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mercredi, 16 septembre 2009

325. Le Grand-Bazar


podcast

« Sortant de la Sublime-Porte, je me réfugie, pour m'y abriter jusqu'à la fin de la journée, dans le labyrinthe du Grand-Bazar  (car Stamboul, suivant l'usage d'Orient, a son "bazar" qui est comme une ville dans la ville, que des murailles entourent, et qui, le soir, ferme ses épaisses portes ).

Il y fait sombre et triste, aujourd'hui, sous ce ciel plein d'eau et sous ces toitures de bois qui couvrent toutes les petites rues, laissant des gouttières suinter ; à travers une espèce de buée, de brouillard crépusculaire, on voit briller les étoffes dorées, les milliers de bibelots accrochés aux échoppes — et fourmiller les foules : femmes tout de blanc voilées, hommes coiffés de bonnets rouges. Dieu merci ! il n'a guère changé encore, ce bazar. Dans des recoins connus, je retrouve les mêmes obscurs petits cafés, qui sont revêtus de leurs vieux carreaux de faïence persane aux étranges fleurs, et où servent depuis des années les mêmes vieilles petites tasses. On peut y faire les mêmes rêves qu'autrefois, en regardant, par la porte ouverte, la foule turque s'agiter dans le demi-jour fantastique des avenues. Du fond de ces retraites d'ombre, où l'on fume le tabac blond qui grise, tout ce mouvement, tout ce bruit semble, dans le lointain, comme un immense brouhaha de fantômes.

Je m'attarde à marchander de vieux bibelots d'argenterie — tandis que dehors le jour baisse et la pluie tombe toujours. De plus en plus désolé, ce bazar qui se vide, les affaires finies : le long des ruelles couvertes, si vieilles, les boutiques se ferment ; les marchands s'en vont comme les acheteurs, et l'obscurité grise descend dans ce labyrinthe, qui, la nuit, ne sera plus qu'un désert noir.»

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Voici la description que fait Pierre Loti du Grand-Bazar d'Istanbul en 1890. Tout a bien changé depuis. Certes le bazar existe encore, mais il s'est considérablement modernisé. Les échoppes sont largement éclairées. Cependant l'endroit est toujours grouillant d'activité et garde un cachet très authentique. J'y serai dans quelques jours...

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mardi, 15 septembre 2009

324. Jouons avec les mots

Mon amie Jocelyne m'a adressé un courrier que j'ai trouvé plein d'humour sur un sujet qui, lui, n'a rien de  réjouissant, à savoir la crise.

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Voici donc le texte :

" Avec cette crise, tout le monde souffre. Les boulangers ont des problèmes croissants. Chez Renault, la direction fait marche arrière, les salariés débrayent. À EDF les syndicats sont sous tension. Coup de sang à l'usine Tampax.

Les bouchers veulent défendre leur bifteck, les éleveurs de volailles sont les dindons de la farce : ils en ont assez de se faire plumer. Pour les couvreurs, c'est la tuile.

Les faïenciers en ont ras le bol, les éleveurs de chiens sont aux abois, les brasseurs sont sous pression et les cheminots menacent d'occuper les locaux : ils veulent conserver leur train de vie.

Les veilleurs de nuit en ont assez de vivre au jour le jour, les pédicures doivent travailler d'arrache-pied, les ambulanciers ruent dans les brancards, les pêcheurs haussent le ton et les prostituées sont dans une mauvaise passe.

Sans oublier les imprimeurs qui sont déprimés et les cafetiers qui trinquent, les carillonneurs qui ont le bourdon, les électriciens en résistance, les dessinateurs qui font grise mine..." 

On peut rallonger la liste si vous avez des propositions à faire.

lundi, 14 septembre 2009

323. L'homme au solex

Voilà une note qui va intéresser Juju : j'ai réussi à identifier l'homme au solex, celui qui serre une rose rouge entre ses dents. Que dit-on de lui ?

" Transformant la rue en arène de bitume, torero du macadam, il attire, fait rire, inquiète et fascine. Provoquant, fulgurant, arrogant, hypnotique et imprévisible. Mi homme-mi machine, mi cuir-mi chambre à air, mi rocker-mi hidalgo. Pas un mot...

D'une caresse de pétales rouges, il s'élance, fend la foule, regard noir et brillant. Cheveux gominés et rose entre les dents, centaure moderne à l'étrange équipage."

C'est tout à fait ça !

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Nous avons rencontré cet étrange personnage dans les rues d'Angers, samedi après-midi, lors de la manifestation "Accroche-cœurs". Pour ma part, il m'a fichu un peu la frousse. On ne sait jamais à quoi s'attendre avec les artistes de rue.

Il s'appelle Frank Baruk et j'ai même réussi à trouver une vidéo. On trouve tout sur internet...

322. Réouverture du 59 rue de Rivoli

En 2004, lors d'une balade à Paris, j'étais passée devant cet immeuble sans même savoir qu'il s'agissait d'un collectif d'artistes contemporains. Aujourd'hui seulement  je sais le fin mot de l'histoire. 

"Mars", d'après Bibi.

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Tout commence en 1999 lorsqu'une bande d'artistes occupe les locaux désaffectés d'une filiale du Crédit Lyonnais situé au 59 rue de Rivoli, à Paris. Les squateurs se regroupent en association et le lieu s'appelle alors "Chez Robert, électron libre". L'endroit devient si populaire qu'il devient difficile de déloger tout ce petit monde. Le maire de Paris s'engage alors à racheter l'immeuble pour le restaurer. En 2006 les habitants du squat déménagent 18 rue de la Tour des Dames, dans le 9ème arrondissement, et, après trois ans de travaux, ils vont pouvoir retrouver leurs anciens locaux remis à neuf. Ce n'est plus tout à fait un squat dans la mesure où les artistes ne pourront plus y vivre, mais l'entrée reste toujours ouverte pour les curieux. Si vous passez dans le coin, poussez la porte !

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Une vidéo tournée avant le déménagement : 

05:37 Publié dans Evènementiels | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : squat, artistes

dimanche, 13 septembre 2009

321. Décès de Willy Ronis


podcast

Le monde de la photo est en deuil : Willy Ronis est décédé le 12 septembre à l'âge de 99 ans.

" Je n'ai jamais été un fou de la mécanique. La photo c'est surtout l'œil qui la fait. L'appareil, il le faut bien sûr, mais c'est le photographe qui fait la photo, pas l'appareil. "

Je vous ai choisi quelques uns de ses plus célèbres clichés :

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