05.1878 avec Emile Auguste Adolphe Potin. 

2.Louis-François, né à Nevers le 1er juillet 1822. Il se marie à Paris le 18.11.1871 avec Léontine Rodrigues. 

3. Jules François, né à Decize (Nièvre) le 10 février 1817. Il se marie à Orléans (Loiret) le 23 mars 1843 avec Claire Vallet, née à Orléans le 2 avril 1827, décédée le 21 mars 1849. Elle est la fille de Jules Vallet de Chevigny et d'Eugénie Pauline Payen.

Son cabinet d'avoué se trouvait 32 rue du Commerce à Tours. Il fut également conseiller municipal. Il demeurait 155 boulevard Heurteloup ; c'est là qu'il décède le 15 septembre 1901.

Le couple a une fille :

Marie Julie Pauline, née à Orléans le 23.07.1848

Le 3 avril 1872 à Tours elle épouse Vincent Joseph Paul Caillard, né à Paris -13 quai Malaquai- le 13.11.1832. Il fut capitaine d'Etat Major auxiliaire de l'Armée de la Loire en 1870-71. Ce mariage fut dissous par jugement de divorce le 9.12.1913.

 

 

vendredi, 17 janvier 2020

François Boileau

Lorsqu'on pénètre dans le cimetière La Salle par l'entrée située en bas de la rue Saint-Barthélémy, on ne peut être qu'intrigué par l'étrange tombe qui se dresse un peu plus loin sur la gauche, dans l'allée centrale. Elle est unique en son genre puisqu'elle représente un accident de chemin de fer. L'ouvrage est signé Coussin.

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Le petit fascicule nous indique :

François Boileau (1845-1878). Mécanicien mort lors d'un accident ferroviaire sur la ligne Tours / Le Mans. La sépulture détaille avec réalisme le moment de l'accident : le train se disloquant parmi les pierres et l'eau.

Certes, François Boileau n'est pas connu. C'était un ouvrier parmi tant d'autres et on ne peut pas l'inscrire dans les "célébrités" tourangelles. Mais j'ai voulu en savoir davantage, histoire de le faire revivre :

J'ai peu d'indices, seulement deux dates et un nom. La date du décès est précise : 30 mars 1878. Reste à trouver où a été enregistré le décès. Rien à Tours, donc je recherche à Dissay-sous-Courcillon, dans la Sarthe, là où s'est produit l'accident. Bingo ! Suit un deuxième acte, celui du chauffeur de la locomotive, François Raimbault, époux de Pascaline Levasseur.

À partir de là, tout s'enchaîne :

François Boileau est né à Saint-Pierre-des Corps le 11 mai 1845. Il est d'abord serrurier, puis mécanicien. Il se marie à Tours le 9 septembre 1867 avec Reine Charlot, née à Moux-en-Morvan (Nièvre) le 20 octobre 1849, fille de Pierre, employé au Chemin de fer, et de Françoise Lagorgette.  Son père, François Boileau, était chauffeur au Chemin de fer ; il demeurait Grange-Saint-Martin et avait épousé Pauline Richard le 25 juin 1844 à Saint-Pierre-des-Corps. 

On a affaire ici à des familles de cheminots. 

Deuxième étape : retrouver l'ascendance.

Mes recherches m'ont conduite jusqu'au milieu du XVIIIe siècle.

I. Mathieu Boileau, journalier, marié à Marie Coudreau, d'où :

II. Jean Boileau , né vers 1759, décédé à Saint-Pierre-des-Corps le 24 avril 1807. Il est successivement voiturier par eau, puis cabaretier au moment de son décès. Il se marie avec Jeanne Habert. etc...

François Boileau et Reine Charlot ont deux enfants :

1. Reine Françoise, née à Angers le 6 juillet 1869. Elle a 9 ans lors du décès de son père.

Elle se marie à Tours le 8 janvier 1889 avec Jean Maurille Benays, employé au Chemin de fer d'Orléans, né à Lascabane (Lot) le 12 septembre 1860, fils d'Antoine, charpentier, et de Marguerite Hensas.

2. François, né à Poitiers (Vienne) le 19 décembre 1871. Il est peintre en bâtiment et demeure impasse Raspail à Tours au moment de son mariage avec Marie Alexandrine Patry qui a lieu le 2 mai 1896. Cette dernière est native de Savigné (Vienne) où elle est née en 1876, fille de Pierre, forgeron, et d'Augustine Delhoume.

J'ai toujours été fascinée par les locomotives à vapeur. Elles dégagent une telle force ! Quand j'étais gamine, dans les années cinquante, je me souviens très bien les avoir souvent observées  près de chez moi. Au bout du boulevard Tonnellé passaient en effet les deux voies reliant Tours à Nantes et au Mans qui bifurquaient  précisément à cet endroit, et, entre les deux, il y avait une parcelle de terre en contrebas, occupée par des jardins ouvriers. J'aimais bien me mettre sur le petit chemin, au pied du talus, et soudain, dans un bruit d'enfer allant crescendo arrivait la locomotive à toute allure, crachant de la fumée et envoyant des escarbilles !  

J'étais copine avec les deux filles du garde-barrière et il m'arrivait d'aller jouer chez elles. Quand le train passait, on avait l'horrible impression que la maison allait s'écrouler !

La maison existe encore. La voici en 2007 :

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Je suis repassée devant depuis et j'ai constaté avec plaisir qu'elle avait été restaurée.

Allez prenons une dernière fois le train !

jeudi, 16 janvier 2020

Bienvenue à La Salle -2-

Aujourd'hui, je vous invite à flâner dans les allées du cimetière. Je me suis attardée sur des détails d'architecture et des décorations qui rendent ce lieu très intéressant à découvrir. Jugez-en par vous- mêmes :